Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

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dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

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#31
Terminé15.01.18 22:37
l'étoile polaire ,.
la plus brillante en haut
et puis, tout est calme
tout est doux, rassurant, chataoyant
voilà --
tout est de nouveau eux
dans leur monde


Etsu et Susanoo ont leur propre réalité —

Susanoo ne réalise pas à quel point il vient d'être égoïste. Il prend son rôle de prince charmant, il apporte son écharpe à la princesse, il annule un raid pour rester avec elle (quel sacrifice) -- ah, Susanoo, mec t'es vraiment le plus fort pour tous ces trucs là. Mais la vérité, dure, tranchante et bien plus douloureuse, c'est qu'il est égoïste.
Etsu vient de lui montrer quelque chose de précieux, une porte vers son jardin à elle et lui --
Lui a simplement lâché un pitoyable t’en as d’autres des comme ça ? et puis, il lui a demandé de parler d'elle pour ne rebondir que sur une seule information. Il a même eu l'audace de l'envier, l'audace de nouveau de ramener le sujet à lui.
Susanoo est égoïste, beaucoup trop fortement, beaucoup trop intensément.
Susanoo est un paradoxe.
Il ne veut pas parler de lui mais il ne s'intéresse qu'à lui.

Opposée confrontée dans cette pièce.
Susanno écoute l'histoire d'Etsu.

Un sourire se dessine sur les lèvres de la jeune femme, un sourire qui le captive bien malgré lui. Il essaye de se dire que c'est l'histoire qui l'intéresse, qu'elle est fascinante et entraînante mais il ne peut s'empêcher de penser -- si Etsu était aussi insignifiante que toutes les autres filles, si elle étaient aussi ennuyante, fatigante et terriblement banale.
Il ne serait pas là.
Jamais.

Alors, si je me souviens bien --

Ses mains mouvent dans l'espace, d'un geste délicat accompagné d'une voix douce. Etsu aurait pu être conteuse. Un instant, une seconde, il a de nouveau dix ans et il écoute cette nounou italienne lui raconter des histoires dont il ne saurait en restituer la moitié. C'est le même ton, la même ambiance (sauf qu'ils ne sont plus que deux au lieu de trois). Et il écoute, d'un air qu'il veut détacher mais d'un regard intéressé. Un mélange entre l'indifférence et l'intérêt. Il a beau tout faire pour ne rien montrer, cet air, cette expression de fascination --
Elle est là.
Oh -- discrète, légère car Susanoo cache trop bien son jeu pour se dévoiler autant mais cependant, bien perceptible.

Mais surtout une femme mystérieuse qui attirait la curiosité et les racontars.

Elle fait une pause dans son récit.
Il penche la tête légèrement vers le côté.

Les garçons aussi ? (il esquisse un sourire) ou les filles, ajoute-t-il avec malice et il laisse ce commentaire en suspens comme pour sous-entendre si c'est ça alors j'ai peut-être raison et elle devra se marier de force -- (Susanoo est incapable de reconnaître qu'il peut ne pas avoir raison) --

Il détourne le regard d'Etsu.
Le temps de cette pause, même courte, il réfléchit.
Le mot racontars a trop de signification pour lui pour le laisser indifférent. Parfois, il se demande -- est-ce que ces rumeurs l'ont tué ? est-ce qu'il serait parti avec son frère de la même manière ?
Peut-être --
Ou peut-être pas.

Il laisse échapper un léger soupir.
Il ne veut pas en dire plus, il ne veut pas se confier sur toute cette partie -- sur sa mort, mais aussi sur sa vie. Susanoo brillait (il brille encore un peu dans le monde des morts quand on le reconnait), Susanoo avait une vie totalement différente de celle-ci. Dans sa vie, il n'aurait pas rencontré Etsu.
Ni au collège où il était entouré de filles.
Ni au lycée où il était dans son équipe de volley.
Ni par la suite où il était entouré de journalistes.
A aucun moment, dans sa vie, Susanoo n'aurait pu rencontrer Etsu.

C'est pas cool les rumeurs, murmure-t-il mais c'est plus pour lui-même que pour l'histoire en général.

Il a réutilisé le mot cool.
Il s'était juré de plus l'utiliser.
Bon, tant pis.

Il reprend un sourire, il efface de son visage la moindre expression de contrariété suite à sa réflexion.

L'entracte est fini, mademoiselle, annonce-t-il en se tournant vers elle et en joignant ses mains devant lui pour les poser sur ses jambes.

