Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Ode to sleep
— pv Susanoo.
Encore un jour se lève, il est huit heure du matin. Je sors tout juste du Bchobiti où ma journée, ou plutôt ma nuit de travail, vient tout juste de se terminer. J’ai fait un point avec Kyoshi et partagé avec lui une coupe de champagne puis je me suis changée afin d’être d’avantage à mon aise, mais surtout ne pas attraper froid avec les températures négatives de ces derniers temps. J’aurais très bien pu accepter que l’on me raccompagne chez moi mais je n’en avais pas envie. Alexis pourrait aussi prendre ma place pour parcourir le chemin dans la froideur mais il semble s’être assoupi et ce serait plutôt cruel que de le réveiller lui qui a le sommeil si pénible.
Ainsi, vêtue d’un très long manteau rouge à col en fausse fourrure, je m’éloigne de mon lieu de travail. Je remonte mon col le plus haut possible afin de couper ce vent glacial qui tente à s’inviter sous mes vêtements. Le silence alentour est brisé par le martèlement régulier des talons de mes bottines sur le macadam humide d’une neige fondue durant la nuit.
Les yeux rêveurs levés vers ce ciel encore bien sombre à cette heure, je me perds dans l’immensité de ce dernier. Presque machinalement j’ai fouillé ma poche droite pour en extirper un paquet de cigarettes ainsi qu’un briquet argenté. Sans y poser les yeux, je l’ouvre pour en prendre une que je porte de suite à mes lèvres rougies d’un rouge à lèvre accordé à mon manteau. Tout est dans le détail.
Mon appartement se trouve un peu loin je connais un raccourcis pour m’y rendre plus rapidement encore, et même me réchauffer un peu vu l’ambiance qui y règne. Il me faut couper à travers ce quartier animé et brûlant qu’est le Kabukicho. J’aime ses rues animées, elles me rappellent quelques rues de Paris de l’époque, du temps des maisons closes. Bien sûr, à l’époque les enseignes clignotantes et autres appareils numériques n’existaient pas mais il faut savoir être en accord avec son temps.
Dans cette population principalement asiatique je tranche un peu avec mon teint de porcelaine, mes yeux bleus loin d’être bridés ainsi que mes longs cheveux blonds.
Tel le petit chaperon rouge entourés de ses loups je traverse ces bois qui m’effraient nullement. J’y suis habituée et parfaitement à l’aise. L’on me glisse des mots et autres choses que je ne comprends parfois pas à cause de la langue qui me pose parfois soucis.
J’entre enfin dans la bouche de métro et l’air devient moins glacial heureusement, il est presque chaud. Suffisamment pour qu’une fois entrée dans la rame de métro je puisse ôter mon manteau sans grande crainte. Dévoilant ainsi une robe près du corps dont les manches et le décolleté sont en dentelle. Le dos est totalement nu et la taille est marqué par un noeud élégant qui se noue à l’arrière. La robe arrive aux trois quarts de ma cuisse et pour parfaire la tenue je porte des louboutins. Non, je n’ai pas peur des rues la nuit ni des prédateurs nocturnes, je vis dans ce monde depuis bien assez de temps et il a bien longtemps je n’ai plus peur du grand méchant loup.
Je m’avance dans la rame qui semble vide et voit une tête rouquine non loin. Un passager de nuit qui me fait doucement sourire alors que j’essaie d’aller à l’autre bout du métro. Cela me permet de gagner un peu de temps afin de rejoindre les escaliers à mon arrêt.
Je m’installe non loin de l’inconnu et ferme les yeux, épuisée de ces journées et nuits qu’Alexie et moi partageons, en plus ce soir l’alcool n’a rien arrangé… Le champagne au Japon a tendance à me monter à la tête, je m’assoupis. Le trajet dure techniquement une bonne vingtaine de minutes…
Cinq… Mes traits changent sensiblement
Dix… La longueur de mes cheveux va du long au court
Quinze… Ma poitrine s’amenuise peu à peu.
Malheureusement pour moi, et je ne le sais pas encore, je ne vais pas pouvoir rejoindre mon lit de si tôt.
Le métro freine violemment et les lumières s'éteignent, réveillant mon frère en sursaut en le faisant reprendre le contrôle de son corps et le fait...
