I am relieved that the turbulence wasn't forecasted, I couldn't have changed anyways
identité
Nom : Miyata
Prénom : Junko
Date de naissance : 13/02/1998
Date de mort : 04/09/2023
Nationalité : Japonaise
Langues parlées :
[x] Anglais : ayant passé la majeure partie de sa vie sur Internet et étant bonne élève, son niveau d'anglais écrit/parlé est plus que correct.
[x] Japonais : sa langue maternelle.
Race : Lémure
Personnage de l'avatar : Tomie - Tomie (Junji Ito)
Prénom : Junko
Date de naissance : 13/02/1998
Date de mort : 04/09/2023
Nationalité : Japonaise
Langues parlées :
[x] Anglais : ayant passé la majeure partie de sa vie sur Internet et étant bonne élève, son niveau d'anglais écrit/parlé est plus que correct.
[x] Japonais : sa langue maternelle.
Race : Lémure
Personnage de l'avatar : Tomie - Tomie (Junji Ito)
description physique
Couleur de peau : Aveuglément blafarde, son grain de beauté sous l'œil gauche ressort énormément dû à ce contraste.
Couleur des cheveux : Noir de jais.
Longueur des cheveux : Longs jusqu'à la poitrine et fourchus à souhait.
Couleur des yeux : Bruns foncés, bordés de cernes.
Corpulence : Rachitique.
Taille : 1m68
Style vestimentaire : Oscille entre un style confortable et corporate goth : pensez à la bibliothécaire désagréable, mais classe. Toujours dans les tons sombres.
Habitudes : L’apparence de Junko est un vaste spectre. Un jour, vous pourriez tomber sur une charmante demoiselle, quoique un peu maussade, proprement habillée, maquillée et coiffée comme prête pour un entretien d’embauche aux pompes funèbres les plus huppées du quartier.
L’autre, son apparence s’apparenterait plus à un sac poubelle sur pattes : engloutie par des vêtements dont les seules touches de couleurs se résument à des tâches de nourriture de çà et là, les cheveux gras et les yeux creusés par la fatigue.
Un vrai pile ou face dépendant de son humeur du moment.
Autre :
• Souffre de mutisme sélectif (bien moins couramment que pendant son enfance) et reste en retrait dans la plupart des situations sociales, mais les sujets qui l’intéressent peuvent la faire sortir de sa carapace étonnamment vite et la faire déblatérer sans se soucier de l’intérêt que lui porte son public.
• Porte des lunettes de vue rectangulaires aux bordures fines, principalement face à son ordinateur (ou lorsqu’elle oublie simplement de les retirer).
• Affectionne les odeurs épicées, rachète l’exact même parfum dans ces tons depuis des années.
• Son hygiène est loin d’être irréprochable, elle ne s’en soucie que lorsqu’elle sort de chez elle. Rarement, donc.
• Marche le dos voûté, les mains dans les poches et le visage fermé, faisant de son mieux pour se fondre dans le décor.
• Foncièrement belle, mais n'entretient que très peu cet aspect.
• Est très maladroite dans ses mots comme dans ses actions.
Couleur des cheveux : Noir de jais.
Longueur des cheveux : Longs jusqu'à la poitrine et fourchus à souhait.
Couleur des yeux : Bruns foncés, bordés de cernes.
Corpulence : Rachitique.
Taille : 1m68
Style vestimentaire : Oscille entre un style confortable et corporate goth : pensez à la bibliothécaire désagréable, mais classe. Toujours dans les tons sombres.
Habitudes : L’apparence de Junko est un vaste spectre. Un jour, vous pourriez tomber sur une charmante demoiselle, quoique un peu maussade, proprement habillée, maquillée et coiffée comme prête pour un entretien d’embauche aux pompes funèbres les plus huppées du quartier.
L’autre, son apparence s’apparenterait plus à un sac poubelle sur pattes : engloutie par des vêtements dont les seules touches de couleurs se résument à des tâches de nourriture de çà et là, les cheveux gras et les yeux creusés par la fatigue.
Un vrai pile ou face dépendant de son humeur du moment.