Comme un enfant --
Comme un gamin --
Il aimait les contes avant sa mort.

Il aime toujours les contes après sa vie —

darren criss. @ atf
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#32
Terminé16.01.18 12:37

L'adolescente conta son histoire, doucement, lentement, en souriant, à un enfant à l'air indifférent mais au regard empli de curiosité et d'intérêt. Dans la bulle qui s'était formée et qui se formait toujours lorsqu'ils étaient tous les deux, un air tranquille et tendre se jouait encore pendant que leurs voix résonnaient sous la grande coupole qui ne les intéressaient plus tant que ça. C'était le conte qui était le centre de l'attention à présent. En tout cas, en apparence.

Etsu l'écouta réagir à la suite de l'histoire, affichant un rictus amusé avant d'émettre un petit rire chaleureux. Susanoo restait toujours aussi mystérieux et malicieux, comme un enfant prêt à gravir un mur avec assurance ou un lycéen joueur. Fidèle à lui-même, il n'en disait pas trop mais juste assez pour que la brune le comprenne, saisisse l'ampleur de ses propos et sourit en conséquence. Même quand, d'un air plus morose, il laissa échapper cette remarque sur les rumeurs. Un simple murmure, soufflé dans la pièce et perdu dans les étoiles. Un simple murmure qui arracha un regard bien plus doux à la nécromancienne qui observa alors le jeune homme aux traits tirés par la lassitude pendant un quart de seconde. Juste un quart de seconde avant qu'il ne redevienne ce garçon malicieux et mystérieux, désireux d'en savoir toujours plus. Et la brune se demanda si un jour le châtain lui parlerait librement.

Peut-être dans dix ans. Dans trois mois. Ou deux semaines. Peut-être pas demain et encore moins dans l'heure. Etsu savait que ce n'était pas pour tout de suite le moment où le jeune homme lui parlerait sans se trop en dire, sans se poser de questions, sans se sentir frustré de ne pas répondre aux questions. Peut-être même qu'avec le temps, il répondrait même naturellement à ses interrogations et qu'alors, elle en saurait bien plus sur lui. Mais pour l'heure, elle devait juste se contenter du peu d'informations qui filtraient d'entre les lèvres fines de Susanoo. Des petites informations que l'enfant qu'était la japonaise rangeait soigneusement dans sa petite boite à trésors. Et le fait que le châtain ait un problème avec les rumeurs alla rejoindre dans la boite les autres petits  de la personnalité de Susanoo.

- Tout le monde voulait savoir de qui il s'agissait. Hommes et femmes. Car la princesse ne se montrait que rarement et sortait peu de son palais. On disait qu'elle était magnifique et nombreux étaient ses prétendants. Seulement, elle les repoussait tous, ne voulant en aucun cas se marier.

La voix de la jeune reprit place dans la grande salle, comme si c'était sa place, avec un naturel déconcertant. Mélodieuse et claire, comme toujours. Le conte semblait tellement plus doux ainsi, contrairement à la première écoute de la nécromancienne quand elle était enfant. Une écoute plutôt froide, la voix de sa mère résonnant étrangement dans la chambre tandis qu'elle répondait à un rare caprice de son enfant. Un souvenir qu'Etsu gardait gravé dans sa mémoire, sans trop savoir pourquoi. Sûrement parce que la fin de l'histoire l'avait profondément marqué à cette époque. Une faible sensation de trouble passa dans le cœur de la jeune femme qui chassa bien vite cette pensée, continuait de conter cette histoire qu'elle aimait tant sans pour autant réellement comprendre le pourquoi du comment.

- Cependant, un jour, ce fut le roi en personne qui se présenta pour lui demander sa main. Elle l'avait pourtant rejeté maintes fois mais celui-ci insista fortement. À tel point que la princesse prit peur et le repoussa de toute son âme. Ce fut si violent que sa détresse se fit sentir jusque sur la lune. Après ce jour, la princesse se retrouva dans un profond désespoir, au grand damne de ses parents qui ne comprenaient pas ce qui lui prenait quand elle leur avoua qu'elle venait du peuple de la lune et qu'ils viendraient la chercher pour la ramener.

Il y avait de la langueur mélangée à la douceur des paroles de Saturne. Elle était un peu ailleurs, racontant son histoire tout en regardant devant elle de ses yeux ambrés où scintillaient un éclat étrange. Une myriade de souvenirs se bouscula dans sa tête, la rendant un peu absente quand elle tourna les yeux et tomba sur les perles chocolat de Jupiter.

