Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

❝Have a good death
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#1
Terminé23.12.17 23:05
l'étoile polaire ,.
la plus brillante en haut
Il est en retard.
Au moins un quart d'heure.
Il le sait.
Et il compte même pas s'excuser --


T'es vraiment qu'un petit con —


Il avait même pas une raison valable, pas une seule excuse qui tienne plus ou moins la route. Rien. Absolument rien. Du vrai Susanoo au final -- il ne sait pas d'où lui vient cette habitude, cette manie de ne jamais vraiment arriver à l'heure, d'avoir constamment ces minutes en moins, ce retard en trop. Peut-être parce qu'avant (dans sa vie, pas dans sa mort), il était connu, il avait le droit de ne jamais être à l'heure. Peut-être -- ou peut-être pas.
Peut-être que c'est juste Susanoo.
Le retard, l'incapacité flagrante à respecter une heure.

Je suis au planétarium samedi.
Susanoo avait considéré ce sms d'Etsu comme une invitation.
Saturne invitait Jupiter à venir observer les étoiles.
Tous les deux.

Susanoo est pas vraiment inquiet, il n'a jamais été particulièrement anxieux tant que son frère est pas loin, tant qu'il ne se sent pas tout seul, perdu et sans repère. Et même s'il est loin d'avoir entièrement cerné Etsu, elle n'est plus vraiment une inconnue --
Ah, merde.
Il a encore du mal.
Il se demande ce que c'est --
Ce truc entre les deux.


Est-ce que ça peut faire mal ?
Est-ce que c'est pas un peu risqué tout ça ?


Susanoo, Susanoo --
Ne pas s'ouvrir n'entraîne jamais rien de bon. Ce mur si froid que tu dresses face aux autres, qui t'empêche toute relation saine et durable -- il va bien falloir qu'il tombe un jour. Un soir, un moment, un instant dans l'éternité du temps. Ce mur que seul son frère franchit avec une aisance presque déroutante pour les autres.
Le mur n'existe pas pour Ama, le mur n'existera jamais pour Ama.
Le mur existe pour tous les autres.

Il tient fermement dans sa main droite un sac en papier avec l'écharpe d'Etsu à l'intérieur. Il y a pensé (ça relève du miracle) -- en fait, il a vu sa colocataire (à qui il a pas adressé un mot depuis son arrivée, c'est hyper bizarre, elle est bizarre (elle est toquée du ménage), il a pas encore capté son fonctionnement) -- bref il a vu sa colocataire avec un foulard (ou quelque chose qui y ressemblait fortement) et l'écharpe est brusquement réapparue dans ses actions A RENDRE.
Il regarde rapidement son téléphone et la localisation du planétarium.
Il fait quelques pas, tourne à droite et il y est.

Le bâtiment ne fait pas très moderne, pour ne pas dire vieux. Il donne l'impression d'avoir eu une précédente vie dans le cinéma et de s'être reconverti en planétarium (d'ailleurs, il est pas loin du cinéma actuel).
Susanoo hausse légèrement un sourcil. Ca promet le lieu.
Il avance encore un peu vers l'entrée, jette un regard à son apparence (sweat jaune, pantalon noir, basket blanche, manteau noir -- bon, ça passe).

Et puis, il la voit.
Elle est là, avec ses cheveux que le vent soulève légèrement.
Elle ne cesse d'être jolie pour Susanoo.
C'est --


Indescriptible —


Il lui fait un signe de la main, accroche un sourire à ses lèvres et s'approche d'elle.
Il a bien un quart d'heure de retard.
Elle est là.
Devant lui.

T'es en avance, lance-t-il malicieusement.


Aurore boréale et autres phénomènes lumineux —

darren criss. @ atf
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#2
Terminé24.12.17 17:41

Le ciel était gris pale, les nuages se bousculant au-dessus des buildings à la recherche d'une échappatoire. Le vent glacé soufflait dans les rues bondées de monde, chacun étant bien capitonné sous plusieurs couches de vêtements pour faire face au froid. Ça sentait le goudron et la patate douce, la vendeuse de la boutique d'à-côté souriant aux clients qui repartaient de son étale, ravis. Etsu les observait en souriant, les mains calées dans les poches de ce long manteau noir qui la couvrait. Il était en retard. De quinze minutes. Pourtant, ça n'avait pas vraiment d'importance.

Saturne allait retrouver Jupiter.

Elle lui avait envoyé ce message, pas complètement par hasard. Elle avait su qu'il lui dirait qu'il viendrait, qu'il squatterait son moment au planétarium, qu'il lui demanderait la suite de son histoire, racontée sur les marche de la bibliothèque. Dire qu'Etsu avait prémédité tout cela n'était pas complètement faux. Puisqu'elle l'avait bien senti, dès lors première rencontre, qu'une chose naissait entre eux. Une chose qui n'avait pas encore de vrai nom, pas encore un vrai lien. Mais une chose à laquelle elle tenait, très fermement, sans totalement sans rendre. La japonaise ne voulait pas trop se poser de questions pour l'instant. Et puis, ça ne servait pas vraiment à grand chose, Susanoo ne répondait jamais vraiment à ses questions.