Autre :
• Souffre de mutisme sélectif (bien moins couramment que pendant son enfance) et reste en retrait dans la plupart des situations sociales, mais les sujets qui l’intéressent peuvent la faire sortir de sa carapace étonnamment vite et la faire déblatérer sans se soucier de l’intérêt que lui porte son public.
• Porte des lunettes de vue rectangulaires aux bordures fines, principalement face à son ordinateur (ou lorsqu’elle oublie simplement de les retirer).
• Affectionne les odeurs épicées, rachète l’exact même parfum dans ces tons depuis des années.
• Son hygiène est loin d’être irréprochable, elle ne s’en soucie que lorsqu’elle sort de chez elle. Rarement, donc.
• Marche le dos voûté, les mains dans les poches et le visage fermé, faisant de son mieux pour se fondre dans le décor.
• Foncièrement belle, mais n'entretient que très peu cet aspect.
• Est très maladroite dans ses mots comme dans ses actions.
précisions
Le mérite de l’éducation de la brune pouvait être parfaitement distribué en quatre parties égales : sa mère, son père, sa sœur, et son ordinateur.
Les trois premiers lui avaient appris la politesse, l’affection, la gentillesse, l’humilité et la résilience. Quant au dernier, c’est celui qui lui avait inculqué… Et bien, tout le reste.
Ses références, son humour, ses passions, et une grande partie de sa personnalité venaient de là. Malgré les belles économies de ses parents, Junko était loin d’être une enfant pourrie gâtée. Il ne lui fallait pas grand-chose, mais très tôt, elle avait fini par demander un objet relativement coûteux à retrouver sous le sapin : un ordinateur, un vrai, pour elle toute seule.
Une fois son souhait exaucé, ses parents la considérant assez mature pour en prendre soin et respecter leurs règles de sécurité, elle avait eu un accès très prématuré aux merveilles d’Internet. Peut-être un peu trop, d’ailleurs.
Très vite, elle avait été tout simplement fascinée par l’immensité des options qui se présentaient à elle, par la créativité de bons nombres d’utilisateurs, et par la stupidité des autres, aussi. En plus de tout ça, elle pouvait trouver une avalanche de jeux, films, animes et séries en quelques clics. Rarement en toute légalité, certes, mais sa peur d’être considérée comme une cyber-criminelle était rapidement rattrapée par les heures d’amusements que cette pratique lui procurait.
Naturellement, elle s’était investie dans bon nombre de communautés qui lui semblaient bien plus accueillantes que ses camarades d’école. Certes, il lui était arrivé de tomber sur des individus mal intentionnés plus d’une fois, mais la demoiselle avait rapidement appris à les identifier et à les éviter.
Plus les années passaient, et plus Junko voyait Internet comme un univers alternatif, avec lequel elle s’était familiarisée et qu’elle considérait désormais comme un havre de paix. Elle en connaissait ses recoins sombres, et pouvait d’ailleurs se féliciter d’avoir contribué à élucider certains mystères du net bien coriaces, véritable enquêtrice de lost medias en herbe. Son ordinateur, c’était sa maison, son outil de travail, et au-delà de tout ça, son plus fidèle compagnon.
Quelle fut alors sa surprise, une fois passée dans l’au-delà, de ne pas réussir à effleurer l’un de ces bijoux de technologie alors qu’elle avait longuement économisé pour s’en procurer un.
Oui, une mort causée par l’électricité, tout particulièrement par l’intermédiaire d’un câble d’alimentation, ça avait eu de quoi la marquer.
Quelques jours après sa mort, même l’utilisation d’une simple bouilloire réussissait à l’effrayer. En l’espace d’un instant, sa seule source de joie lui avait été retirée, en prime du privilège d’être en vie. Ça faisait beaucoup d’un coup, sans aucun doute.
La seule possession qu’elle avait pu amener avec elle était un casque audio qui, par chance, pouvait s’utiliser sans câble. Pas qu’elle n’aurait pu trouver un adaptateur pour le charger dans cette dimension dans tous les cas, elle gardait tout de même le réflexe de le porter sur ses oreilles, son isolement lui suffisant amplement pour faire le vide et ignorer son entourage, même hors tension.