Puis Saturne sourit, oublia sa peine et reprit place dans leur univers.

- Puis, le fameux soir, le vieil fit entourer la maison de centaines de soldats afin de protéger la princesse. Même le roi en envoya. Mais rien n'y fit. Le peuple de la lune arriva sur leur nuage en grand cortège et prirent avec eux la princesse après l'avoir couvert d'une robe de plumes qui efface tous ses souvenirs de la terre, sa tristesse et son amour. Elle retourna alors sur la lune, laissant derrière elle ses parents accablés par le chagrin et un roi profondément ému.

Ses doigts vinrent remonter une mèche de cheveux, un petit sourire étirant ses lèvres fines avec amusement et mélancolie. Une triste histoire pour une rencontre dans un planétarium. Mais une bonne histoire pour ceux qui souhaitent se rapprocher des autres. Après tout, c'était bien grâce à elle si ils étaient là tous les deux.

Et aussi un peu grâce à l'univers.

- Ce n'est pas le conte le plus joyeux qui soit, pas vrai ?


L'étoile Polaire

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#33
Terminé16.01.18 20:58
l'étoile polaire ,.
la plus brillante en haut
Etsu continue.
Elle narre, elle raconte --
De sa voix si douce qu'on en oublierait le monde.

C'est un peu comme une bulle, un lieu qui n'appartient qu'à eux. Un univers très complexe, trop dense pour être observé à l’œil nu, trop intense pour être compris par des inconnus. Non -- ceci est leur monde, leur création. Il a fallu du temps, il a fallu des big bang et des explosions de soleil pour en arriver là.
Mais le résultat est dans cette salle.

Galaxie unique, univers infini —

Il y a quelques mois, ils ne se connaissaient pas -- il y a quelques mois, Jupiter n'avait pas rencontré Saturne.
Ah -- quelques mois ont suffit pourtant --
Susanoo n'a jamais su garder contact avec les autres. Entretenir de véritables relations, bâtir de réelles amitiés ; il n'a jamais su. Ce garçon pourtant soleil n'est que lune dans le fond. Cet astre rayonnant ne s'est jamais attaché à quiconque ; ni à ce mec dans son club de volley qui l'a poussé à continuer, ni à cette fille qu'il a appelé ma copine. Il n'y a toujours eu -- et il n'y aura peut-être toujours -- que son frère à ses yeux. Le seul, l'unique. Dans les premiers souvenirs, dans les pires moments comme les meilleurs : Amaterasu est là, grand, imposant, incroyablement envoûtant.
Un monde sans Amaterasu est impossible pour Susanoo.

Quand ils sont morts,
Il l'a pensé
Il l'a dit
Amaterasu, j'espère que t'es mort aussi.


Etsu se trouble un instant, une seconde et Susanoo hausse un sourcil. Tout en écoutant le récit conté, tout en notant qu'il y a bien une histoire de mariage forcé (et il n'arrive pas à masquer son sourire satisfait d'avoir un peu deviné), il la regarde. Il regarde ses expressions, il voit qu'elle se perd dans ce conte, elle divague et puis --
Leurs regards se croisent.
Et c'est comme un point d'ancrage.

C'est drôle, c'est perturbant --
Que leurs regards se croisent constamment.

Amusement et mélancolie. Ses doigts fins remettent une mèche de ses cheveux noirs derrière son oreille, elle esquisse un sourire --

Ce n'est pas le conte le plus joyeux qui soit, pas vrai ?
Il n'y a pas d'histoire sur les gens heureux, réplique-t-il et c'est à moitié une question, à moitié une affirmation (son ton n'est pas vraiment clair dans sa phrase)

Il n'y a pas d'histoire sur les gens heureux.
Il n'y aura jamais de contes, de romans, de livres sur des gens sans problème, sans aucun obstacle dans leur vie ni aucun choix. Susanoo l'a retenu. Il l'a observé, il l'a analysé -- parmi tout ce qu'on a pu lui transmettre (surtout de son frère), il n'a jamais rien lu sur des gens heureux. Mais il n'a jamais su exactement ce qu'était le bonheur. Il a eu beau la lire dans les magasines cette phrase la vie extraordinaire des jumeaux Omikami, il n'en a jamais saisi le sens, trouvé la justesse.
Susanoo ne sait pas ce qu'est le bonheur.
Terrible.
Terriblement triste mais réellement vrai.

