We are musicians drinkers psychopaths... But we love each other.

Un après midi des plus plaisants. J’étais affalé sur la balançoire, une cigarette à la bouche, et je gardait les yeux fermés. J’étais détendu, tellement que mon verre de rhum renversé sur le sol ne me dérangeais pas du tout. Qu’est-ce qu’on était bien. Je soufflait lentement la fumée toxique de mon tube à suicide. Tout allait bien.

Enfin tout était relatif. Je foutais la merde partout dans l’appart, et j’avais pas rangé depuis un moment. Ce matin, complètement déchiré j’avais même piqué un somme dans la chambre de Megan et de Django. Je n’étais pas sur d’y avoir laisser des affaires ou non mais je m’en fichais pas mal.  Tant pis, ils comprendraient, ils pouvaient...comprendre. Et puis de toute façon ils n’étaient pas là.


“LYNEEEEL !! Viens ici TOUT DE SUITE !”, gueula mon compatriote vampire.

Du moins c’est ce que je pensais. Je me levais, lourdement, poussant un long soupire et me dirigeant vers le cri. Je laissais ma tête dépasser de l’entrée de la chambre de Megan et Django et adressait un grand sourire à mon colocataire.

“Ouiiiiii ?”

Oulah. Il avait pas l’air très joyeux le mélomane insomniaque. Je lui fit un grand sourire, tentant de l’amadouer avec ma gueule d’ange - ou plutôt de le faire rire -. Mais ce ne fut pas du tout efficace, on aurait dit qu’il était constipé.

“C’est quoi cette horreur qui trainait dans mes affaires ? D’où tu te permet de semer ta merde jusque dans ma piaule espèce de vampire de pacotille !”, me cria-t-il.

Ah. Oui. Ceeeertes. Je n’avais pas fait attention au haut qu’il tenait du bout des doigts. Roh, petite nature, je ne portais aucune infection sur moi non plus, il ne fallait pas abuser. Vampire de pacotille peut-être, mais en attendant il avait l’air vraiment énervé et j’avais pas trop envie de me fritter avec lui...je l’aimais bien malgré tout. Il me jeta le dit bout de tissus que je me prit dans la face. Sympa. Je ne dis rien malgré tout car je savais que ce n’était pas totalement gratuit. Je prit la chemise entre mes mains et la reniflait. Oui bon...en même temps j'étais défoncé ce matin, l’odeur d’alcool ne me surprenait pas.

“J’espère pour toi que tu sais déjà comment attirer ma clémence sur ta pauvre petite personne… Déjà vas me chercher une bière pauvre petit pouilleux ! Et vite !”, dit-il, avec confiance.

Il était sérieux ? Je soupirais, bon d’accord, je voulais bien jouer le jeu pour lui faire plaisir. Si ca pouvait lui détendre l’anus au clampin. Je lui fit un grand sourire puis une révérence théâtrale.

“A vos ordres OOOOH grand seigneur de ces lieuuuuuuuux !”

Je parti donc dans le frigo prendre deux bières et revenait d’un pas tranquille. Il ne fallait pas déconner non plus, je n’allais pas courir. Je lui tendait sa boisson et m’asseillait, décapsulant la mienne avec mon briquet puis le lui tendant.

“ Eh puis, mec lave tes fringues de temps en temps … Le parfum Zombi en décomposition c’est pas le must … Après nous les zicos on passe pour des crasseux …”, continua mon ami vampire.

Je fit un grand sourire et répondit du tac au tac : “Je suis un crasseux !” Je ris après mes paroles et trinqua avec lui avant de boire deux gorgées gourmandes. Je lui sourit de nouveau après cela.

“Ca va sinon ? Tu fais quoi de tes journées ?”, lui demandais-je sans gêne. Autant lui taper la discute au seigneur.

“Ce que je fais de mes journées, appart rattraper mes nuits tu veux dire ? Je bichonne un peu Jabu, je bois, je fume et je me fais chier… Ah et j'engueule mes coloc de temps en temps c’est fun !”

Je pouffais. Quelle vie passionnante. Vraiment. Étant donné qu’elle était semblable à la mienne. Je soupirais. C’était tellement bien de glander et rien foutre que ça en devenait parfois ennuyant. Je rigolais à sa dernière phrase, me sentant paaarticulièrement visé. Je lui adressais un sourire des plus rayonnant et me grattait la nuque.

