Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

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dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Maîtresse de la mort
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La Faucheuse
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#21
Terminé06.01.18 18:59
Le membre 'Etsu Morugawa' a effectué l'action suivante : laisser faire le hasard


'PILE OU FACE' :
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#22
Terminé06.01.18 21:23

L'air était saturée d'angoisse, suintant la peur et la détresse. C'était presque si d'un coup la nécromancienne réalisait sa condition, se rendait compte ce qu'elle était devenue. De ce qu'elle était présent. Comme ce soir sous la pluie battante en plein milieu du parc, ou d'un  claquement- de doigt tout bascula sans prévenir. Tout était arrivé si vite, tellement vite, sans crier gare et avait tout chamboulé et bouleversé. Le quotidien tranquille et serein avait laissé place à des jours gris et maussades, à de l'aigreur et de la colère, à de la lassitude et de l'amertume. Tout avait changé le soir où le pouvoir destructeur d'Etsu était apparu, la rendant faible et angoissée, vulnérable. Pourtant, après bien des jours, après bien des semaines, des discussions avec d'autres membres de sa race ou des étrangers, la jeune femme avait réussi à s'y faire. À ne plus être triste. À reprendre le contrôle. Mais il fallait croire que cela ne durait jamais très longtemps.

Ses paumes brûlantes restaient inexorablement collées l'une contre l'autre, comme pour que la peau de ses mains se fondent et ne forment plus qu'une. Ses doigts étaient aussi crispés que le reste de son corps, ses muscles presque tétanisés par l'effroi. Elle ne pouvait pas bouger. Elle ne devait pas bouger. Si elle le faisait, dans son état, elle ferait disparaître autre chose. Etsu le savait. L'instabilité qui régnait en son sein ne lui permettait pas d'avoir d'emprise sur la magie qui chatouillait ses doigts. Non. Elle devait rester tranquille. Mais surtout. Elle devait se calmer. Mais comment le pouvait-elle alors que dans cette pièce sombre qui quelques secondes plutôt ressemblait à un cocon doux et chaud, était aussi ce garçon ? Etsu ne pouvait pas bouger. Elle ne le voulait pas. Surtout si elle risquait de le voir se volatiliser.

La panique faisait battre son cœur à une vitesse folle, ébranlant davantage le peu lucidité qui lui restait. La brune savait pourtant au fond d'elle que son pouvoir ne faisait pas disparaître les êtres vivants – si on pouvait dire que les spectres et les défunts étaient des vivants. Elle pouvait aisément caresser ses chats, prendre Ellioth ou Ael dans ses bras, tirer l'oreille de Teodora quand elle en faisait trop. Alors... alors... il ne risquait rien. Rien du tout. Hélas, dans la tête de la japonaise, un véritable capharnaüm régnait en maître, concerto délirant qui ne rendait plus rien cohérent. Les tremblements n'étaient plus très loin de faire tressauter les épaules de la brune qui respirait de plus en plus difficilement, ses perles claires fixant ses doigts chauds et rougis, les larmes perlant presque aux coins de ses yeux.

Puis...

Sa voix résonna dans la pièce toute entière, grimpant aux murs, rejoignant la coupole et le ciel étoilé avant de s'étendre encore plus loin. Il lui sembla qu'elle portait si loin, bien plus loin que le hurlement d'un loup dans la pénombre qu'elle se demanda une seconde si cela n'avait pas été possible que l'on l'entende à l'autre bout de l'univers. Un peu comme un phare puissant dans la nuit noire, les mots prononcés par le garçon sortirent la jeune femme de cette tempête qui s'orchestrait dans son crâne. Le temps s'arrêta une seconde, puis deux avant qu'elle ne prenne une respiration plus lente, ses yeux se tournant doucement vers ce que lui tendait le jeune homme. Un mouchoir. Un simple mouchoir. Puis une nouvelle phrase. Sa voix douce qui résonnait sous la coupole. Et un battement de cœur.

Un certain malaise émanait du châtain qui n'osait pas la regarder. Sûrement parce que la situation était trop inédite, parce que cela sortait trop de nulle. Sûrement parce qu'à nouveau il donnait quelque chose de lui, sans vraiment le vouloir. Pourtant, au de-là de la gêne, Etsu sentait une légère malice dans ses paroles. Un peu de facétie, de douceur aussi. Mais pas la moindre pointe de peur. Peut-être que la japonaise ne le sentait pas tellement sa propre angoisse était forte mais rien chez Susanoo lui donnait l'impression qu'il allait la laisser ou s'enfuir. Non. Rien de tout cela. Il restait là, lui tendant ce mouchoir avant de lui lancer une remarque de son cru. Un peu de doute, d'incertitude, un air taquin, des mots qui s'envolent. Et bizarrement, sans comprendre, le corps de la jeune femme se mut un peu.

C'était à n'y rien comprendre. Quelques secondes auparavant, elle était tétanisée, pétrifiée. Et à présent, elle s'était tournée, observant du coin de l'oeil ce garçon qui l'accompagnait. Tout ça parce que... parce que...

Parce qu'il avait parlé...

Etsu ne répondit pas à ses mots, toujours extrêmement chamboulée. Ses iris fixaient le morceau de tissu blanc qu'il lui tendait, l'air absent et anxieux à se demander si elle réussirait à le prendre. Elle n'était pas en état, pas encore. Elle était trop bousculée, trop malmenée. Elle ne pouvait pas le prendre. Pourtant... il y avait quelque chose qui lui disait de le faire. Qui lui disait qu'elle en était capable. Que si elle le voulait vraiment, elle pourrait l'attraper et nettoyer cette tâche qui maculait son pantalon. La jeune femme ne savait pas d'où cette impression lui venait, pourquoi cette partie d'elle lui disait que c'était possible mais malgré tout, sa main droite abandonna la gauche qui resta sur sa cuisse avant de s'approcher lentement du morceau de tissu. Elle hésita un moment, reculant et avançant, la nécromancienne se concentrant quand enfin, les doigts de la japonaise se saisirent du mouchoir. Sa concentration était à son maximum, la tension et la crainte également mais elles n'avaient rien à voir avec la détermination dont pouvait faire preuve Etsu à cet instant.

