Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

❝Have a good death
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Anonymous
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évolution
#1
Terminé05.12.19 22:08
Derniers récits d'un chevalier à l'allure d'une reine


La main tremblante d'Azra ne facilitait pas l'écriture de cette lettre. La pointe de sa plume glissait avec difficulté sur le papier blanc, entachant les dernières volontés de la Chimère. C'est au milieu de ces bruits de froissements de papier et de cette mélodie de mots écorchés, que le cœur d'Azra loupa un battement, puis un autre, jusqu'à laisser l'ancienne dans un silence assourdissant. Une poignée de secondes se succéda, sans que la guerrière ne reprit sa respiration, le regard oblique.
Puis, le pouls dans son poignet reprit.

La déglutition de la chatte fut difficile, la gorge nouée et le corps crispé, elle fixait à nouveau le bout de sa phrase, permettant à une perle de sueur de rouler de son front pour venir s’effondrer sur la table.
Mais trop affaiblie, elle se résigna à achever sa lettre.

Essoufflée et haletante, à chaque fois que son torse se soulevait, une profonde douleur dans la poitrine l'empêchait de se mouvoir correctement, l'obligeant à s’agripper à une partie de son armure pour surpasser la douleur.
Mais la détermination de la démone lui permit de se déplacer jusqu'aux écuries pour retrouver sa jument sellée.

Effondrée contre l'animal, Azra prit appui sur les extrémités du siège de sa selle et dans un ultime effort, se hissa sur le dos du cheval, qui remuait face au manque de délicatesse de sa maîtresse, et amie.

Épuisée, elle prit tout de même soin de chausser ses étriers et ordonna à sa monture d'avancer par un coup de talon. L'animal pénétrait dans un trot vif sur le chemin forestier avec confiance, sans que sa cavalière n'ai à émettre un mot.
Mais à celle allure, elle n'arriverait pas à temps sous le vieux chêne. Pour la dernière mission de sa vie, elle n'avait pas le droit à l'échec, où alors elle irait croupir en enfer.

Encore une fois, la cavalière rassembla toute son énergie et entre deux gémissements, se redressa instantanément, s'assit dans sa selle et recula ses jambes. Tous ces signaux lui permit de finalement passer au galop.

Le chemin qui menait à la clairière n'avait jamais été aussi long pour l'Égyptienne, qui fut noyée dans une mare de souvenirs. Une cinématique que l'on voit lorsque la mort s'approche.

La vision trouble et l'esprit embrumé, une personne revenait inlassablement dans ses souvenirs, orné d'une armure lui aussi. Leur simple rencontre, il y a des centaines d'années, lui fit décrocher un sourire.
S'en suivi des moments de voyage, seule ou accompagnée de cet homme, à braver les éléments, à visiter des monuments, à croiser les fer ensemble. Une aventure chevaleresque, en somme.
Quelle surprise eût-elle à pourvoir retracer la plus grande partie de leurs échanges, alors qu'il y a quelques mois à peines, lors de leur retrouvaille, elle ne pu reconnaître ce compagnon.
Un sentiment de honte l'envahi, car même si elle l'avait accueilli par la suite, quelle mauvaise amie faisait-elle.

De toute façon, comme sa petite voix s'amusait à lui susurrer, elle n'avait jamais aimé quelqu'un d'autre que elle-même.

Lors de son arrivée au Pays des Morts, elle avait même souhaité refaire les lois de ce monde en s'imposant par la force face aux milices résistantes dues aux ravages des guerres de religions de l'époque.
Quelle naïveté, ou quel égoïsme surtout. Son apprentissage chez les vivants lui avait appris à vouer corps et âme pour une doctrine et les séquelles étaient encore présentes ici. Elle était même devenue une Chimère pour prouver sa valeur en tant que femme, ou plutôt en tant que vengeresse, avant de devenir un impitoyable prédateur.

Bien heureusement, le temps, l'ennui et surtout sa rencontre avec Viktor lui permis de passer outre cela.
Trouver une nouvelle raison de vivre dans un monde qui répond à tous les vices non assouvis des Humains, n'était pas chose facile pour l'altruiste. Un monde de liberté certes, mais entaché par l’Anthropocentrisme de cette espèce. Les lois mises en place par les Rois et Reines avaient permis aux fantômes de vivre de nouvelles vies, longtemps rêvées pour certains. Ce monde qui aurait dû être un paradis en enfer, n'était pour Azra, qu'une pâle copie de la vie sur terre. Les fantômes avaient-ils créés une société parfaite ? Certainement pas. La violence était toujours monnaie courante, le capitalisme était toujours présent et le goût de l'effort n'était plus à la carte. Finalement, cet entre-monde était d'un ennui mortel.

Quoi de mieux pour les Hommes, ces êtres avides, toujours à la recherche de gloire, de richesse et de confort au détriment d'autrui, qu'une dimension magique, régie par le seul vœux de ses habitants ?

En soit, elle les détestait toujours autant, ces Humains.

Alors que la jument franchit un obstacle au sol, faisant retentir le cliquetis de l'armure d'Azra, une voix fit son apparition, toujours dans les méandres de la mémoire de l'ancienne.

