Panic but no disco
ft. Tantine à la rescousseOuais, j'ai pas les mots. Je sais pas vriament si j'ai plus envie d'en parler, ou si ça sert simplement à rien parce que je pourrais pas exprimer ce que je pense. Dans le doute, je me tais. Ça vaut toujours mieux, de se taire. Laisser couler, se faire petite, et toujours hocher la tête. C'est un fardeau, mais c'est confortable à la fois. Jusqu'à ce que le dos casse sous le poids.
Ça va qu'il m'arrache un petit rire cynique, pas tellement par sa blague que par l'ironie de ce qu'il dit. C'est sûr que quand mes potes vont mal, je fais tout pour les aider. Mais bon, apparemment la grâce m'est pas rendue. Et il me sort que c'est à elles de faire l'effort de me soutenir, si c'est mes amies. Faut bien que j'y comprenne qu'au fond, je suis encore plus seule que j'aurais cru, et que j'ai personne à appeler un ami. Franchement, ça me fait rire. C'est tellement absurdement injuste que je peux rien faire d'autre qu'en rire, quelques secondes.
"Ben, maintenant que tu donnes l'idée, je vais bien finir par devoir les menacer, un jour." Moi, menacer des gens? Je sais même pas si je pourrais faire peur à un chaton.
"Pfft, ça serait un spectacle." Je l'ai un peu senti se crisper, quand j'ai parlé de mon amour. Pire, je reconnais un truc, il partage ça à avec quelques unes de mes connaissances. Quand je parle de Céleste, on me répond "non mais votre relation est bizarre" ou des trucs du genre. J'en ai marre de l'entendre. Et je sais déjà que lui va me resservir la même leçon.
Sauf qu'il est plus subtil. Ou vicieux, selon le point de vue. Il tourne autour du sujet, veut aller à tâtons. Je m'en rend pas compte, je suis ses phrases aveuglement, jusqu'à la réalisation. Il pose des questions simples, pourtant...
J'arrive pas à répondre. J'essaie d'organiser des mots dans ma tête, et je sens mon visage fléchir. Je m'étais jurée, merde, jurée de pas pleurer devant lui. Mais ça craque, j'arrive pas à me retenir. J'en ai vraiment, vraiment marre de chialer. J'essaie de reposer le café sur la table, en renverse un peu, sur mes pompes ou le tapis j'en sais rien. Allez. Je pose mes mains sur mon visage un instant, j'inspire fort, un deux trois. Ça va, je retrouve un semblant de diction et de contrôle.
"Elle est... Elle est partie deux semaines chez les vivants, pour boire. Elle est vampire, elle a pas le choix, c'est comme ça." Et pourquoi je lui cherche des excuses, en plus? Oui, je lui en veux mortellement de me laisser dans la mouise, c'est dit. Mais je peux pas arrêter de l'aimer sur un claquement de doigts.
"Je sais même pas où on en est. J'en ai marre, je veux juste qu'elle m'aide, et j'ai l'impression qu'elle me déteste."Là, c'est fini. Je sanglote bruyamment, j'abandonne toute idée de rester stoïque. C'est si vain. Je suis juste irrécupérable.
Résumé
-2 mots
Ollie craque