Ne disparais pas.

Une seconde. Deux secondes. Le mouchoir était toujours là. Trois secondes. Six secondes. Il n'avait pas disparu. Les prunelles de la jeune femme s'agrandirent d'étonnement face à cette constatation, son cœur battant soudain plus fort contre ses côtes alors que de ses yeux claires perlaient de chaudes larmes. Le mouchoir était toujours là. Son pouvoir n'en avait pas fait qu'à sa tête. Elle l'avait contrôlée.

Un long soupir passa la barrière de ses lèvres alors que son corps se relâchait d'un coup, ses fesses atterrissant sur la moquette dans un bruit mat. Sa main libre vint passer sur son visage rougie, un petit rire lui échappant avant qu'elle ne porte le mouchoir à ses joues pour les essuyer – et non pas son jean comme initialement prévu. Le plus gros était passé, Etsu le sentait. Et alors que la pression glissait sur ses épaules, elle put enfin souffler. C'était fini.

- C'était sensé être un secret.

Une réponse fugace. Un murmure à moitié moqueur qui était sorti d'entre ses lèvres sans qu'elle ne le veuille vraiment tandis que ses prunelles repartaient fixer le châtain. Cela devait rester secret. Ou tout du moins jusqu'au moment où elle contrôlerait son pouvoir. Mais les choses en avaient décidé autrement. Et étrangement, le destin avait fait en sorte que ce soit à cet instant que l'emprise d'Etsu sur sa magie soit plus forte. À cet instant précis. Sous la coupole du planétarium.

Alors qu'elle était avec Jupiter...

Un sourire s'afficha sur les traits de la japonaise, le mouchoir passant sur sa peau rosie. Tout ça à cause de lui. Ou grâce à lui. Elle avait presque envie de rire tellement cela en était cocasse. Et bien ma vieille, si tu t'étais attendue à ça...


L'étoile Polaire

1236 wordsft SusaCinema
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#23
Terminé07.01.18 17:25
l'étoile polaire ,.
la plus brillante en haut
Battement de cœur.
Respiration suspendue.
Susanoo regarde Etsu.
Oh --

Qui es-tu, Etsu ? —

Susanoo réalise qu’il ne connait pas Etsu. Focalisé sur sa propre personne, incapable de tourner son regard vers les autres, il n’a pas remarqué, il n’a pas noté -- lui, Susanoo -- qu’Etsu n’a rien dit sur elle. Les choses profondes, les détails personnels -- de tout cela, il ne sait strictement rien. Elle cache des centaines de secrets, des centaines de mystères ; il ne sait absolument rien et ce qu'il vient de se passer est finalement le premier pas entre eux.
Etsu est une inconnue sans en être vraiment une aux yeux de Susanoo.
C’est différent.
C’est perturbant.
C’est --

Elle est toujours toute chamboulée, le regard empli d’une crainte qu’il ne peut pas comprendre. Il la voit hésiter, tendre sa main dans un geste délicat et tremblant. Il la voit se concentrer et il ne dit rien. Il voit son regard, il entend son silence et sa respiration -- à quoi tu penses Etsu, c'est quoi tes pensées à cet instant précis ? Susanoo attend, en silence, qu’elle prenne le morceau de tissu blanc – un pas en avant, un contact indirect.
Et puis --
Elle pleure, elle laisse ses joues être inondée de larmes qui ne cessent de couler. Soulagement, crainte envolée (Susanoo a beau la scruter en détail, il n’arrive pas à saisir la raison). C'est comme si une bulle venait d'éclater, une bulle bien trop lourde à supporter, bien trop pesante. L'ambiance si noire un instant avant commence à redevenir lumineuse.

Sourire.
Rire.
C’est à n’y plus rien comprendre.
C’est eux quoi --

C’était censé être un secret.
T’en as d’autres des comme ça ? réplique-t-il malicieusement sur ce même ton un peu moqueur, ce murmure un peu fugace.

C’est une question rhétorique, il n’attend pas de réponse.
Il joue toujours ce rôle du je m’en foutiste, de l’inintérêt total. Pourtant, intérieurement, il peut pas faire comme si de rien n’était. Il sait que ce qu’il vient de se passer a ouvert une porte -- directement sur le passé et le présent d’Etsu. C’est comme s’il avait découvert quelque chose de profond, quelque chose de profondément personnel.
C'est pas apprendre sa couleur préférée ou sa pire bêtise gamine. C'est pas deviner sa destination favorite ou son pire moment gênant. Non, c’est bien au-delà. Il revoit le gobelet, il revoit le liquide partout sur ce jean. Il a littéralement disparu.
Est-ce qu’Etsu --
Est-ce qu’Etsu peut faire disparaître des trucs ?
Est-ce que s’il la touche --
T’as de la chance, Susanoo, t’aimes pas le contact (lol)

958395702 questions (environ) lui traversent l'esprit.
Il se demande, il imagine.
Cependant, il ne demande pas.

Etsu ayant utilisé le mouchoir pour sécher ses larmes (et non sécher son jean), Susanoo lui tend le paquet en entier avec un sourire un peu gamin, un peu malicieux -- bref, un sourire à la Susanoo.

J’pense que le paquet entier va être utile en fait, lâche-t-il tout en passant sa main dans ses cheveux (comme si c'était le moment de checker sa coiffure).

Il réfléchit.
Il réfléchit.
Lui ne peut rien dire sur lui. Il se voit de toute façon pas lui balancer un truc comme sympa ton petit talent moi j'avoue je sais pas faire mais il sait aussi que s'il dit rien, s'il se lève sans aucun commentaire et qu'il la laisse là --
Il la perd.
Cette magie, cette atmosphère indescriptible qu'ils sont les seuls à connaître --
Il peut pas.
Arrête de te mentir, Susanoo, c'est ridicule.
Ridicule, ridicule.


