Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Ode to sleep
— pv Susanoo.
Bien des clients paient ma soeur pour des services qu’elle peut rendre avec ses pieds, elle est très agile avec et beaucoup ont cette déviance que certains imaginent avec dégoût. Alors mon petit papillon, ne soit pas si dégoûté de ces pieds qui font dépensés bien des ossements que tu vas avoir au creux de tes mains pour la modique somme d’une panne de métro. Enfin, je suppose que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, hélas.
De ce fait, j’aimerais avoir la transition, juste une toute petite transition où je suis debout, à délasser ces sublimes escarpins aux multiples attaches rappelant peut-être une once de bondage -je me perds, je le sais, mais vous devriez vous arrêter vous aussi sur leur beauté, ils nous ont coûté les yeux de la tête, et peut-être un peu de la peau de notre sublime fessier-. Mes chaussures délassées donc, je me vois glisser mon pied dans cette chaussure non pas de verre, mais de paumes et m’appuyer sur le jeune homme qui -je le sens- a peut-être un peu de mou dans les bras vue la difficulté qu’il semble avoir pour me soulever.
Je ne suis pas avare en encouragements et je vois bien que la poignée n’est pas loin. Dans un dernier élan d’effort je somme mon coéquipier d’infortune de donner une dernière impulsion.
« Continue mon petit Ron, j’y suis presq… »
Bien vite stoppé.
Le noir total, puis un glissement. Je me retiens à ce que je pense être son haut alors qu’il fait un mouvement qui me déséquilibre moi aussi. Je grimace et sens bien que mon poids n’est plus du tout stabilisé par quoi que ce soit. C’est la chute, le sol qui se fait douloureux - encore une fois - puis un poids vient s’écraser sur moi, me faisant expulser le peu d’air que j’avais dans les poumons dans un cri étouffé.
Mes mains ont eu le temps de remonter contre son dos, essayant par le touché de reprendre une quelconque notion d’espace et de temps quant à ce qu’il vient de me tomber dessus.
Mon corps reste étendu là, dans l’allée, encaissant le choc et sentant rapidement le corps du garçon s’éloigner comme s’il venait de découvrir la pire chose au monde. Hey! Tu es tombé sur du rembourrage premier choix, ne le fuis pas comme si c’était un monstre, c’est vexant.
Délesté de ce poids mais un peu sonné je me redresse à mon tour en poussant un gémissement proche de la plainte douloureuse. C’est la seconde fois que le sol tente de fusionner avec mon corps et c’est bien douloureux. Je suis tombé d’assez haut cette fois et je le sens passé en de multiples résonances portées par les pulsations d’un réseau de veines immense. J’ai le souffle encore coupé de ce choc, mes fesses ayant amorti le plus gros de la chute.
« … »
Je porte une main à ma poitrine et mon silence trahit probablement mon état. Mon corps se replie légèrement sur lui-même, mes jambes allant vers mon buste et mon visage tendant à vouloir s’enfouir entre mes genoux. Je cherche à récupérer une respiration moins sifflante et saccadée. Je ne suis pas douillet, mais je réagis assez mal à la douleur, ainsi qu’à la détresse qu’elle peut apporter. Ainsi peut-être ma soeur essaie-t-elle de me faire me calmer par quelques mots dans mon esprit. Elle s’est réveillée, sentant ma détresse et c’est elle qui tente de me faire reprendre le rythme d’une respiration normale après ce choc.
Heureusement que la scène se passe dans le noir le plus complet, bien que quelques halos de lumières se fassent voir dans les tunnels du métro. Ils sont rares et rapides, faisant défiler sur nos silhouettes à peine un faisceau de lumière pour le moins éphémère.
La voix du métro grésille, et les mots deviennent incompréhensibles.
#913D88 - Alexiel — #68C3A3 - Alexielle
Ode to sleep
— pv Susanoo.
Effectivement, je ne devrais pas rester au sol. Je ne devrais pas. Il faut que je me relève et cela va se faire petit à petit. Déjà la voix de cet inconnu mystérieux me sort de ma torpeur, bien que cette dernière soit pourtant toujours présente pour notre vue. Je l’entends, il parle peu, il doit s’inquiéter peut-être, moi qui suis d’un naturel si sociale, si… peu silencieux. J’ai répondu sans réellement répondre, un simple bruit proche d’un accord, un son que l’on émet la bouche fermée.
Nous jouons au jeu du chou fleur lui et moi. Un premier pas, un premier mot, et la suite se succède de façon saccadée, mais elle prend forme. Lentement, très lentement ce sont des liens qui se tissent de cette rencontre impromptue.