Un petit sourire naquit sur ses lèvres alors qu'une petite bourrasque souffla dans ses longues mèches brunes, les sortant presque de sa lourde écharpe noire. Susanoo était un peu... étrange ? Ou mystérieux ? La jeune femme ne savait pas vraiment comment le définir. Par moment, il était malicieux, taquin au possible et beau-parleur, comme ces garçons dans les séries pour adolescentes qui au lycée, étaient entourés de groupies. Puis par moment, il était plus calme, plus doux, plus... accessible. Comme si le vrai Susanoo se montrait à elle, sans farce ni attrape, sans masque ni défense. Il lui souriait et sans comprendre, Etsu était aux anges. Comme quand l'enfant qui se cachait dans le cœur du jeune homme se montrait parfois. Espiègle et attentif, aux yeux brillants et curieux. Un nouveau sourire apparut, la nécromancienne ne regardant même pas son portable pour vérifier l'heure. Elle savait qu'il allait venir, qu'il viendrait au rendez-vous.

Car c'était presque un rendez-vous.

Et d'un coup d'un seul, Jupiter arriva du fin fond de l'univers.

Ses cheveux étaient un peu ébouriffés par le vent, ses joues un peu rougies par le froid. Il avait ce sourire accroché aux lèvres, ce regard taquin, cet air indescriptible qui le caractérisait tant. Puis il lui lança cette remarque, qui la fit sourire d'un air mi-amusé mi-réprobateur, ses perles claires observant le garçon. Un pull jaune, un pantalon noire, des chaussures blanches. Etsu sourit, un peu plus amusé. Le destin faisait exprès ou quoi ?

- Tu es en retard.

Ni reproche ni colère. Juste de la candeur et de la malice. Comment pourrait-elle lui en vouloir de toute manière ? Etsu n'était pas certaine qu'elle y arrive un jour.

L'ambre rencontra le chocolat. Un instant. Un court instant. La jeune nécromancienne se tourna complètement vers le garçon, remarquant son sac en plastique dont un tissu qu'elle connaissait bien ressortait. Nouveau sourire. Il avait pensé à l'écharpe. Cela la fit presque rire, une petite voix lui murmurant qu'il n'y avait pas pensé tout seul. Elle le regarda encore, comme par habitude, comme attiré comme un aimant.

Comme si Saturne ne pouvait rien contre Jupiter.

- Mais heureusement il n'y a pas grand monde.

Il n'y avait jamais foule dans le vieux planétarium. Parfois personne. Et personne ne dérangeait personne. Il n'y aurait pas d'interruption. Pas de fuite, son portable étant éteint. Pas de pause ou de pub. Cette fois-ci, Etsu espérait bien, sans vraiment le dire, que cet épisode irait jusqu'à la fin.


L'étoile Polaire

634 wordsft SusaCinema
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#3
Terminé25.12.17 15:47
l'étoile polaire ,.
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Moue mi-amusée, mi-réprobatrice.
Remarque malicieuse.
Alchimie d'une nuit.

Rien n'a changé —

Etsu ne semble jamais lui en vouloir. Depuis leur première rencontre, depuis leur premier échange, il a beau refaire dans son esprit tous les dialogues, toutes les conversations, il n'y a pas une seule trace de reproche dans le moindre échange. Pourtant -- il pourrait. Lui qui ne répond jamais aux questions, lui qui ne se confie jamais -- il pourrait vraiment être là, le reproche.
Mais il ne l'est pas.
Ah --
Peut-être que la particularité est là.

Les gens savent pas ce qu'ils ratent, répond-t-il en lâchant un soupir face au froid, laissant s'échapper un nuage blanc de ses lèvres glacées.

Il fait vraiment trop froid. Portable dans la main gauche et sac dans la main droite (absence évidemment de moindre gant pour se réchauffer), Susanoo a les mains presque bleues. Mais il ne dit rien. Susanoo a beau être un enfant capricieux, une star lorsqu'il était encore vivant, Susanoo ne se plaint pas car Susanoo ne dit jamais rien. Émettre la moindre plainte, c'est au final se confier. Il ne le fait jamais, il n'ose jamais. Alors, même glacé, pas un seul son de mal-être ne traversera ses lèvres.

On rentre ? (et sans même attendre sa réponse -- très galant Susanoo, vraiment très galant -- il fait quelques pas vers l'entrée, ouvre la porte, fait un pas en avant, réalise qu'Etsu est juste derrière lui, se décale en lui tenant la porte pour la laisser passer) vas-y (il esquisse un sourire).

Susanoo a parfois son côté égoïste et moins galant qui ressort, ce côté un peu moins aimé, ce côté qui le rend bien moins lumineux. Il brille mais de temps en temps, il brille moins, de temps en temps, les rayons du soleil sont moins brûlants, un peu comme en hiver. Ils sont là mais comme froids.
Susanoo ne change pas.
Jamais.
Susanoo est inconstant dans sa constance.