Il reste assis au sol, il lève les yeux vers le faux ciel.
Il prend une légère inspiration.

Parle-moi de toi, Etsu.

C'est pas un ordre.
C'est plus doux, c'est presque chuchoté.
C'est bien moins gamin que toutes ses autres demandes.

C'est sincère —

darren criss. @ atf
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#24
Terminé07.01.18 21:57

La pièce semblait tanguer un peu, donnant l'impression d'être sur un bateau en pleine mer lors d'une tempête houleuse. Elle avait un peu de mal à se tenir alors qu'elle était pourtant assise, sa respiration plus calme la faisant bien plus bougé à moins que ce soit les derniers prémices de l'angoisse qui la secouait encore un peu. Elle s'estompait cette angoisse, au même titre que le doute alors que ses mains continuaient de tenir fermement le mouchoir que le garçon lui avait donné. Elles n'avaient plus raison d'être, plus maintenant qu'elle était certaine de pouvoir garder ce morceau de tissu entre ses doigts. Il ne restait que soulagement et apaisement pendant qu'au-dessus de sa tête, le ciel continuait de tourner et scintillait de mille feux.

L'atmosphère devenait de plus en plus calme, de plus en plus tendre. Ce n'était pas comme auparavant mais c'était bien mieux que les secondes percluses de peur et de désarroi. C'était presque si Etsu se fichait pas mal d'avoir du chocolat plein son jean, que Susanoo ait pu la voir à l'oeuvre avec son pouvoir ou qu'elle soit bloquée dans la pièce encore un moment. La japonaise s'en fichait pas mal et pour rien au monde, elle n'aurait voulu être à ailleurs qu'à cet instant. Car contrairement au soir où sous la pluie battante, son pouvoir avait agi pour la première fois et fait disparaître le parapluie du rouquin agaçant, là, elle se sentait mieux. Même, presque bien.

Sûrement parce qu'elle était dans ce petit coin de l'univers.

Un paquet de mouchoir lui fut tendu, accompagné d'une remarque moqueuse et presque douce. Etsu pouvait même deviner ce petit sourire dessiné sur sa bouche, ses mèches brunes et le reste de ses larmes ne lui permettant pas de bien le distinguer. Mais cela lui était égal. Dans le creux de cette pièce, sous la coupole brillant du planétarium, Susanoo était toujours là, près d'elle. Il n'avait pas fui et n'avait pas pris peur. Il était juste resté là. Près d'elle. Chose qui doucement, réchauffait le cœur de la jeune femme.

Ses doigts se tendirent à nouveau avec grâce et hésitation vers le paquet que le garçon lui présentait, un petit rire passant la barrière des lèvres d'Etsu. Dire qu'elle avait espéré qu'il ne découvre jamais ce secret. Voilà qu'il la voyait le contrôler.

- T'en a d'autres des comme ça ?
- Peut-être...

Restant évasive, plus par malice que par orgueil, la jeune femme se saisit de l'objet avec toujours autant de concentration. Comme le mouchoir, il ne disparut pas, restant sagement entre ses doigts sous son regard ébahi. Dire qu'Etsu était heureuse n'aurait pas complètement reflété la réalité, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine tandis qu'elle se servait un autre mouchoir. L'immense sourire qui barrait ses lèvres faisait presque oublier les quelques larmes de joie qui coulaient sur ses joues, la japonaise s'affairant à nettoyer sommairement son pantalon. Enfin, après de longs mois d'entraînements, de longues semaines de doute et de frustrations, de longs jours moroses et énervants, enfin, Etsu avait une réellement emprise sur son pouvoir. Enfin. Distraitement, elle porta son regard sur le jeune homme, l'observant d'un air enfantin sans cesser son ouvrage. C'était tellement... surréaliste.

Elle n'osa le dire à haute voix, ne sachant comment prononcer ce simple mot, tout simple. Pourtant, Etsu ne sut comment dire merci à Susanoo. Comment lui dire que ça lui avait fait énormément de bien qu'il ne parte pas, que sa réaction avait su l'apaiser, que ses mots avait réussi à la tranquilliser. Elle ne se voyait pas dire toutes ses choses de toute manière, cela aurait été trop bizarre, trop surfait. Elle ne pouvait lui dire les choses ainsi mais elle n'arrivait pas à dire merci. Juste merci. Étrangement, c'était à la fois extrêmement difficile et révélateur, mettant en lumière tout un tas de choses qu'Etsu ne se voyait pas dire comme ça, sous la coupole.

Mais bien évidemment, Jupiter reste Jupiter.

Les paupières de la jeune femme papillonnèrent quelques secondes à l'entente des paroles du garçon. Des mots à peine murmurés, sans autorité, emplis de curiosité. Ce n'était pas vraiment une question mais comme bien souvent, il lui demandait, implicitement, de lui révéler de nouvelles choses. Comme s'il voulait toujours en savoir plus. Comme si ce n'était jamais assez. Les paupières d'Etsu papillonnèrent quelques secondes avant que ses yeux ambrés ne rencontrent les perles chocolatées. Juste un regard, un court instant, amplement suffisant pour que la langue de la brun ne se délit. Sans qu'elle ne le veuille vraiment, instinctivement.

Parce que Saturne ne peut que répondre à Jupiter.

- J'aurais 31 ans en mars. Je vis à l'agence depuis mon arrivée, à Pucca et l'appartement est rempli de chats dont six qui m'appartiennent. Avant j'étais médecin et mariée mais une fois arrivée ici j'ai juste pris du temps pour moi. J'ai flâné dans Tokyo et... et je me suis fait des amis... puis...

Ses iris abandonnèrent le visage tendre de Susanoo, fixant les paumes de ses mains remplis de mouchoirs usagés imbibés de chocolat. Avec plus de pragmatisme qu'elle ne l'aurait cru, elle en attrapa un, l'observa quelques secondes avant de se concentrer et souhaiter qu'il ne se volatilise en poussière d'étoile... ce qu'il fit. Les lumières vertes voletèrent autour de son poignet avant d'aller se cacher sous la manche de son pull, se marquant sur sa peau déjà recouverte de milliers de constellations.

