Allez hop les antennes dans rien
ft. Céleste pour la millième+3 foisJe vois son sourire s'étirer, me narguer. C'est autant une provocation qu'une invitation, la finalité n'est que de me tirer à elle, toujours, encore et encore. Je réponds vivement, lui vole à nouveau ses lèvres, je m'écrase contre son corps pour en chasser l'air, pour que son souffle même caresse mon visage. C'est une première pour moi, d'être aussi cavalière, mais je sais que c'est ce qu'elle attend de moi aujourd'hui. Ce fantasme qu'elle ne veut pas m'avouer.
Je respire un long instant, laisse peser une pause interminable, plante mes yeux tendres dans les siens. J'y cherche son amour, sa chaleur, une lueur à laquelle me raccrocher, un signe. Je prends mon temps, en silence, en contemplation. Quelques interminables secondes passent, je m'enivre de son existence, mon visage se fend en rictus complice.
"T'es irrécupérable."Je pose une main sur sa nuque, masse tendrement son dos et son cou, en anticipation. Comme pour la protéger de l'hiver, la garder au chaud, à mes côtés. Mon autre main serpente et glisse sous les couches, contre sa peau, entre ses jambes. Le reste nous appartient, je vous épargne les détails. Je me voue à son plaisir et la dévore, me fait servante et bourreau. Un équilibre étrange. Mais je refuse de la libérer, de m'arrêter avant qu'elle ne laisse échapper son dernier râle.
Le vent souffle entre les feuilles, les oiseaux reviennent. Je lui masse maladroitement les épaules, comme une artiste devant son chef-d'œuvre. C'est une beauté, pour sûr. Mon tour viendra un autre jour, plus tard, la mémoire du moment comblera le feu qui ronge mes tripes.
"Alors?"Je sais pas quoi lui demander, lui dire, lui montrer. Au moins, je suis certaine qu'elle va baisser d'un ton sur la provocation.