Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
It’s time for us to talk.
Non, non, non, ce n’était pas possible, pas maintenant, pas comme ça, pas avec elle. Pourquoi ressentais-je ça ? Ma Etsu. Elle était mon amie, pourquoi mon coeur battait-il si vite ? Je sentais mes doigts s’endolorirent, les poils de mes bras s’hérisser et une chaleur douce se propager dans le bas de mes reins. Je ne contrôlais plus rien. Était-ce vraiment moi, ou ce pouvoir totalement déstructuré qui m’habitait ?
Une seule chose était certaine, c’est qu’il fallait que tout ça cesse rapidement.
- "Ael ?"
Mes yeux s’écarquillèrent et j’arrêtai un instant de frotter mon corps avant de recommencer ces petits mouvements circulaires caressant ma peau. Il ne fallait pas qu’elle s’approche de moi, il ne fallait pas qu’elle me touche. J’eus l’impression un instant de me retrouver à nouveau en face du nécromancien des archives. Un mélange d’émotions parcourait mon corps à cet instant. Mais c’était Etsu et pas un simple inconnu. Non, c’était elle, mon amie, ma personne et je devais faire attention à mon comportement, je ne pouvais pas me laisser avoir une nouvelle fois par ce don qui commençait à me rendre la vie impossible. Je ne lui répondais pas, essayant de me calmer de mon côté.
- "Ca ne va pas ? Dis moi ce qu'il se passe ? Tu te sens à nouveau mal ?"
Non, il ne fallait pas. Ne me regarde pas s’il te plait, laisse moi du temps. J’avais juste besoin de temps, de quelques minutes pour faire la part des choses, pour dissocier mon amitié à ces émotions qui me serraient le coeur. Mon coeur qui s’accélérait de plus en plus. Je posai alors ma main sur la vitre devant moi tandis qu’une autre fit un signe à Etsu de rester à distance.
- "Juste.. Juste laisses moi une minute."
C’était elle, elle, je ne pouvais pas ressentir ça et je ne pouvais pas la laisser non plus patienter trop longtemps. Elle devait en avoir tellement marre de moi, de mes crises, de ce pouvoir qui n’en faisait qu’à sa tête. Je soufflai un bon coup et me retournai.
- "Je sais pas ce que j’ai, je comprends pas ce que je ressens."
Le visage légèrement baissé je la regardai intensément, les joues brulantes de gêne. J’étais essoufflée, sans vraiment comprendre pourquoi et l’eau brulante qui perlait sur mon corps n’arrangeait rien à cette atmosphère.
- "J’ai.. J’ai envie de te toucher, de t’avoir contre moi et j’arrive pas à contrôler ça ma Etsu. J’y arrive pas."
Les larmes coulaient sans que je n’arrive à rien faire. Mes dents pinçaient mes lèvres si fort que je sentais ma chair se déchirer doucement.
- "Tu devrais peut-être partir le temps que tout ça se calme. Je ne gère plus la situation.. Mon.. Mon pouvoir reprend le dessus, je le sens et je ne veux pas déraper, faire quelque chose que je pourrai regretter."
Je baissai mon regard, fixant alors l’eau glissant sur cette paroi de douche si glaciale.
It’s time for us to talk.
Elle coupa l’eau et mon corps frissonna. Elle allait partir, elle avait raison, elle avait raison de s’éloigner de moi. Je ne pouvais que lui faire du mal dans cet état. J’avais la chance de le prévoir cette fois-ci, la chance de commencer à me connaître et de savoir qu’il n’était pas encore trop tard pour la protéger de moi.
L’ambiance était pesante, étouffante. Elle ouvrit la cabine de douche et la buée se posa sur le plafond, me laissant respirer un peu mieux à présent. Mais j’étais mal, j’étais vraiment très mal. En avais-je trop dis pour qu’elle sorte ainsi, sans un mot ? Sans doute.
Mais c’étaient les yeux rivés sur le sol que je sentis alors un poids sur moi, une chaleur réconfortante.
- "Je serais devant la porte si tu as besoin de moi. Je ne suis pas loin... prends ton temps pour canaliser ton pouvoir."
Je sentais à nouveau ses sanglots me serrer la gorge. Pourquoi était elle si.. elle ? À me considérer autant après tout ce que je lui faisais subir au quotidien ? Elle était sans doute la meilleure personne que je connaissais et je me savais très chanceuse de l’avoir près de moi. Elle me sourit avec cette infinie tendresse que je lui connaissais, prit deux serviettes et sortit de la pièce.
À ce moment mon monde s’écroula. Ma poitrine me fit mal et s’en comprendre pourquoi je me mis à déverser toutes ces larmes que j’avais tant retenu. Je me laissai glisser dans la douche et m’emmitouflai assise dans ma serviette, pleurant à chaude larme comme jamais je n’avais pleuré avant. Ça avait été de trop. Trop d’émotion, pas assez puis à nouveau. Je n’arrivai plus à être juste moi, ayant toujours cette sensation d’être tenue par autre chose que mes propres envies, mes propres sentiments. Comme une pantin articulé, une poupée vaudou que l’on manipule sans aucun tact, encore une fois je n’avais pas pu lutter contre ce que je m’infligeai inconsciemment. Il fallait que je trouve un juste milieu. J’avais besoin de temps, encore.
Je restai là quelques minutes avant d’entendre des grattements à la porte. Je séchai mes larmes, frottai mes yeux rouges sang et me levai fébrilement. Je reniflai un peu avant de venir ouvrir la porte et de voir ma grosse touffe de poil me sauter dessus.
