Sweet and Darkness • Sacha + Miu

Irruption soudaine. L’apparition fantomatique et surprise de la jeune fille te fit presque sursauter, sa présence détonnant dans le capharnaüm qui s’était créé dans la pièce. Une bulle d’étonnement, d’incompréhension et de nouveauté qui te fit te rendre compte de tout ce qu’il venait de se passer. Une dispute. Ni plus ni moins. Mené par le blond que tu n’avais pas dominé à un seul instant. Une esclandre qui te minait au plus profond de ton être et qui allait certainement te marquer un long moment. Une désagréable conversation, horripilante et douloureuse. Tes poings se serrèrent davantage, ton regard sombre fusillant le jeune homme dans ta chambre. Horreur.

La voix de Miu fit cependant agir Sacha différemment. Il préféra faire volte face et déblatérer des insanités totalement fausses, propos déformés qui te hérissèrent un peu plus le poil. Des mensonges. Énormes mensonges qui réussirent presque à te soutirer des cris de fureur froide. Comment pouvait-il la jouer de la sorte ? Devant Miu ? Lui qui l’avait malmené, s’en aller comme si de rien était, presque la queue entre les jambes. Tes dents se crispèrent les unes contre les autres, tes pommettes rougissant sous la colère. Il se fichait vraiment de la gueule du monde.

Mais il s’en va. Enfin, il s’en va. Sacha quitta la pièce, te laissant enfin. Seulement, la colère elle, restait là. Avec la douleur et la frustration. Que faire à présent ? Maintenant qu’il n’était plus là ? Que faire maintenant qu’il ne restait que Miu ? Pleurer et hurler ? Hors de question. Tu n’avais aucune envie de montrer à nouveau cette partie de toi, celle qui avait besoin d’attention, celle qui avait besoin des autres, celle qui ne savait pas se relever toute seule. Tu n’avais aucune envie de la montrer, ni de la voir. Ce que tu désirais à cet instant précis, c’était te débarrasser de tout cela, de ce moment et oublier. Une bonne fois pour toute. Oublier et ne plus à avoir à ressentir tout cela.

La porte claqua dans ton dos, poussée par tes soins, après le départ du blond. Tu ne pris même pas la peine de regarder ta colocataire et amie, la honte et la rage continuant de ronger tes entrailles avec force. Tu claquas juste la porte, fermant ta chambre au monde, pour te retrouver seul. Tout seul. Avant de finir accroupi, la tête calée contre tes genoux. Que faire maintenant, qu’il ne restait plus que la rage, la frustration, la douleur et la solitude ?

Rien du tout. Sûrement. À part attendre que ça passe. Certainement.