Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
It's time for us to talk.
Encore ce regard triste. Au fond de moi je n’avais plus qu’une seule envie, celle qu’il disparaisse de son visage. Je voulais retrouver son jolis sourire, ce plissement de yeux si familier que j’apercevais sur elle lorsque je la faisais rire. Mais je ne voulais pas lui faire du mal et je n’étais pas certaine de contrôler la situation à venir.
- "Je n'irai nulle part. Je ne vais pas fuir ou même t'abandonner. Quoi qu'il arrive. Je reste là. T'en fais pas, ça va aller."
Elle caressait alors à nouveau mes mains tout en me souriant. Il y avait cette determination chez qui me faisait toujours un drôle d’effet. Etsu semblait fragile aux premiers abords, elle était fine et douce, rien avoir avec Raven par exemple qui était beaucoup plus grande et semblait plus sûre d’elle même. Non, il y avait une fragilité déconcertante en elle. Déconcertant car en réalité elle était sans doute une des personnes des plus fortes que je connaisse. Elle pouvait se mettre en danger pour moi, elle me regardait avec tant de fermeté que j’étais toujours incapable de lui dire non. Je ne sais pas si c’était parce qu’elle représentait tout pour moi et que j’étais, ainsi, incapable de lui résister ou bien si elle avait vraiment ce pouvoir de persuasion. Dans tous les cas son regard m’avait persuadé.
- "Comme si je pouvais te faire changer d’avis.." murmurai-je.
Je lui souriais alors tendrement tout en me levant du canapé et en retirant mes mains des siennes.
Je déposai un baiser sur sa joue et m’éloignai un peu plus encore, me retrouvant au milieu du salon.
- "N’interviens pas quoi qu’il arrive et fuis si je commence à te faire peur.. "
Ça n’allait pas être joli à voir, vraiment pas. Je savais aussi bien bloquer mes émotions que les faire évoluer. J’étais capable d’accentuer ma joie, ma peine, ma colère, j’étais capable de me faire vivre un sentiment ou une émotion à deux cent pour cent comme de le supprimer entièrement de mon corps. Mais là, aujourd’hui je ne devais pas vivre un petit moment de ma vie me permettant de rire ou d’être apaiser, non, aujourd’hui je devais vivre tout ce que je pouvais d’un seul coup. Je devais me débloquer et ça allait me faire vraiment très mal..
Je regardai une dernière fois Etsu comme l’on regarde quelqu’un à qui l’on dit adieu et me concentrai alors sur moi-même. Mes mains se mirent à briller doucement, puis une lueur plus chaude parcourue mon corps. Ma peau entière se mit à rayonner et mon visage commença à se crisper. J’eus l’impression que mon cerveau entier entrait en ébullition. Je me mis alors à gémir et à serrer les poings. Je connaissais Etsu, je la fixai alors du regard le plus sombre et le plus fort possible.
- "N’interviens pas !"
La douleur était de plus en plus difficile à gérer. Ma tête me hurlait d’arrêter. Je m’attrapai alors le crâne espérant que tout cela cesse au plus vite. Non, tout s’accentuait. Peur et j’hurlai. Chagrin et je me mis à pleurer. Joie et je me pliai de rire. Douleur et j’arrachai des plaintes atroces. Détresse et des frissons parcoururent mon corps. Amour et mon regard s’adoucit. Haine et je frappais le sol. Abandon et je me mis en boule, effrayée. Apaisement et je desserrai doucement mes poings..
Tout redevint calme et mon corps retrouva alors sa froideur et son teint d’origine. Je restai au sol un instant reprenant mon souffle doucement. Etsu.. Etsu ?! Je me mis sur les genoux, d’un seul coup, et la cherchai alors du regard. Mon coeur battait fort, c’était bon signe.
It's time for us to talk.
Elle me fonça dessus tel un rugbyman essayant de plaquer son ballon. Je l’adorai, elle et ses étreintes, elle et son naturel, cette détermination qu’elle avait en elle lorsqu’elle me serrait dans ses bras. Ce mélange de fragilité et de force qui la rendait quelque peu unique. Elle tremblait, ma pauvre Etsu tremblait. Mais tout allait bien aujourd’hui, tout irait bien désormais. J’enfouis ma tête dans son cou un instant et passai mes bras autour de son corps. Je l’enlaçai à mon tour. Je voulais la calmer de la façon la plus naturelle possible.
- "Ça va aller ma belle, tout va bien maintenant."