1 ) Se rattraper inextrémiste
2 ) Se rattraper mais son sac à main tombe et se vide et son contenu roule partout par terre
3 ) Tomber par terre, heureusement plus de peur que de mal
4 ) Être projeté en se cognant le crâne, suffisamment pour que cela l'étourdisse et rende ses pouvoir encore plus aléatoires
Si 1 ou 2 :
pile : A Susanoo (tant qu'à faire)
face : à une barre
Si 3 ou 4 :
pile : Le contenu de son sac s'étale par terre
face : Le sac était fermé
#913D88 - Alexiel — #68C3A3 - Alexielle
Ode to sleep
— pv Susanoo.
Je crois qu’il n’y a pas pire réveil que de sentir le sol sale d’une rame de métro s’imprégner avec violence dans chaque parcelle de son corps. Je n’ai pas eu le temps de comprendre ce qu’il se passait, comme Gabrielle je dormais, et si pour elle ça n’était un sommeil en toute légèreté, le mien était pleinement entamé.
Mes lèvres laissent passer une plainte étouffée, un gémissement douloureux. Les pensées encore embrumées par ma torpeur, je me redresse difficilement en sachant déjà que mes bas vont être effilés vu ma position. Je tente de rassembler mes esprits. Déjà que la chute était rude, alors si en plus on me fiche de la lumière en plein dans les yeux comme ça. Je lève une main, ne discernant que très mal l’autre personne puisqu’elle est de l’autre côté de cette lumière. Je plisse des yeux pour en discerner les contours puis l’entends me féliciter de ma chute.
« Oh tu sais, je sais faire des choses encore bien mieux que celle-ci… »
Du fait de la langue, je ne suis pas très à l’aise avec la hiérarchisation, les formules de politesse… Le plus simple est le mieux pour moi. Alors j’imite mon compagnon d’infortune sur le tutoiement (c’est bien du tutoiement hein?..)
M’époussetant les mains, je les tends finalement vers l’objet qu’il me montre en y pointant la lumière de son portable. Je souffle doucement et me redresse alors pour attraper le sac à main de ma soeur. Heureusement qu’il n’était pas ouvert, déjà les bas ça risque de le contrarier mais si en plus tout avait roulé dans la rame. Je n’imagine même pas.
La voix si agréable et automatique (j’adore les annonces japonaises, dans le métro, en France, la demoiselle faisant les indications en Japonais me fait toujours fondre!) indique la panne et je chouine légèrement en attrapant mon portable dans son sac (oui, chacun a son portable, question de vie privée).
« Une panne à cette heure? Sérieusement, moi qui pensais que le métro japonais était le plus performant. »
Je quitte le sol en reprenant mon manteau et m’étire un peu en grimaçant de la douleur au niveau de ma fesse gauche qui s’épand tout le long de ma cuisse aussi. Faites que ça ne fasse pas de bleu, faites que ça ne fasse pas de bleu s’il-vous-plaît.
« Bon hé bien… »
Je pointe à mon tour la lumière sur mon nouveau compagnon pour le discerner et appuie mon autre main libre sur ma hanche. Je bascule mon poids sur la jambe gauche, me déhanchant légèrement en inclinant le visage. Oui, je suis un stéréotype à moi tout seul ce soir. Je ne me formalise même pas du mélange de mon corps sous sa forme masculine avec une robe dans laquelle il manque une paire de seins histoire que le décolleté ne baille pas aux corneilles.
« Prions pour qu’il y ait de monstres seulement dans les films japonais et non pas dans ce métro. »
Je ris légèrement quoique fatigué, peut-être que je n’aurais pas dû dire une telle chose, penser à l’éventualité qu’un possible Jack l’éventreur se fasse une ré-édition japonaise. Ou qu’un monstre tentacules nous… Non, nous calme-toi Alex.
Je voulais dormir, Alexielle tu triches en me laissant la place. Je fais un tour sur moi-même, ils ne vont pas nous laisser dans le noir tout de même?.. Un peu inquiet, je finis par demander d'une voix légèrement déconfite.
« Tu penses que ça risque de prendre longtemps toi?.. »
#913D88 - Alexiel — #68C3A3 - Alexielle
Ode to sleep
— pv Susanoo.
L'annonce de neuf minutes restantes. Oui je confirme, le temps passe à vitesse grand V. Son ironie me fait rire légèrement, au moins mon acolyte à un soupçon d'humour. Je préfère cela mille fois aux énervés qui frappent les parois de leurs mots et autres remarques acides et plutôt inutiles il faut l'avouer. Ainsi je me sens plutôt bien loti avec cette personne qui ne semble pas le moins du monde agacée ou stressée de la situation vu comme elle s'allonge sur une rangée de sièges.
