Old Soul(s)
ft. Avalon « Une... peluche ? »Tu ris de nouveau, le rire montrant tes belles fossettes malgré ton âge. Le regard un peu étonné d’Avalon te fait sincèrement rire ; peut-être aussi parce que ce n’est pas souvent que tu le vois aussi … Pris au dépourvu, le rictus aux lèvres.
« Et oui, une peluche. Plutôt joli, même si c’est pas trop mon style »Tu sors ton téléphone et tu montres
une photo de ladite peluche à ton ami. Toujours en riant doucement, tu le ranges ensuite dans ta poche. Le ton change légèrement, mais ça ne t’empêche pas de continuer à garder ce rôle qui se veut détacher, comme si le nuage qui se forme au-dessus de ta tête n’était que passager et sans importance. Alors tu blagues, tu ris, parce qu’après tout c’est ce que tu as toujours fait et c’est ce qui t’as toujours sortie des embrouilles et des mauvais moments. Jusqu’à ce que ça te rattrape si fort que même le rire le plus franc ne peut rien n’y faire.
« Je... je vois. Je comprends pourquoi tu voudrais te reconvertir, aussi. Mais si tu t'y mets, tu m'écriras de là où tu iras chasser le fauve, ok ?Promis, tu pourrais même venir me voir de temps en temps et m’aider à choper une panthère ou deux »Sourire aux lèvres, tu accueilles les verres qui vous sont -enfin ! servi devant vous. Tu hoches la tête en signe de remerciement et tu déplaces d’une main le verre devant Avalon. Ce soir, tu es là pour le voir et pour profiter de la soirée, alors tu vas y aller mollo sur l’alcool. Et puis tu n’aimerais pas manquer un moment aussi historique que de voir Avalon partager une bière avec toi. Tu croises son regard et tu te surprends presque à répondre, le sourire aux lèvres
« T’inquiètes pas va, j’ai pas l’intention de partir tout de suite »Tu es surpris car tes vieilles habitudes d’ancien psy reviennent sans prévenir. Tu connais assez Avalon pour imaginer ce qui lui passe derrière la tête ; après tout tu dois sûrement faire partie des rares personnes qui le connaissent suffisamment pour avoir ce genre de réaction presque automatique, entre le psychologue et l’ami de longue date. Tu te racles la gorge comme pour passer à autre chose, presque gêné de n’avoir pas pu retenir un « automatisme » pareil
« Pour être franc... Je serais frustré aussi, à ta place. Mais c'est pas pareil. Je suis facilement emmerdé, en général. Toi, non seulement tu fais un des boulots les plus importants de notre monde, mais en plus... on dirait que c'est pas assez. Alors que t'as aucune obligation.Val. »Tu regardes son sourire et tu lui rends. Ta voix n’est pas cassante ni énervée, au contraire. Elle est presque trop douce.
« Je pense pas que mon taff’ est le genre à être un boulot si … Important. Enfin, il l’est pour moi, pour mes patient.e.s mais je sais que le reste du monde s’en fout un peu. C’est le jeu, même si parfois ouai … Ça pèse un peu. »Tu joues avec ton verre en le regardant droit dans les yeux
« Mais ça me fait plaisir que des gens me disent ça, même si y’en a pas beaucoup. Ça me suffit à me remettre en selle quand j’ai un p’tit coup de mou ! »Et tu le penses réellement. Tu sais qu’Avalon pense chacun de ses mots, depuis le temps. Tu sais aussi que ce n’est pas trop le genre à sortir des banalités pour le plaisir de la discussion ou pour réconforter les autres sans que ce soit sincère. Et même si tu as tendance à un peu trop lisser tes émotions et les garder pour toi, tu restes honnête.
« Pour moi, tu es une bonne personne Constantine. Tu n'as pas à te soucier du reste. »Un petit silence s’installe. Tu regardes ton verre, le visage de nouveau sombre. C’est pas souvent que tu entends ça au fond et à chaque fois ça te déstabilise : tu ne sais pas si tu dois tout lâcher et te mettre à pleurer, remercier les gens ou feindre la fausse modestie. Et parfois, ça rend juste ton cœur lourd. Alors sans relever les yeux, tu te contentes de répondre ce qui te passe par la tête
« Merci Avalon. Ça me touche beaucoup »Puis tu soupires, non pas de mécontentement mais face à ton incapacité à laisser ce fichu nuage à quai. Tu finis par relever la tête, un sourire aux lèvres avant de lever ton verre
« Bon, on va quand même trinquer non ? On a qu’à dire qu’on fête euh … Mmh … Allez, à notre amitié, même si ça fait un peu cliché haha ! »