“Désolé mec..”


Il s’était installé sur le sol, me suivant dans mon affalement des plus naturels à mes yeux. Je finis ma bière en deux en trois gorgées et je me permettais de rotter sans aucune gêne. Y’avait aucune personne qui aurait put me faire chier pour ça de présent dans l’appartement. A part lui. Mais lui il comptait pas.

“ Ah et je voulais boire quand j’ai trouvé ton immondice dans mes affaires… ça te dis une rasade de Jack’s.”, dit-il, n’attendant pas une réponse puis qu’il partait dans sa chambre pour revenir avec le saint graal de la boisson.

Je lui adressais un sourire, plaçant mes bras dans ma nuque, en un mouvement décontracté. Je l’aimais bien celui-là. Y’avait pas à dire il savait comment s’amuser. Je m’affalait un peu plus et faisait rouler ma bouteille vide un peu plus loin. Je rangerais plus tard...Quand Enid me gueulerait dessus entre autre…Il me passait la bouteille après avoir bu et je l’imitais. Une fois cela fait, je fermais les yeux et poussais un long soupire. Le bonheur.


“ Au fait j’ai vu traîner ta basse. Tu gratte ?”, me demandait-il de nouveau.

Je souris. Ah..S’il savait. “J’étais bassiste pro’ de mon vivant mec, je vivais de ça...fin vivre c’est un grand mot.” Je rit amèrement à ma propre remarque et fronçait les sourcils. C’était pas le moment. Je secoua doucement la tête et lui adressa un nouveau sourire.

“Tu joues de la musique ?”

Le beau brun au regard démoniaque me répliqua avec ...engouement qu’il jouait lui aussi. Saxo et batterie, assez atypique comme mélange, mais j’étais pour la mixité alors cela me fit assez sourire. Il me proposa sans aucune hésitation de jouer ensemble à l’occasion et mon air joyeux ne se fit que plus présent. Lui, j’l’aimais bien.

“Aucun soucis, ça m’ferais grave plaisir ! En plus j’connais un guitariste à Gagarine, j’pourrais le faire ramener son cul !”, dis-je tout sourire.

Après ça, curieux, il me posa des questions sur mon...moi vivant. J’avala ma salive, elle eut un gout amer, mais je n’en dit rien, sentant la pression tomber sur mes épaules à la moindre référence à mon passé douloureux. Mais bon, j’allais pas faire le fragile, il avait pas besoin de me voir comme ça, et j’avais tout sauf besoin qu’on me voit dans ma mauvaise humeur. Je me mordais la lèvre pour passer la colère.

“Miami mec, ouais ouais, le rêve américain et toutes ces merdes…”, commençais-je. “Mais j’ai foutu la merde là bas donc j’ai pas trop envie de m’y faire transférer.”, continuais-je, fronçant les sourcils. “Ouais, j’étais bassiste pro, je jouais dans un bar...en solo. J’avais pas trop d’amis en faite..j’étais encore plus con que maintenant..J’avoue que j’aurais bien aimé former un groupe..”

Je souris quand il évoqua celui qui lui avait transmit sa passion pour la musique. Je n’avais jamais eut quelqu’un pour m’épauler, plus jeune. Ma mère me payer les cours à contre coeur avec son petit salaire. J’avais eut aucun soutien, aucun mentor. J’avais eut la rage d’être le meilleur. Mais j’avais clamsé avant même de devenir un tant soit peu connu.

“J’ai galéré tout seul pour apprendre, moi. Mais je regrette pas.”, je souris doucement.

J’écrasais ma cigarette dans un cendrier et sortais mon téléphone. Allant dans ma musique, je mettais un son que j’avais composé et joué moi même. En silence j’écoutais pour une énième fois le morceau, tapant de ma main contre ma cuisse. Je ne faisais pas vraiment dans les compo’ violente dernièrement, plutôt chill qu’autre chose. Cela me rappela l’heure tardive et je regarda mon colocataire. J'eus un sourire.

“J’peux pioncer avec toi ? L’prend pas de travers, j’veux juste pas être seul.”