L'illusion ne dure qu'un temps ft. Mary

Une journée de plus à vivre dans un Enfer sans nom. Si Liam n’a pas vécu longtemps à Bozo, un an environ, c’était déjà suffisant pour lui faire détester les clowns et leur humour à deux balles. Pire encore quand on a un colocataire qui en profite pour faire du bruit à pas d’heure, sans oublier ses nombreuses folies avec un certain canon. Après quelques travaux, le vampire se dit que l’appartement ne pouvait pas être pire. Il ne savait pas encore à quoi s’attendre, ni même si les lieux allaient vraiment changer mais ce qui était sûr, sa porte serait enfin réparée. Confiant, il inspire une bonne fois pour toute et pénètre dans son nouveau chez lui … Un temps de pause. Liam referme la porte et réfléchit un temps. Dans ce monde, tout peut arriver. Il existe des fantômes qui développent des pouvoirs, d’autres sont littéralement des cadavres ambulants, on n’oublie pas les femmes mi-animal et pour couronner le tout, les suceurs de sang dont il en fait partie. On passera le détail sur les autres appartements de l'Agence même si en réalité, il ne connaissait l’intérieur que d’un seul : Grimm. Le panel de choix est immense, du moderne au classique, passant par le médiéval ou l’oriental; tout le monde y trouve son compte. Convaincu d’avoir rêvé, Liam ouvre une nouvelle fois la porte et une odeur aigre lui saute au nez. De toute sa vie, le vampire n’avait jamais visité Paris et il n’a entendu que des rumeurs, des histoires sur cette ville surnommée la ville des amoureux. Châtelet … C’est le nouveau nom de l’appartement. C’est un métro.
Le sang lui monte à la tête. Liam tourne les talons et décide de s’éloigner le plus loin possible de cette porte maudite. Cet endroit n’est pas son appartement. Parmi toutes les atrocités de ce monde, il a fallu qu’il en soit victime. C’est définitif, l’Américain déteste l’Agence et dès qu’il aura les ossements, il compte bien déménager. Pour le moment, il doit se contenter d’un endroit. Choisissant de se présenter face à une nouvelle porte, Liam ravale sa salive et cherche une excuse pour l’ouvrir. Il ne sait pas si Siska est présente et même si elle l’était, qu’est-ce qu’il pourrait bien lui dire ? “Pardon, je viens squatter ton canapé car mon appartement pu l’urine et ressemble à un métro.” Elle lui rira au nez. Son poil se hérisse un peu plus. Dans le meilleur des cas, Thomas est présent et ils pourront sortir pour s’amuser. Sa main se pose sur la poignée avant de marquer un nouveau temps de pause. Il repense à une personne. Poppy … Il sait qu’elle est partie en voyage à travers les continents, elle veut impressionner la Faucheuse mais il aurait aimé qu’elle reste. Qu’importe; ce n’était qu’un pion sur ton échiquier. D’un mouvement de tête, le vampire chasse ses pensées et pénètre dans l’appartement enchanté.

Un regard à droite, puis un à gauche. Il ne sait pas à quoi s’attendre, ni même à qui, ce qui est sûr : ce soir, il dort ici.

Ça avait été une longue journée pour Mary, ça avait commencé quand il a fallu s’occuper de la paperasse. Cela faisait plusieurs jours qu’elle laissait ça trainer, mais si on n’envoie pas les factures, on est pas payé. Donc ça ne partait déjà pas super mais en plus il a fallu que la voiture sur laquelle elle avait travaillé aujourd’hui soit la plus grosse fuite d’huile qu’elle ai vu depuis longtemps.

En soit-ce n’était pas si dur à réparer mais c’était très salissant. Donc quand elle avait fini par rentrer chez elle, elle n’avait qu’une seule envie : prendre une bonne douche chaude. En plus elle avait de la chance il n’y avait personne d’autre donc elle était sûre d’avoir de l’eau chaude.

Elle y passa donc un moment, tentant en vain de faire partir toute trace de crasse de sous ses ongles. Essayer de garder une manucure impeccable était un rêve inatteignable quand on était mécano mais on a bien le droit de rêver après tout.

C’est donc vêtu uniquement d’un débardeur noir et d’une culotte - ainsi que d’une serviette sur les cheveux pour tenter de les faire sécher un maximum – qu’elle était en train de traverser le salon pour rejoindre sa chambre. Elle était seule donc pourquoi s’embêter.