Je garde quant à moi mon portable allumé en main, continuant d'éclairer mon chemin jusqu'à un siège non loin de lui. Je pose mon sac à main à côté de moi et éteins l'appareil pour le ranger dans mon décolleté... Mais je grimace en sentant que rien ne le retient et que ce dernier glisse simplement dans ma robe. Oui Alexiel, seules les femmes peuvent faire ça, du moins elles sont mieux équipées pour, toi en attendant tu vas d’voir repêcher l’appareil qui s’est fait une descente jusqu’à ton ventre. Heureusement que l’on est dans le noir, je me relève, m’agitant un peu et récupère -après quelques contorsions- l’appareil qui atterrit dans ma main.
Et alors que je me trémousse, la voix de mon nouvel ami d’infortune s’élève, me faisant tourner la tête en sa direction.
« Ma soeur travaille de nuit dans un bar au centre-ville qui s’appelle le Bchobiti, tu connais? A la base c’est plutôt un bar à vampires mais il y a de tout. Comme toutes les activités aussi. Et là on rentrait simplement pour aller jusqu’à l’agence Azraël. » Je mélange peut-être avec ma référence sur ces petits êtres bleus et leurs bonnets blancs. « Elle y est hôtesse et gère aussi des épiques, c’est l’une des meilleures! Si bien qu’elle a rapidement eu une augmentation mais ça lui fait aussi d’avantage de charge de travail. La pauvre était si fatiguée que je me retrouve là, à ça place. »
Ce que je dis peut paraître étrange, pourtant je suis bien sobre. Je ne me rends seulement pas compte à quel point cela peut sembler particulier que d’avoir une vie avec l’être aimé en notre sein. Gabrielle est là, elle dort simplement et nous alternons selon notre vie, les situations et parfois, sans même le faire exprès. Ajoutez à cela une inconnue qu’est notre pouvoir et autant vous dire qu’il y a de quoi perdre la tête.
« Enfin, normalement ça aurait dû être rapide. »
Je m’enfonce dans le siège et laisse ma tête choir en arrière, cela coupe légèrement ma voix de par l’inclinaison. Je ferme les yeux et soupire doucement. Je ne m’agace pas, il suffit juste d’attendre calmement.
« Et toi alors? Tu hantes les rames de métro pour effrayer les pauvres étrangers perdus à cette heure? »
Mon rire cristallin se fait entendre, ma soeur a tendance à dire que je me comporte parfois comme un enfant. Mes pieds chaussés de talons à plateformes viennent se poser sur les sièges en face. Il n’y a pas, un jour cela va me ruiner le dos.
« Je connaissais les kappas comme monstres de légende japonaise mais pas les mignons jeunes hommes roux à lunettes~ comme quoi, j’en apprends tous les jours depuis que je suis dans ce pays. »
Un soupire se fait entendre, légèrement expulsé de mes lèvres retroussées par un sourire.
"Suite à un incident technique, le métro est en arrêt pour une durée de -- 8 minutes.
Je lève l’index en l’air à cette annonce, comme si elle changeait quoi que ce soit à notre situation.
« Oh! Ils s’améliorent~ »
Puis je n’y tiens plus et mes mains viennent chercher nerveusement quelques élastiques qui trainent dans le sac de ma soeur. Je suis de ceux qui sont incapables de rester en place ou de ne rien faire. Ainsi mon pied marque déjà le rythme sur le siège en face et mes doigts tirent et étirent un élastique avec lequel j’entame de faire quelques figures.
#913D88 - Alexiel — #68C3A3 - Alexielle
Ode to sleep
— pv Susanoo.
Je suis de ceux qui meublent une conversation à eux seuls. Je peux parler des heures et des heures durant. De tout, et de rien surtout. Je n'aime pas le silence, je le fuis dès qu'il pointe le bout de son nez. Il est de mauvaise augure, il me remémore ces années en cellule d'isolation. Quelques séquelles de solitude infâme qu'il n'est jamais bon de faire ressurgir au gré d'une soirée ainsi, dans le noir. Non, non, évitons. Et puis ce garçon a l'amabilité de me répondre alors continuons ainsi durant les dernières minutes qu'il nous reste avant que notre métro ne redémarre. Il ne reste que sept minutes sur les dix d'annoncer.
