Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Noël approche et Joshua commence à ressentir le blues annuel qui le gagne toujours à l’approche des fêtes de fin d’année. Son rôle est trop important pour qu’il se permette de prendre ENCORE des vacances : et quand lui est coincé dans son bureau à s’agiter pour convaincre de jeunes hurluberlus que c’est FUN d’être mort, toutes ses connaissances sont affalées sous les tables après s’être fait péter la panse et bourré la gueule. Enfin, c’est ce qu’il imagine, quoi.
Coincé dans son éternel bureau il a tout même essayé de mettre l’ambiance de mise : un disque d’Elvis en fond musical, et une branche de gui placée en évidence au-dessus de la porte, et Noël est là ! c’était-il dit quelques heures plus tôt. Le roi, portant une fausse barbe blanche, avait ainsi pu obtenir plusieurs baisers de la part de nouvelles arrivantes un peu déboussolées. D’ailleurs, après un de ces énièmes échanges buccaux, la Faucheuse le met à nouveau en garde contre les rumeurs d’harcèlement sexuel qui pourraient entacher sa réputation. Mais c’était mal connaître Joshua ! Non seulement il agissait ainsi en tout bien tout honneur, par respect pour l’esprit de Noël, mais en plus il n’avait que faire de sa réputation. Ainsi, voyant que sa menace n’avait aucun effet, la Faucheuse finit par le mettre dehors en lui sommant d’aller prendre une douche froide. Elle le remplacera quelques heures.
Joshua, qui se sent très propre, ne l’entend pas de cette oreille et compte bien profiter de l’opportunité pour se payer un peu de détente. Il paraît d’ailleurs que c’est le moment de tester une des activités de l’Agence puisqu’il y a des promotions pour les fêtes ! Alors, après quelques secondes de réflexion à peine, il choisit le centre équestre qu’il a toujours voulu essayer sans son compère vampire dans les pattes : il se fout toujours de sa gueule, champion qu’il est.
L’asiatique descend quatre à quatre les escaliers – n’ayant même pas envisagé l’ascenseur car le temps lui est compté – et en un petit quart d’heure à peine il arrive à sa destination.
Bombe, selle, tapis et licol lui sont prêtés gratuitement au vu de son statut royal. Il n’hésite donc que quelques secondes à faire préparer son destrier par quelqu’un d’autre également. Tandis qu’il attend que son alezan soit prêt, il scrute les environs : pas de vampire mégalomane en vue. L’après-midi s’annonce définitivement des plus merveilleusement impeccables ! A la limite de la perfection. Et à vrai dire on n’est qu’à un seul élément de la perfection : la compote maternelle. Ni une, ni deux, il attrape la bride que l’on lui tend d’une main et de l’autre sort son téléphone portable, tapotant un nouveau message sur son clavier tactile :
Passant un premier pied dans l’étrier sur le flanc gauche du cheval, il se hisse sur le dos de l’animal et claque de la langue pour le faire avancer.
Trottant dans le vent, Joshua fait de gentils petits tours dans le manège pour s’échauffer un peu, l’allure majestueuse et le dos droit. Après quelques minutes, un groupe de Zombies a reconnu le roi et celui-ci a désormais un petit fan-club qui enflamme son égo même s’il ne fait rien d’extraordinaire. L’asiatique, ne se sentant plus pisser, oublie complètement qu’il a envoyé une bonne douzaine de messages à Miu puisqu’à la base c’est elle qu’il est censé attendre pour enchaîner sur une activité un poil plus intéressante que de tourner ainsi en rond. D’ailleurs, il commence à avoir un peu le tournis et décide donc de quitter l’enclos, quitte à être « obligé » de se pavaner un peu partout dans le centre sous la chaleur artificielle créée par le faux-soleil d’un début d’après-midi. Il est prêt à faire ce sacrifice.