J’étais épuisée. Complètement épuisée à tel point qu’il était presque dur pour moi de la serrai contre moi. Mes bras était endoloris comme tout le reste de mon corps en réalité. J’avais chaud. Chaud au point d’être recouverte de sueur, au point d’en avoir les cheveux trempés. Je me reculai alors d’Etsu afin de retrouver un peu mon souffle. Ma tête me tournait un peu, évidemment. Il ne fallait pas que je perdre connaissance encore une fois. J’en avais peur en réalité. Alors je plongeai mon regard dans celui de mon amie, un peu inquiète de mon propre cas.
- "Je ne me sens pas très bien… J’ai un peu chaud.. Je dois.. "
Je me levai alors difficilement, essayant de me tenir au canapé devant moi et à Etsu par la même occasion. Mes jambes étaient sans force et je retombai alors assise. M’agrippant à son bras je la serrai doucement afin qu’elle ne me laisse pas.
- "J’ai vraiment chaud, je dois.. me rafraichir."
Je recommençai difficilement mon parcours arrivant cette fois ci à me lever. Je la lâchai et d’une main je commençai alors à me déshabiller, retirant d’abord mon débardeur difficilement tout en marchant lentement vers la salle de bain. Mes cheveux se collèrent à mon dos humide lorsque j’arrivai enfin à l’embrasure de la porte. Je baissai alors mon jogging et me retrouvai rapidement en sous-vêtements. Ma tête tournait encore. Je n’y arriverai pas seule. Je me retournai alors vers Etsu sans aucune réelle gêne l’air désespéré.
- "Je vais avoir besoin de toi pour ça.. "
Ok, maintenant j’étais un peu gênée. C’était mon amie et je n’avais pas envie d’être si faible devant elle. Mais c’était Etsu alors peut-être pouvais-je me permettre une dernière fois de lui demander un peu d’aide.
It's time for us to talk.
Elle m’avait poussé dans la salle de bain puis vers la cabine de douche. Toujours gênée d’être nue devant elle, je comprenais maintenant qu’elle allait m’aider à me doucher. Ce simple rafraîchissement était en train de tourner à une scène bien particulière.
- "Mets toi là, tu ne vas pas rester comme ça. Et puis, je pense que tu devrais enlever tes sous-vêtements également, sauf si cela te gêne d'être nue devant moi."
Ouf, je soufflais un peu. À vrai dire, je n’avais aucun complexe avec mon corps. Il n’était pas parfait, comporté quelques cicatrices mais je n’avais aucun soucis avec la nudité. Je n’en avais pas eu avec Shirley à l’onsen ou cette nuit là, ni avec Raven. À vrai dire, je me moquais bien de qui pouvais me voir ainsi. Mais j’avais eu peur qu’Etsu s’inquiète davantage de ce corps marqué qu’était le mien.
- "Je comprendrais tu sais, et ce n'est pas grave. On peut faire comme ça."
Je n’avais pas vraiment eu le temps de répliquer qu’elle revenait déjà sur ses mots, comme si ils avaient été de trop. Mais ce n’était pas le cas, je pouvais comprendre qu’une douche était plus agréable lorsqu’elle était prise nue, je pouvais aussi comprendre que ses origines l’ai amené à fréquenter la nudité quasi quotidiennement et je pouvais également comprendre qu’elle respecte une pudeur qui aurait pu être présente chez moi. Mais ce n’était pas le cas.
Je détachai alors mon soutien gorge, le laissai glisser au sol et retirai ma culotte. Je me retournai vers Etsu. Ok, mes joues étaient peut-être un peu plus roses que prévu, mais en même temps j’étais la seule nue dans la pièce et ça par contre, c’était quelque chose d’inhabituelle pour moi. Je poussai mes sous-vêtement du pied tout en m’accrochant à la paroi de douche pour ne pas perdre l’équilibre, après tout, ma tête me tournait encore.
- "Merci pour ça Etsu."
Je lui souriais avant d’entrer dans la cabine. Je m’étirai afin d’attraper le pommeau et de le donner à Etsu. Ça n’allait pas vraiment être pratique malgré la grande taille de la douche. On aurait très bien pu y rentrer à deux mais je n’allais pas embêter Etsu davantage et risquer de la tremper par inadvertance.
- "Je vais allumer l’eau, tout doucement et régler la température."