- Mon pouvoir... est apparu cet été, sans prévenir. Il faut dire qu'il m'a causé pas mal de souci mais heureusement, je ne peux faire que disparaître les objets et les aliments. Je n'ai aucune emprise sur les vivants... du coup je me suis retrouvée à faire se désintégrer des dizaines de tablettes de chocolat blanc.

Un petit rire résonna dans la coupole, montant de la gorge de la japonaise qui repensait à tous ces objets disparus complètement ou à moitié. À toute cette nourriture volatilisée, à ces trous dans les murs, ses blessures encore marquées sur sa peau pour la plupart. Puis elle pensa à la tasse de chocolat chaud. Au malaise et la peur. Aux étoiles qui s'éteignaient et se rallumaient. Et à la voix de Jupiter. Saturne tourna la tête, le fixant de nouveau avec douceur avant d'afficher un sourire amusé et sincère au possible.

C'était presque un merci.

- Puis je crois que mon jean est bon pour la machine.


L'étoile Polaire

1069 wordsft SusaCinema
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#25
Terminé08.01.18 22:02
l'étoile polaire ,.
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Et puis, Etsu parle.
Et Susanoo l'écoute.

Elle parle, elle parle -- elle répond à sa demande, sans aucune gêne ni hésitation. C'est délicat, c'est doux, c'est presque irréel tellement c'est naturel. Elle se confie d'une voix rassurante, d'un ton chaleureux, comme si elle contait une histoire d'une personne qui n'était pas elle. Elle parle de son passé, de son présent, de ce qu'elle a vécu et de ce qu'elle vit actuellement.
Ah, Susanoo --
Il ne dit rien mais il y a cette pensée, cette pensée si sombre qui ressort si durement dans son esprit.

Pourquoi je sais pas faire ça ? —

Il se rappelle, au collège et les premiers jours de rentrée ; ces moments de présentation où en quelques mots, il faut se livrer à ses copains de classe, à ces gens qui ne deviennent peut-être pas des meilleurs amis mais au moins des potes avec qui passer l'année (les mecs avec qui tu tapes un foot tous les après-midi mais tu sais même pas leur équipe préférée). Et Susanoo, chaque année -- chaque fois, ressort la même phrase, une phrase tellement réfléchie qu'il finissait par y croire sincèrement en la disant.
Salut, moi c'est Susanoo puis le reste, bah vous l’apprendrez en venant me parler.
Menteur.
Imposteur.
Apprendre quoi de Susanoo ?
Lui qui se juge lui-même comme vide, inintéressant et incroyablement ennuyant. Il ne comprend pas, il ne saisit pas -- ce qu'il dégage, ce qu'il renvoie. Malgré toutes ces séances chez le psy, pas une seule pensée positive envers sa propre personne ne l'a atteint : il n'y croit pas.

Ah --
C'est dommage.
Il aurait dû --

Etsu a fini.
Elle a terminé son histoire sur une remarque drôle qui arrache un sourire à Susanoo -- elle est drôle cette nana. On dirait pas quand on la voit, on se demande même si elle parle en fait mais quand on apprend à la connaître, quand on prend le temps de passer du temps avec elle --
On découvre tout un univers.
Etsu est un peu comme une galaxie -- immense, incroyablement dense et pourtant si mystérieuse qu'on en a presque peur tellement c'est intense. Et puis avec le temps, en observant bien, en notant chaque détail qui la parsème, elle devient --
Il se racle la gorge.

T'as vraiment 31 ans ? Tu les fais pas, finit-il par dire d'une voix malicieuse après un léger silence (ce n'est absolument pas par gêne, c'est juste qu'il apprécie aussi les silences).

Sa remarque est ponctuée d'un sourire qui veut bien dire oui j'ai envie de t'embêter mais au fond --
Dix ans d'écart.
C'est clairement pas les deux minutes et quarante secondes qui le séparent de son frère.
Il se demande, un instant, comment Etsu le voit.
Le regard des autres, si important à ses yeux.
Au collège, c'était facile : c'était l'élément gentiment perturbateur.
Au lycée, c'était facile : c'était le héros tout droit sorti du shojo.
Après, c'était facile : c'était le soleil intouchable.

Mais maintenant ?
Là, il apparaît comment ?
Mort et non plus vivant ?

Il réfléchit, se demande si elle le voit comme un mec ou comme un gamin.
Il croise son regard, il note qu'elle s'amuse toujours à faire disparaître les mouchoirs. Susanoo, tu peux pas penser à tout ça, tu peux pas réfléchir constamment ainsi -- il va falloir changer, Susanoo --
Il pourrait rebondir sur chaque phrase qu'Etsu a dite : sur son mariage, sur son ancien métier, sur ses chats et son pouvoir. Il pourrait réellement et comme il a toujours des questions à poser, c'est pas ce qu'il manque.
Mais il ne va pas le faire.
Il ne va pas le faire parce qu'un sentiment ressort, inévitable, piquant, presque douloureux. Ca lui coupe presque la respiration.
Il se retient de le dire.
Il essaye.
Il s'allonge, reprend sa position d'il y a quelques minutes avant l'accident.

Je t'envie, Etsu.

C'est sorti, il a pas réussi à se retenir.
Il grimace, il laisse son bras droit retomber sur son visage et cacher ses yeux. Son sourire est toujours là mais peut-être est-il un peu plus amer.
Il pourrait inventer une suite, ajouter un je voudrais ton pouvoir ou une connerie dans ce genre (c'est évident que le pouvoir d'Etsu est clairement pas le plus pratique).
Alors --
Alors --

Tu sais répondre aux questions, toi.