Aujourd’hui, Junko arrive à utiliser la plupart des appareils électroniques simples, non sans appréhension. Elle avait même récemment acheté le téléphone le plus abordable qu’elle ait pu trouver sur le marché : certes, ce vestige du temps à clapet ne lui était d’aucune unité, puisqu’il lui permettait seulement de contacter ses amis qui s’élevaient au nombre de zéro, mais son aspect thérapeutique faisait l’affaire. La brune pouvait passer un temps fou à fixer son fond d’écran générique, à composer des mélodies simplistes avec le doux son des boutons, et à écrire ses pensées du moment, peu importe à quel point celles-ci étaient futiles. Gardant espoir, qu’un jour, elle aurait le courage de se procurer un simple ordinateur qui lui donnerait enfin un sens de normalité dans un nouveau monde qui était tout, sauf normal.
Les trois premiers lui avaient appris la politesse, l’affection, la gentillesse, l’humilité et la résilience. Quant au dernier, c’est celui qui lui avait inculqué… Et bien, tout le reste.
Ses références, son humour, ses passions, et une grande partie de sa personnalité venaient de là. Malgré les belles économies de ses parents, Junko était loin d’être une enfant pourrie gâtée. Il ne lui fallait pas grand-chose, mais très tôt, elle avait fini par demander un objet relativement coûteux à retrouver sous le sapin : un ordinateur, un vrai, pour elle toute seule.
Une fois son souhait exaucé, ses parents la considérant assez mature pour en prendre soin et respecter leurs règles de sécurité, elle avait eu un accès très prématuré aux merveilles d’Internet. Peut-être un peu trop, d’ailleurs.
Très vite, elle avait été tout simplement fascinée par l’immensité des options qui se présentaient à elle, par la créativité de bons nombres d’utilisateurs, et par la stupidité des autres, aussi. En plus de tout ça, elle pouvait trouver une avalanche de jeux, films, animes et séries en quelques clics. Rarement en toute légalité, certes, mais sa peur d’être considérée comme une cyber-criminelle était rapidement rattrapée par les heures d’amusements que cette pratique lui procurait.
Naturellement, elle s’était investie dans bon nombre de communautés qui lui semblaient bien plus accueillantes que ses camarades d’école. Certes, il lui était arrivé de tomber sur des individus mal intentionnés plus d’une fois, mais la demoiselle avait rapidement appris à les identifier et à les éviter.
Plus les années passaient, et plus Junko voyait Internet comme un univers alternatif, avec lequel elle s’était familiarisée et qu’elle considérait désormais comme un havre de paix. Elle en connaissait ses recoins sombres, et pouvait d’ailleurs se féliciter d’avoir contribué à élucider certains mystères du net bien coriaces, véritable enquêtrice de lost medias en herbe. Son ordinateur, c’était sa maison, son outil de travail, et au-delà de tout ça, son plus fidèle compagnon.
Quelle fut alors sa surprise, une fois passée dans l’au-delà, de ne pas réussir à effleurer l’un de ces bijoux de technologie alors qu’elle avait longuement économisé pour s’en procurer un.
Oui, une mort causée par l’électricité, tout particulièrement par l’intermédiaire d’un câble d’alimentation, ça avait eu de quoi la marquer.
Quelques jours après sa mort, même l’utilisation d’une simple bouilloire réussissait à l’effrayer. En l’espace d’un instant, sa seule source de joie lui avait été retirée, en prime du privilège d’être en vie. Ça faisait beaucoup d’un coup, sans aucun doute.
La seule possession qu’elle avait pu amener avec elle était un casque audio qui, par chance, pouvait s’utiliser sans câble. Pas qu’elle n’aurait pu trouver un adaptateur pour le charger dans cette dimension dans tous les cas, elle gardait tout de même le réflexe de le porter sur ses oreilles, son isolement lui suffisant amplement pour faire le vide et ignorer son entourage, même hors tension.