L'intérieur fait bien moins vieux. Ca reste toujours dans le style cinéma abandonné et vite fait retapé mais c'est plus propre, moins délavé. Il y a des étoiles au plafond, un peu comme une représentation d'une nuit étoilée, de tous ces astres que l'on ne peut plus voir avec la pollution mais qui restent bien présents en haut. Il lève la tête, il essaye de repérer les étoiles qu'il connait.
Susanoo n'est jamais venu dans un planétarium.
Il ne le dira pas à Etsu, il va probablement faire semblant de savoir déjà comment c'est mais en vérité, il ne sait absolument pas. Étonnant qu'un gamin comme lui n'y soit jamais allé mais il n'a jamais eu l'occasion -- trop occupé dans son quotidien d'enfant exposé, le planétarium est pour lui un lieu totalement inconnu, un endroit uniquement imaginé.

Sur leur droite, il y a de quoi acheter à manger (le côté cinéma).
Sur leur gauche, c'est pour acheter les places (le côté planétarium).
Susanoo ne réfléchit pas vraiment et se dirige vers les caisses.
Il pose ses coudes sur le guichet, regarde la dame en charge de la billetterie.

Il y a des réduction moins de 25 ans ?

Elle hoche la tête, le regarde (pas vraiment besoin de sortir de justificatif), imprime un billet. Alors qu'il sort de quoi régler, la dame tourne son regard vers Etsu.
Susanoo reporte son regard au plafond.
Il réalise que sans vraiment le vouloir, il a donné un indice sur son âge.
Il a dit un truc sur lui.
C'est vraiment une maladie. La maladie de ne rien vouloir dire sur sa propre personne. Pas le moindre détail, pas la moindre information. Est-ce que ça vient d'un traumatisme ? Est-ce que ça vient de l'autre, qui lui posait bien trop de questions ?
Il ne sait pas.
Il sait juste qu'il aime pas.

Mais il va connaître l'âge d'Etsu.

C'est qu'un chiffre, Susanoo —

darren criss. @ atf
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#4
Terminé25.12.17 16:49

Le grincement de la porte du planétarium ne sonna pas comme d'habitude. Ni même les brouhahas des tokyoïtes dans la rue. Ou le grondement des voitures au loin. Il y avait comme un air doux, qui résonnait dans l'air. Un air de musique qui n'était pas inconnu. Qui se jouait à nouveau.

Parce que Jupiter était là.

Etsu le regarda s'avancer vers la porte, ce petit sourire en coin. Elle l'observa, le vit lui tenir la porte avant de lui dire d'entrer. La jeune femme s'avança à son tour, les talons de ses bottines noirs s'enfonçant mollement dans la moquette fine du hall alors qu'elle pénétrait dans le planétarium. Rien n'avait changé. C'était toujours pareil entre eux, toujours aussi doux, aussi tranquille, aussi... facile. Comme si cela avait toujours été ainsi, avant même leur rencontre, avant même qu'ils ne se parlent. Cette sensation agréable qui collait à la peau, comme une couverture duveteuse. Un cocon chaud que l'on retrouvait et où on se blottissait. C'était cette impression que la nécromancienne avait en présence du garçon, son sourire malicieux et son regard en coin la rendant différente. Ou plutôt... elle-même.

La brune suivit sans trop rien dire, laissant le jeune homme découvrir les lieux et s'y familiariser. Etsu ne fit que regarder les expressions de Susanoo, tentant d'y déceler quelque chose, de voir de l'émerveillement, de la surprise, de la curiosité. Ses yeux chocolat parcouraient le hall, comme pour mieux le détailler, l'analyser. Était-il déjà entré dans un planétarium ? Celui-ci lui plaisait-il ? La jeune femme ne dit rien, se contentant de regarder et sourire, suivant le jeune homme jusqu'au guichet où la réceptionniste les accueillit. Elle reconnut aisément la japonaise qui arpentait les murs depuis bien longtemps mais pas le garçon un peu désinvolte en apparence qui lui demanda un ticket pour les moins de 25 ans. Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres de la brune, ses mains défaisant sa lourde écharpe et ouvrant son manteau pour dévoiler son pull jaune canari à pois noirs et le haut de son jean sombre. Elle avait su dès le début qu'il était plus jeune.

La femme donna son ticket à Susanoo avant d'en présenter un à Etsu dans un sourire complice. Sourire que ne comprit pas vraiment la jeune femme qui paya sa place tout en la remerciant avant de se tourner vers son « compagnon » ? Dans un battement de cils, la japonaise se demanda comment elle pourrait le qualifier, une petite moue lui échappant quand elle remarqua ses mains presque gelées, à peine réchauffées par la chaleur de l'entrée.

- Restes là.