Il se racle la gorge.
L'histoire est finie.
Il se rappelle --
Leur rencontre à la bibliothèque, elle à moitié par terre avec tous ses livres, lui BD à la main. Évidence non évidente.
Il se rappelle alors --

Ce conte est son histoire préférée --

Pourquoi ?

Il hésite.
Son souffle s'est arrêté, son cœur a raté un battement.
C'est sorti spontanément.
Il y a bien longtemps qu'il y a plus vraiment de filtre, mec.

Il passe une main dans ses cheveux.
Il n'est pas gêné, il est plutôt surpris.

Pourquoi c'est ta préférée ? reprend-t-il pour éclairer sa question précédente (sortie sans aucun contexte)

Parce qu'elle est une princesse de la lune ?
Parce qu'elle ne repart sans aucune émotion, vidée de toute sensation ?
Plus aucun souvenir, de tristesse ni d'amour.
Etsu l'envie ?
Est-ce qu'Etsu, elle aussi, voudrait ne plus se souvenir de rien ?

Et puis --
Susanoo arrête tout mouvement.
Sa respiration, ses battements de cils délicats -- tout.
Regard chocolat troublé pour la première fois.

p o u r q u o i

Pourquoi il se pose autant de questions sur Etsu ? —

darren criss. @ atf
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#34
Terminé17.01.18 14:09

Pourquoi ? C'était bien le genre de Susanoo de demander pourquoi. Comme toujours, il posait des questions comme ça, avec une curiosité à moitié voilée et une envie dévorante d'en savoir plus. Il posait toujours ces questions qui faisaient sourire la jeune femme, lui donnait l'impression d'être dans une bulle cotonneuse, un univers différent où l'embarras et la bouderie n'avaient pas leur place. Car après tout, il était le seul qui obtenait des réponses aux questions qu'il posait. Il était le seul dont la curiosité grandissante était principalement assouvie et qui en savait plus sur l'autre. Pourtant, dans cette bulle cotonneuse, Etsu ne ressentait ni malaise ni envie, ni injustice ou lassitude. Puisque petit à petit, elle aussi obtenait des réponses aux questions qu'elle se posait. D'une autre manière certes mais des réponses quand même.

Alors Saturne pouvait continuer de répondre à Jupiter.

Seulement, cette question-ci la faisait remonter loin en arrière. Loin dans des souvenirs flous qui la laissait mitigée. Pourquoi c'était sa préférée ? La japonaise elle-même ne saurait l'expliquer. Ce n'était pas vraiment à cause de la princesse et de son destin tragique. Ni à cause du peuple de la lune qui était bien trop insensible. Pourquoi alors ? Pourquoi ? Un sourire étrange se dessina sur les lèvres de la jeune femme, ses perles claires observant un instant le garçon près d'elle avant de scruter les étoiles factices au-dessus de sa tête.

- Je n'en sais rien.

Un murmure doux et lent. Sorti d'entre ses lèvres fines. Les yeux un peu perdu, Etsu fixa le voile noir aux milles diamants scintillants, l'air ailleurs. Non, elle n'en savait rien du tout. Peut-être aimait-elle ce conte car c'était le seul que sa mère lui avait conté, ou parce qu'il était lié à ce souvenir flou qui restait ancré dans sa mémoire. Etsu n'aurait su le dire et quelque part, elle s'en fichait un peu. Elle ne souhaitait pas réellement savoir.

Et elle n'eut pas l'occasion de se poser davantage de questions.

Un bruit sourd se fit entendre du côté de la porte de la coupole, la faisant sursauter. La chaise sous la poignet faillit tomber sous la force à laquelle était soumise la paroi de bois, la jeune nécromancienne affichant une expression partagée entre surprise et stupeur avant qu'une petite grimace moqueuse ne se dessine sur ses traits fins. Ils allaient se faire disputer.

Faisant un mouvement vers ses affaires, Etsu chercha dans son sac son cellulaire afin d'y voir l'heure. 21h39. Un petit rire faillit lui échapper. Il était déjà bien tard et d'ordinaire, le planétarium fermait une bonne demi-heure plus tôt. Si personne n'était venue à l'heure de la fermeture c'était sûrement parce qu'ils avaient pensé que cela lui ferait plaisir de rester plus longtemps, comme bien souvent. Sauf que la situation faisait qu'ils risquaient de se faire des idées sur les activités des deux spectres dans la coupole. Une faible rougeur couvrit les joues de la jeune femme qui émit un autre rire, son regard s'ancrant à nouveau sur le châtain.