Je m’appuyai alors un peu contre le mur et me retournai afin d’allumer le robinet. J’avais du mal à réellement contrôler mes mouvements et d’un geste brusque j’allumais l’eau, un peu trop fort. Un jet puissant et glacial sortit alors du pommeau ce qui eut pour effet de lui donner un peu trop de force. Celui-ci tomba au sol et l’eau gicla sur Etsu comme sur moi.
J’écarquillai alors les yeux, surprise par ce froid, surprise par cette situation et me précipitai, comme je le pouvais bien sur, sur le robinet afin de l’éteindre. Je tournai alors doucement la tête attendant que ma sanction tombe.
It's time for us to talk.
Je ne pouvais plus dire que j’avais chaud, bien au contraire, des frissons parcouraient à présent mon corps. Je regardai Etsu complètement trempée sans réellement savoir quelle serait sa réaction. Et puis elle se mit à rire, à rire de toutes ses forces et à plein poumons. Je ne l’avais jamais vu comme ça, alors un sourire doux vint orner mon visage, un sourire apaisant. Elle était ma Etsu et la voir ainsi me faisait tout simplement plaisir. Puis son rire changea légèrement. Je ne sais pas si c’était parce que je commençai à la connaître vraiment ou si mes pouvoirs étaient en cause mais je le sentis. Il était empli d’émotions. Je voyais la joie, la peine, la colère, l’apaisement, l’angoisse. Un mélange de sentiments tous aussi forts les uns que les autres. Ça avait dû être tellement dur pour elle. Et puis mon coeur se serra un peu. Je lui faisais du soucis.. Tout le temps quand j’y pensais. Combien de fois m’avait-elle prise dans ses bras pour m’aider, me réconforter, me sauver même parfois ? Elle avait toujours été là quand d’autres se lassaient de moi. Elle avait été là lorsque j’étais en danger, elle avait été là lorsqu’on m’avait abandonné, elle avait été là quand j’lui avais dis de partir. Comment avais-je pu faire ça d’ailleurs ? Alors mon propre sourire changea légèrement, passant de cette tendresse à un brin de tristesse mélangé à ce sentiment de quiétude qu’elle m’apportait si souvent.
Et puis sans vraiment rien comprendre à la situation elle attrapa mon bras et me colla à elle. Le seul et unique reflex que j’eus et de la serrer à mon tour. Je me foutais de la situation, non, on avait besoin de cette étreinte, aussi bien l’une que l’autre. Je la laissai se lover contre moi, jouant quelques secondes avec ses cheveux humides qui se collaient à sa nuque. Elle s’éloigna ensuite un peu. Elle allait sans doute mieux, son rire s’était adoucit.
- "Je crois que je vais faire. Assis toi et ne touches plus à rien."
Je m’exécutai alors me mettant davantage à genoux plutôt qu’assise. Cette position lui serait sans doute plus pratique pour.. pour quoi d’ailleurs ? Alors j’attendis qu’elle exécute son plan et c’est ce qu’elle fit en quelques secondes. Face à elle je la regardai faire, se déshabillant totalement. Je ne pu m’empêcher de la regarder. Malgré le fait que j’aime le corps des femmes j’avais plutôt tendance à détourner le regard. Mais pas cette fois. Non je la fixai sans aucune retenu. Je la regardai prendre le pommeau de douche et me tendre le gel douche. Elle me parla aussi je crois. Mais je ne faisais plus attention. Non j’étais comme pétrifiée de la voir ainsi. Son corps, sa peau.. Ils étaient recouverts de bleus et de cicatrices. Un haut le coeur me prit soudainement. C’était la toute première fois que je m’inquiétais alors autant pour quelqu’un.
Ma tête ne tournait plus, mon corps n’était plus mon corps. Ces forces qui m’avaient quitté étaient soudainement revenues comme appelées par ces marques qui parcouraient la peau de mon amie.
Je me levai alors doucement, sans un mot. Je lui pris le gel douche et le reposai au sol sans vraiment y faire attention. Non, il n’y avait qu’elle. Je m’avançai près d’elle, n’étant plus qu’à quelques centimètre de son corps finalement. Mon regard de le lâchai pas. J’avais conscience que mon comportement pouvais être spécial.. Mais ça n’avait plus d’importance, j’étais comme absorbée par ses blessures. D’où venaient-elles ? De sa mort ? D’après ? Quelqu’un lui avait-il fait du mal ? À cette pensé mes sourcils se froncèrent un peu avant de reprendre leur position habituelle.