"Hey, fait attention ! T'as faillit me mettre un coup !"
"Ils reviennent, prépare toi à la deuxième vague !"
"Bonne chance ma belle !"

Cet homme à la crête bleue nuit, c'est Lyosha. Un autre de ses compagnons de voyage. Un homme peu fréquentable, auquel Azra aurait volontiers coupée la tête plusieurs siècles plus tôt. Mais même s'il incarnait beaucoup de principes abjectes, Azra s'était attachée à ce Lémure.

La Chimère avait été maître d'apprentis pendant plusieurs années, c'était une professeure acharnée, envoûtée par la passion de l'enseignement, nourris par les résultats de ses petits soldats. Il n'y avait pour elle, plus bel objectif que de voir la progression intellectuelle ou physique d'un de ses élèves, semblable à une Lionne qui élève ses rejetons. Et Lyosha c'était son louveteau, capricieux,  insouciant, apeuré. Comme un chien et un chat, les débuts furent compliqués, à coup de griffes et de crocs acérés. Le chat, minutieux, marchait à plusieurs reprises sur la queue du loup, qui lui tentait d'ôter son beau pelage au félin.

Une amitié teintée par des valeurs révolutionnaires, où les deux bestiaux échangèrent quelques coups contre des promoteurs de la violence à Tokyo. Ce soir là, les étoiles firent briller le sang séché sur les babines des deux prédateurs, confortablement assis sur les hauteurs de la ville, à admirer le futur de leur rencontre.

Finalement sur un terrain d'entente, et après moult péripéties, ils écrièrent ensemble une fable sans nom, une histoire banale, mais que l'auteure n'oublierai jamais.

Oui, pour toujours et à jamais.

Par ailleurs, en tant que philosophe, née d'une époque où l'inconnu était maître du cœur des hommes, visiter le monde des morts était une autre des plus belles réussites d'Azra'êl. A pied ou à cheval, les Monts et les Rivières n'avaient plus de secrets pour elle. Pouvoir s'enrichir de mille cultures, nager dans les histoires du Globe, était pour la collectionneuse, le plus beaux des joyaux. Mais ils n'eurent de valeur que lorsque Azra mit à l'écrit la mémoire des anciens fantômes, pour ainsi perpétuer un patrimoine dont les vivants n'avaient pas l'accès. Il était important pour l'ancienne guerrière de faire honneur à son vivant et à sa deuxième vie en étant fier de ses accomplissements ici.
Elle s'attela à cette tâche en étant  fraîchement installée au Japon, et après avoir épuisée tous les parchemins et l'encre dont elle disposait aux quatre coins de cette biosphère digne d'un cimetière. Azra adossa ce rôle d'Historienne pendant quelques années, vacant aussi à d'autres occupations, comme à la construction d'un domaine pour y habiter.

Mais entre temps, ses gènes de félin atteignirent le plus profond de son être, altérant sa mémoire et souillant sa raison. Les souvenirs des fantômes étant des éléments relictuels, ils sont pour ces derniers, l'unique lien avec le Monde des vivants.

Les perdre, était annonciateur d'une mort prochaine.

Cette longue descente aux enfers fut insoutenable pour la demoiselle, qui ne pu retrouver ses brides de mémoire que grâce à  de grands verres d'alcool. Ainsi, elle devint familière avec l'agressivité, et son regard carmin, lui donna le doux surnom de démon.

L'Egyptienne ne souhaitant blesser autrui, coupa tous ses liens, et disparu de la population. Elle devint ainsi, comme un lion des Montagnes, un fantôme, et vaqua silencieusement à ses petites occupations.

Puis vinrent les douleurs, multiples, et les crises se rapprochaient comme deux êtres aimés, signalant à Azra, la fin de son règne.

Le temps lui était finalement compté.

La chatte prit indéniablement peur face à la mort, et ne souhaitant pas mourir seule, elle prit une ultime décision : retrouver dans les Hommes, la bonté d’antan. Quelle surprise pour elle, quand elle découvrit que les nouveaux arrivants ne possédaient pas les mêmes valeurs. Elle les accepta, difficilement, et rencontra Lyosha, retrouva Viktor, découvrant Merle, Tinek, Catherine et tant d'autres. Ils lui apportèrent une joie de vivre indescriptible, des moments forts pour remplacer ceux disparus, et beaucoup d'amour.

Finalement, elle l'avait honorée, sa deuxième vie.

"Les Humains sont si imprévisibles, je les déteste, et en même temps.. pour une espèce grégaire comme la nôtre, nous ne pouvons vivre éternellement seul.. Oui, merci à vous tous, et à bientôt, j'espère".

La brise soufflait fort, faisant danser les feuilles du vieux chêne avant de s'engouffrer dans les herbes de la prairies. Le soleil était déjà haut dans le ciel et grâce à ses rayons, un corbeau fut attiré par les reflets dorés d'une l'amure de chevalier. Mais lorsque ses rémiges frôlèrent le métal, celui-ci tomba en poussière, ce qui surprit l'animal. Sa robe de jais était orné de milles feux.

Il reprit son envol, et silencieusement, disparu.