Silence —

darren criss. @ atf
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#26
Terminé08.01.18 22:55

L'instant était presque le même qu'à leur arrivée sous la coupole. Tout doux. Calme et reposant. Presque rassurant. Un peu mystérieux et empli d'aventures nouvelles. Quelque chose de tout neuf dont on avait pas complètement l'habitude mais qui était si excitant, qui donnait envie d'aller voir plus loin malgré la crainte et qui méritait d'être complètement découvert. L'échange recommençait à redevenir normal, si on pouvait dire que ce qui s'était établi entre eux pouvait être qualifié de normal tandis qu'Etsu parlait de sa voix douce et tendre qui résonnait dans la grande salle et que Susanoo l'écoutait presque religieusement ses paroles. Une sorte de routine qui se mettait en place, qui commençait à se ficeler lentement, qui semblait convenir aux deux protagonistes assis sous la grande coupole scintillante et protectrice. Une petite routine qui faisait sourire la jeune femme.

Ses lèvres s'étirèrent lorsqu'elle acheva son discours, se rendant alors compte qu'elle en avait dit beaucoup plus en quelques minutes qu'elle ne l'aurait jamais fait avec un presque inconnu. Car le garçon n'était pas si lié à elle que cela. Ils s'étaient rencontrés trois fois, avaient discuté des étoiles, avaient un peu parlé d'eux. Mais elle ne savait pas grand chose de lui. À part qu'il était plus jeune, qu'il était malicieux, qu'il aimait les étoiles autant qu'elle, qu'il s'appelait Susanoo. Qu'il était Jupiter. Alors que lui, en savait tellement plus. Son nom, son âge, où est-ce qu'elle vivait, ce qu'elle avait pu être dans sa précédente vie, le nombre de ses chats. Le châtain en savait tellement plus, beaucoup plus. Pourtant, cela ne dérangeait pas plus que cela la jeune femme. Elle s'en fichait presque à faire dire. Cela n'avait pas grand impact sur ce qu'elle ressentait à présent.

Être avec Jupiter. Tout simplement.

Un petit rire lui échappa quand le jeune homme nota son âge avec moquerie. Douce moquerie. Qu'elle pouvait aimer l'entendre parler de cette façon, la taquiner de cette façon. Entendre parler et rire Susanoo, sous la grande coupole du planétarium, où eux seuls étaient présents.

- Je ne les ai pas encore. Puis le temps s'arrête ici.

La vie était continuée malgré tout, bien que le temps les avait tous figé. Etsu restait cette jeune femme de 27 ans à la peau couverte de cicatrices, aux mèches brunes et aux yeux ambrés, au visage dénué de rides et qui ne serait jamais ridé mais à côté de ça, elle continuait à prendre de l'âge et continuerait à en prendre jusqu'à la fin. La toute fin. Elle se demanda un instant à quoi ressemblerait la fin, le jour où elle tomberait en poussière. Serait-elle entourée de ses amis ? Seule avec ses chats ? Serait-il là... de nouvelles questions qui se bousculaient, qui s'amoncelaient dans sa tête pendant que l'angoisse et la peur disparaissaient totalement.

Puis l'univers changea un peu.

Susanoo s'allongea sur le sol, reprenant sa précédente position sous le regard un peu curieux de la brune qui resta assise tout près. Elle le vit mettre son bras sur son visage, sourire amèrement et avec moquerie. Et elle l'entendit parler. Doucement. Comme un murmure. Elle l'entendit l'envier, souffler ses paroles avec sincérité et lenteur, allongé sur le sol de la grande salle du planétarium. Etsu l'écouta à son tour, comme Susanoo l'écoutait toujours avant de laisser un sourire se dessiner sur ses traits fins. Elle l'observa tendrement, ayant à nouveau l'impression de se retrouver face à un enfant. Un grand enfant qui avait un peu de mal et qui minute après minute, lui en montrait un peu plus sur lui sans vraiment le vouloir.

- Est-ce si important de savoir répondre aux questions ?


Le silence reprit place entre eux, n'étant ni dérangeant ni pesant. La voix claire de la japonaise emplit la pièce comme avait pris le temps de le faire depuis leur arrivée, s'appropriant l'espace pendant que les perles ambrées de la nécromancienne scrutaient ce qu'elles pouvaient voir du garçon non loin. Un jeune spectre un peu dérouté, un peu déroutant, qui la faisait parfois penser à un enfant aux yeux remplis d'étoiles. Un jeune homme malicieux et taquin, qui n'en disait pas trop, qui voulait tout savoir, sans le dire vraiment. Une petite étoile sortie de nulle part, qui, recueillit entre les mains d'une petite fille attendrie et émerveillée, brillait chaque soir un peu plus. Comme si, pour que cela se produise, il fallait qu'il soit tout près d'elle. Et qu'elle soit tout près de lui.

Comme si Jupiter ne pouvait rien faire de tout cela sans Saturne.

Alors non, pour Etsu, tout cela n'était pas si grave. Elle l'avait bien compris qu'il n'aimait pas trop répondre aux questions, qu'il avait du mal à se dévoiler. Qu'il n'aimait pas trop le contact et avait un peu de mal à la toucher. Qu'il préférait se montrer malicieux la plupart du temps mais qu'il pouvait aussi dévoiler ce qu'il était vraiment. Cela n'était pas si grave, ça n'avait pas beaucoup d'importance. Parce qu'Etsu appréciait Susanoo comme ça.

- Puis tu sais, tu en dis bien plus que tu ne le penses parfois... sans que je ne te pose de questions.

Encore un regard tendre et un sourire doux. Choses qui ne pouvaient se défaire de la jeune femme quand elle observait le jeune homme. Choses qu'elle ne pouvait réellement faire qu'en sa présence.

Parce qu'il n'y avait qu'à Jupiter que Saturne pouvait sourire de cette manière.


L'étoile Polaire

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#27
Terminé09.01.18 21:23
l'étoile polaire ,.
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Est-ce si important de savoir répondre aux questions ? (silence rassurant, silence apaisant) Puis tu sais, tu en dis bien plus que tu ne le penses parfois... sans que je ne te pose de questions.

Est-ce si important ?
Est-ce vraiment si important ?

Elle a raison.
En dire plus qu'il ne le pense ?
Se confier sans le réaliser ?

Elle a raison.