Quelle ne fut pas sa surprise quand la porte d’entrée s’ouvrit à ce moment-là. Au départ elle se dit que ce ne serait qu’un moment gênant avec un de ses colocataires. Ce n’était pas la fin du monde. Mais elle ne reconnut pas la carrure qui franchit le pas de la porte. Un grand dadais qui apparemment était tombée en panne de coloration capillaire en plein milieu de sa session. Mais le pire c’est qu’il était rentré comme s’il habitait ici, le culot.

« On peut savoir qui t’est et ce que tu fous la ? Aux dernières nouvelles tu ne faisais pas partie des habitants. »

Si dans un premier temps, Liam semble être le seul au milieu de ce cadre féérique, une présence y fait son apparition. Très peu vêtu, une jeune demoiselle aux cheveux azurs l’accueillit. Il faut un temps pour que Liam assimile l’information. Encore dans l’entrée de l’appartement, le bicolore semble fixer cette personne dont le visage ne lui dit rien. Nouvelle arrivante ? Ou juste pure coïncidence qu’ils ne se soient pas encore croisés ? Ce n’est pas le plus important. Quand la réalité le frappe, ses joues rougissent jusqu’au bout de ses oreilles et son corps se tourne dans un parfait pivot, digne d’un militaire au garde à vous. Elle l’agresse d'une question parfaitement légitime, mais il ne s’en remet pas. Liam ne court pas après les demoiselles et celle de son appartement se vante d’être une chimère, sans oublier qu’elle le déteste, lui et ses colocataires. Cela vaut surtout pour Esther, Fumiyo … On reviendra. Ici, il ne connaît que Siska et Poppy; l’une comme l’autre ne l’intéresse pas dans ce sens. Siska est inatteignable. La seule femme qui l’a intéressé, elle a tenté de lui faire les poches en le faisant boire et en le droguant. Plus simple, elle l’a tué. Toute ce blabla intérieur pour se rendre compte qu’une inconnue se balade en culotte et débardeur dans son appartement face à un parfait inconnu. Liam ne sait pas comment réagir.
Plusieurs minutes s’écoulent avant que le vampire se décide à répondre à la question de l’intéressé. Le dos tourné, il fait face à la porte.

“Je ne suis pas un de tes colocataires, en effet. Je connais deux personnes, enfin trois. Je pense que tu dois connaître Siska et Thomas, potentiellement Poppy.”

Un jour, le japonais de Liam s’améliorera mais pas aujourd’hui. Un temps de silence s’instaure. Il reprend.

“Je ne sais pas s’ils sont là mais je venais pour …”

Il s’arrête une nouvelle fois. Il ne pouvait pas lui dire qu’il était venu pour squatter le canapé dans l’espoir de pouvoir dormir loin de ses colocataires et de son nouvel appartement dont on ne reviendra pas sur le choix de la décoration. Une idée, il avait besoin d’une bonne idée. Ses neurones s’activent pour que dans un élan de clairvoyance son corps pivote une nouvelle fois pour faire face à son interlocutrice.

“Siska m’a demandé de venir cuisiner pour elle avant qu’elle ne rentre !”

La chimère te pardonnera bien de l’utiliser en son absence, ou plutôt, elle te remerciera d’avoir cuisiné pour elle sans qu’elle n'ait à te le demander. Puis, la réalité frappe à nouveau le vampire. Cette personne n’est pas aussi vêtue qu’il l’est, même si elle possède plus de charisme que lui : t-shirt et jogging, c’était suffisant pour sortir. On pourrait presque croire que le rouge de ses cheveux a déteint sur son teint alors qu’il est aussi pâle que l’albinos qu’il est.

Quand il l’aperçoit il fait un tour se lui-même et se retrouve donc à fixer la porte. Mary ne peut pas en être sure mais elle à même l’impression de l’avoir vu rougir. Elle se demande d’abord pourquoi puis elle se rend compte de sa tenue actuelle. Elle n’est pas vraiment pudique mais elle apprécie l’intention, même si du coup il à l’air d’un idiot face à la porte d’entrée. Surtout qu’il ne dit plus rien, c’est quoi son problème ? Il est muet ?

Une éternité à l’air de se passer avant qu’il ne daigne enfin s’expliquer. Enfin s’expliquer c’est un bien grand mot. Il baragouine qu’il connait Siska, Thomas et Poppy. A tous les coups c’est encore un idiot à la botte de Siska. Il n’arrange pas son cas en hésitant à rentrer plus en détails dans son histoire.

