Liam pétait les plombs. Les minuscules bestioles qui s'agitaient sous sa couette eurent l'effet d'un coup de tonnerre. Ce fut parfait. Voir ce visage s'étirer de terreur. D'horreur. À la place de cette mine éternellement déprimée, livide et blême.
Sacha adorait ça. Foutre le bordel dans la psyché de ce petit Lémure vide.
Sors, qu'il dit. Sors ! qu'il répète. C'est son incantation, à Liam. Il n'a que ça. Puisqu'il n'a pas la force d'autre chose. De frapper, de crier. De se battre. Il n'a qu'une porte à ouvrir, en espérant que ce soit celle que Sacha empruntera. C'est presque trop poli.
Et bien sûr, le blond ne sort pas. Tant que les autres colocataires ne sont pas alertés, il n'a aucune raison de bouger. De céder. La petite voix tremblante de Liam a l'effet de balles en mousse. Elles touchent mais ne transpercent pas.
- Mec, du calme.Sa voix à lui l'est. C'est énervant. Il n'y a pas de sourire, pas de compassion, pas de colère ou de dégoût. Sacha, il fait passer Liam pour un barge.
- Tu vas réveiller les voisins.Son pas s'approche du brun. Lent, âpre, moqueur, on dirait. Les paumes de l'américain se posent sur des épaules carrées, les épaules des gens terrifiés.
- Ressaisis-toi, t'es pas tout seul. Il secoue un peu, l'air gentil.
J'veux que ton bien.Le bien serait de sortir tout de suite. Mais Sacha s'est saisi des épaules à Liam, l'air de s'accrocher à lui, déterminé à ne plus jamais sortir. Les cafards, ils ont glissé des draps, s'insinuant dans les pâtisseries de Michalak, pourrissant la moquette et les châteaux de crème chantilly.