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Wait for it [ft. Adrien]

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27.12.17 0:23

My dear Adrien

Wait for it.

C'est le matin, un matin d'hiver où rien ne se passerai de plus que d'habitude selon Miu. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle n'a même pas pris la peine de se changer pour apporter sa traditionnelle compote à Joshua. Toujours en pyjama, les cheveux rassemblés en un semblant de queue de cheval faite à la va vite, avec une paire de grosses chaussettes pour lui éviter un contact avec le sol gelé de l'Agence à cette saison, elle ne fait même plus attention aux quelques regards curieux qui se tournent dans sa direction.

Elle baille en traînant des pieds, traversant le hall qui est comme toujours le lieu de rendez-vous de nombreux ectoplasmes. Comme un réflexe, elle les observe, inconsciemment à la recherche d'une silhouette familière. Parfois, elle a retrouvé des connaissances perdues de vue depuis longtemps, elle espère encore pour certains d'entre eux. C'est comme cette tête rousse, là-bas, juste devant l'accueil, qui lui rappelle inévitablement son petit Adrien.

D'ailleurs, maintenant qu'elle y pense, ça lui ressemble vraiment beaucoup. D'un pas pressé, elle oublie son objectif premier et trottine jusqu'à cette personne, jusqu'à être assez près pour pouvoir lui tapoter l'épaule. Et nerveusement, elle attend qu'il se retourne.

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27.12.17 2:07

wait for itwho lives...C’était le mois de décembre. Le début du mois de décembre, en fait. Le vent était froid. De la vapeur glacée se formait devant les bouches qui parlait une fois à l’extérieur. Il faisait froid et sec. Pas de pluie ou de neige à l’horizon. C’était un hiver qui s’annonçait triste. Les arbres assoupis semblaient morts pour toujours, les rues étaient étrangement vides, comme si l’on craignait un maléfice quelconque. Pourtant, ne fuyons-nous pas la pluie, comme si c’était la peste, à la place du vide ? C’était étrange, apaisant presque. Mais triste. C’était une route mélancolique.
L’avion avait atterrit depuis environ deux heure et quarante-trois minutes. Il y avait dix minutes déjà qu’il était devant l’agence Azazel. Avec sa bouche, il formait cette étrange brume, tentant de tenir le plus longtemps possible, comme s’il était un hobbit, fumant la pipe et formant de parfait rond.

Une larme, peut-être.

Le froid fini par le convaincre de rentrer à l’intérieur, où il eut l’impression que ses joues lui brûlaient. Ses membres qui avaient commencé à s’engourdir avec le froid se réveillaient. La chaleur semblait renaître en lui. C’était amusant comment un lieu, pas seulement la température mais aussi l’ambiance, pouvait tout changer. Derrière lui, il traînait une valise et sur le dos, un sac. De sa veste, il sortit un téléphone. Il avait du Wi-Fi. Le vampire songea aussi qu’il devrait changer d’opérateur réseau, vu qu’il revenait vivre ici. Mais très vite, ce fut oublier car il devait d’abord passer un appel. Non, pas elle, car il voulait la surprendre, l’étonner.
Il navigua entre quelques application avant de tomber sur celle qu’il cherchait et appuya dessus. Directement, il tomba sur la conversation groupé du logiciel. Il appuya sur le bouton vidéo-conférence. Il était une heure du matin à Bruxelles. Ici ? Presque neuf heures.

Sa tête rousse apparut sur le coin du téléphone et plusieurs autres visages aussi. Pratiquement tous des belges, à l’exception d’une canadienne et deux français. Mais ils étaient tous au même endroit. Sauf lui.
« – Eeeh ! Trésor, t’es bien arrivé ? » dit une fille, deux cents ans plus vieille que lui, à la peau brune.
« – Ouais, Eris, t’inquiète. J’suis bien arrivé à bon port. ‘fin, aéroport pour le coup ! » sa voix était gaie, ils parlaient tous les deux français, certaines personnes le dévisageait tandis qu’il se dirigeait dans un coin pour éviter de gêner qui que ce soit. « Tout se passe bien de votre côté ? »
« – Ouais, ouais ! On est tous bien, l’rouquin ! » c’était un garçon grand, qui parla cette fois. Le concerné sourit. C’était agréable, de se sentir important, mais ils savaient qu’ils n’étaient pas sa famille. Des amis, sans aucun doute. Mais pas une famille.
La conversation se poursuivit pendant plusieurs minutes

Parfois accompagné de faux sourire

Au bout d’un moment, il rangea son téléphone et regarda la plafond. Il y avait mieux. Enfin bon. Il se décida à se lever à se diriger vers l’accueil qui le dirigea vers d’autres sections. Par tous les saints, c’était dur de se faire loger.