Dans un sourire, la jeune femme fit volte-face avant de se diriger vers le coin vente non loin. Une adolescente aux cheveux verts l'accueillit dans un sourire, prit sa commande rapidement et la servit en quelques minutes, pour le plus grand bonheur de la nécromancienne. Encore du bonheur. Un peu plus de chaleur. De candeur et de douceur. Et ce, dès les premières minutes qu'ils avaient pu passé ensemble. Les lèvres de la brune s'étirèrent à nouveau, ses deux gobelets bien chauds entre les mains alors qu'elle s'en retournait vers Susanoo. Une boisson anodine, pour les réchauffer. La même boisson qu'elle avait eu quand ils s'étaient rencontrés. Ce n'était pas vraiment exprès. Peut-être un peu. Juste un peu.

- Tiens, ça te réchauffera.

Sature sourit à Jupiter, sans vraiment le vouloir. Parce qu'elle en a envie. Très certainement.


L'étoile Polaire

574 wordsft SusaCinema
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#5
Terminé25.12.17 19:17
l'étoile polaire ,.
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Jaune.
Jaune canari avec des poids noirs.
Jaune comme son sweat.
Susanoo laisse échapper un sourire.

Bonjour le club des poussins —

Restes là (elle fait volteface et se dirige vers le coin de vente).
Il la regarde s'éloigner, songeur. Il ne sait toujours pas quel âge elle a. Pas le moindre indice, rien -- excepté qu'elle a plus de 25 ans (et encore). La réceptionniste la immédiatement reconnue, sans nécessité de lui demander la moindre information. Il ne sait donc rien. Intérieurement, il est -- frustré ?
Susanoo n'a pas l'habitude. Il n'a pas l'habitude de donner sur lui sans recevoir des autres. Bien au contraire, Susanoo a l'air de prendre sans redonner, d'avoir sans aucun échange. Prendre conscience que dans cette situation, il n'est pas celui qui en sait le plus, l'agacerait presque.
Il claque sa langue contre son palais.

Susanoo observe. Il a vu le sourire de la dame adressé à Etsu (il ne cherche pas à devinr le pourquoi), il a vu également la réponse de la jeune femme, dans ce regard où perçait l'incompréhension. Il voit et pourtant, il n'arrive pas à donner un âge à Etsu. Elle est plus âgée que lui, peut-être -- c'est même sûr mais il est tellement jeune que cette déduction est presque trop facile. Il la regarde échanger avec la vendeuse, il laisse glisser son regard sur son manteau, sur ses bottines noires élégantes.

Il a toujours pas de réponse.
Merde quoi --

Etsu revient.
Avec deux gobelets entre les mains.
Tiens, ça te réchauffera (sourire, doux et rassurant).

Comment a-t-elle su --
Susanoo glisse son téléphone dans sa poche et saisit de sa main gauche le gobelet (sa main est glacée, comme pour confirmer ce qu'elle a noté). Il esquisse un sourire et en même temps, ne peut s'empêcher d'hausser un sourcil. Elle a remarqué. Elle a vu. Il n'a rient dit, rien n'émit. Pas un seul son, pas un seul commentaire. Absolument rien sur le froid de l'extérieur et lui, frigorifié.
Et pourtant, Etsu a vu.

Saturne voit Jupiter.
Elle voit au-delà de ce qu'il renvoie.
Alors --
Jupiter voit Saturne.

Leurs regards se croisent alors qu'il prend le gobelet. Détestant le moindre contact physique, il pose des doigts fins sur la surface du verre de façon à ne pas toucher ceux d'Etsu. Ce n'est pas qu'il veut l'éviter, c'est simplement que le toucher --
Il déteste.
(Susanoo ne dit pas merci -- il devrait)
(Mais Susanoo n'a pas l'habitude, est un enfant)

C'est gentil, répond-t-il d'une voix peut-être légèrement un peu plus douce, moins malicieuse, que d'habitude (il porte la boisson à ses lèvres, boit une gorgée -- se brûle la langue au troisième degré -- mais surtout, reconnait le goût) c'est ta boisson préférée ?

C'est la même.
Exactement --
La même.
La même odeur, la même saveur (il n'y a pas goûté beaucoup mais il en est certain).
C'est la même.
Que celle de cette nuit.
Cette nuit qui est passée si vite (trop vite), cette nuit où les étoiles leur ont tenu compagnie. Susanoo se rappelle -- il se rappelle de tout, du froid, des rires, du partage, de tout ce qu'ils ont pu se dire, eux qui étaient des inconnus quelques instants plus tôt.
Etsu est particulière.
Etsu est calme, Etsu ne demande rien de lui.
Etsu est --

Concentre-toi, Susanoo —

Il sort brusquement de ses pensées (on pourrait presque supposé qu'il a sursauté).
Il ne sait pas si elle a répondu à sa question -- honnêtement, il espère que non car il est incapable de rebondir dessus.
Mais ce qui est certain, c'est qu'Etsu --
Elle est toujours là, devant lui, avec sa boisson dans ses mains.
Toujours un sourire aux lèvres.
Toujours aussi brillante.