Oh, Susanoo —

Il déglutit, il reste dans la même position, sans bouger. Un sourire s'esquisse sur ses lèvres, il laisse échapper un rire. Il ne dit rien mais il sait au fond qu'elle a raison. Ca lui fait peur, ça le panique intérieurement -- mais elle a raison, c'est indéniable, c'est indiscutable. Sa psy avait fait la même remarque, quelque chose comme vous pensez ne rien dire mais vous vous livrez si on vous a cerné. Il a détesté ce jour là -- comme d'autres fois, il a claqué la porte, il lui a balancé un salut sec et sans aucun respect. Parce qu'elle a touché juste.
Il minimise le temps passé avec Etsu, il minimise l'impact d'Etsu dans son quotidien. Il fait comme si elle n'est qu'une rencontre lambda, une version bêta d'un jeu qu'il n'aime pas. Il fait semblant -- encore et encore.
Mais au fond --

Elle a vu juste.
Elle a dit juste.
Elle a juste.

Susanoo ne rend pas compte -- il est persuadé que son mur dressé entre lui et les autres est inébranlable -- mais il se confie, il laisse entrevoir des choses qu'il ne soupçonne pas. A ses yeux, Etsu ne sait rien sur lui mais --
C'est faux ; terriblement faux.
Elle a noté qu'il ne supporte pas le contact (elle n'a jamais rien retenté depuis l'épisode de l'écharpe), elle a noté qu'il ne répond pas aux questions (elle ne lui en pose jamais dans l'attente d'une réponse), elle a noté qu'il joue un rôle, constamment.
Etsu a noté tellement de choses qu'il commence à --

p a n i q u e r

Il retire son bras, il se redresse légèrement, effaçant la moindre trace de contrariété ou d'anxiété sur son visage au teint de porcelaine, son visage beau mais enfantin, son visage grand et en même temps si gamin.

T'es encore là, j'ai pas du laisser échapper des trucs trop scandaleux, finit-il par lui répliquer et --

Susanoo tire la langue.
Mais vraiment, l'archétype du gamin effronté.

Il se lève complètement, frotte ses mains contre son jean pour lui retirer les plis et d'un signe de la main qui veut un peu dire attends bouge pas je reviens, il s'éloigne d'Etsu pour aller récupérer le sac en papier posé quelques mètres plus loin, sur un siège et juste à côté de son gobelet à moitié fini.
Il le saisit, vérifie rapidement (plus pour s'assurer au final) que l'écharpe est toujours dedans puis retourne près de la jeune femme.

Leurs regards se croisent. Il est déjà plus grand qu'elle mais dans cette position (elle assise et lui debout), il apparaît comme immense. Ils se regardent tous les deux, les deux étoiles jaunes de la pièce aux mille constellations.
Il sait que le moment va s'arrêter.
Il sait qu'à un instant, il faudra cesser.

Susanoo n'a pas encore saisi, il n'a pas encore compris --
Il sait juste qu'Etsu n'est pas un coup de vent dans sa vie.
Il a clairement pas envie de réfléchir plus, il veut même pas se poser la moindre question à ce sujet (ça sert à rien de spéculer). Il en parlera sûrement à son frère, il verra peut-être les choses différemment.
Mais Susanoo a simplement réalisé --

Tiens, j'crois que c'est à toi.

(sourire malicieux)
(regard intense)

Etsu est l'étoile filante de sa mort —

darren criss. @ atf
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#28
Terminé11.01.18 14:47

Elle avait l'impression de voir de la neige fondre au soleil alors que l'atmosphère de la bulle dans laquelle ils se trouvaient tous les deux retrouvaient des lueurs et une chaleur bien plus coutumière et habituelle. La sensation que les choses se remettaient doucement en place, comme lorsque sortant de l'hiver, les plantes et les fleurs sortaient de terre afin de montrer au monde leurs nouveaux bourgeons et petites feuilles verdoyantes. Un nouveau printemps un peu timide qui doucement, lentement, commençaient à sortir de sa tanière pour chasser les dernières traces de cette tempête qui s'était abattue si soudainement sur eux. Etsu pouvait le sentir, la venue de ce nouveau printemps dont elle ne pouvait déterminer la longueur ni la douceur puisque sur les coins des lèvres du garçon restait caché une faible émotion qui quelque part la faisait sourire, car véritable. Les soubresauts du doute et du questionnement qui vous taraudent l'esprit jusqu'à pas d'heure, jusqu'au lever du jour et l'apparition des premiers rayons du soleil.

La jeune femme le sentait, le savait au fond d'elle, que ce qui se passait entre eux n'avait rien de surfait ni même imaginaire. Même si par moment, la brune avait l'impression de vivre une sorte de songe éveillé du fait que les situations dans lesquelles ils se trouvaient souvent ne ressemblait en rien avec ce qu'elle avait pu vivre jusqu'à présent. Une sorte de rêve dont on se réveille avec le sourire, en se demandant bien pourquoi on a pu le faire et pourquoi on s'est réveillé, les images et sons de ces chimères illusoires donnant plus envie d'y rester que de rejoindre la réalité. Mais Etsu savait aussi que ce doux rêve dans lequel elle s'était retrouvée, ou plutôt plongée bien malgré elle, continuerait de connaître des tempêtes et des bourrasques, quelques fois violents. Puisqu'après tout, elle ne savait pas tout de Susanoo. Et Susanoo ne savait pas tout elle. Il y aurait des choses qui seraient dites ou faites – peut-être, si cela devait arriver – qui ferait que la barque dans laquelle ils étaient tous les deux et qui les portait dans un univers bien différent de celui qu'ils connaissaient prendrait un peu l'eau. Cependant, malgré l'inconstance de ce futur vaporeux et flou, la japonaise n'arrivait pas à se faire du souci ni de tracas à cause de tout cela. Malgré tout, le jeune homme lui avait à nouveau tiré la langue comme un enfant, faisant disparaître de ses traits les dernières traces de cette contrariété fugace qui l'avait pris. Il n'y avait plus de doute, ou tout du moins il était beaucoup plus voilé tandis qu'il se redressait alors sous les perles ambrées de la nécromancienne. L'atmosphère avait encore changé.