Aujourd’hui, Junko arrive à utiliser la plupart des appareils électroniques simples, non sans appréhension. Elle avait même récemment acheté le téléphone le plus abordable qu’elle ait pu trouver sur le marché : certes, ce vestige du temps à clapet ne lui était d’aucune unité, puisqu’il lui permettait seulement de contacter ses amis qui s’élevaient au nombre de zéro, mais son aspect thérapeutique faisait l’affaire. La brune pouvait passer un temps fou à fixer son fond d’écran générique, à composer des mélodies simplistes avec le doux son des boutons, et à écrire ses pensées du moment, peu importe à quel point celles-ci étaient futiles. Gardant espoir, qu’un jour, elle aurait le courage de se procurer un simple ordinateur qui lui donnerait enfin un sens de normalité dans un nouveau monde qui était tout, sauf normal.
Caractère
RENFERMÉE
INEXPRESSIVE
RÊVEUSE
OBSERVATRICE
FRANCHE
Pour une antisociale comme elle, ce dernier point tout particulièrement pouvait sembler étrange. Pourtant, la brune était passionnée par l’autre : leur façon de parler, de se mouvoir, toutes les petites manies et les traits uniques à chaque individu avaient le mérite de la fasciner et de faire chavirer son cœur en un claquement de doigts. Elle les observait, les étudiait, comme un extraterrestre analyserait une espèce qui lui était étrangère. Son rêve le plus cher était de pouvoir les examiner sans être perçue en retour, car ce point futile était en réalité la raison principale qui l’empêchait d’explorer le monde : la brune détestait être vue.
Ironiquement, elle avait du mal à réaliser l’existence de ce double-standard. Après tout, peu de monde appréciait d’être décortiqué d’un regard qui paraissait vide et froid, mais cette pulsion était plus forte qu’elle. Derrière ses yeux dénués d’émotions se cachait une gamine envieuse, réservée, dont les lèvres brûlaient de trouver les mots juste pour entretenir un dialogue avec qui que ce soit.
Pourtant, d’autres Bizarres, il y en avait. Des gens là pour compatir, désireux d’apprendre à connaître le frêle corbeau qui se tenait dans un coin de la pièce, dont la beauté était effacée par un manque de charisme et d’assurance qui crevait les yeux. Elle voudrait leur parler de sa passion dévorante pour les jeux d’horreur psychologique inconnus du grand public, de son interprétation du dernier film serbe en noir et blanc qui la fascinait assez pour l’avoir vu et revu une dizaine de fois malgré sa durée de huit heures, et de toutes ses musiques préférées introuvables sur les plateformes de streaming populaires.
Quelques fois, elle le faisait. Quand son mutisme sélectif le lui permettait, du moins. Certes, ce trouble s’était naturellement apaisé au fil des années, mais il lui arrivait encore de retomber dedans aujourd’hui, surtout lorsque son anxiété sociale s’intensifiait. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle se balade toujours armée d’un stylo et d’un minuscule carnet glissé dans sa poche, juste au cas-où elle aurait vraiment besoin de communiquer quand son corps ne le permettrait pas.
Le hic, c’est que lorsque l’envie de s’exprimer lui prenait, Junko n’avait vraiment pas le don de trouver l’audience adaptée à entendre ses discours décousus et interminables, et malgré son sens de l’observation, peinait toujours à interpréter le langage corporel de ceux qui étaient manifestement au bord de l’endormissement dès qu’elle abordait ce genre de sujets.
Même lorsqu'elle se contentait de répondre plus timidement, la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'enchaîner bourdes sur bourdes.
- Tu dois trouver ça stupide…
- Oui. Ça l'est.
- J'ai passé la journée en cuisine ! T'en penses quoi ?
- Je suis impressionnée.
- Vraiment ?!
- Vraiment. C'est fade et trop salé à la fois. Je comprends pas comment c'est possible.
- Je t'ai acheté un haut !
- Merci.
- Tu l'aimes bien ?
- Non. Mais je pourrais sûrement le revendre pour m'acheter quelque chose qui me plait, t'inquiète.
On lui avait toujours appris à être honnête. Que c'était une vertu importante, que les gens appréciaient ça. Et le casse-tête qu'était le dosage "socialement acceptable" de la franchise la dépassait complètement : après tout, enrober la vérité dans du sucre, ça revenait presque à mentir, non ?
