Pomalex, la nouvelle pommade contre la morosité ! [Ft Alex]

Entre plaisanter et fouiner, mon choix est fait.

... peut-être que j'ai juste peur de savoir des vérités.

Cette simple farce devait affreusement sérieuse. S’il se mettait à fouiner dans les dossiers, Pom savait parfaitement qu’il franchissait une nouvelle barrière. Hors il n’avait pas envie de se mettre Joshua à dos. Pas en le soupçonnant d’être un cruel roi machiavélique ! En voyant Joshua comme un potentiel danger, Pom savait parfaitement qu’il le voyait également comme quelqu’un capable de le condamné à subir la sentence du « Je suis le roi, je décide. »
Je décide de te montrer ta mort alors que tu viens de la subir. Je décide de garder des preuves de ce qu’on t’a fait et de les laisser accessible dans mon bureau, car je suis un bâtard et que je ne respecte pas la vie humaine ! Je suis le roi des lémures et je t’emmerde ! Pom n’était même pas certains que Joshua soit un vrai lémure ! Il était peut-être un nécromancien qui se faisait passer pour tel pour passer pour un être inoffensif. S’avançant vers le placard contenant une part des dossiers – définitivement mal rangés – de Joshua (peut-être que Pom aurait dû fouiller avant ! de faire le bazar), l’homme s’arrêta et observa Alex.

Dans le fond, il se demandait bien quel dossier Alex pouvait chercher. Pom lui savait parfaitement qui il voudrait trouver. Joshua, tout d’abord ! Pour son information personnelle : et parce qu’il pensait que ça pourrait lui servir plus tard. Alex, car c’était curieusement tentant de savoir comme un petit diable avait pu trouver la mort – et aussi pour en apprendre plus sur sa morsure et la personne qui l’avait condamné. Ensuite, - peut-être Raven (simplement car il en était un peu fan), et puis May Rivers. Pour Rivers. Pour Eddy. Pour mieux comprendre encore. Pour lire noir sur blanc ce qu’il avait quasiment deviné.

Evidemment, il y avait aussi les dossiers des inconnus qu’il avait croisés dernièrement qui pouvait le tenter mais il ne connaissait pas toutes les identités et ce n’était donc pas possible. Soupirant, Pom ouvrit un tiroir et tomba sur une jolie assiette. Une jolie assiette contenant de nombreux cookies colorés. Immédiatement, Pom senti l’odeur des gâteaux. Ils étaient presque parfaits ! Ils leurs manquaient juste un peu de créativité !

« Je te laisse fouiner, moi je termine mon œuvre ! »

Le nécromancien se rendit jusqu’à son sac. Lentement, il sorti un petit flacon vide, remua légèrement son doigt, et tira une couleur claire, invisible à l’œil de la plupart des lémures. Jouant avec la couleur, il la durcit en émotion, attirant un rouge amoureux, des plus visibles, avant de l’enfermer dans la fiole. Il continua son manège en oubliant la présence d’Alex. Sortant sept autres flacons, et jouant avec sept autres couleurs. Joie, tristesse, colère, …

Il devait rester concentré pour ne pas faire d’erreurs. De ce fait, il essayait d’ignorer le fait qu’il pouvait être choppé en flagrant délit. Et puis, c’était la première fois qu’il essayait d’enfermer une émotion pour la mettre dans un aliment et le résultat pouvait être totalement catastrophique ! Autant que Joshua en soit donc le premier cobaye. Il ne parla pas.

En réalité, Pom pensait. Il essayait de se concentrer sur sa farce, mais son cœur se serrait dans le fond de sa poitrine. C’était idiot ! Il n’avait plus la même apparence, il n’avait plus le même âge, le même visage, la même attitude, et le même nom. Alex ne pourrait pas le trouver lui parmi tous les autres. Et s'il trouvait ?

Peut-être pourrait-il lui dire comment il était mort. Peut-être que ce serait mieux de le savoir. Car depuis sa rencontre avec L’inconnu du Quai et avec May Rivers, Pom se posait des questions sur lui-même. Il ne se souvenait pas de tout. Une amie lui avait dit que ça ne servait à rien d’essayer de se souvenir, c’était peut-être vrai.

L’intensité des émotions qu’il maniait commençait à lui vriller les tympans, car pour les utiliser Pom avait besoin de manier les sentiments. La joie, qui le rendait rieur, la tristesse qui l’avait fait plongé dans ses esprits, la colère qui le fit froncer les sourcils : Comment Joshua pouvait-il accepter de laisser leurs secrets aussi facilement trouvables ?
La peur, et si Alex trouvait son dossier devrait-il lui dire que c’était le sien, le laisser le consulter ou l’en empêcher ? L’amour, … Pom rougit brutalement et secoua la tête, se pressant d’enfermer l’émotion dans un flacon, pour passer à une émotion totalement opposée : la haine. Il haïssait ne pas savoir.

Et la surprise, …

Sur chaque cookie, il renversa un flacon différent, avant de s’arrêter, brusquement, à la dernière, demeurant dos au vampire. Il regarda la fumée rouge à son poignet du rappel tout, essayant à nouveau de se souvenir de ce dont il pouvait avoir oublié.

« Alex, … » Il s’était stoppé, refermant la dernière fiole, soupirant, ses yeux se posant sur le mur : « Je pense que ta chaise ne tiendra pas longtemps. Elle doit manquer de colle. »

Ce n’était certainement pas ce qu’il voulait dire, mais tant pis.

