Pourquoi se rappelait-il de cette figure maintenant ? Les bras tremblants qui ne savant pas vers où tendre leurs mains se raccrochant à eux-mêmes, les lèvres terrifiées d’où aucun son ne sortait, les yeux craintifs qui pourtant scruter quelque chose et ce corps qui avaient tout abandonné. Pourquoi est-ce que les humains étaient-ils si faibles ? Pourquoi est-ce que les femmes étaient-elles si faibles ?
Parce que la vie était une pute qui ne pardonnait jamais aux faibles. Toujours à subir sans pouvoir rien faire. Il en était de même Shirley. Elle était faible, n’essayant même plus de se débattre sous son emprise, un lapin se couchant devant son prédateur. Sa voix n’était qu’un murmure à ses oreilles. Elle ne l’accusait même pas, demandant ce qu’elle avait fait de mal. Rien, elle n’avait rien fait à part tendre une main bienveillante à un autre. Cependant, c’était dans cette bienveillance que les humains s’incrustaient et il était en fin de compte pareil. Utilisant sa force contre un autre plus faible.
Son visage était le même masque ne laissant pas passer les pensées qui grouillaient en lui. Peut-être pouvait-on observer l’unique pupille s’assombrir traduisant ces penses beaucoup moins joyeuses qu’à l’habitude. Pourquoi était-il ainsi ? Ces dernières rencontres avec Pom avait-il eu plus d’influence qu’il ne l’avait cru ? Le visage de celui dont il ne se rappelait même plus les traits précis lui était revenu alors qu’il avait cru avoir oublier même si c’était impossible. Comment pouvait-il l’oublier alors qu’il voyait une partie de lui tous les jours ? En dépit des décennies, était-il toujours sous son emprise éternelle alors que même sa mère avait réussi à se reconstruire ? Il ne savait même plus si c’était lui qui tenait la lémure contre le mur. Pourtant le poignet fin qu’il percevait à travers sa paume plus grande était bien réel.
"Mauvaise réponse. Là c’était le moment de crier à l’aide."Il se rapprocha de la femme, se plaçant à côté de son oreille pour prononcer ces mots. Rire moqueur habituelle. Il était le même, c’est ce qu’il essayait de se convaincre. Est-ce qu’avoir perdu lui avait-il fait tellement d’effet ? Ce n’était sûrement pas la première fois à Underground. Etait-ce avoir perdu control au garde-manger ? Ou juste la fatigue. Avait-il besoin de montrer sa puissance à un autre pour se sentir moins faible, lui qui essayait de fuir ce mot.
Le roux lâcha le bras de la brune, la laissant libre de tous ses mouvements. Non, il avait juste essayé de lui faire comprendre à quel point un homme pouvait être dangereux. Il en avait bien assez vu dans sa vie pour savoir à quel point un homme pouvait être cruel envers les femmes. Ses mains qui servaient à construire des farces pouvait se transformer en arme à tout moment. Mais il ne voulait pas que cette femme en reçoive les frais. Il était différent de lui et jamais il ne se rabaisserait à son niveau.
Même si tu as déjà blesser des femmes à maintes reprises, n’est-ce pas ? "Oh, ne t’inquiète pas. Je vais aller la prendre moi-même. J’imagine qu’elles sont dans le frigo ?" Aucune excuse. Excuser était un concept bien longtemps pour ce borgne. Alex se dirigea vers le semblant de frigo que présenté cet appartement au décors atypique. Il ouvrit pour prendre deux bières et revenir vers la femme à l’apparence plus veille mais qui était bien plus jeune que lui. Elle lui tendit une des bières buvant dans la deuxième.
"Tiens, tu en veux une ? Fais pas cette tête-là. C’était juste une blague. J’espère qu’au moins tu en as tiré une leçon Darling."Sourire joueur. Une blague, mais en était-ce vraiment une ? Contre qui venait-ils de l’avertir. Contre les hommes mais il en faisait également partie, de ce groupe de salaud. Même si pour rien au monde il ne voudrait être une femme. Il avait besoin de ses poings pour protéger le peu de chose auquel il tenait. Et peut-être qu’il y tenait à cette femme en fin de compte. Elle faisait partie de ces peu de choses qu’il ne voulait pas perdre. Cette canadienne couverte de bandage dont tout l’éloignait qu’il n’aurait jamais connu si ce n’était pas pour la mort.