De ces facteurs découlait naturellement une jeune femme très solitaire. Les seules marques d’affection qu’elle avait reçues au cours de sa vie se résumaient à l’ébouriffage de cheveux de la part de sa grande sœur et aux étreintes étouffantes de ses parents mélodramatiques lors de leurs retrouvailles occasionnelles. Autant dire que, depuis son passage de l’autre côté, elle n’en recevait plus aucune. Pire encore, elle n’avait encore adressé la parole à quiconque en dehors de l’Agence.
La meilleure solution qu’elle ait trouvée pour compenser cela était de s’adonner à des rêveries de temps à autre, durant lesquelles elle s’imaginait en personnage principal adoré de tous, entourée et choyée. Ses scénarios variaient entre ses œuvres de fiction favorites, des tropes aussi clichés qu’inavouables, ou s’inspiraient simplement d’un détail de sa journée. Peu importe la situation, la finalité restait la même : un happy ending, au moins pour sa pomme.
Au fond, une part d’elle pensait qu’elle y aurait un jour le droit, ici, dans le vrai monde… Enfin, le “presque vrai monde”, vu sa situation. Malgré son cynisme, ses angoisses et son pessimisme, il lui arrivait encore d’essayer. Rarement, par à-coups, elle faisait des efforts dans la bonne direction. Et quand bien même l’échec la faisait reculer de trois pas, elle finissait par reprendre sa route plus ou moins à contre-cœur. Cette foutue lueur d’espoir qui, elle, refusait de mourir, c’était ça, sa force.
HRP :
Bon, on va pas tortiller : je considère entièrement Junko comme ayant un TSA, bien qu’elle soit loin de s’être déjà questionnée là-dessus (et c’est absolument pas prévu dans le futur non plus haha). J’ai vu que vous portiez un intérêt particulier à ce que les pathologies mentales soient bien comprises par les joueurs voulant s’y essayer pour leurs personnages (MERCI pour ça, d’ailleurs). Du coup je préfère prévenir que je suis moi même une personne autiste, qui a été pas mal renseignée sur ma propre condition dans le cadre de mon diagnostic, de mon suivi psy (spécialisés pour accompagner les personnes neuroa, vraiment des bebous ultimes), entourée d’amis autistes et ayant fait beaucoup de recherches sur mon trouble.
Je me considère trèèès différente de Junko quant à la manière dont mon TSA se manifeste, mais j’espère que vous comprendrez quand même que je me sente assez à l’aise pour décrire son expérience avec soin ! Des bisous
Je me considère trèèès différente de Junko quant à la manière dont mon TSA se manifeste, mais j’espère que vous comprendrez quand même que je me sente assez à l’aise pour décrire son expérience avec soin ! Des bisous
histoire
“Hikikomori : personne qui évite toute participation sociale en raison de différents facteurs et causes et qui reste cloîtrée en permanence chez elle”.
Oui, s’il fallait résumer Junko en un mot, ce serait bien celui-ci.
Elle avait tout pour être heureuse : des parents fortunés et encourageants, une grande sœur attentionnée, une beauté envoûtante et un esprit brillant. Malheureusement, ces avantages (bien que forts confortables) n’avaient pas suffi à lui offrir la belle vie que bon nombre lui aurait souhaité.
Depuis toujours, la brune était bizarre. Certes, ce frein pouvait sembler anecdotique, mais il était en réalité la source de la plupart de ses tracas.
Dès l’enfance, dans une petite école à Minato, son comportement lui avait causé des ennuis. Elle travaillait bien, semblait attentive, toujours polie et respectueuse… Mais elle ne parlait pas. Constamment en retrait, comme spectatrice des autres enfants qui jouaient et sympathisaient sans aucun problème. Et, quelques fois, elle souhaitait réellement les rejoindre, mais sans trop savoir pourquoi, la gamine en était simplement incapable. À chaque fois qu’on faisait l’effort de l’approcher, ses lèvres se cousaient, ses pieds se retrouvaient cloués au sol, et ses yeux vitreux restaient calmement plantés dans ceux de son interlocuteur.