Je suis curieux.

Et malicieux.

Dos à Alex, les doigts de Pom s’arrêtent en suspend quand une émotion le surprenant vient poignarder son corps. Il ressent les émotions de l’autre jusqu’au plus profond de son âme, trop concentré pour s’être préparer à l’empêcher de venir jusqu’à lui. L’émotion l’enveloppe et Pom en perd un peu le contrôle de ses agissements.

Tu ris, tu danses, tu cours. Toujours. Tu cours, Alex, sans arrêt, sans t’arrêter. Après quoi cours-tu ou que fuis-tu ? Que caches-tu pour qu’un simple dossier ne puisse pas te laisser indifférent ?

Tu souris, tu chantes, tu ne t’arrêtes jamais, comme-ci l’arrêt, c’était la fin. A fond sur l’autoroute de ta mort, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, tu ne penses pas à ralentir.

Refermant la main, Pom essaye de comprendre ce qu’Alex ressent. Cette émotion, il ne l’aime pas. Il aurait préféré qu’Alex ne soit pas le voleur attrapé par sa curiosité.

Il se retourne et le voit poser un dossier sur le bout d’une table. Ses yeux curieux fixent le petit document laissé là puis son regard glisse sur l’homme qui monte sur la table pour agir comme-ci de rien n’était. Est-ce que l’émotion venait vraiment de lui ? Pom ne la ressent plus qu’en lui, elle a disparu de la pièce. Pom tournoie le sentiment autour de son doigt, regarde sa couleur sombre et cligne des yeux. Alors même toi, tu peux avoir mal ?

Si on me l’avait dit, je ne l’aurais peut-être jamais cru.

Et puis, il y a ce changement au niveau de l’œil. Il y a ce rire, un peu trop vif, cette émotion joyeuse qui a changé.

Pom a joliment disposé les cookies sur l’assiette. Son regard divaguant sur le dossier, il n’est plus vraiment concentré à sa tâche. Alex Fletcher.

Quelle était les probabilités que le vampire tombe sur son propre nom ? A croire que le destin se fichait bien des éventualités les plus réalistes. Posant ses doigts dessus, l’homme sourit, il pourrait le voler, l’emprunter, savoir la vérité. Certains que Joshua s’en rendrait compte ! Il était même possible qu’à peine en franchissant la porte, un système de protection s’active. Les rois avaient dû s’assurer que leurs documents ne puissent pas être empruntés avec autant de facilité.

La glue mise, Alex aborde les sujets des cookies. En réalité, Pom ne sait plus s’il doit dissimuler ou non son don aux yeux des autres. Il pense de plus en plus à essayer de trouver des solutions pour cesser de l’avoir. Il l’aime, parfois, comme maintenant. Car une part de lui est heureuse d’avoir senti la peine d’Alex. D’avoir saisi une blessure, et pouvoir voir son allié ennemi d’un autre regard, de saisir des nuances dans un être qui pourrait sembler si simple à la base. Mais c’est souvent un fardeau.

Parfois Pom pensait que si chacun restait sur des superficialités, le monde n’irait pas plus mal. A force de creuser, on tombe sur des cadavres et on tire vers la tristesse. Mais il en était lui-même incapable : la frivolité ne lui semblait qu’agréable que lorsqu’il pouvait la mélanger avec de longues réflexions ennuyantes. Chacun ici à la définition de l’amusement. Pour Pom c’était pouvoir s’injecter une drogue fabriquée par des nécromanciens, de pouvoir sauter du haut d’un pont dans une eau glacée et d’être assit à la table d’un salon, un rhum à la main, à écouter une amie lui parler de ses malheurs. Pour lui, le bonheur, ce n’était pas forcément rire en permanence.

Le malheur des autres, il l’acceptait. C’était le sien qu’il refusait. Car il n’avait guère le droit de se plaindre. Sa vie n’avait pas été sa mauvaise et sa mort non plus. Se plaindre, il trouverait ça désagréable.

Alors, peut-être qu’il peut laisser Alex deviner son pouvoir, sans forcément lui dire. Pom sourit, malicieusement, ressemblant à un chapelier fou qui vient de convier une Alice à l’heure du thé. Et il pointe du doigt les cookies, regardant avec défi son camarade :

« Tu peux en gouter un et tu le découvriras par toi-même, mais c’est à tes risques et périls. »

En terminant sa phrase, il attrape le dossier d’Alex laissé sur le coin de la table. Il se relève, le fixe, lit le prénom inscrit. Il lit les mots, les intonations. Quel secret contient-il ? Et si Pom découvrait qu’Alex était un tueur en série, un vampire qui n’a pas froid aux yeux. Et s’il découvrait qu’un grand malheur lui était arrivé ?

L’envie de savoir était brûlante. Il pourrait lire, il pourrait. C’était si proche, si simple. La langue de Pom claqua, un rougissement léger venant teinter ses joues pales :

« Puis-je le lire, dis-moi ? » Questionne-t-il brutalement, avec un sourire mystérieux, « t’es à ce point égocentrique, que c’est ton propre dossier qui est venu. C’est fou ça ! »

Pom sent son cœur qui raisonne dans sa poitrine, il ne sait pas où le mènera sa curiosité, mais l’ivresse de joie d’Alex mélangé à son émotion négative sonnent dans son être et il veut comprendre.

Allez venez Milord, vous asseoir à ma table,
Il fait si froid … vos peines sur mon cœur, …