Un petit rire échappa à la brune qui observa son compagnon sans rien dire, le laissant reprendre ses marques après ce qu'il venait de se produire. Elle le laissa digérer les faits et les paroles, le voyant se rasseoir avant de se relever, lancer une remarque qui la fit sourire de nouveau avec malice et amusement. Jupiter reprenait doucement ses marques sous la grande coupole du planétarium, Saturne le scrutant avec douceur alors qu'au-dessus d'eux, d'autres étoiles apparaissaient, prenant la place de constellations qui n'avaient plus envie de les voir apparemment. La scène semblait se répéter un peu avec eux, bien que les astres ne soient jamais réellement lassés de leur manège mais c'était au tour de nouveaux points scintillants de les surveiller. Surtout que le châtain revenait tout sourire, un sac en plastique à la main, contenant un présent qui illumina le visage de la japonaise. L'écharpe qu'elle lui avait passé. L'écharpe avec laquelle il s'était enfui. L'écharpe qui avait dû rester dans sa chambre pendant de longues semaines à attendre de retrouver sa propriétaire. Etsu sourit d'un air indescriptible, croisant le chocolat des perles mystérieuses du jeune homme debout face à elle. Il était si grand de là où elle se trouvait, bien plus grand encore que lorsqu'elle l'avait croisé dans la bibliothèque. Bien plus grand que lorsqu'ils s'étaient rencontrés sur le bord de la rivière. Susanoo semblait bien plus grand, bien plus énigmatique, bien plus imposant, bien plus... beaucoup plus... comme pouvait l'être le dieu grec Jupiter. Ou cette planète à l'autre bout du système solaire. Et Saturne elle, était impressionnée.

Ses mains se saisirent doucement du paquet, le vérifiant à peine. Il était évident que le morceau de tissu épais qui dépassait du sac était bien le sien, Etsu en reconnaissant la texture et la couleur et c'était sans crainte qu'elle posa le sac près d'elle. Elle repensait à cette fois là sur le bord de la rivière, où le clapotis de l'eau avait accompagné leur pensée. Puis à la fois sur les marches de la grande bibliothèque où la pluie s'était longuement abattue sur les vitres du bâtiment. Etsu repensa à ce qu'il avait dit, à Mars, aux étoiles, au voyage, aux livres, à l'émission scientifique. Puis ses lèvres se murent d'un mouvement gracieux, laissant résonner dans la pièce sa voix claire tandis qu'elle fixait le châtain, un petit air enjoué étirant ses traits doux.

- Mais j'y pense, je n'ai pas fini de te raconter l'histoire de la princesse.

La raison première de leur venue ici. En apparence. La raison qui l'avait poussé à lui envoyer ce message. Si on pouvait dire. Une raison toute bête qui cachait bien plus que cela. Raison qui suffisait amplement à ce moment-là. Car ce n'était pas pour tout de suite qu'Etsu réfléchirait plus posément à tout cela.

Non. Pour l'instant, elle avait un conte raconter à un garçon malicieux.


L'étoile Polaire

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#29
Terminé11.01.18 23:05
l'étoile polaire ,.
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Elle sourit.
Oh --
De ce sourire si mystérieux qu'il reste indéchiffrable.

Il n'y a qu'eux deux. Pendant un court instant, juste avant qu'elle ne saisisse le sac entre ses mains, il n'y a qu'eux. Il n'y a aucun bruit parasite, aucune présente nuisible. C'est comme si le temps s'est arrêté : plus rien ne bouge et il n'y a qu'eux deux.
Susanoo se demande si Etsu n'est pas le résultat de son imagination, si à force d'avoir cherché une personne qui aimait autant les étoiles que lui, il l'avait finalement inventée. Etsu -- son regard doux, sans aucun reproche, son sourire fragile, sans aucune amertume.
Etsu ne regarde même pas le contenu du sac. Elle sait déjà, elle a entraperçu l'écharpe, elle n'a pas besoin de plus.

Mais j'y pense, je n'ai pas fini de te raconter l'histoire de la princesse.

L'histoire.
La suite.
La raison première de cette rencontre --

Susanoo éclate de rire.
Il éclate de rire (d'un rire délicat mais sincère) parce qu'il réalise (et il essaye intérieurement de pas paniquer) qu'il a totalement et royalement oublié cette histoire. A la base -- la raison même de sa présence ici est qu'il se tape l'incruste pour avoir la suite de ce conte --
Mec, si elle l'avait pas rappelé //
Oubli total.
Comme l'écharpe.


Je parie que j'ai raison, réplique-t-il avec malice alors même qu'Etsu n'a pas repris le fil de son histoire.

En fait --
Il ose pas le dire, c'est pas son genre mais c'est sa façon bien à lui de lui faire comprendre un truc du style oui je me rappelle que tu devais me raconter (enfin je fais comme si je me rappelais) cette histoire et j'ai vraiment envie de savoir la suite donc hésite pas à continuer tout en pensant je peux pas t'avouer que ça me plaît parce que d'habitude je déteste profondément les trucs comme ça donc euh --
Voilà --
(trop timide pour se dévoiler)
(trop habitué à ne rien confier)

Il se rassoit juste à côté d'Etsu. Il garde cette distance, légère, subtile mais bien présente. Il pose ses mains derrière lui, il regarde de nouveau le plafond, il s'apprête à écouter --

Première vibration.

Message de petite crotte (meg)
mec je te vois pas sur la map


Deuxième vibration.

Message de petite crotte (meg)
susanoo si tu me dis que t'as zappé le raid de cet aprem je te jure que je viens te découper où que tu sois


Son téléphone est dans sa main.
Une seconde se passe (il ne regarde pas Etsu, ses yeux sont fixés sur cet écran lumineux dans cette pièce à la lumière tamisé). Il hésite. Un instant, un moment -- il a promis, il a oublié (enfin, il a pas jugé cette requête importante) et il va devoir faire quelque chose.
Il se revoit lors de leur première rencontre. Il se revoit partir, sans un mot, sans explication, sans le moindre commentaire correct envers Etsu. Il a pris la fuite (avec son écharpe de surcroît) en balançant son numéro de téléphone à l'arrache. Il a à peine dit son prénom et il est parti. Mais à cette époque (ça lui paraît tellement lointain), Etsu n'était qu'une connaissance, une grande inconnue --
Etsu n'était pas Saturne.
Mais maintenant ;
Ah --

Troisième vibration.