Alors, naturellement, les autres commencèrent à lâcher l’affaire. Par suite logique, Junko aussi.
Pourtant, elle rêvait de se sociabiliser, littéralement : le soir, avant de se coucher, il était commun qu’elle s’adonne à des rêveries compulsives dans lesquelles ses amis imaginaires l’accueillaient toujours à bras ouverts. Dans le monde des songes, il lui était tout naturel de discuter, rire, et se laisser aller pour vivre des aventures comme les autres joyeux bambins qu’elle avait inlassablement observé et analysé tout au long de la journée.
Jusqu’à ce que son réveil sonne, et que la réalité la rattrape. Si elle avait le malheur d’avoir le courage d’engager le dialogue avec n’importe lequel de ses camarades, même en reprenant mot pour mot sa discussion fictive de la veille, le résultat était toujours catastrophique, et ne contribuait d’autant plus qu’à son renfermement social.
Ce triste schéma continua de se répéter au fil des années. Même dans l’adolescence, alors que la puberté la transformait peu à peu en charmante jeune femme, son apparence était loin de suffire à réaliser son objectif, puisque tous les mots qui daignaient échapper ses lèvres semblaient refroidir immédiatement son audience.
En effet, ses centres d’intérêt était un peu plus particuliers que la plupart des demoiselles de son âge. Très tôt, Junko s’était tournée vers son ordinateur comme compagnon de substitut, et le temps passé à fixer son écran lui semblait bien plus confortable que celui passé à interagir avec son entourage. Et puis, sur internet, elle avait commencé à s’en faire, des amis. Qui, malgré les milliers de kilomètres qui les séparaient, partageaient ses centres d'intérêts et ne la traitaient pas comme un alien. Des amis qui ne connaissaient ni son nom, ni son visage, mais des amis quand même.
Tout de même, ses parents étaient inquiets. Sa sœur aussi. Après tout, la cadette savait se montrer très agréable et de bonne compagnie… Quand elle se montrait, justement. Et malgré leurs préoccupations, l’idée de consulter un psychologue ne leur avait jamais traversé l’esprit : c’était un sujet assez tabou, et ils n’auraient jamais défini leur fille comme quelqu’un ayant “besoin d’aide” pour “régler un problème”. Non, la brune était juste… Bizarre. Bizarre, mais pas cassée.
Son intérêt pour les ordinateurs et ses bons résultats l’avaient amené à suivre des études de programmation. Pas que ce sujet précis la passionnait plus qu’autre chose, mais elle savait qu’une carrière dans l’informatique lui permettrait de vivre confortablement, dans son propre appartement, là où personne n'essayerait de la forcer à sortir de sa tanière.
Ce plan, c’était son seul objectif. Elle avait survécu aux regards insistants des autres membres de sa classe, visiblement intrigués de voir une jolie brune dans leurs rangs, aux travaux de groupe qu’elle haïssait plus que tout, aux rushs des projets importants qu’elle avait tendance à délaisser aux profits de ses jeux vidéos un peu trop longtemps… Et elle avait réussi. Un diplôme, un bon emploi de programmation de logiciels en télétravail, un petit logement qui lui suffisait amplement : âgée de seulement 21 ans, Junko l’avait fait. Elle avait réussi sa vie.
… Enfin, ça, c’est ce qu’elle se disait. Tout naturellement, ce nouveau quotidien avait fini d’achever tout espoir de vie sociale, se contentant de ne voir sa famille que pendant les fêtes et de leur offrir quelques jolis cadeaux de temps à autre en tant qu’unique signe de vie. Après tout, une fois avoir équipé son appartement du minimum syndical et d’avoir obtenu le setup informatique de ses rêves, la plupart de ses dépenses se résumaient à des commandes de nourriture et au dernier jeu indépendant du moment.