- Je crois qu'on va se faire disputer.

Un éclat brilla dans son regard, la porte faisant à nouveau du bruit à l'autre bout de la coupole. Etsu ne bougea pourtant pas d'un pouce, peu désireuse de changer de place et de s'éloigner du centre de la pièce. Elle était bien là, sous les étoiles brillantes du faux ciel et près de Jupiter. Même si, par cette future intrusion, l'annonce de la fin de la soirée s'annonçait. Qu'importe, les secondes s'écoulaient lentement et la porte n'était pas encore ouverte.

Saturne pouvait encore profiter de la présence de Jupiter.

Et faire comme si elle ne voyait pas tout ce qui se passait vraiment sous ses yeux.


L'étoile Polaire

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#35
Terminé19.01.18 22:24
l'étoile polaire ,.
la plus brillante en haut
Sourire discret.
Sourire pensif.
Pour la première fois, Etsu donne une réponse évasive.

(brouillard) —

Susanoo est étonné. Il ne le montre pas, il hausse même pas un sourcil en écoutant la réponse murmurée doucement mais il ne peut pas s'empêcher d'être surpris intérieurement. Il ne s'attendait à rien en particulier (c'est pas vraiment son genre) mais le flou flagrant dans la phrase de la jeune fille -- il ne l'a absolument pas anticipé.
Un bruit sourd le coupe dans sa réflexion.
Et il éclate de rire en notant le sursaut d'Etsu (lui n'a pas sursauté et il ne rate pas l'occasion de le faire remarquer -- gamin va).

Etsu sort son téléphone qui affiche en grand 21h39 -- le temps est passé aussi vite ?
merde
est ce qui traverse l'esprit du jeune homme alors qu'il observe en même temps une rougeur inexpliquée sur les joues d'Etsu.
Elle a pensé à quoi ?
Ele rit à nouveau, elle le regarde.

Je crois qu'on va se faire disputer.
Je crois aussi, dit-il malicieusement tout en restant à sa place -- les secondes défilent et les deux restent face au ciel, face à ce plafond pas très moderne mais fidèle à la réalité.

(silence)
(il ne veut pas que ça s'arrête)
(pourtant)

La bulle éclate --

Susanoo se lève, remet quelques chaises rapidement en place (sans pour autant toutes les remettre, il a déjà l'impression d'être très aimable pour en avoir placé déjà deux ou trois) et rejoint en quelques pas la porte d'entrée pour débloquer le passage. Juste avant cependant, il regarde où est la porte de sortie (le panneau exit est affiché plus loin) -- et retire finalement la chaise.

On s’éclipse ? glisse-t-il tout en indiquant de l'index la sortie à Etsu -- (au passage, il reprend son gobelet quasiment vide et vérifie d'un coup d’œil qu'ils n'ont rien oublié -- manteau, chocolat, écharpe)

Départ précipité
Rire dans les couloirs
Sourire sur les lèvres


deux enfants —

Une minute après, le souffle court mais le regard pétillant, ils sont dehors après avoir traversé l'entrée déserte (et sombre car non éclairée après la fermeture) du planétarium. Un vent glacé les accueille et Susanoo n'essaye même pas de donner une quelconque discipline à ses cheveux déjà pas vraiment coiffés -- il a abandonné l'idée d'avoir une présentation convenable.
Pendant un moment, ils ne disent rien, expirant des nuages blancs dans les airs.
Susanoo ne réalise pas vraiment ce qu'il vient de se passer, il a l'impression que quelqu'un d'autre a vécu cette après-midi à sa place : ce partage, cette communication, cette envie évidente de ne jamais arrêter ce moment.

C'est la première fois.
C'est la première fois que Susanoo, tu penses pas qu'à toi.

