Abraham a mal.
Mal jusque dans ses os, sa peau à vif et ses muscles rigidifiés, ses yeux devenus flous, son crâne qui pulse derrière ses paupières. Une vilaine habitude, l’un des pires désagréments de sa zombification avec l’odeur de tissu flétri. Mais Abe se soigne, comme il le peut, porte en permanence une citrine autour de son cou mais les douleurs reviennent sans attendre lorsque son énergie commence à se dissiper. Parfois, il peine simplement à rester debout, droit sur ses jambes et droit dans son dos, tant ses articulations le font souffrir.
Il se réveille tout juste, enroulé dans sa couverture. Les douleurs reviennent peu à peu, l’épuisent lentement. Un message - rituel, oui c’est le bon moment. Ta pierre a encore un peu d’énergie, mais plus pour long.
– Ça tomberait à pic
Après-demain, tu pourrais ? –Il se lève et s’étire comme il le peut, pour chauffer ses muscles qui ont tendance à bien rapidement refroidir. Un café, une douche. Quelques autres messages. Le rendez-vous est pris pour dans trois jours, en fin de matinée.
– Parfait pour moi
Merci ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Abraham ne fait que difficilement confiance. C’est au fil des ans qu’il se plaît à la construire, à la peaufiner, la solidifier lentement mais sûrement. Mais une fois la confiance accordée, celle-ci est aveugle, concrète, sans limite aucune.
C’est Yvan, peu après sa zombification, qui lui avait conseillé -
vas donc voir un.e poltergeist pour les douleurs, ça aidera, je te le promets. Et à Yvan, Abraham accordait et accorde encore une confiance aveugle. Encore en Arménie, son ex-compagnon n’avait pas pu lui fournir de contact, alors Abby avait commencé à faire le tour des poltergeists connu.es et reconnu.es à Tokyo. Quelques essais, quelques tentatives peu fructueuses, avant de tomber sur toi.
Au fil des services rendus et de la confiance qui se construit.
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Abraham se gratte le cou, un peu trop fort il est vrai, car iel sent sa peau partir en lambeaux sous ses ongles, peau qu'iel regarde dépité.e dans le miroir. Elle ne rougit plus, non, elle marque autrement ; elle marque de larges tâches claires, comme des cicatrices vieillies.
Mais Abraham a mal.
Alors il détourne son attention comme il le peut.
On frappe à la porte, et le sursaut qui l’anime alors, avant qu’il ne se prenne la tête dans une main, douleur et douleur derrière son regard cerné. Car c’est bon, c’est fini, ton cristal n’a plus d’énergie, et la douleur l’empêche de dormir - lui qui déjà dort trop peu. Abby va ouvrir alors, les articulations qui craquent, les muscles rigides, on pourrait presque l’entendre grincer dans l’appartement.
“Salut.” Il se décale pour te laisser entrer dans le studio, un peu trop en bordel. Il a essayé de ranger, un peu comme il le pouvait, hier soir. Mais le manque de place est ce qu’il est, il faut avouer.
Résumé
477 mots
J'avais écrit mais oublié de poster, je suis un énorme boulet
Du coup, Abe est dans sa douleur, sa citrine comment à ne plus voir d'énergie, et Haiko le contacte pile au bon moment pour un rituel