Telle l'étoile polaire —

darren criss. @ atf
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#6
Terminé25.12.17 21:48

Etsu n'avait jamais eu réellement de mal à interagir avec des inconnus. La plupart du temps, elle donnait tout simplement le change, sans trop se poser de questions. Elle répondait aux questions, posait des interrogations quand elle en avait besoin, souriait poliment. Comme son éducation le voulait. Ses paroles n'étaient pas fausses, ses gestes non plus, rien en fait. Mais Etsu n'était pas totalement impliquée dans la situation. Elle ne faisait que donner le change, par habitude, par principe.

Mais pas avec Susanoo.

Elle lui avait acheté un chocolat chaud. Un chocolat viennois plus exactement. Cette boisson qu'elle adorait tant, qu'elle pouvait boire à longueur de journée. Certains de ses amis disaient que ça lui donnait un côté enfantin, plus simple et amusant. Etsu, elle, aimait juste en boire, qu'importe le temps. Parfois, la brune en préparait pour ses colocataires. Parfois elle en achetait pour ses amis lorsqu'ils étaient dehors. Mais pas à des personnes qu'elle n'avait rencontré que deux fois. Pas aussi peu. Pas comme ça. Etsu avait acheté un chocolat chaud à Susanoo, après s'être rendu compte qu'il mourrait de froid malgré la chaleur de l'entrée. Elle avait observé, détaillé, remarqué. Elle n'avait même pas fait exprès. Cela avait été presque... naturelle. Encore.

"- C'est gentil."

Il n'avait pas dit merci, mais c'était tout comme. Pour la nécromancienne, c'était comme si le jeune homme lui avait dit le plus chaleureux des remerciements après s'être approprié cette boisson qu'elle adorait, qu'elle lui offrait. Plus qu'une simple phrase. C'était tellement plus. Alors que pourtant, ce n'était pas grand chose, juste trois mots, prononcés par un garçon plus jeune qu'elle connaissait à peine. Etsu avait arrêté de se poser des questions depuis un moment. Depuis le soir où elle était rentrée toute heure à son appartement en se disant qu'elle devrait rappeler ce petit fuyard qui avait embarqué son écharpe. Depuis l'instant où elle s'était rendue compte de son erreur sur son numéro de téléphone, lui indiquant qu'elle ne pourrait l'appeler. Depuis ce fameux jour où ils s'étaient revus, sur les marches de la bibliothèque. Et tous les autres jours précédents alors qu'elle avait cherché un moyen de le contacter. Etsu avait arrêté de se poser des questions et bien qu'elle savait qu'à un moment, elle devrait s'en poser, elle n'avait aucune envie de le faire à présent. Après tout, Susanoo lui avait posé une question et ils étaient venus voir les étoiles. Sous la coupole du planétarium.

- C'est celle que je préfère oui. En tout cas aujourd'hui. Demain peut-être préférerais-je le chocolat caramel.

Un sourire s'esquissa sur les lèvres de la jeune femme qui tourna son regard vers l'entrée de la première salle du bâtiment. Son air taquin et doux n'avaient pas disparu, sa voix s'élevant toujours dans le hall pendant que plus loin, hors de son champs de vision, la réceptionniste continuait de les observer en souriant.

- Il y a une porte qui mène directement à la pièce principale mais si tu veux on peut voir la salle de présentation. Ou même commander quelque chose à manger, si cela ne te suffit pas.

Remarque moqueuse pour voir la réaction du garçon. Prendrait-il quelque chose à manger ? Ou irait-il directement dans la salle de présentation ? À moins qu'il ne veuille s'installer directement. Etsu lui laissait la porte ouverte, doutant un peu qu'il prenne réellement une décision sur la suite des opérations. Enfin, c'était tout de même lui qui les avait mené jusqu'au guichet. Alors peut-être... un autre sourire apparut sur le visage de la brune, un petit regard curieux se plantant sur le jeune homme. À nouveau, leurs yeux se croisèrent, comme précédemment. Comme bien d'autres fois. Parce qu'après tout...

Saturne ne pouvait s'empêcher de regarder Jupiter.

Tout comme il ne pouvait s'empêcher de la regarder.


L'étoile Polaire

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#7
Terminé26.12.17 14:19
l'étoile polaire ,.
la plus brillante en haut
des étoiles
des étoiles dans tes iris
des astres dans tes yeux
l'univers est immense


C'est celle que je préfère oui. En tout cas aujourd'hui. Demain peut-être préférerais-je le chocolat caramel.

Susanoo esquisse un sourire -- heureusement, elle n'a pas répondu immédiatement et il a pu saisir le chocolat caramel. Il apprécie cette inconstance, il apprécie ce changement. Susanoo déteste tout ce qui est figé, tout ce qui reste sans bouger, immobile. Il aime les étoiles car les étoiles sont en perpétuel mouvement. Il aime ce qui évolue au fil du temps.
Alors, il apprécie qu'elle change de boisson préférée tous les jours.
Après tout --
Tu fais pareil, Susanoo.
Tu n'as pas de préférence car chaque matin est différent.
Tu aimes un jour et le lendemain, tu n'aimes plus.