Les sabots de son destrier soulèvent gracieusement la poussière tandis qu’il longe les bâtiments et les box, gratifiant quelques demoiselles occupées à panser leurs bêtes de sourires enjôleurs qu’elles ne rendent pas forcément. Continuant sa route, il se retrouve vite à la limite entre la partie « écurie » et la partie « prés ».
Ce serait posey pour un pique-nique, se dit-il alors qu’il scrute l’espace vert dont les herbes sont bercées par un « vent » doux et à peine trahi par le son des ventilateurs. Il repère un joli coin d’ombre sous un saule bien vert en plein mois de janvier. Enfin, pour ça, il faudrait que mom soit arrivée… Wait. Mom.
Se souvenant soudain de son existence, Josh sort son portable de sa poche pour regarder si elle lui a répondu pendant son amnésie temporaire.
Mais rien. Comment cela se fait-ce ? L’air renfrogné, il considère les possibilités. N’aurait-elle pas entendu son téléphone ? L’aurait-elle laissé tomber dans les toilettes ?! Il aurait dû la prévenir que ce genre de chose pouvait arriver ! Ou alors pire… ELLE NE VOULAIT PAS VENIR ? Non, impensable, non, non, elle ne lui refuserait rien, à lui, Josh, son fils préféré et pourri gâté. Il y a également la dernière hypothèse à considérer, celle qu’elle se soit perdue et/ou ne sache pas se servir de son portable. Dans tous les cas la réaction est simple : il faut aller la chercher.
Il rebrousse alors chemin, pile poil au bon moment puisqu’il aperçoit au loin une petite main levée, lui faisant signe, et au bout de cette petite main… UN GOUTER ? Au galop, et leurs ventres gargouillant, le roi et son cheval s’élancent vers la Lémure, soulevant un nuage de poussière alors qu’ils s’arrêtent à sa hauteur. Joshua fait un salut de la main.
Sans faire attention au teint pâle et à l’expression désenchantée du visage de la jeune brune, il se laisse glisser sur le flanc de l’alezan et rejoint la terre ferme avec un léger rebond, avant de la prendre dans ses bras dans un câlin des plus démonstratifs.
Il ne relève même pas l’allusion à son odeur corporelle qui, à ses yeux, n’enlève rien à son charisme. D’ailleurs, elle peut même ajouter encore à son aura de séducteur, car tout le monde sait que les vrais hommes suent ; ainsi, ses phéromones sont à leur niveau optimal et c’est pile le bon moment pour pécho. Mais évidemment, jamais il ne péchoterait sa maman, ils n’ont pas ce genre de relations, ce serait contre-nature. Non, il trouverait bien une poulette au retour.
Loin de s’offusquer de la remarque de la brune, il s’intéresse par ailleurs davantage à la faire accepter de monter sur un cheval. Il s’attendait à ce qu’elle s’offusque de la proposition, elle s’offusque toujours de ses propositions, mais comme toujours il est bien décidé à ce qu’elle sorte de sa coquille et s’amuse pour une fois. Ça lui fera pas de mal de mal de braver sa peur et de se sentir grande, pour une fois, songe-t’il alors.
Ah oui, bonne idée. Trèèèèès bonne idée. D’ailleurs, elle est d’autant plus bonne que c’est lui qui l’avait eue à la base. Quel talent. Son estomac gargouille, comme pour démontrer son assentiment.
Well, la petite nippone a abordé un sujet des plus intéressants, disons qu’il pourrait songer à laisser de côté son envie de la voir chevaucher un équidé à ses côtés... Le temps de goûter. Soit. Il fait alors une petite moue à l’égard de Miu, et fait un geste de bras pour lui indiquer d’ouvrir la marche vers l’endroit qu’elle a repéré.
