OLD SOUL(S)
AVALON YORK
CONSTANTINE B. CARTER
Le changement a du bon. Quand on tu l'as entendu la première fois, tu t'es dit que c'était une évidence. Tu aurais haï rester coincé dans ton ancienne vie, rester ce gamin terriblement immature (ou peut-être juste perdu) que tu étais. Mais là, ça fait quand même longtemps que tu es le même. Que tu ne prends pas une ride, que rien ne se transforme.
Ils sont dégueulasses, leurs nouveaux tabourets.
Ca fait quoi, trente, quarante ans que tu fréquentes ce bar ? Tu as toujours aimé discuter avec les barmen ici, l'endroit est calme mais ils ont toujours quelque chose à raconter. Mais depuis que leur patron a opté pour le changement, des nouveaux tabourets hauts style art déco, à vomir, tu te tiens éloigné du bar. C'est vintage ! Mais ça ne te plaît pas. Alors tu t'es refugié sur une des tables pour la soirée. Car sinon, on pourrait te prendre pour une personne de mauvais goût.
Les anciens étaient très bien... Qui leur a dit le contraire ?
Qui, à part toi, se prend autant la tête pour des tabourets ? Voilà ce qui arrive quand on traîne dans les bars, mais qu'on ne boit pas. Personne d'autre n'a dû faire la différence, à part toi, et ce que tu appelles ton œil d'artiste. Tu regardes autour, et, effectivement, personne n'a l'air aussi paumé que toi. C'est pour ça que tu détestes arriver en avance aux rendez-vous. Pas vraiment un rendez-vous, ce soir, ça ressemble plus à une réunion des anciens. D'un club qui n'aurait que deux membres. Ca s'appelle avoir un ami et prendre de ses nouvelles, Avalon. Et si tu arrêtais de te perdre dans des débats intérieurs qui n'intéressent personne, tu aurais déjà remarqué qu'il venait juste d'arriver.
Tu ne sais pas s'il t'a vu, alors tu lances :
- Vous êtes nouveau, ici ? Vous m'avez l'air fraîchement sorti de la tombe, il faut que je vous le dise.
Un peu d'humour, même si tu sais que tu n'es pas drôle, et qu'on te l'a déjà répété plusieurs fois. Ca a même été le sujet d'une séance avec ce brave Constantine, d'ailleurs, quand il était encore ton psy. Enfin, c'était surtout porté sur ton incapacité à t'adapter à un nouvel environnement et sur combien c'était dur pour toi parfois de construire de nouvelles amitiés, mais ce que tu en avais retenu, c'est que tu devais éviter les blagues pour commencer une conversation. Mais ça fait tellement longtemps que vous ne vous étiez pas vus, tous les deux, qu'il a sûrement dû oublier. Toi aussi, tu oublies beaucoup trop de choses. Pas les soirées bars pour rattraper avec les copains, encore heureux.
Ils sont dégueulasses, leurs nouveaux tabourets.
Ca fait quoi, trente, quarante ans que tu fréquentes ce bar ? Tu as toujours aimé discuter avec les barmen ici, l'endroit est calme mais ils ont toujours quelque chose à raconter. Mais depuis que leur patron a opté pour le changement, des nouveaux tabourets hauts style art déco, à vomir, tu te tiens éloigné du bar. C'est vintage ! Mais ça ne te plaît pas. Alors tu t'es refugié sur une des tables pour la soirée. Car sinon, on pourrait te prendre pour une personne de mauvais goût.
Les anciens étaient très bien... Qui leur a dit le contraire ?
Qui, à part toi, se prend autant la tête pour des tabourets ? Voilà ce qui arrive quand on traîne dans les bars, mais qu'on ne boit pas. Personne d'autre n'a dû faire la différence, à part toi, et ce que tu appelles ton œil d'artiste. Tu regardes autour, et, effectivement, personne n'a l'air aussi paumé que toi. C'est pour ça que tu détestes arriver en avance aux rendez-vous. Pas vraiment un rendez-vous, ce soir, ça ressemble plus à une réunion des anciens. D'un club qui n'aurait que deux membres. Ca s'appelle avoir un ami et prendre de ses nouvelles, Avalon. Et si tu arrêtais de te perdre dans des débats intérieurs qui n'intéressent personne, tu aurais déjà remarqué qu'il venait juste d'arriver.
Tu ne sais pas s'il t'a vu, alors tu lances :
- Vous êtes nouveau, ici ? Vous m'avez l'air fraîchement sorti de la tombe, il faut que je vous le dise.
Un peu d'humour, même si tu sais que tu n'es pas drôle, et qu'on te l'a déjà répété plusieurs fois. Ca a même été le sujet d'une séance avec ce brave Constantine, d'ailleurs, quand il était encore ton psy. Enfin, c'était surtout porté sur ton incapacité à t'adapter à un nouvel environnement et sur combien c'était dur pour toi parfois de construire de nouvelles amitiés, mais ce que tu en avais retenu, c'est que tu devais éviter les blagues pour commencer une conversation. Mais ça fait tellement longtemps que vous ne vous étiez pas vus, tous les deux, qu'il a sûrement dû oublier. Toi aussi, tu oublies beaucoup trop de choses. Pas les soirées bars pour rattraper avec les copains, encore heureux.
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Quand tu te retrouves avec ton