« – Nom ? » dit la vieille (littéralement) momie en face de lui.
« – Pour la dix-huitième fois : Renart, Adrien. » soupira-t-il. L’administration était un enfer et il avait plongé dedans sans aucun doute.

Puis une main, sur son épaule et le roux se retourna. Elle, celle qu’il voulait surprendre, lui dire les mots qui ne vinrent pas. C’était elle, sa nouvelle mère, sa famille.

« Hey. » dit-il d’une faible voix. « Surprise ! »
Elle lui avait manqué.:copyright: YOU_COMPLETE_MESS

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27.12.17 2:55

My dear Adrien

Wait for it.

Il se retourne et elle reconnaît ces traits. C'est bien lui. Elle n'arrive pas à y croire, tellement qu'elle reste d'abord plantée là, incapable d'articuler le moindre son. Quand elle y pense, il aurait pu la prévenir. Et si elle n'était jamais passée à ce moment-là, est-ce qu'il serait revenu la voir ? Finalement, elle retrouve un minimum ses esprits, assez pour l'attraper par les épaules.

"Mais c'est toi ? C'est vraiment toi ? Tu aurais pu écrire plus souvent, ou me dire que tu voulais revenir dans ta dernière lettre ! Qu'est-ce qui t'as pris de partir comme ça, sans donner de nouvelles ?"

Miu ne s'arrête plus de poser des questions, ne lui laissant même pas le temps d'en placer une. Elle devrait pourtant si elle veut des réponses, mais elle ne sait pas trop ce qu'elle est prête à entendre ou non. Elle a peur de laisser un blanc, peur de perdre un seul instant.

"Tu viendras manger à la maison, n'est-ce pas ?"

Elle s'accroche à sa manche comme à une bouée de sauvetage, mêlant anglais et japonais sans y prêter attention, oubliant même qu'elle est sortie de chez elle en pyjama.

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27.12.17 22:37

wait for it...who dies...Elle parle, elle ne lui laisse pas le temps de parler. Elle s’agitait dans sa voix, parlant plusieurs langues. Adrien se perd, il ne comprend pas. Les mots se mélangent, comme s’ils ne voulaient rien mais tant de choses en même temps. Le rouquin était pris au dépourvu, il ne savait pas quoi dire. Il avait envie un peu de rire aux éclats, probablement à cause la surprise. Il avait surtout envie de la prendre dans ses bras.

« – Miu. Miu. Calme-toi ! Je ne comprends qu’un mot sur deux ! », répondit-il en tentant de cacher son sourire. Il fallait absolument qu’il se mette à apprendre le japonais. « Oui, c’est vraiment moi ! »

Ils restaient là, comme si le temps s’était arrêté. Le temps, quelle drôle de conception tout de même. Il passait, s’écoulait mais ne pouvait s’arrêter. C’était une conception humaine : les choses ne comptaient les minutes, ne comptaient les secondes ou les heures. Les arbres et les pierres. Chaque chose avait son propre rythme.

C’était comme ça, c’était la vie.

« – Tu viendras manger à la maison, n’est-ce pas ? » Adrien était abasourdit. Quelle question !
« – Mais bien sûr que je viendrais ! »

Pour lui, c’était même l’évidence. C’était presque un rêve. Il s’attendait à pire, pour des retrouvailles. Ç’aurait pu être pire, très certainement. Là, c’était… d’une étonnante douceur, peut-être ? Il avait redouté ces retrouvailles.
Adrien avait envie de dire à quel point il était désolé, qu’il aurait dû écrire plus souvent. Dire à quel point il s’en voulait de l’avoir lâchement abandonné. Mais il était trop tard. Et maintenant, ils étaient là,face à face.

« – Bon, les amoureux... » dit une vieille voix grinçante. Les amoureux… Pardon ? Adrien n’était pas d’accord, il s’apprêtait à sortir une réplique cinglante mais il n’eut pas le temps. « Faudrait voir à remplir le formulaire... »
Adrien se retourna, avec un grand sourire froid.
« – Oui, bien sûr, madame. »:copyright: YOU_COMPLETE_MESS

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29.12.17 22:56

My dear Adrien

Wait for it.

