Tu en entends d'autres s'agiter ailleurs. Tu crois entendre un chant étouffé venant d'une autre pièce. Tu les sens paniquer, tu les sens s'inquiéter. Et toi, tu ne fais que soupirer. Un cri retentit. Tu hausses les sourcils, jouant toujours avec l'arme entre tes doigts, insensible au danger, inconsciente du tranchant de la lame contre ta peau qui menace d'être entaillée à chaque seconde. Le claquement d'une porte te fais tressaillir, manquant de te couper la main avec ton nouveau jouet. Derrière toi le four s'allume tout seul et une odeur de pâtisserie se fait sentir. Incontrôlable, ton estomac gargouille, et tu te surprends à rougir de honte, tournant la tête et te cachant derrière tes cheveux.
Soudainement le four s'ouvre et enfourne l'une de tes anciennes copines de chambrée, tandis que tu restes immobile, les yeux grands ouverts, incapable de réaliser ce qui vient de se passer. De nouveaux cris surgissent et sans que tu puisses réagir, le couteau t'es arraché des mains et tu te retrouves seule dans la cuisine. Tu es dépassée par l'absurdité des événements. Inconsciemment, tu essaies de réouvrir le four, mais rien n'y fait. Et tu laisses tomber. Tu la connaissais pas de toute façon, pas vrai ? Déglutissant, tu zieutes, méfiante, le reste de la cuisine, cherchant une feinte, un détail que tu aurais loupé. Une porte cachée, un placard secret qui donnerait sur la sortie. Tu t'énerves. Tes nerfs lâchent et tu craques. Tu ressors et rages dans le couloir. Tapant sur les portes, ignorant le bazar qui prend place dans le salon. Tu élèves la voix.
« SORTEZ DE VOTRE CACHETTE QU'ON S'AMUSE ! VENEZ ME FAIRE FACE ! HEIN ? ALLER ! QUE JE VOUS METTE MON POING DANS LA GUEULE ! »