Il à l’air de s’être arrêté sur une idée quand il se tourne à nouveau vers elle pour lui annoncer que en effet il est là pour cuisiner. Du coup Mary est bien emmerdée, d’un côté elle ne le croit pas du tout et à très envie de le foutre dehors sans attendre, mais de l’autre s’il dit la vérité elle ne peut pas vraiment risquer de se mettre Siska à dos. Après une seconde de réflexion elle répond :

« Ok ! Je ne te crois pas une seule seconde mais disons que je t’accorde le bénéfice du doute. T’as prévu de faire quoi ? Et ça ne te dérangera pas que je reste avec toi pendant que tu cuisine du coup. Tu comprends bien qu’une pauvre femme sans défense comme moi ne peux pas te laisser vagabonder ici sans personne pour t’avoir à l’œil. »

Il n’avait pas l’air très débrouillard comme ça mais Mary est morte depuis assez longtemps pour avoir appris à ne pas se fier aux apparences. Elle se dit aussi qu’il va falloir enfiler quelque chose, sinon il ne va jamais réussir à faire quoi que ce soit. Donc sans lui laisser le temps de répondre elle va dans sa chambre, enfile le premier pantalon qui trainait dans un coin et revient dans le salon.

« Au fait c’est quoi ton nom ? A moins que tu préfère que je t’appelle double face.»

Liam doit se reprendre, ce n’est pas pour si peu qu’il doit se sentir gêné. Une personne du sexe opposée en petite tenue, un détail quand on veut devenir le futur Roi du monde des morts ou encore le dirigeant de la Camarilla. Il essaie de s’en convaincre mais les rougeurs de son visage ne semblent pas le quitter, pour une fois qu’il abore un peu plus de couleur. Puis la voix de son interlocuteur résonne dans l’appartement. Celle-ci ne semble pas convaincue par ton argument, compréhensible. Le vampire se pensait découvert, il ne voulait pas faire demi-tour, il ne voulait pas retourner dans cet Enfer d’appartement. Il n’en est rien. La fantôme lui demande si elle peut rester à ses côtés pendant le processus, ce qui de toute évidence ne le dérange pas même si à la fin de son discours, une note sonne fausse. “Une pauvre femme sans défense”, rare sont celles qui se définissent comme telle. Qui plus est, pourquoi le lui dire ? Si Liam n’était pas un adulte censé et peu intéressé par la gente féminine, il pourrait profiter de cette ouverture pour abuser de cette frêle créature. Abuser est un grand mot. Dans tous les cas, ce n’est pas le genre de la maison.
A la fin de ce premier échange, et certainement par acquis de conscience, elle se décide à enfiler un pantalon après un passage rapide dans une pièce. Le bicolore en déduit qu’il doit s’agir de sa chambre; bravo Sherlock Holmes. Sans un mot, Liam continue de l’observer. Comparé à Siska, sa présence n’en impose pas plus et si elle est aussi frêle qu’elle le dit, cela cache quelque chose. Puis, il s’agit peut-être d’une chimère. Dans son élan de détective, il analyse les quelques indices à sa disposition : couleur de cheveux peu ordinaire, se dit “frêle”, pourtant elle se balade dans un appartement où il y a d’autres hommes … C’est léger. Sa voix brise à nouveau le silence. Et ses mots laissent le bicolore dubitatif. Il passe sa main dans ses cheveux et répond.

“Liam, Liam White. Sache que la moitié de mes cheveux est naturelle, je te laisse deviner laquelle.”

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Cette rencontre lui semblait compliquée dans un premier temps mais après tout coup, il se dit qu’il y a moyen de s’amuser un peu. Rien de bien méchant. Une connaissance de plus dans son carnet ne peut pas lui faire de mal.

”Et toi ? Je dois t’appeler Sadness ?”

Comme tout bon Américain, Liam accentue le surnom dans l’espoir qu’elle possède la référence. Mais sans attendre sa réponse, il s’avance un peu plus dans l’appartement et prend la direction de la cuisine; la preuve que ce n’est pas la première fois.

”Pour répondre à ta question de plus tôt, je ne sais pas encore ce que je vais cuisiner. Siska est … Compliquée.”

Ses sourcils se froncent légèrement. Il croise les doigts pour que la chimère ne rentre pas à l’appartement avant un moment.

Au moins maintenant elle peut mettre un nom sur sa tronche. Puis il dit quelque chose qui l’intrigue, il n’est clairement pas une chimère donc ça peut pas être le rouge. Mais en même temps il est mort bien trop jeune pour avoir des cheveux qui ont blanchi. Mais après quelques secondes des de réflexion quelque chose lui revient à l’esprit.

