What weirdos in the shadows
ft. Wynn son meilleur pote Je sens qu'au fond, on peut se trouver des différences. Comme deux substances de même nature, mais d'aspects différents. Des fluides miscibles, chacun sa couleur. Il est très rouge, mais bordeaux, feutré et discret. Noble. Je suis si noire que j'en contaminerait son récipient s'il me laissait une chance de le faire.
Sa voix me tire de mes élucubrations, il me comprend au moins sur un point. Le plus important peut-être, ma raison de rejeter les guides et les mains tendues de la Camarilla, de me tenir indépendante de leur système tout en y contribuant. Une position difficile à tenir, en réalité, mais que j'ai voulu occuper. Quoi qu'il m'en coûte.
Il veut me poser une question, me demande s'il peut le faire. Ça veut tout dire, en fait, j'acquiesce poliment, mais j'avale ma salive en sachant que peu importent les mots qui fuient de sa gorge: ils vont pour me déplaire. J'apprécie au moins qu'il m'aie prévenue. La sentance tombe, avec son point d'interrogation.
J'aurais dû la voir venir. Non mais vraiment, je suis stupide, j'aurais absolument dû savoir que ça allait tomber sur la table. J'avais évoqué ce qui me repoussait chez eux, et jamais ce qui m'attirait. Parce qu'au fond, c'est rien. Ma nature va contre leur morale et leur bienveillance, j'y suis comme une intruse. Tolérée parce que contribuant. Quel parasite.
J'inspire, mais mon souffle se fait court. Mes pensées s'affolent, je me trouve devant deux goufres, et l'obligation de me laisser choir dans un seul. Lui mentir, cacher tout ce qui embarasse et nuit, lui faire sonner à l'oreille une note qui plaise pour me tirer de là. Préserver ce que j'ai là, dans l'instant, au prix de mon honneur, de ma dignité, de mon estime de moi. Ou dire la vérité seule, risquer sa colère et ses reproches, risquer de perdre son amitié et sa confiance.
Je me laisse tomber dans mon siège, incapable de fixer autre chose que la table ou siège mon verre d'eau. Je met vraiment, vraiment longtemps à répondre je crois, le silence coupé par ma respiration lourde.
"Je crois pas que ça te plaise. Mais t'as demandé."Ma voix retrouve de l'assurance, j'ai fui mon dilemme en choisissant un chemin, je ne donne plus de place au doute.
"En fait, c'était purement égoïste. Je veux retrouver le vampire qui m'a mordue, et je me disais qu'il était pas impossible qu'il soit passé par chez vous. J'ai voulu tenter ma chance, ça coûte rien. Mais je l'ai pas croisé"Enfin, je crois, mon seul souvenir de lui est un visage flou, déformé par l'ivresse d'époque et les difficultés à m'en rappeler. Je soupire, tapote des doigts nerveusement.
"Mais je me suis engagée, alors je reste, au moins jusqu'à ce que quelqu'un me remplace. 'Fin je pense vraiment pas travailler pour l'association très longtemps. C'est pas que j'aime pas l'ambiance ou les gens, c'est juste... compliqué, ce serait long à expliquer."C'est sorti, c'est fait, je force le retour au calme dans ma conscience. Il voulait savoir, il sait, et il en fait ce qu'il veut. Moi, j'affronte mon verre vide du regard.
Résumé
X + 2 mots
Huia avoue qu'elle a rejoint la Cama par égoïsme difficilement