Sans croiser son regard, cela aurait bien trop étrange, je posai alors ma main doucement sur une de ses cicatrices présente sur son épaule. Je la longeai du bout de mes doigts. J’évitai soigneusement ses bleus, de peur de lui faire mal et continuai mes caresses jusqu’à ses clavicules. Je passai mes doigts entre ses seins pour arriver à la longue marque présente sur son ventre.
- "Tu.. Tu as mal ?"
Je relevai alors la tête plongeant mon regard dans le sien. Comprenant rapidement ce que je venais de faire je ne fis plus un mouvement, le rouge me montant subitement aux joues. Je la regardai encore.
It's time for us to talk.
En avais-je trop fait encore une fois ? Je craignais une réaction de rejet ou peut-être même de peur envers moi. Je ne sais pas pourquoi j’avais agis ainsi, pourquoi j’étais toujours si affectée par les corps meurtris de leur vie d’avant et d’aujourd’hui. J’avais de la peine pour elle, clairement et j’étais gênée clairement aussi de l’avoir touché ainsi. Peut-être ne voulait-elle pas en parler non plus de tout ça. J’avais honte de le lui rappeler car malgré tout, elle avait du souffrir. Oh ma pauvre Etsu..
Mais elle ne me rejeta pas. Bien au contraire. Sa bienveillance et sa gentillesse étaient toujours les choses que j’admirai le plus chez elle. Elle prit ma main dans la sienne et entrelaça nos doigts.
- "Je n'ai pas mal, ne t'en fais pas. Ça date d'il y a longtemps... vraiment longtemps. C'est juste... que ça n'a jamais disparu. Ce sont juste des séquelles de ma mort... ce n'est pas joli joli mais ces marques me rappellent les choix que j'ai finalement pris dans ma vie. Mais personne ne m'a fait du mal, ne vas pas croire ça. C'est plutôt de ma faute je dois l’avouer. "
Et puis elle me sourit. Finalement c’était encore elle qui me réconfortait. Je ne lui étais d’aucune aide et je m’en voulais pour ça. Je la vis alors frissonner.
- "Bon, on la prend cette douche ? À moins que tu n'es plus besoin de te râfraichir."
Je compris rapidement qu’elle voulait changer de sujet et que ce n’était pas le meilleure moment pour parler de tout ça. Alors pour détendre l’atmosphère, je lui pris le jet d’eau des mains et le tendis dans sa direction pour l’arroser d’eau chaude. Je me mis à rire aux éclats avant de coincer le pommeau de douche sur son support au dessus de nos tête. L’eau chaude se mit à perler sur nos corps et ça faisait un bien fou.
- "Prenons une douche et après je nous préparerai à manger. Et ne t’en fais plus. Je vais mieux."
Je lui souriai avec la plus grande des tendresses avant de saisir le shampoing qui se trouvait à nos pieds. Noix de coco, en espérant qu’elle aime. Oui, elle aimait, j’en étais quasi certaine. Je mis un peu de produit dans mes mains et au lieu de me l’appliquer sur mes propres cheveux je posai mes deux mains sur la tête d’Etsu.
- "Aller, laisses moi m’occuper de toi un peu."
Je commençai alors à la shampouiner, lui massant le cuir chevelu par la même occasion. Un doux parfum sucré s’éparpilla dans la pièce. Je mis alors ma main sur son épaule afin qu’elle se tourne pour que j’accède à sa nuque. Elle était à présent de dos et mes mains arrêtèrent un instant leur friction pour se concentrer sur l’immense tatouage que j’avais à présent sous les deux. Mes doigts quittèrent ses cheveux pour venir effleurer son dos. Mais je m’arrêtai avant. Non, il fallait que j’arrête d’être aussi tactile avec elle. Je ne voulais plus l’embrasser. Je raclai alors ma gorge et me remis à lui laver ses beaux cheveux brun.
- "Mh. Joli tatouage."
Je ne dis un mot de plus, pris le pommeau de douche et lui rinçai les cheveux. Gênée de mon propre comportement, je n’attendis pas qu’elle bouge que je lui tournai à présent le dos, commençant déjà à me laver sans son aide. Une certaine tension s’était développée en moi, et je n’aimais pas ça. Je ne savais pas ce que c’était mais je voulais qu’elle s’en aille. Était-ce mon pouvoir encore ? Autre chose ? Je voulais juste finir cette douche et que tout redevienne comme avant.
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