Etsu --
Cette inconnue (plus vraiment inconnue) aux mille facettes, Saturne aux mille anneaux. Il repense à tout ce qu'elle a pu lui dire sur elle, à son passée, à son présent (mais pas à son futur), à ce conte qui l'a fasciné (lui peut-être plus qu'elle bien que ce soit son préféré), à ces étoiles qu'il a admirées. Il ne dit rien, n'ose pas casser ce silence apaisant.
Lui n'a rien dit depuis le début. Absolument rien ; Etsu ne sait de lui que son prénom, son âge (vaguement) mais le reste -- rien. Elle ne sait pas qu'il a un frère, elle ne sait pas qu'il joue des heures et des heures aux jeux vidéo en ligne, elle ne sait pas qu'il a le vertige ou qu'il a fait du volley au lycée.
Etsu ne sait rien.
Et Susanoo --

Il se racle la gorge.
Il met ses mains dans ses poches, essaye de se réchauffer comme il peut et puis croise le regard ambre d'Etsu.
Ce regard intense, ce regard si puissant et tellement --

f a s c i n a n t

Hésitation.
Brise légère.
Silence.

T'as sûrement déjà capté --

Silence.
Arrêt sur image.
Inspiration.

Mais j'voudrais aller sur Mars.

(confession) —

darren criss. @ atf
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#36
Terminé22.01.18 14:47

Et c'est la fuite. La course de deux planètes. La disparition de deux étoiles. Qui d'un coup, changent de place, s'éloignent et ne laissent derrière elles qu'une traînée de poussières scintillantes.

Etsu suivit Susanoo dans cette course pour quitter la coupole, avant que les portes de la pièce ne s'ouvrent sur le regard surpris du propriétaire qui ne comprendrait certainement pas pourquoi l'une de ses meilleures et plus fidèles clientes se soit enfermé avec un jeune homme dans son planétarium. Une fuite que la jeune femme entreprit d'instinct, marchant dans les pas rapides du châtain qu'elle suivit sans dire le moindre mot, un sourire s'étant simplement dessiné sur ses traits avant qu'un petit rire ne s'envole dans les airs alors qu'ils atteignaient la rue adjacente au vieux cinéma. La japonaise avait remis son manteau en vitesse, enroulée son écharpe, fait disparaître les derniers mouchoirs qui s'étaient retrouvés par terre sans trop s'occuper de la tâche de chocolat chaud sur le sol avant de prendre ses jambes à son cou. Comme une adolescente prise sur le fait après une bêtise. Comme une enfant partant dans un nouveau jeu. Comme une gamine qui, poussant un petit rire amusé, était déjà prête pour de nouvelles aventures.

L'air frais du soir caressa son visage, la faisant quelque peu frissonner tandis que ses perles claires allèrent d'instinct observer le ciel sombre. En plein cœur de la ville, on ne pouvait voir distinctement les étoiles ou même les deviner, Etsu boudant un peu à cette constatation flagrante avant de reposer ses perles ambrées sur le bout du nez un peu rougi de son camarade. Toujours fidèle à lui-même Susanoo. Les mains dans les poches, cet air quelque peu désintéressé sur le visage, avec son sweat-shirt jaune répondant au pull canari de la nécromancienne. Toujours fidèle à lui-même, avec ses faux airs d'ado mystérieux conquérant du lycée, sa faible hésitation et son sourire. Toujours le même. Puis vint cette petite phrase. Cette petite révélation. Et comme quand elle apercevait le passage d'une étoile filante, rapide et surprenante, Etsu afficha un sourire radieux et contenté.

Une révélation. Une vraie révélation. Susanoo avait parlé de lui pour la toute première fois, avec un peu de difficulté, mais il avait parlé de lui. Un grand pas en avant. Car même si la brune avait bien deviné, comme le châtain s'en doutait, que le jeune homme voulait aller sur Mars, l'entendre le lui dire était bien différent. C'était tout autre chose. C'était une avancée dans ce qui était en train de se construire entre eux et qui doucement prenait de plus en plus d'ampleur et d'importance. Le chocolat était ancré dans l'ambre, détaillant son sourire, l'observant sans crainte. Et Saturne observa Jupiter, ses tourbillons et ses mystères, ses multiples anneaux tournant autour de cet astre qui petit à petit, se dévoilait sous ses yeux. Ils dansaient à nouveau, d'une autre manière, mais d'une façon qui comme toujours, ne pouvaient être réalisé que par eux. Etsu afficha un autre sourire, toujours aussi doux et tendre. Le genre de sourire qu'elle ne servait à Jupiter, alors qu'elle s'emmitoufflait un peu plus dans son écharpe, le regard malicieux et les doigts serrant précieusement ce sac qu'il lui avait ramené. Ah Etsu, si tu savais...

- Et bien si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien t'accompagner.

Saturne répond encore à Jupiter. Et comme toujours, danse avec lui. Parce qu'au final, elle ne sait pas faire autrement.


L'étoile Polaire

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