C'est bien lui, il n'a pas changé, elle devrait le savoir. Et il n'a pas bien l'air de se rendre compte de l'inquiétude dans laquelle elle vit depuis son départ. Aucune nouvelle depuis plus d'un an en dehors de quelques lettres ! Elle a cru bien des choses depuis, mais certainement pas que son retour se passerait comme ça.

Miu aurait bien deux mots à lui dire. Elle se rappelle encore les premières semaines, quand elle le cherchait avec Sebastian. Jusqu'à ce qu'ils se résignent tous les deux. Et là il revient comme une fleur, comme si elle ne s'était pas inquiétée. Elle se retient de faire une scène face à la pauvre dame de l'accueil, mais ce n'est pas loin.

D'ailleurs cette dernière se méprend royalement sur leur compte. La japonaise n'en a plus grand chose à faire à ce stade et se contente de hausser les épaules. Est-ce réellement très important ? Une fois qu'il sera débarrassé de toute cette paperasse, elle pourra dire tout ce qu'elle veut. C'est à dire tout et rien. Elle ne sait pas par quoi commencer, il y a tellement de choses. Pendant qu'il écrit, elle essaye d'ordonner ses pensées, non sans peine. Il y a des choses à ne pas dire, bien évidemment, comme son bref voyage en France suivi d'un incident malheureux en Suède. Ou l'épisode de l'île déserte. Il n'a pas besoin de savoir.

Finalement, il rend le formulaire et la femme le relit attentivement, à la vitesse d'un escargot. Tellement lentement qu'elle n'y tient plus.

"Et tu comptais venir me voir quand ?"

Une question posée en toute innocence, mais qui attend une vraie réponse. Et si elle n'était jamais passée à ce moment dans l'accueil ? Si elle ne l'avait pas vu ? Il n'avait pas pris la peine de la prévenir, alors qui sait...

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04.01.18 1:24

wait for it...who tells your storyAdrien remplit le document. C’était la dernière ligne droite. Enfin, il en était libre. Du service d’inscription, en tout cas. Bon, maintenant… La dame, au comptoir, lui donna une autre feuille. Pendant quelques instants, le vampire prit peur. Il n’était pas question qu’il remplisse un sixième document. Mais rapidement, il constata que ce n’était que des données de base : son nom, prénom, date de décès, naissance, âge, race et…. Logement. C’était parfait. Maintenant, il avait un toit où loger : il pourrait se laver, manger et dormir… Ou en tout cas, jusqu’à ce qu’il trouve un logement HORS de l’agence. Le vampire lâcha un merci, à l'attention de la momie.
Il n’était pas question qu’il pourrisse ici. Il avait besoin d’un endroit plus personnel. Il avait le choix : soit perdu dans la forêt, ou alors en hauteur. Un temple à sa gloire ne serait pas déplaisant. Mais il était réaliste : jamais il n’aura suffisamment de meuble pour combler tout l’espace à lui tout seul. Peut-être une pièce. Ou deux, si elles sont suffisamment petite.
Non, il fallait voir la vérité en face. Tout seul, il n’aurait besoin que de deux pièce. Un salon-cuisine et une salle de bain. Le strict minimum. Et peut-être des animaux de compagnies. C’était à voir.

Et pendant qu’il pense, pendant que Miu pense. Les choses se passent. Et puis, voilà que la nécromancienne (ce qu’il ne sait pas encore) lui pose une question, en toute innocence. Peut-être pas, en fait. Mais le fait est qu’elle la pose, comme si de rien n’était. C’était le même ton, sur lequel on annonçait des nouvelles banales. Ah, au fait Adrien, on t’as inscrit en économie. On s’est dit que c’était mieux que sciences sociales, pour toi. Avec ça, au moins, tu pourras avoir un travail., mais ce n’était pas une banale nouvelle. Bien au contraire. Cependant, on fait comme si tout allait bien, ignorant les sentiments peut-être ainsi que les hurlement.

« – Et tu comptais venir me voir quand ? », grande comédienne. Peut-être aurait-elle dû jouer dans des films, dans des pièces de théâtre. Non, ce côté dramatique ne lui allait pas trop.
« – Dès que j’avais fini ici. » dit-il, sans quitter le papier des yeux. Après tout, c’était vrai. Adrien avait réellement prévu d’aller la voir, une fois que c’était fini… mais il ignorait combien de temps il serait rester devant la porte à attendre d’avoir le courage de frapper à la porte de son appartement. « Mais bon. Tu es là. », comme si ça voulait tout dire. Comme si ça pouvait tout arranger.