Je continue de l’écouter, en profitant pour revenir à la réalité, tenter de me redresser. Ou du moins, me déplier ne serait-ce qu’un minimum et c’est là que je me retrouve démasqué dans cette position fort peu glorieuse. Ma main se lève aussitôt pour contrer les rayons désagréables du flash et je ne peux m’empêcher une remarque. Que voulez-vous, le naturel reprend rapidement le dessus.
— Et moi qui trouvais que cela donnait une ambiance plus apte à la promiscuité, c’est raté. Agent 007 tu me donnes bien du fil à retordre.
Je ris doucement mais je remarque bien que le jeune homme balaie le sol du faisceau lumineux.
— Tu as perdu ton dernier gadget qui aurait pu nous sortir de là?
Je vois la carte et fais rapidement le rapprochement. Je l’attrape pour la lui tendre mais il va plus vite que moi. J’ai cependant le temps d’en déchiffrer l’identité et je pousse un soupire amusé de ses mots.
— Je peux toujours t’appeler agent 007 ou Ron si cela te tente, mais j’avoue avoir un faible pour les prénoms japonais. Mon côté européen je suppose. A moins que ce ne soit là encore une fausse identité pour m’induire en erreur, mais ce serait drôlement alambiqué.
La fin de la réflexion est pour moi-même et nous revoici dans le noir entrecoupé par quelques lumières du tunnel dans lequel nous avançons lentement mais sûrement. J’ai eu le temps de le voir s’approcher, quant à moi ma posture n’est plus si prostrée, la douleur étant enfin passée. Je le fixe, du moins, je tente de discerner sa silhouette et me demande bien ce à quoi il peut penser à cet instant. C’est bien la première fois qu’il vient de lui-même vers moi.
Je suis sur le point de lui indiquer de laisser tant de silence pourrait me faire croire à une scène kitch d’un film où la succession logique est un baiser suivi d’une scène de sexe passionnée mais je retiens ma langue en l’entendant se racler la gorge.
Mon visage s’incline.
Sa question.
Mon sourire s’étire sur mes lèvres, ce sujet… elle. J’ai cette expression qu’il ne peut probablement pas discerner. Celle que l’on a lors des premiers jours où l’on est transi d’amour. Depuis le premier jour ce sentiment que j’éprouve pour Gabrielle n’a pas terni.
— Elle est mon âme-soeur.
Je souffle ces mots à double sens. J’ai conscience qu’il existe, même dans le monde des morts, des personnes ayant bien des aprioris. Mais il existe aujourd’hui tant de noms, tant de mots concernant les différents types d’amour, les différentes façon d’aimer, de toucher, de se lier physiquement.
— Nous sommes jumeaux, elle est née quelques minutes avant moi, de ce fait elle a tendance à tout gérer. Mais elle le fait principalement car je suis un peu tête brûlée.
Je ris en tirant la langue, une légère grimace indiquant qu’elle n’a clairement pas tord quant à mon comportement. Je me stoppe, le silence revient et je reprends, calmement quoique peut-être hésitant.
— Dis-moi Susanoo
L’utilisation de son prénom donne au cadre dans lequel nous nous trouvons un sérieux qui n’était pas là jusqu’ici. Une ambiance plus intime. Si on peut appeler cela ainsi.
— A quel point penses-tu qu’il est déraisonnable d’aimer une personne qui a partagé chaque instant de ta vie, qui partage ton sang… ton corps?
Ma main s’est plaquée sur mon buste. J’ai déglutis.
Je suis une personne plutôt simple, franche. Je ne fais pas de détour, non pas parce que je n’aime pas ça, mais parce que je ne sais pas en faire. Gabrielle me dit souvent que je suis naïf et que ma vision de la vie est trop enfantine. Elle a probablement raison. Pourtant, le sens de cette question qu’il me pose me donne l’envie d’aborder ce sujet de cette manière. Je n’ai pas la répartie tranchante d’un homme d’affaire, ma plus grande qualité reste ma simplicité.
Pourtant, cette question est bien trop sérieuse à mon goût et je me suis relevé aussitôt. Je ne veux pas de réponse. Dans l’autre monde on nous a ôté la vie pour ce que l’on considérait comme un péché.
— Bien évidemment c’est purement fictif~ par contre que nous soyons bloqués ici, ça, ça ne l’est pas. On ne va pas rester ici à se tourner les pouces des heures durant tout de même.
Mes poings sur les hanches, je me tourne dos à mon interlocuteur et regarde cette trape en hauteur.
— On recommence, porte-moi mon petit Sus~ <3
Un sourire malicieux qui essuie cette confession à coeur ouvert. J’avance et…
pile : il marche sur la paire de lunette et l’écrase en ayant des bouts de verre dans le pied
face : retrouve la paire de lunette qu’il lui rend
#913D88 - Alexiel — #68C3A3 - Alexielle
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