Il y a une porte qui mène directement à la pièce principale mais si tu veux on peut voir la salle de présentation. Ou même commander quelque chose à manger, si cela ne te suffit pas.

Elle est moqueuse, elle est malicieuse. Il laisse échapper un rire alors que leurs regards se croisent, il boit une gorgée du chocolat viennois tout en réfléchissant. Il lit dans son regard, il lit qu'elle ne sait pas ce qu'il va choisir -- est-ce qu'il va choisir ? Il ne sait pas, il laisse le temps défiler. Il n'a pas tendance à choisir ni à décider -- c'est son frère, pas lui. C'est son frère qui mène, lui suit. Il n'est pas meneur. Il brille, il envoûte mais il n'est que suiveur.
Soit la pièce principale.
Soit la salle d'introduction.
Soit --

Etsu ne sait pas.
Personne ne sait.
Personne ne sait excepté Amaterasu.
Personne ne connait le vrai problème de Susanoo. Ce problème enfouit -- si loin, si loin -- dans cet esprit déchiré, dans ce corps meurtri et si frêle. Susanoo n'est pas mince, pour ne pas dire maigre, par choix. Il détourne le regard, observe les alentours.
Ne pas y penser, ne pas y penser.

J'suis curieux de voir la salle de présentation, pas toi ? dit-il en faisant quelques pas vers la première porte.

Il n'attend pas vraiment de réponse.
Mais il n'a pas pu s'empêcher de le tourner en question.
Comme si le fait d'en poser une -- montrait qu'il n'avait pas vraiment choisi.
Alors qu'il a choisi.
Ah, Susanoo -- beaucoup trop indécis.

La salle est plutôt spacieuse pour la taille du planétarium. Elle n'est pas très moderne mais les panneaux présentant chacune des planètes sur le mur ont été récemment refaits (la typographie est même presque jolie). Il y a une maquette du système solaire au centre. Fasciné, Susanoo s'en approche rapidement, pose ses mains sur le rebord de la rambarde et cherche les deux planètes.
Leurs deux planètes.
Saturne et Jupiter.

Elles sont là.
Toujours à la même position.

Jupiter, planète gazeuse -- 5
Saturne, planète gazeuse -- 6

Il hausse un sourcil.
C'est un enfant qui découvre un lieu qu'il n'a jamais vu -- dans son regard, sur son visage, il ne peut masquer une certaine surprise, un intérêt grandissant pour cette petite pièce qui livre les secrets de l'astronomie.
Le jeune homme se dirige vers le panneau de Saturne, lève les yeux pour lire le début du panneau.


Saturne est une planète géante, au même titre que Jupiter, Uranus et Neptune, et plus précisément une géante gazeuse, de type Jupiter froid comme Jupiter.

Un sourire se dessine.
Quelle coïncidence.

Eh, ce sont deux planètes type Jupiter froid, dit-il tout en lisant le panneau. Les seules de notre système solaire.

Il ne lui a toujours pas rendu son écharpe.
Bah --
C'est pas grave.

Il a toute l'après-midi —

darren criss. @ atf
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#8
Terminé26.12.17 22:38

Indécis. Il avait choisi sans choisir. Avait émis une option, posait une question, avant de prendre une direction. Choisir sans choisir. Dévoiler sans rien dire. Etsu sourit en le voyant, le suivant en silence tout en portant le verre à sa bouche.

Jupiter ne changera jamais... et c'était très bien comme ça.

Ça ne la dérangeait pas. Qu'il soit un peu mystérieux, malicieux. Qu'il ne dise pas tout, qu'il en demande plus qu'il n'en donnait. Ça ne gênait pas Etsu. Loin de là. Si ça l'avait gêné, cela ferait un moment qu'elle aurait arrêté les frais et ne lui aurait plus parlé. Elle ne l'aurait pas contacté, n'aurait pas demandé son numéro de téléphone, n'aurait pas ouvert la bouche ce soir-là. Elle ne serait même pas restée. Ça ne la dérangeait pas, bien au contraire. C'était très bien comme ça. Elle s'en satisfaisait amplement. Elle n'en voulait pas plus. Ni moins. Juste ça. Que Susanoo reste comme ça, avec elle. Avec son sourire de joli cœur et ses perles chocolat taquines. C'était bien comme ça.

La brune suivit le garçon dans la salle de présentation, l'observant découvrir les lieux, les yeux plein d'étoiles. C'était à se demander si l'univers n'était pas venu peuplé un instant les iris du jeune homme à cet instant, les lèvres de la japonaise s'étirant avec attendrissement. On aurait dit un enfant. Même pas un adolescent. Un enfant le jour de Noël, devant tous les cadeaux qu'il avait demandé. Ce n'était pourtant pas une effusion d'exclamations guillerettes ou enjouées, de sautillements joyeux ou de démonstrations poussées. Mais Etsu le sentait sur sa peau que le jeune homme se plaisait dans cet endroit. Que la décoration lui allait, que la maquette du système solaire le fascinait. Il resta quelques instants devant, relisant sûrement les notes inscrites dessus, Etsu le rejoignant ce sourire toujours accroché sur ses traits. Quand il parla.