« Ah oui les cheveux blancs, t’es un albanais c’est ça ? »

Elle était presque sûre que c’était le bon terme. Disons à 70%.

Il enchaine même avec une petite blague, je suis sûre qu’il se croit hyper drôle en plus. Puis il se dirige vers la cuisine, bon on dirait qu’il connait un peu les lieux donc je suppose qu’il dit au moins partiellement la vérité. Reste à déterminer quelles parties.

« Oh dit donc on ne me l’avait jamais faite celle-là ! Et non c’est Mary, juste Mary. En tout cas si tu ne fais pas gaffe tu pourras m’appeler Anger très vite. »

Il à également fait un commentaire qui confirme qu’il connait Siska aussi. Parfois elle me fait froid dans le dos, même si je ne lui montrerais jamais en face, ça lui ferait surement trop plaisir.

« Si j’étais toi je m’y mettrais vite alors, je suppose qu’elle ne sera pas de très bonne humeur si son larbin est encore en train de contempler le plan de travail quand elle arrive. »

Elle espère que ce sera rapide, et que ce type soit bien le menteur qu’elle pense. Elle adorerait la voir le jeter dehors sans sommation.

Si sa connaissance de l’appartement devait éteindre la méfiance de son interlocutrice, celle-ci lui montrait que sa connaissance en matière de maladie n’était pas très étendue. “Albanais” fut sa réponse. Il en soupira. Ses pas cessent et son corps pivote pour lui faire à nouveau face, un sourcil relevé.

”C’est bien la première fois qu’on me l’a sort celle-là. C’est albinos. Ensuite, ce n’est pas la seule maladie existante qui fait qu’une personne jeune peut avoir les cheveux blancs. Je t’accorde tout de même le point puisque tu as visé juste.”

Ses années d’études en médecine et ses connaissances qui continuent à s'agrandir grâce à la lecture étaient en train de le rattraper, ce qu’il détestait. Il a abandonné ce domaine, ce n’était pas son rêve et s’il continue de lire, c’est pour se détendre. Liam cesse d'étendre tes connaissances futiles. Sur le point de reprendre sa route vers sa destination, elle l’interrompt à nouveau. Sa petite blague ne semble pas lui plaire, elle la retourne même contre lui. “Une femme frêle”, c’est ce qu’elle disait. Dans un petit rire, le vampire lui répond.

”Enchanté, Anger.”

Il savait qu’il jouait avec le feu mais il avait besoin de savoir, il voulait connaître sa vraie nature pour ne pas avoir de mauvaise surprise plus tard. Les chimères sont dangereuses. Puis, elle reprend. Ses mots le font grimacer. Ses pieds sont déjà au bord du ravin, Liam compte y sauter à ce train. Abandonnant toute idée d’aller dans la cuisine pour le moment, le vampire se rapproche de la jeune femme et plante son regard dans le sien.

”Son larbin ? Je crois qu’on s’est mal comprit sur ce point. Siska et moi, c’est une relation complexe que tu ne pourrais pas comprendre. Pour une personne frêle, tes propos semblent dépasser ta pensée.”

Liam n’aime pas faire des détours quand une personne ne lui revient pas, sauf si celle-ci peut lui servir. Or, cette femme, il ne la connait pas. Déduction, elle ne lui servira pas. Ses lèvres commencent à s’étendre pour former un sourire bien visible. Peu importe le danger, son idée s’est fixée. En fonction de sa réaction, il pourrait potentiellement en profiter pour la tester un peu plus. Étrangement … Elle lui rappelle son passé. Son sourire s’efface et la nostalgie s’installe. Il voulait l’oublier, celle qui l’a trahie.

A voir son arrêt sur place et son sourcil relevé ce n’était pas le bon mot. Mais elle avait eu la bonne idée, juste pas le bon terme. Albanais, albinos, c’est bon ça se ressemble non ?

« Oui bon j’avais l’idée quoi. La médecine et moi on n’est pas très pote. »

Puis sans réfléchir elle enchaine avec une autre pique, avant même d’avoir eu le temps de penser aux implications que cela pourrait avoir.