Le jeune vampire s’était attendu à ce qu’elle crie, qu’elle hurle, qu’elle le renie peut-être. Combien de scénarii différents ne s’était-il pas imaginé ? Mais rien ne se passe jamais comme on l’avait prévu. Tant pis. Tant mieux. C’était tellement plus, on pouvait le savoir.
Sans s’en rendre compte, il y avait un fond sonore, persistant. Un flot de paroles qui faisaient un drôle de vacarme. Tant de langue, tant de voix. Des sons si différent, parfois impossible à décrire.

« Tu m’accompagne jusqu’à ma chambre ? » il ne voulait pas se débarrasser d’elle, juste savoir combien de temps elle allait rester à ses côtés. Il avait envie de la prendre dans ses bras et demander pardon. À elle et à Sebastian. Que pouvait-il dire ? Que pouvait-il faire? Rien, sinon prier qu’elle reste à ses côtés.:copyright: YOU_COMPLETE_MESS

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04.01.18 10:55

My dear Adrien

Wait for it.

"Ah. Bien sûr c'était tellement évident. Tu te rends compte de tout ce temps où on a attendu sans nouvelles ? Il aurait pu arriver n'importe quoi, et on n'aurait même pas été au courant !"

Miu ne compte plus les heures qu'elle a passé avec Sebastian quand ils ne savaient pas. Quand il avait tout simplement disparu. Jusqu'à ce que le petit blond disparaisse à son tour sans donner de nouvelles, à croire qu'ils s'étaient passé le mot. Elle est furieuse qu'ils puissent partir comme ça, même si au final elle passe surtout plus de temps à s'inquiéter et à se demander ce qu'ils ont bien pu devenir.

Et il n'est pas question qu'elle reparte comme ça après l'avoir enfin retrouvé. Elle l'accompagnera jusqu'au bout dans son pyjama s'il le faut. Avec ce vieux t-shirt récupéré un peu par hasard et la compote à l'origine destinée au roi.

"Je viens, tu es où ? Tu as acheté à manger ? Sinon tiens, voilà de la compote et des gâteaux."

Sans plus de forme, elle lui colle le sac dans les mains. Elle sent d'ici qu'il n'a rien prévu du tout pour le moment. Ce n'est pas l'idéal, mais elle se promet de faire mieux la prochaine fois. Il suffira de préparer une part de plus quand elle cuisine, elle a l'habitude entre ses colocataires et les autres, il y a toujours des restes.

"Tu n'auras qu'à venir à la maison sinon, on te trouvera bien une petite place. Mais la prochaine fois, promets-moi de me prévenir." insiste-elle en essayant tant bien que mal de se donner un air mécontent.

Comment faire quand au final elle a juste envie de se réjouir ? Il y a tellement de pensées contradictoires, elles s'accumulent, se remplacent presque immédiatement. Et alors qu'elle se dirige vers les escaliers de l'Agence, son nez commence à briller doucement, d'un mauve qui hésite entre le blanc et d'autres couleurs. Cette teinte, la nécromancienne ne l'avait pas vue depuis un an. Depuis le jour où son pouvoir s'était manifesté pour la première fois. C'est toujours ennuyant d'être éblouie ainsi par son propre nez, mais elle ne tique pas. Elle sait que ça finira bien par partir.

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07.01.18 1:34

wait for ityour ex-lover is deadC’est évident. Oui, ça l’était pour lui. Peut-être une forme de mensonge. Après tout, il redoutait, en effet. Il redoutait le rejet. Mais simplement de l’inquiétude. Adrien devrait se sentir mal, oui, pour ne pas avoir appelé, pour ne pas avoir prévenu. Pourtant, c’était comme si un poids était parti, il se sentait plus apaisé.

Il n’arrivait pas, justement, à imaginer la frayeur qu’il avait pu causer. Après tout, on parlait de lui, là. Il n’était pas grand-chose, un petit rien dans la mort de tous les jours. Il ne pouvait pas se douter, qu’à cause de lui, plusieurs heures ont été perdues, à cause du manque. C’est étonnant, comme une personne peut vous manquer. Et à part eux ? Quelqu’un avait-il seulement remarqué sa disparition ? Il en doutait, après tout, il n’était qu’Adrien. Adrien, et rien de plus.