Les deux seules planètes du système solaire.

Ou plutôt, les deux seuls astres de l'univers.

De cet univers.

Une pensée vagabonde. Fugace, sur laquelle Etsu ne s'attarda pas. Pas pour l'instant. Pas maintenant. Les deux seules planètes. Les seules. Dans ce petit coin de l'univers. Un sourire. Une œillade amusée. Une remarque malicieuse.

- Les seules hein ? Elles ont bien eu raison de ne pas faire comme les autres.

Parce qu'elles n'avaient rien en commun avec les autres. En tout cas, quand on les connaissait un peu. Quand on creusait un peu. Quand on prenait le temps de les observer, de les contempler et les apprivoiser. Elles n'avaient rien en commun avec les autres et ne se dévoilaient pas facilement, pas aisément.

Et c'était bien pour ça qu'Etsu laissait Susanoo faire comme il voulait.

Car Jupiter finirait par montrer qui il était vraiment.

- Tu viens ?

La japonaise fit un pas vers la porte menant à la grande salle, pas plus pressée que ça. Elle savait que le garçon la suivrait, sans trop broncher. Qu'il sortirait une remarque à cette question qui n'attendait pas vraiment de réponse avant de découvrir la coupole presque vide de clients. Il observerait certainement le faux ciel plein d'étoiles, s'arrêterait peut-être un instant, lui sourirait. Douce sensation. Chaude sensation. Etsu fit un autre pas, ses yeux toujours ancrés dans ceux chocolat du jeune homme non loin.

Elle ne s'en rendait pas compte. Mais ça faisait un moment que les étoiles ne l’intéressaient plus tant que ça.

Jupiter avait pris trop de place pour ça.


L'étoile Polaire

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#9
Terminé27.12.17 10:58
l'étoile polaire ,.
la plus brillante en haut
Susanoo a capté.
Il a capté -- un peu, qu'Etsu est bien plus tolérante que toutes les autres vis-à-vis de son comportement, qu'elle lui laisse une liberté que d'autres ne lui ont pas accordée -- et qui ont ainsi tout détruit.
Susanoo ne dit rien parce qu'il est effrayé de se confier. C'est la raison même de l'échec de toutes ses séances chez la psy, chez cette nana qui posait trop de questions sans vraiment attendre de réponse. Amaterasu a toujours critiqué ce système -- il n'a jamais eu tort. Car ce principe ne correspond pas à son frère, ce principe ne correspond absolument pas à Susanoo. Lui qui refuse de laisser glisser la moindre information, le moindre souvenir sur lui -- lui ne peut clairement pas se confier à une inconnue.

Mais ça --

Personne ne l'a compris —

Personne excepté Amaterasu.

Susanoo continue de lire le panneau tout en écoutant Etsu commenter elles ont bien eu raison de ne pas faire comme les autres. C'est vrai qu'elles ont raison ses planètes. C'est ce que Susanoo voudrait -- il voudrait ne pas faire comme les autres. Il voudrait être différent.
Au lieu de ça, tout son vivant --
Susanoo a fait ce qu'on lui a demandé.
Il a posé, il a brillé, il a illuminé son entourage.
Mais il n'a probablement jamais été heureux.

Il se décale de quelques pas pour lire les autres panneaux. Il est curieux. Il n'a jamais été l'étudiant modèle (il est mort avant) ni même le lycéen excellent (il brillait plus qu'il ne travaillait) mais il est curieux. Curieux du monde, curieux de ce qui l'entoure. Il n'est pas curieux des autres -- il est trop égoïste. Mais l'univers, cet espace fascinant sans fin.
Ah, l'univers le fascine.
Il traverse d'un regard les textes, esquisse un sourire lorsqu'il lit un paragraphe sur Pluton où une phrase a été rajoutée maladroitement pour préciser que Pluton n'est plus la neuvième planète du système solaire. Ce planétarium est définitivement pas récent, tout semble le confirmer.

Tu viens ?

Il tourne la tête vers elle, lui adresse un sourire légèrement plus marqué que les précédents.

Et si j'dis non ? réplique-t-il en ajoutant un discret clin d’œil.

Elle est marrante, Etsu. Elle est drôle. Elle est pas très extravertie, elle fait clairement pas partie de ces nanas qui marquent lors de la première rencontre. Mais elle a un autre charme, plus profond, plus particulier. Un instant, une seconde, il l'imagine au lycée. Est-ce qu'il l'aurait vue ? Probablement pas. Déjà, il avait sa copine (un détail parmi tant d'autre) et parce qu'il brillait trop pour voir les autres.
Peut-être une nuit.
Oui --
Susanoo réalise qu'il ne pouvait rencontrer Etsu que la nuit.
Car le jour brille trop pour remarquer le reste.
C'est une évident.
Pourquoi il y a pas pensé plus tôt ?

