Frayeurs d'un éclair au chocolat
Dans la vie, comme dans la mort, le chaos est une constante. L'imprévu fait parti du quotidien. On peut s'attendre à beaucoup lorsqu'on sort de son lit le matin. Dans le Tokyo des Mort·e·s, c'est d'autant plus vrai. L'absurde se trouve à chaque coin de rue. Il faut dire... est-ce réellement étonnant lorsqu'on peut voir des choses telles que des femmes mi-poissons s'attaquer à un navire pour une histoire de cœur ou un restaurant explosé à cause d'un mauvais dosage pour une crème pâtissière ? Et ce n'étaient pas des cas isolés.
Chez les vivants, impossible de voir des flammes allumées en permanence sur des passantes, des humains à moitié animal, des gars en décomposition ou ce genre trucs bien bizarres et typiques au monde des morts. Tu devrais y être habitué depuis longtemps, Koichi. Après tout, tu fais parti de ce décor bien étrange. Mais non, chaque jour est un émerveillement, un nouveau monde dessiné par-dessus celui que tu connais. Parfois, tu as l'impression d'être le protagoniste d'une anime un peu déjanté et humoristique. Mais soyons réaliste : tu serais au mieux un support character1, non pas que ça te pose problème. C'est déjà incroyable d'être ici Enfin, tout ça, tu le sais déjà.
Alors pourquoi ton narrateur en parle ? Tout simplement pour expliquer quelque chose : l'extraordinaire fait parti de l'ordinaire. À ce stade, plus personne ne fait attention aux informations, que ce soit la radio, les journaux ou même la télévision. Même au Café Cupid, on n'utilise plus la radio ! Non, il y a une playlist qui se joue, conçue collectivement. Ouais, enfin, toi t'y touches : on te l'a formellement interdit. Ce n'est pas grave, ça ne t'empêche pas de travailler, y a des musiques que tu aimes bien. Bon, on t'a pas réellement interdit de mettre de la musique dans la playlist (qui est destinée aux client·e·s), mais plutôt interdit d'écouter de la musique pendant que tu travailles. Tu sais, depuis la... Le. Hm. On va dire l'incident2.
Qu'importe, tu es ici, la musique se joue en arrière plan pendant que tu nettoie une table. Normalement, tu es derrière le comptoir à faire des sandwich, des crêpes ou à refaire des stocks de gâteaux, si nécessaire. Mais c'est calme aujourd'hui. Tu te demandes bien pourquoi, mais bon ; tu vas pas te plaindre d'avoir un peu de tranquillité. Quoique, tu n'es pas à l'abri d'un·e "Karen". Et tandis que tu penses ces quelques mots innocents, tu entends la cloche de l'entrée sonnée.
— « Bienvenu·e au Café Cupid ! », tu exclames comme si c'était la meilleure nouvelle du monde. À croire que tu le pense vraiment. « Installez-vous, je viens prendre votre commande tout de suite ! »
Tu n'as pas pris le temps de regarder lea client·e qui venait de rentrer et... tiens. Pourquoi cet énergumène à l'air familier ? Tu as presque envie de dire que tu as un calendrier avec lui en photo, accroché au mur... Évidemment, c'est absurde.