In the corner of my memory, there always this sad melody..
Swann & Django
Tout se passait bien, et peu à peu, doucement mais surement, Swann se sentait à l’aise avec lui. Bien qu’en proie à quelques difficultés avec l’instrument, le moment que vivait la chimère à cet instant...lui semblait particulier. Elle était heureuse d’apprendre, même si cela était laborieux, et même si elle avait l’air ridicule. Et puis l’homme la mettait de bonne humeur, ses rires qui la faisaient rougir de gêne, étaient tout de même contagieux, et la faisait sourire.
Quand finalement, la jeune femme commença à maîtriser un peu plus l’instrument, son professeur de fortune s’approcha pour prendre le saxophone et lui apprendre un tout nouvel air. Mais alors que Swann bougeait les oreilles, toute contente et fière, un bruit atroce, un cri, un cri d’une de ses congénères, d’une chimère, retentit. Amplifié pour la souris, à cause de ses grandes oreilles et de son ouïe plus finement développé. Elle lâcha par réflexe l’instrument, et posa ses mains sur ses oreilles qui se baissées, fermant les yeux, le visage crispé par une grimace de douleur. Mais qu’arrivait-il à cette chimère pour qu’elle décide de faire subir de bruit atroce aux gens autour ? Un homme lui faisait du mal ou elle se vengeait juste ? La souris n’eut pas le temps de se poser plus longtemps la question, qu’un atroce mal de tête venait la faire se crisper d’avantage. Le cri ne retentissait déjà plus. Mais la jeune femme s’appuyait contre un siège en se tenant la tête, les larmes aux yeux, trop sensible aux bruits. Et alors qu’elle tentait de se masser les tempes pour que le mal passe, son interlocuteur se tourna vers elle, tout aussi souffrant, pour lui adresser quelques mots plus faibles.
“Je crois que le cours va être reporté...Je...”, commença-t-il.
La jeune femme hocha doucement la tête, allant vers lui d’un pas qui se voulait léger. Se penchant vers lui, elle l’aida à se relever doucement en lui adressant un faible “C...ça va ?”. Elle baissa les oreilles alors qu’elle se sentait terriblement mal. Cette soirée avait tout pour être caractérisée comme ratée, horrible. Après l'insomnie et l’amnésie, voilà qui se présentait le mal de tête et la faiblesse physique. Heureusement que Swann avait rencontré son professeur d’un soir entre deux, sinon elle aurait vraiment eut des idées noires.
D’ailleurs, le brun semblait fouiller dans ses poches à présent, à la recherche de quelque chose, d’un air pressé. Elle le questionna du regard avant de sourire à la vue de la plaque de médicaments qu’il sortit d’une de ses poches. Ceux-ci étaient certainement contre le mal de tête ou plus généralement contre les douleurs du quotidien. La souris avouait ne pas bien s’y connaître en produits médicaux.
“J’ai de l’aspirine mais… Il faut de l’eau.”, dit-il.
Certes. Cela semblait être logique en effet. Elle hocha la tête, l’observant, les oreilles plaquées contre le crâne. Elle sembla hésiter quelques instants, alors que son mal de tête lui donnait du mal à se concentrer et réfléchir au calme. Où pouvaient-ils trouver de l’eau ? Ou plutôt, où pouvait-elle en trouver ? C’était de la faute d’une de ses congénères s’ils étaient si mal à cet instant, et, prévenante, Swann ne souhaitait pas que le brun ait à se déplacer. Elle soupira et le regarda de nouveau, lui prenant après quelques temps d’hésitation le bras, le faisant s’assoire sur un des sièges confortables de plus tôt.
“R...restes là. Je m’en occupe, c’est l’une de mes congénères qui a créé cela, c’est à moi d’y aller.”, dit-elle.
Elle sortit de la salle avec hâte, bien qu’un peu maladroitement à cause de la douleur. Elle chercha autour d’elle, marchant le long des couloirs un distributeurs de boissons ou un simple distributeur d’eau plate avec des gobelets. Elle marcha en essayant de bien se souvenir du chemin qu’elle avait emprunté, pour ne pas se perdre, bien que le mal de tête n’aidait pas dans ce sens. C’est au bout de cinq minutes qui lui semblèrent très longues qu’elle trouva enfin le saint graal de la soirée, prenant deux gobelets d’eau qu’elle remplit. Et par chance, Swann n’eut étrangement aucun mal à retrouver son chemin, retournant dans la salle de musique où Django se trouvait toujours. Les oreilles toujours plaquées sur sa tête, elle vint s’assoir à côté de lui et lui donna son verre.
“Désolée pour l’attente, j’ai eut du mal à trouver un distributeur. ...T-tu n’as pas trop mal..? J-je ne sais pas si la douleur du cri d’une chimère est plus fort pour ceux qui l’entende qui ne sont pas chimères...Mais moi aussi j’ai ...mal…”, elle le regardait d’un air désolée, se sentant d’une certaine manière un peu coupable.