Etsu fait un pas vers la porte, Susanoo la rejoint en quelques enjambées et pousse la porte en premier. Preum's -- mais quel gamin, sérieux. 21 ans physiquement, 12 ans mentalement.
T'es fatiguant, Susanoo.

La coupole est déserte -- personne.
Susanoo s'arrête.
Il lève les yeux au ciel -- c'est vraiment comme un vrai ciel, vraiment comme une vraie nuit. C'est bien mieux que dans l'entrée, c'est bien mieux que dans la réalité. Il n'y a pas de pollution, pas de lumière forte. Les étoiles ne lui ont jamais paru aussi proches. Il les voit toutes, en reconnait beaucoup. Fasciné par les astres, il en a appris des dizaines, des centaines. Il remarque tout de suite sa préférée -- Etoile Polaire, celle qui brille pour ceux qui sont perdus.
Il laisse glisser son sac sur son poignet droit, passe son gobelet de la main gauche à la main droite et peut lever la main droite au ciel.
Il peut saisir les étoiles dans sa main.
Il est minuscule.
Minuscule par rapport à l'univers.

C'est trop cool, lâche-t-il, le regard émerveillé tourné vers le plafond.

Et c'est Saturne qui l'a guidé ici —

darren criss. @ atf
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Terminé27.12.17 14:47

Encore une remarque malicieuse. Un regard en coin. Un clin d’œil. Etsu sourit à ses remarques, à ses regards, à sa malice. Elle sourit et le laisse faire, le suivant simplement avec cette expression de douceur et de candeur. Deux enfants, qui ne se rendent pas complètement compte de ce qui se passe, mais qui ne voudrait être nulle part ailleurs.

Il répondit par une question, comme toujours. Pour ne pas tout dire. Pour ne pas tout dévoiler. Pourtant, ses gestes eux, ne s'exprimaient pas à moitié. Susanoo avait passé la porte menant à la coupole le premier, après avoir pris quelques instants pour continuer d'observer la salle de présentation. Il avait passé la porte avant qu'elle ne le fasse, comme pour la devancer, comme pour lui montrer qu'il pouvait le faire. Et Etsu avait poussé un petit rire, amusée par son comportement. Aucune remarque ne quitta la barrière de ses lèvres, ses perles ambrées suivant le garçon qui s'émerveillait alors dans la grande salle vide, les yeux braqués sur ces milliards de points lumineux. Il semblait aux anges. Ravi et joyeux. Un  enfant sous les traits d'un adulte. Un gamin grandi trop vite.

Saturne regarde Jupiter. Dans ce coin perdu de l'univers. Et sourit.

Il n'y avait qu'eux. Etsu avait pourtant entraperçu quelques jeunes gens pénétraient dans la coupole mais peut-être que ce spectacle ne leur avait pas plu plus que cela. Il était assez rare que le planétarium soit plein à craquer qui plus était, les habitants préférant de loin aller dans le grand cinéma à quelques rues ou se balader en ville. Peu de gens semblaient connaître véritablement ce vieux bâtiment qui ne payait pas de mine, calé entre deux immeubles plus moderne et qui abritait un modeste mais magnifique ciel étoilé. Les gens n'étaient plus intéressés par ce genre de choses. Et cela ne déplaisait pas à la jeune femme. Bien au contraire. Elle se sentait privilégiée de pouvoir accéder aussi aisément à un lieu pareil. De pouvoir voir les astres de nuit en pleine journée, de pouvoir s'installer dans les confortables fauteuils rouges inclinés pour mieux les compter. Et ce encore plus aujourd'hui.

La nécromancienne observa son compagnon complètement fasciné, son sourire n'ayant pas disparu quand elle fit quelques pas pour se rendre au centre de la salle. Avec précaution, elle déposa son manteau et son écharpe sur un siège pour ensuite s'asseoir au milieu de l'allée, bien au centre, pour voir le plus d'étoiles possibles. Elle repéra facilement l'étoile Polaire, si brillante et si belle, avant de chercher Saturne et Jupiter, les points scintillants qui les entouraient, les constellations qui les accompagnaient. Sans un mot, sans une parole, sans un regard. Elle attendit, calme et tranquille, sous ce ciel qu'elle aimait tant, que Susanoo fasse sa place dans ce lieu.

Car il y avait sa place. C'était Jupiter après tout.

Sa tête se tourna vers le garçon. Ses iris ambrés tombant sur les iris chocolatés. Un nouveau sourire et Etsu posa sa tête sur le haut du dossier, son gobelet de chocolat chaud toujours en main. Attendre en silence. Sourire. Observer. Elle aurait pu faire ça toute la journée. Et elle en avait la possibilité.

Après tout, il n'y avait personne pour les déranger.


L'étoile Polaire

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