« – Je viens, tu es où ? » elle reprends la parole. Elle ne lui laisse pas le temps de répondre. « Tu as acheté à manger ? Sinon tiens, voilà de la compote et des gâteaux. »
Et Miu lui fourre le sac dans les mains. Il soupire. Elle n’a pas changé d’un pouce. C’était vrai qu’il n’avait encore rien mais ça n’allait pas tarder. Il fallait juste attendre un peu. Après tout, pour faire les courses, c’était plus pratique sans bagages sur le dos ou dans les mains. En plus, il a pas voler sa compote et ses gâteaux. Après tout il était assez grand pour se la faire lui-même. Enfin… sans doute.
« – Mais... » le vampire désire protester ; il n’est clairement pas d’accord.
« – Tu n'auras qu'à venir à la maison sinon, on te trouvera bien une petite place. Mais la prochaine fois, promets-moi de me prévenir.
« – Je peux me faire à manger tu sais ? De toute façon, je comptais faire des courses après avoir déposé mes affaires. J’allais pas m’acheter à manger avec des valises, si ?! » évidemment que non, il redonne le sac à Miu, espérant qu’elle ne lui refourgue pas une fois encore. Évidemment, il ne parle pas du reste, comment dire qu’il l’a oublié, pensant à autre chose. C’était peut-être un peu stupide, mais sa pensée suivait déjà un autre chemin.
« Ah, et je suis au... »

Il regarde la feuille, l’étudie. C’est dingue comme il peut vite oublier. Il cherche le nom de l’appartement, son numéro, son étage.
« Numéro 1, Pucca. Niveau -2… J’y ai jamais mis les pieds. » Le garçon se retourna vers l’ascenseur. Il n’était pas question d’y mettre ne serait-ce qu’un pied. C’était assez infernal comme ça la première fois. Il ne sait toujours pas à quel étage il avait atterrit avec ce machine de l’enfer. « On y va à pied ? » demanda-t-il. Franchement, il voulait au pouvoir voir son nouveau chez lui (ce qui ne le serait que pour une question de mois, le temps d’avoir assez d’argent pour avoir une véritable demeure, mais ç’a été déjà dit.) Les pensée d’Adrien se répète, reviennent souvent au même point. Arrête de penser en rond, aimerait-il dire à haute voix.

Il regarde Miu, qui semble essayer un regard mécontent, mais il n’y a rien à faire, elle n’en a pas l’air. Adrien commence à sourire, un peu penaud. Et puis, le choc.
Son nez, à elle, commence à briller. Il s’illumine comme une guirlande de Noël.

« Umh. Miu. Ton… euh… nez... » il ne sait pas quoi dire, il est surpris, abasourdit. Depuis quand ? « Tu… Tu es une euh… nécromancienne ? »
Ce n’était pas si surprenant. Tous les lémures finissaient par devenir nécromancien. Parfois, ça prenait du temps.:copyright: YOU_COMPLETE_MESS

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14.01.18 16:18

My dear Adrien

Wait for it.

Il lui recolle le sac dans les mains et elle en reste bouche bée. Bien sûr que c'est logique, on ne fait pas ses courses avant d'être installé. Mais elle n'a jamais déménagé, elle ne sait pas. Elle se dit qu'elle les ferait quand même avant si elle doit changer de maison. Le point positif étant, si elle veut passer voir Joshua, elle aura toujours tout ce qu'elle a préparé. Et comme la flemme la guette, elle accepte qu'il refuse, ce n'est pas perdu pour tout le monde.

"Évidemment." répond-elle à la question de l'ascenseur. Un sacré traître celui-là. Il lui arrive encore de l'emprunter, mais juste quand elle a du temps à perdre, ce qui arrive assez souvent mine de rien.

Pucca ? Il lui semble avoir déjà entendu, voire mis les pieds là-bas. Elle doit connaître quelqu'un qui y vit déjà. C'est une bonne nouvelle, elle pourra l'abandonner sans trop s'inquiéter.

Miu commence déjà à descendre, ne prenant même pas la peine d'appuyer sur l’interrupteur puisque son propre nez a décidé de lui servir de lampe torche, lorsque Adrien l'interpelle. Parce qu'il ne s'y attendait pas. Elle hausse les épaules, c'est devenu normal. Étrange, toujours un peu surprenant, mais normal.

"Il paraît."

Elle sourit pour essayer d'être rassurante, mais il n'est pas certain du tout que cela ait l'effet escompté.

"Comme je n'ai toujours aucun contrôle dessus, c'est plutôt comme si j'avais attrapé une maladie bizarre."