Junko n’avait jamais été face à face avec l’un de ses amis, ou entretenu de relations romantiques. Comme à l’époque des bancs d’écoles, les quelques hommes qui tentaient un flirt tournaient souvent les talons qu’elle soit d’humeur à leur répondre ou non, et dans un esprit similaire, les femmes voulant faire de même était un concept qu'elle n’était tout simplement pas équipée à comprendre, causant la frustration de plusieurs d’entre elles alors que la brune loupait toutes les perches qui lui étaient tendues malgré son apparent dédain quant au genre de ses potentiel.les prétendant.es.
Oui, elle n’était pas fermée à l’idée d’une amourette, mais assumait tout naturellement que personne ne lui montrait d’intérêt à cet égard. Alors elle avait accepté ce destin, comme elle avait pris l’habitude de le faire : elle vivrait seule, et mourrait seule, sans rien avoir accompli pour être mémorable. Malgré ses fantaisies enfantines dans lesquelles il lui arrivait de retomber, celles où elle menait une vie “normale”, la jeune femme restait de marbre face à ce sombre tableau d’une humanité gâchée par son enfermement.
Malheureusement, si c’était seulement possible, son sort allait s’avérer encore plus décevant que prévu.
C’était un bête accident. Junko avait bien remarqué que son câble d’alimentation était sur le point de rendre l’âme, ayant été violemment arraché quelques jours auparavant alors qu’elle se l’était pris dans les pattes. Par chance, un magasin d’informatique se trouvait à quelques pas de chez elle : dix minutes d’aller-retour, et c’était réglé.
Le problème résidait dans le fait que la jeune femme n’avait littéralement pas posé un pied en dehors de son appartement depuis près de six mois, s’étant véritablement perdue dans ses habitudes d’ermite. L’idée de sortir et d’être confronté aux regards des autres était passée de désagréable à tout simplement terrifiante.
Ce jour de septembre, la demoiselle s’était résolue à affronter son appréhension. Bien que son hygiène dentaire était satisfaisante, principalement poussée par sa peur des dentistes, on ne pouvait pas en dire autant dans les autres catégories. Alors elle avait passé plus d’une heure sous la douche à se récurer, s’épiler minutieusement, démêler sa tignasse qui s’apparentait désormais plus à un nid d’oiseau qu’autre chose. Elle s’était maquillée, et habillée proprement, comme elle le faisait à l’époque.
Ça lui avait fait un choc, de se voir apprêtée ainsi. Elle qui avait appris à ignorer le miroir de la salle de bain, le seul présent dans l’appartement, était désormais face à une belle femme qui ne lui semblait pas réelle.
Alors elle était restée là, à fixer son reflet sans trop s’y reconnaître. Jusqu’ici, elle n’avait vécu son petit relooking du jour que comme une suite de gestes qui lui semblaient machinaux, bien que lointains. Mais la réalisation soudaine qu’il pouvait être aussi simple d’être présentable, si ce n’est plus, elle le vivait comme l’image douloureuse de ce qu’elle aurait pu être : un individu intégré à la société, dont le quotidien pourrait être imaginé sympathique du point de vue d’un parfait inconnu. Elle voyait sa sœur de quatre ans son aînée, récemment fiancée à un homme aimant, au sourire communicatif et à la vie parfaite. Ou le portrait craché de sa mère à son âge, qui avait trimé sans relâche pour construire le joli futur dans lequel elle s’épanouissait aujourd’hui, profitant de sa retraite bien méritée avec son amour de toujours en découvrant le monde comme des adolescents intrépides.
Et puis elle se voyait elle. Seule. Blasée. Sans aucune aspiration, ou espoir d’épanouissement.
Pour faire court, ça l’avait fait vraiment flipper.
D’un pas frénétique, elle s’était ruée vers son câble meurtri, comme si des capacités d'électricien hors du commun pouvaient se manifester par miracle dans son instant de panique. Que tout rentrerait dans l’ordre, et qu’elle pourrait annuler sa courte escapade au magasin et reprendre son quotidien sans subir de nouvelles crises existentielles.
Dans son élan, Junko avait oublié un minuscule détail : jouer avec un câble dénudé avec des mains trempées, ça faisait rarement bon ménage.