« Mais ils faut les encourager à continuer de la sorte. Bien qu'il est vrai que si cela s'allonge ça risque de devenir embêtant. Qu'ils remettent au moins la lumière… »
La torpeur n’est pas non plus pour moi une chose qui me met à l’aise mais il me suffit de fermer les yeux pour oublier sa présence. Faire une crise d’angoisse? Non, jamais. Je suis de bonne compagnie, la bonne humeur incarnée. Et la peur ne sied pas à mon teint du tout, cela creuse et marque la peau à certains endroits, non, non, hors de question. Si j’ai des siècles à passer dans ce monde, hors de question d’avoir une seule ride.
Je sens que mon interlocuteur n’a pas l’envie de répondre avec la même ouverture que moi à mes questions, qui sont en fait ses questions aussi en quelques sortes. Et je finis par reprendre mon portable pour allumer simplement l’écran. Ça n’est pourtant pas franchement une bonne idée, aussi peu de lumière fait bien d’avantage ressortir le fait que nous soyons plongés dans la pénombre.
« Actuellement j’habite à l’agence Azraël, tu connais? » j’ai quelques difficultés pour me remémorer certains mots et j’ai tendance à faire un croisement pour le nom de l’agence avec le nom d’un personnage qui essaie d’attraper des petits êtres bleus portant une culotte blanche ainsi qu’un bonnet de la même teinte. N’étant pas sûr si le jeune homme me questionnait sur mon lieu de résidence actuel ou celui de naissance, je préfère élargir ma réponse sans qu’il me le demande. « C’est plutôt adorable d’ailleurs, lorsque l’on arrive au Japon tout le monde est si courtois, gentil et poli. Les japonais sont vraiment adorables. » mon sourire s’étire, illuminé par le faible éclairage de mon écran. « Une chambre nous a été mise à disposition pour moi et Alexielle lors de notre arrivée dans ce pays. Nous sommes originaires de France, d’où mon accent à couper au couteau. »
Un rire à nouveau et j’éclaire subitement mon voisin, je ne suis pas assis à côté de lui mais en face. La mine faussement choquée d’une telle révélation qui fait de suite s’envolée en moi un ton suspicieux mêlé a bien trop d’imagination et d’amusement. J’inspire bruyamment pour marquer d’avantage le choc qui rend mes réactions démesurée.
« J’adore les cachotiers. Je sais, tu es le James Bond du Japon, une sorte de… James Nippond? »
Oui, il m’en faut peu pour démarrer. D’ailleurs je me suis levé de mon siège et installé à côté de lui pour être d’avantage proche. J’ai besoin de sentir une présence à mes côtés, et dans la situation, cela passe comme une lettre à la poste.
« Et si ce métro est arrêté et que tu es si décontracté c’est que tu attends que l’on t’envoie le top départ pour pouvoir entamer ta mission. Tu dois déjouer l’attaque d’une banque. Non, mieux! Il y a une bombe et tu dois la désamorcer. »
Mon portable toujours en main, ce dernier s’éteint puisque je n’ai pas pris le temps d’appuyer sur le bouton pour ne pas qu’il se mette en veille. Et le final de toutes ces révélations me mène à…
« Et si tu me donnes ton identité tu devras me tuer. »
Je me suis légèrement penché sans prendre garde aux distances et ma tête a heurté celle de mon compagnon d’infortune dans un léger bruit sourd. Je m’éloigne et me frotte le crâne à l’endroit de l’impact, tout en posant une main sur l’épaule du garçon. Mon rire, toujours, le rire détend toutes les situations.
« Ouch, pardon… Dans ce noir je n’y vois vraiment rien et je me suis un peu emporté peut-être. Au fait, je m’appelle Alex… »
La voix grésillante quoique charmante du métro se fait entendre, me coupant instantanément dans ma présentation. Le grésillement se fait plus fort et les mots sont entrecoupés. C’est quasiment impossible de comprendre le temps qu’il nous reste.
"Suite à un incident techn… étr… o… du… min…"
Un silence.
« … rassure-moi, tu ne dois pas désamorcer une bombe, tu n’es pas suivi et recherché par des meurtriers ou pour meurtre non plus, hein? »
Se laisser trop emporter par la fiction n’est pas bon parfois. Mais de toute façon, on ne peut pas mourir dans ce monde! Ça bloque bien des choses.
#913D88 - Alexiel — #68C3A3 - Alexielle
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