If you learned how to make a cloud, your time is not wasted.
identité
Nom : Miller
Prénom : Warren Kenny
Date de naissance : 27/08/1932
Date de mort : 01/11/1990
Nationalité : Américain
Langues parlées :
[X] Anglais : Sa langue maternelle
[X] Japonais : Depuis le temps qu’il vit à Tokyo, il sait étrangement bien parler, écrire et comprendre le japonais. Son accent le rend parfois difficile à comprendre cependant
[X] Français : Il a de bonne base mais dès que la conversation devient un peu technique il peut être vite perdu
Race : Poltergeist
Objet de prédilection : Les chaussettes (il réussi encore mieux si les chaussettes en question sont à motif)
Personnage de l'avatar : Johnny Silverhand – Cyberpunk 77
Prénom : Warren Kenny
Date de naissance : 27/08/1932
Date de mort : 01/11/1990
Nationalité : Américain
Langues parlées :
[X] Anglais : Sa langue maternelle
[X] Japonais : Depuis le temps qu’il vit à Tokyo, il sait étrangement bien parler, écrire et comprendre le japonais. Son accent le rend parfois difficile à comprendre cependant
[X] Français : Il a de bonne base mais dès que la conversation devient un peu technique il peut être vite perdu
Race : Poltergeist
Objet de prédilection : Les chaussettes (il réussi encore mieux si les chaussettes en question sont à motif)
Personnage de l'avatar : Johnny Silverhand – Cyberpunk 77
description physique
Couleur de peau : Sa peau est blanche, mais elle bronze très facilement au soleil. Puisqu’il aime beaucoup l’extérieur, il n’est pas rare de le voir avec un teint plus hâlé l’été
Couleur des cheveux : Noir de jais, si on omet les quelques cheveux blancs par-ci par-là
Longueur des cheveux : Mi-long, il aime les garder suffisamment long pour pouvoir les attacher, mais pas trop pour ne pas les avoir dans les yeux. Ça le gêne quand il peint ; heureusement que les serre-tête existent en cas de besoin
Couleur des yeux : Marron foncé. Mais il dit souvent pour rire qu’ils sont « couleur terre après une bonne pluie »
Corpulence : Plutôt fin et, malgré sa cinquantaine, des muscles bien fermes se dessinent sur tout son corps ; surtout les bras. Il aime se maintenir en forme régulièrement et, mine de rien, porter un chevalet ça fait les biscotos
Taille : 1m83
Style vestimentaire : C’est un gars chill et son style le reflète bien ; petit tank top en été, tee-shirt simple en automne et petit pull à col roulé l’hiver. Il préfère le jean ou le short au pantalon cintré. Il fait quelques exceptions et peut porter un costume lorsque la situation l’exige mais avec beaucoup de mauvaise volonté
Habitudes : Lorsqu’il traverse une mauvaise passe, il aime méditer au calme dans un parc. Il fume beaucoup, quelque soit l’heure du jour ou de la nuit. Il se mord le bout de la langue lorsqu’il est très concentré, notamment sur ses peintures. Lorsqu’il est agacé, il a le réflexe de croiser ses bras sur son torse et de tapoter son doigt contre son biceps sans rien dire
Autre : Il a un tatouage sur tout son bras gauche d’un paysage de montagne, en hommage à son mentor après ton retour au Japon. Il a les lobes percés mais il ne porte pas toujours des boucles d’oreilles pour autant. Il a quelques cicatrices sur le corps du temps de l’armée, mais la plus visible est plutôt bien caché par sa barbe
Couleur des cheveux : Noir de jais, si on omet les quelques cheveux blancs par-ci par-là
Longueur des cheveux : Mi-long, il aime les garder suffisamment long pour pouvoir les attacher, mais pas trop pour ne pas les avoir dans les yeux. Ça le gêne quand il peint ; heureusement que les serre-tête existent en cas de besoin
Couleur des yeux : Marron foncé. Mais il dit souvent pour rire qu’ils sont « couleur terre après une bonne pluie »
Corpulence : Plutôt fin et, malgré sa cinquantaine, des muscles bien fermes se dessinent sur tout son corps ; surtout les bras. Il aime se maintenir en forme régulièrement et, mine de rien, porter un chevalet ça fait les biscotos