- "Lexaaaa !" criais-je un peu agacée.
Ma serviette était tombée et ses deux grosses pattes étaient à présent sur mes épaules. Un énorme coup de langue s’abattit sur mon visage. Elle savait quand ça n’allait pas, elle était ma famille après tout. Je lui caressai le haut de la tête, lui faisant comprendre que j’étais de retour, enfin. Je la fis descendre, je lavai rapidement mon visage, repris ma serviette sur moi et sortis enfin de la pièce. Je tombai alors nez à nez avec Etsu.
- "Hey.. "
Elle semblait frigorifiée à m’avoir attendu ici. La voir ainsi, si fragile, si affaiblit par tout ça me calma. Toutes ses attentions depuis mes dernières paroles m’avaient peu à peu calmé. Et je la regardai la, toute tremblotante. Alors je mis mes deux mains sur ses épaules au dessus de sa serviette et les agitai afin de la réchauffer.
- "Ne reste pas là, tu vas attraper froid."
Mon ton était doux, rassurant. Je n’avais pas envie de parler de tout ce qui venait de se passer. J’avais simplement envie de passer à autre chose, de lui montrer que le moment était passé et que j’étais à nouveau moi, pouvant la toucher sans ressentir quoi que ce soit d’autre que cet amour que j’avais pour elle.
- "Aller, viens, je vais te prêter des vêtements."
Je la pris par la main et l’amenai alors dans ma chambre. Je la lâchai, ouvris mon placard et fixai alors mes habits.
- "Qu’est ce que tu veux mettre ?"
Je la regardai , ce même sourire toujours figé sur mon visage. Ça allait mieux, tout allait mieux.
It's time for us to talk.
Ma penderie n’abordait pas les plus belles couleurs qui soient. Bien au contraire, j’avais toujours eu un style assez sobre, allant du noir au gris en passant par le taupe. Rien de bien joyeux mais je n’aimais pas m’afficher finalement et la mode était une chose qui ne m’avait jamais inspirée. J’étais loin de ce que pouvait porter Etsu, de ses jolis vêtements féminins qui lui allaient à merveille.
- "Je ne sais pas trop, décides pour moi tient."
J’aimais ce petit air qu’elle prenait avec moi. Une Etsu taquine, voila quelque chose qui était rare, preuve qu’elle ne m’en voulait pas pour ce qui s’était passé aujourd’hui. Je lui fis un signe de la tête et regardai à nouveau mes affaires, farfouillant entre les piles de pull afin de trouver quelque chose pouvant lui être agréable à porter. Je trouvai alors un de mes sweet. Il n’était pas très épais mais suffisamment pour lui tenir chaud dans l’appartement. Il était beige avec un tête d’ours dessinée dessus. Je l’avais trouvé dans une boutique aux Etat-unis, il était la réplique exacte de celui que m’avait offert mon père à la remise des diplômes. Autant dire que j’y tenais réellement. Je le serrai un peu contre moi avant de me retourner et de le tendre à Etsu. Mais elle était assez loin, assise sur le lit, s’essuyant les cheveux et observant ma chambre avec attention.
- "Tiens, attrapes."
Je lui lançai alors le pull en plein visage, riant de la voir si surprise. Je riais encore et encore. Qu’est ce que j’aimais cette ambiance. C’était simple et agréable.
- "Enfile ça, je vais te trouver un bas de survêtement. Tu as besoin de sous vêtements peut-être ?"
Je me retournai alors pour trouver de quoi l’habiller un peu plus et lui sortais alors un bas de pantalon en coton gris.
- "Je sais que ce n’est pas ton style mais je n’ai que ça et quelques jeans.. Tu sais la mode et moi…"
Je me grattai alors la tête, assez gênée tout en affichant un grand sourire. Je pris un short fin en lin et un haut noir au col en v. J’enfilai le tout et me dirigeai vers ma commode à sous-vêtements.
- "Tu portes quoi ? Enfin.. Encore là, je n’ai pas grand chose.. "
Mise à part des boxers noirs et gris.. Je n’avais rien d’autre.
It's time for us to talk.
- "Et puis tu sais que je ne suis pas difficile ou contraignante non ? Aller, passes moi un de tes boxers. Je commence à avoir faim et un nouveau restaurant libanais à ouvert. Ça te dirait d'y aller ?"
Je la regardai alors tendrement avant de fouiller à nouveau dans ma commode et de prendre un boxer noir que je lui tendis.
- "Il te sera peut-être un peu grand."
Je lui souriais avant de fermer mon tiroir et de poser mes fesses sur le rebord du meuble. Libanais, libanais ? Je n’avais jamais mangé là bas mais je me méfiais aujourd’hui des restaurants.. "exotiques". Je me mis à rire alors, me souvenant de notre premier restaurant.
- "Tu es sûre de toi hein sur ce coup là ?" Je riais encore. "Je te taquine, je vais juste faire attention cette fois-ci."
Je la laissai alors s’habiller tranquillement et ramassai les serviettes mouillées restaient sur le sol. Je les pris et les amenai à la salle de bain afin de les étendre afin qu’elles sèchent. Je revenais dans la chambre, rejoins mon armoire une nouvelle fois et enfilai une robe noire ainsi que des boots bordeaux.
- "Quand tu es prête on y va ?"
Je m’approchai alors de Lexa et m’accroupis à ses côtés. Je lui caressai le haut de la tête ainsi que le dessus de son museau avec affection.
- "On va y aller mon bébé, on rentre bientôt d’accord ?"
Je lui souriais et déposai un baiser sur ses petites joues poilues, me redressai vers Etsu et remis ma robe en place.
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