Quand elle avait ouvert les yeux, tous ses membres lui semblaient rigides, et une étrange odeur de cochon grillé était encore imprégnée dans ses narines. Le souvenir des instants qui suivirent était… Flou. Il faisait sombre, et puis un grand monsieur l’avait poussé dans une pièce inconnue, mais familière : un bureau gigantesque, dans lequel un autre tout aussi grand monsieur se tenait pour accueillir. Il lui avait adressé la parole, mais le corps et l’esprit de la demoiselle n'étaient clairement pas aptes à comprendre ne serait-ce que le moindre mot.
Sur un simple écran, elle avait été confrontée à une scène qu’elle n’arrivait pas à situer : elle, dans sa chambre, figée avec un câble dans les mains. Et puis, juste comme ça, on lui avait fait tourner les talons, seulement armée d’un bout de papier et d’un air de merlan frit.
Elle pensait être restée figée là, dans un tourbillon de vie qu’elle ne reconnaissait pas, pendant quelques secondes. En réalité, c’était près d’une trentaine de minutes qu’elle avait passé à fixer le vide, baissant occasionnellement les yeux vers le manuscrit qu’on lui avait laissé sans trop qu’elle ne sache pourquoi.
Rejoindre son nouveau logement lui avait pris un certain temps. Pour ce qui était de s’y habituer… Et bien, elle travaillait encore sur ce point.
Cela faisait bientôt un mois que Junko était passée de l’autre côté. Son esprit était toujours embrumé, et sa nouvelle crainte de la technologie l’empêchait de trouver un semblant de normalité dans cet étrange univers. Sans son ordinateur, elle n’était rien : autant dire que cette supposée “nouvelle chance” partait sur un mauvais pied.
Très vite, la brune s’était rendue à l’évidence qu’elle avait toujours besoin de se nourrir, et qu’elle ne pouvait de ce fait pas simplement rester dans son lit à fixer le plafond en essayant de trouver un sens à tout ce qu’il lui arrivait. L’équipe de l’Agence avait beau rouler des yeux à chaque fois qu’ils la voyaient passer la porte, elle revenait coûte que coûte, jour après jour, pour poser toutes les questions qui lui passaient par la tête. Au fond, sortir régulièrement pour discuter avec d’autres personnes, c’était déjà un miracle en soi, bien qu’elle était encore trop sonnée pour s’en rendre compte.
Petit à petit, ses interrogations incessantes avaient trouvé leurs réponses. Ses souvenirs avaient fini par revenir, ceux du jour de sa mort avec. Et le fait de ne littéralement rien faire avait fini par l’ennuyer.
Des colocataires ? Apparemment, elle en avait. Combien y en avait-il ? Quels étaient leurs noms ? À quoi ressemblaient-ils ? Junko n’en avait aucune idée. Son casque isolant posé autour de son cou au moment de son décès faisait l’affaire pour ignorer tout ce qu’il se tramait en dehors des murs de sa chambre, tandis que ses préoccupations l’empêchaient de simplement penser à un moyen de déménager. Le désir d’isolement dont elle faisait preuve de son vivant était bien loin d’être sa priorité, celle-ci étant plutôt d’intégrer l’idée qu’elle avait péri avant d'atterrir dans une nouvelle dimension dont elle n’avait jamais imaginé l’existence.
Le problème, c’est qu’elle commençait à sécher. Encore toute nouvelle ici, les informations qu’elle avait collectées sur l'au-delà étaient suffisantes pour enfin se lancer, mais… Se lancer dans quoi, au juste ? Comment trouver des objectifs à accomplir pour les prochains siècles quand nous n’avons jamais réussi à en avoir un pour le lendemain ?
Alors, seule dans sa modeste chambre qui ne lui était toujours que très peu familière, Junko avait esquissé son premier sourire depuis bien longtemps en venant à la conclusion que c’était peut-être ça, sa quête : enfin en trouver une.
derrière l'écran
Prénom/surnom : Ellie
Age : 23 ans
Comment t'es arrivé sur PaB ? Topsites, bien à l’ancienne
Le smiley que tu préfères ici ? ← littéralement moi mtn
Tu voudrais être rajouté à une coloc ? [x] Oui [ ] Non
Age : 23 ans
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