Message de petite crotte (meg)
t'es où ??


Il esquisse un sourire.
Il est dans les étoiles, c'est un endroit plutôt cool.
Il pianote rapidement un message.

Message de susano²
demandez à dark sasuke dme remplacer


Et puis, son regard croise celui d'Etsu.

Alors ?

C'est plein de malice --
Et Susanoo --
Susanoo --

Cette fois-ci n'est pas parti —

darren criss. @ atf
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#30
Terminé15.01.18 0:02

Les choses reprenaient doucement leurs places, comme si rien ne s'était passé lors des minutes précédentes. Comme si Etsu n'avait pas fait disparaître la tasse de chocolat chaud, comme si le liquide ne s'était pas répandu sur son jean. Comme si Susanoo n'avait pas vu les lumières autour de son poignet, comme s'il n'avait pas été pris d'étonnement et de surprise. Les choses continuaient de suivre leur cours, comme elles le faisaient toujours lorsqu'ils étaient tous les deux. Aussi naturellement que l'éclosion d'un bouquin de roses aux couleurs chatoyantes. Les secondes continuaient leur course folle dans le temps pourtant suspendu sous la grande coupole étoilée du planétarium, la scène de cette pièce romanesque se jouant encore à la perfection. Sans qu'aucun ne s'en rende réellement compte.

Ça ressemblait tellement à une scène dans un film romantique. Où les deux personnages principaux, après une épreuve stressante, se rapprochent et continuent de se parler, comme si de rien était. Alors qu'ils avaient dû dévoiler des secrets, en dire plus qu'ils ne le voulaient, montrer des aspects d'eux-même qu'ils préféraient garder pour eux. Alors qu'ils avaient dû, pendant quelques secondes, agir à visage découvert, complètement découvert et attendre avec une impatience frissonnante la réaction de l'autre. Pour finalement voir et entendre que celui-ci n'avait pas grand chose à redire sur ce qu'il avait vu et entendu. Qu'il faisait avec, le sourire aux lèvres et qu'il ne cesserait d'agir comme il le faisait toujours. Oui, ça ressemblait bien trop aux scènes des films à l'eau de rose qu'Etsu ne regardait jamais, préférant de loin les émissions sur les étoiles ou les concerts de musique classique. Mais sûrement se serait-elle rendue compte de la supercherie et que la situation lui aurait semblé plus claire qu'elle ne l'était alors ?

Les gestes sont à la fois si doux et si naturels. À croire qu'ils étaient répétés, comme déjà joués dans une autre vie. Peut-être était-ce le cas. Peut-être que c'était pour cela que c'était si simple, si facile. Parce qu'ils se connaissaient déjà. D'avant. D'une autre vie dont ils n'auraient gardé aucun souvenir mais dont leur âme avait tout gardé. C'était sûrement l'explication la plus logique et la plus insensée que la nécromancienne pouvait avoir, l'idée lui arrachant un sourire amusé pendant que le jeune homme s'asseyait près d'elle. Déjà à l'écoute et attentif, souriant et malicieux tandis qu'il s'apprêtait à entendre une suite qu'il avait presque deviner. Pourtant, alors que le temps s'écoulait langoureusement sous les éclats brillants de ses étoiles qui les observaient avec hauteur, le son caractéristique d'un appareil numérique brisa le silence. Les perles ambrées se plantèrent sur les traits bien dessinés du garçon, un faible frisson parcourant la jeune femme. Saturne frémit, tremblant presque pendant que Jupiter, le nez rivé ailleurs, sembla s'éloigner de seconde en seconde.

Puis une autre vibration. Suivie d'une autre. Puis il y a un sourire. Le bruit léger des doigts qui pianotent sur l'écran. Et un regard bien trop intense et significatif pour être simplement anodin. Un regard qui surprit quelque peu la jeune femme, les perles ambres croisant les perles chocolat avant qu'un sourire radieux n'étire ses lèvres fines sans même qu'elle ne s'en rende compte, ce simple mot prononcé par le châtain résonnant dans sa poitrine comme le plus grandiose des concertos.

Jupiter reste avec Saturne.

Il ne s'est pas enfui.

Et Saturne tourbillonne de joie.

- Alors, si je me souviens bien, on en était au voyage du vieil jusqu'à la capitale où il fit construire cette sublime demeure pour la princesse.

Son corps bougea quelque peu, son sourire toujours encrée sur ses traits fins. La jeune femme gigota un peu, changeant de position pour se mettre en tailleur tout en mouvant ses mains, mimant l'étendu d'un domaine immense et imaginaire.

- Une bâtisse digne d'une reine où sa femme et lui déménagèrent afin d'y éduquer leur fille et en faire une véritable princesse. Au début, l'enfant était quelque peu dépaysée mais elle rentra rapidement dans le moule pour le plus grand plaisir de ceux qui étaient ses parents. Les années passèrent et elle devient cette princesse dont avait rêvé le vieil homme. Mais surtout une femme mystérieuse qui attirait la curiosité et les racontars.

À cet instant, Etsu faisait plus penser à une adolescente en train de conter des légendes urbaines à la lumière d'une lampe torche qu'à une trentenaire tranquille et sage. Prise dans son discours, elle ne se voyait pas sourire, bouger, jouer à la conteuse pour ce garçon qui n'était même pas un ami. Juste une connaissance. Une simple connaissance. Enfin, en apparence. La brune n'était pas dupe et savait parfaitement que Susanoo était plus qu'une simple connaissance.

Il était ce garçon qui étrangement, la rendait adolescente.


L'étoile Polaire

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