Mais alors qu’il avance à sa suite, il n’oublie pas d’entraîner avec eux son cheval en le tirant par la bride, et celui-ci ne se fait pas prier pour se diriger vers l’herbe verte et grasse que l’Agence s’est démenée à faire pousser entre quatre murs. En effet, pas question pour lui de laisser l’animal – sa lubie du jour, rappelons-le – et pas question que Mom échappe à sa compagnie. Tandis que les deux lémures arrivent sur place, le roi lâche la bride et laisse l’alezan aller brouter plus loin.
Avant qu’ils ne s’assoient Joshua, en parfait gentleman, saisit la veste qu’il avait retirée avant de faire du sport et ainsi sauvée de la transpiration ; et il la pose sur l’herbe pour qu’elle puisse s’installer tranquillement sans risquer de verdir ses vêtements (un truc que les filles détestent apparemment). Peut-être qu’avec un tel geste attentif, il serait récompensé par une double-dose de compote. C’est pourquoi, arborant un sourire angélique forcé, il tend la main, dans l’attente de ladite compote.
O. M. G.
Cette compote est la meilleure qu’il ait jamais mangé – à part évidemment toutes les fois où il a précédemment mangé la compote de Miu. Impossible de dire si le goût est réellement plus délectable que les compotes lambda ou si l’amour maternel, ingrédient magique, est simplement l’épice préférée de Joshua. La bouche pleine et un sourire niais sur le visage, il écoute d’une oreille distraite les conseils de lessive de la demoiselle : elle semble oublier que ce genre de détails entrent par son oreille droite et ressortent aussitôt par la gauche. Déjà, il ne se souvient que par miracle de sa date d’anniversaire (le 7 mars, le 7 mars, le 7 mars).
Il cligne de l’œil, style « TMTC » et replante sa cuillère dans le bol. Mais il ne saura jamais si elle avait vu le clin d’œil, car l’équidé l’avait photobombé juste à ce moment-là.
Pile : Il ne voit pas le flash
Mais, concentré sur la nouvelle cuillère qu’il enfournait dans sa bouche, il n’a ni vu, ni entendu (ni senti) Joséphine – c’est le nom de la jument – s’avancer vers Miu. Au lieu de ça, il est à nouveau perdu dans ses pensées au sujet du goût exceptionnel de la compote. Il tente de déterminer si le brownie est meilleur ou non.
Pauvre Miu, seule face à l’adversité alors que son fils est assis à quelques mètres d’elle et pourrait la sauver d’un geste s’il faisait un peu attention à elle. Elle ne mérite pas ça, et lui ne la mérite pas : il le prouve encore aujourd’hui en la mettant en contact avec ces canassons contre son gré. Elle a l’air fragile mais, en vérité, son courage est jusqu’à présent sans limites, et les limites en question sont testées par Joshua tous les jours. Il n’en a pas vraiment conscience, trop absorbé par sa propre personne ; tout comme il l’est actuellement.
L’appel à l’aide le fait enfin sortir de sa rêverie. Il pose avec douceur son pot de compote puis se lève en vitesse pour écarter le cheval.
Et après, il la fera monter, décrète-t-il intérieurement. Comme si c'était à lui de décider.
Face : Il voit le flash
Ses yeux suivent lentement la courbe du cou du cheval jusqu’au visage terrifié de Miu. Le Fantôme et l’animal sont nez-à-nez – c’est le cas de le dire : les naseaux de la bête sont à quelques centimètres à peine de son nez, qui clignote l’espace de quelques millisecondes. Neeeeeeeeeeeeeeh ? Qu’est-ce que c’était que ça ?! Soufflé, le roi ne bouge pas plus que sa mère adoptive.
Sans faire attention, il jette presque son pot de compote – qui se renverse pathétiquement sur l’herbe – et se précipite pour écarter le cheval d’un geste d’épaule, rampant à son tour jusqu’au visage de la jeune spectre en oubliant toutes frontières personnelles.
Des étoiles dans les yeux, il se laisse tomber sur ses fesses et attend que le miracle se reproduise.
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