De toutes façons, c'est là, elle doit bien faire avec. Alors plutôt que de se plaindre - même si elle ne voit pas grand chose quand la lumière se fait trop violente - elle continue son chemin vers le niveau -2.

"Raconte-moi donc ce qui t'a décidé à revenir ? Je pensais que tu te plaisais là-bas, non ? Enfin c'est ce que j'avais cru comprendre des quelques lettres que tu m'as envoyées."

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#10

15.01.18 0:11

wait for itwe only attack ourselvesÇa prenait parfois du temps, oui. Mais savoir qu’elle avait changé en son absence, ça avait été quelque chose de. Bouleversant. Probablement parce qu’il ne s’y attendait pas, parce qu’il espérait retrouver les choses tels qu’il l’avait laissé. Mais c’était impossible. Bien sûr que ça, il le savait. Pourtant, il n’avait pu s’empêcher d’espérer, une part de lui l’avait fait.

Et elle agissait, comme si ce n’était rien. Après tout, c’était le cas. Cela n’arrivait-il pas à des dizaines de personnes tous les jours ? Elle agissait comme si ce n’était rien, pourtant elle en parle comme une maladie bizarre, étrange et sans contrôle.
Néanmoins, elle sert de lampe. C’est économique, ça fait sourire Adrien mais, ça part très vite. Il n’a pas envie qu’elle pense qu’il se moque. Il n’a pas envie de la contrarier, sans se douter qu’elle l’est sans doute.

Alors pourquoi faire semblant ? Parce qu’il le faut, mais il ce n’est pas jouer la comédie, c’est juste préserver l’autre. Au moins, ils ne s’encombrent pas de fausses politesses, pas comme… l’Avant. C’est comme ça qu’il nomme cette parte de sa vie, celle avant la Grande Libération, avant sa mort. L’avant, c’est son vivant. Et les souvenirs pourraient revenir, mais il tente de les oublier. Il n’y pense pas.
Pourtant, ils sont toujours là.

Miu parle. Pourquoi est-il revenu ? T’aurais dû rester là-bas. C’est ce qu’il comprend, pourtant, ce ne sont pas ses mots à elle. Elle, elle est soulagé qu’il soit revenu, mais elle reste curieuse, elle s’inquiète pour lui. Il ne s’en rend pas compte. Il ne peut pas. Pour Adrien, c’est une idée inconcevable qu’on puisse le pleurer ou le regretter, c’est pour ça que parfois il essaye encore, même si ça ne sert à rien…
Il ne se doute même pas du nombre de personnes qui sont venus à ses funérailles. Pas juste trois, pas cinq. Au moins une trentaine. Il était aimé.

Le problème, c’est qu’on vous dit que ça va aller mieux, qu’on ne doit pas choisir cette option, le suicide, parce qu’on peut toujours s’en sortir. Mais comment ne pas choisir quand ce n’est même pas une option ? Il ne s’attend pas à ce que les autres comprenne.
Il ne s’attendait pas à cette question-là. Il voulait juste se reposer. Mais peut-être qu’il fallait passer par là.

C’était fou, comme la route lui semblait grande, comme si l’agence avait un réseau souterrain à travers tout Tokyo. Comme si c’était possible.
« – J’avais envie. De revenir, je veux dire. J’aime la Belgique. » et j’ai pu aller voir ma tombe, mais il ne pouvait pas le dire. « Elle me manquait, mais je ne voulais pas y vivre à nouveau. » Il s’arrête, comme s’il devait se justifier. C’était douloureux, mais il se blessait tout seul. « C’est ici, ma nouvelle patrie, ma maison. Et puis… Vous me manquiez. »
Il respire, ayant l’impression qu’il avait oublié de le faire depuis une éternité.
« Toi et Sébastien. »

Son coeur bat la chamade. Comment dire qu’il était parti pour plusieurs raisons ? Il avait besoin de dire adieu à son passé ; il avait besoin de passer à autre chose et de commencer à vivre. Il avait besoin de temps, aussi, pour réfléchir à quoi faire ; il avait entendu parler d’une organisation qui aidait les jeunes vampires. Et surtout, il avait besoin de s’éloigner, pour savoir ce qu’il ressentait, à propos d’une certaine personne. En prononçant son nom, son coeur se mit à battre plus fort.

« D’ailleurs. Comment va-t-il ? » Mais il ne savait pas.:copyright: YOU_COMPLETE_MESS

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