« En tout cas, y a de meilleurs moyen de se débarrasser d’un teint pâle qu’une énorme brulure sur le visage, je dis ça je ne dis rien évidemment. »

Il lui répond puis continue avec son accent et ses petits surnoms. Ce qu’il est énervant ! On dirait aussi qu’il n’a pas trop apprécié qu’elle l’appelle larbin. Mais bon, quand on est prêt à se déplacer jusqu’à chez quelqu’un dans le seul but de lui faire à manger elle n’appelle pas ça une relation complexe. Déjà qu’elle n’était toujours pas vraiment convaincue qu’il existait une moindre relation de profondeur entre lui et Siska.

Il plante son regard dans ses yeux et arbore un petit sourire satisfait en essayant de la provoquer. On dirait même qu’il a pris un peu trop au sérieux sa remarque sur le fait d’être une pauvre femme fragile. Il lui semblait pourtant évident que ce n’était pas sérieux. Il est peut-être encore plus bête qu’il n’en a l’air.

Elle se demande encore de quelle façon elle va répondre quand elle voit son sourire tomber et une expression étrange apparaitre sur son visage. Elle n’arrive pas vraiment à la déchiffrer mais ce qui est sûr c’est qu’il a l’air perdu dans ses pensées. Parfait pour le surprendre un peu.

Mary inspire donc doucement et laisse échapper un petit sifflement tout en souriant un peu plus forts. Juste assez pour le laisser entrevoir ses dents en pointes en espérant que ça le fasse sortir de sa contemplation, avec une lueur de peur dans le regard ce serait le pompon.

« On verra comment elle décrit votre "relation complexe" quand elle rentrera. En attendant, je te conseille de ne pas trop me pousser à bout. »

La stupidité n’est pas une maladie, elle ne se transmet pas et n’est en aucun cas héréditaire, heureusement pour Liam. Sa mère l’était déjà bien assez à l’époque, il n’avait pas besoin qu’une autre personne du même acabit se présente à lui. Cette fameuse Mary se présente comme n’étant pas une adepte de la médecine, il l’avait bien deviné lui-même, Liam. Une femme qui confond de terme dont le seul point commun est leur racine étymologique, et encore, ce n’est pas forcément un albanais qui fut le premier albinos. Si on veut revenir un peu sur la création du mot “albinos”, on peut remercier les espagnols avec leur “albo” qui signifie “blanc”, provenant directement du latin “albus”. Remercions nos ancêtres. Quant à l’explication du terme Albanais, il est bien évident que cela vient d’Albanie pour le reste, le bicolore laisse cela aux historiens. Cette courte interlude permet à Liam de se calmer, car Mary, elle, le cherche. Les idiots parlent sans savoir; personne n’est omnipotent. Il ne sait pas si elle est faite dans le même moule que sa mère, mais elle aurait très bien pu être sa sœur, si la même idée lui a traversé que de lui renverser de l’eau chaude sur le visage pour lui changer son teint. Est-ce que toutes les femmes sont les mêmes ?
Perdu dans un lointain songe de son passé impossible à oublier, le vampire revient à la réalité quand son interlocutrice se décide enfin à montrer son vrai visage. Son sourcil s’arc à nouveau, son sourire trahit son plaisir; elle pense certainement pouvoir lui faire peur. Ses propos confirment sa pensée et Liam en rit. Il est évident que Mary n’est pas un vampire, car ils sont incapables de faire apparaître leurs crocs sur commande, ce qui fait d’elle une chimère. Sans réfléchir aux conséquences, et certainement parce qu’il est agacé de ce petit jeu tordu, le bicolore pose sa main sur sa joue et la tire pour faire apparaître davantage ses crocs.

”Désolé Anger, mais il faudra plus que des petits crocs pour effrayer un vampire.”

Après tout, c’est qu’elle lui ressemblait avec ses petites canines. D’un mouvement nonchalant, il relâche la prise sur sa joue et lui tourne le dos.

”Tu te crois peut-être plus intelligente en déduisant des choses de ma vie, mais sache que j’aurais préféré me brûler moi-même plutôt que de vivre ce que j’ai vécu.”

Il hausse les épaules, et tourne légèrement la tête pour la regarder, encore une fois, droit dans les yeux.

”Demande lui.”

Peut-être que Siska le considère comme son larbin, après tout, c’est comme ça qu’elle définit en partie leur relation. Pourtant, Liam, au fond de lui, veut croire à autre chose. Loin de lui l’idée d’une relation amoureuse avec cette femme, c’est juste que leur dernier échange … Il chasse ses idées d’un mouvement de tête. Siska, elle, est comme toutes les autres personnes de son entourage, des pièces de son échiquier pour atteindre son objectif. Liam ne fait pas confiance aux gens, ou plutôt, il ne leur fait plus confiance.