Taille : 1m83
Style vestimentaire : C’est un gars chill et son style le reflète bien ; petit tank top en été, tee-shirt simple en automne et petit pull à col roulé l’hiver. Il préfère le jean ou le short au pantalon cintré. Il fait quelques exceptions et peut porter un costume lorsque la situation l’exige mais avec beaucoup de mauvaise volonté
Habitudes : Lorsqu’il traverse une mauvaise passe, il aime méditer au calme dans un parc. Il fume beaucoup, quelque soit l’heure du jour ou de la nuit. Il se mord le bout de la langue lorsqu’il est très concentré, notamment sur ses peintures. Lorsqu’il est agacé, il a le réflexe de croiser ses bras sur son torse et de tapoter son doigt contre son biceps sans rien dire
Autre : Il a un tatouage sur tout son bras gauche d’un paysage de montagne, en hommage à son mentor après ton retour au Japon. Il a les lobes percés mais il ne porte pas toujours des boucles d’oreilles pour autant. Il a quelques cicatrices sur le corps du temps de l’armée, mais la plus visible est plutôt bien caché par sa barbe
précisions
Il fait de la peinture depuis une vingtaine d’année environ
Peintre à son compte, il écrit également des livres de développement personnel pour aider les autres
Il compose de la musique pour lui-même mais aussi pour mettre sur internet et servir d’accompagnement musical à ses livres de développement personnel
Il fume depuis l’âge de ses 15 ans
Il n’est pas très regardant sur le sujet des drogues ; il considère que ça n’est pas un problème tant que ça ne sert pas à éviter ses problèmes. Il consomme lui-même assez souvent de la marijuana pour le plaisir
Il aime boire modérément et il adore cuisiner de bons petits plats
Grand fan d’animaux, il a un chien depuis quelques années appelé Chaussette (oui en français)
Chaussette est son mot préféré en français d’ailleurs
Il sait jouer de la guitare, il préfère l’acoustique mais il joue mieux avec une électrique
Il aime la musique et il écoute de tout
Il a tendance à être un peu désordonné sauf dans son atelier
Sa passion pour le jardinage existe malgré son absence cruelle de main verte
Très tolérant, il n’aime cependant pas les nécromanciens qui ont tendance à jouer un peu trop avec les règles du Monde des morts à son goût
Malgré son passé de militaire, il est anti-guerre et contre les armes à feu
Il est non-binaire et utilise régulièrement le neutre pour se désigner
Pansexuel, il n’est pas très regardant tant que les deux personnes sont on board et majeurs, évidemment
Il a peur des mille pattes depuis tout petit
Il n’a aucune allergie et il en est assez fier
Il aime méditer le matin après le réveil et parfois le soir quand il a eu une longue journée, c'est son petit rituel à lui
Il a une dent contre les « gym bro » qui préfère shame plutôt que d’aider sincèrement et ça l’agace particulièrement si on le compare à ce gens d’individus
Il connaît énormément de choses sur les plantes et il s’intéresse beaucoup aux médecines alternatives et traditionnelles. Cependant il sait reconnaître l’utilité du monde pharmacologique
Il jure beaucoup
Athéiste depuis très longtemps, sa mort n’a fait que confirmer cette idée
Sa couleur préférée est le Pantone 349
Il préfère peindre sur toile que de dessiner sur papier, mais il est à l’aise avec les deux
Grand fan d’histoire, il a beaucoup voyagé pour apprendre l’histoire directement dans les pays concernés
Il doit parfois porter des lunettes pour peindre même si ça a tendance à le déconcentrer
Malgré ses 58 ans, il se trouve très objectivement « beau gosse » selon ses propres dires
Il dort soit en caleçon soit « comme la nature l’a fait »
Il a complexé très longtemps sur son nez
Il a tendance à manger et mâcher la bouche ouverte par réflexe
Peintre à son compte, il écrit également des livres de développement personnel pour aider les autres
Il compose de la musique pour lui-même mais aussi pour mettre sur internet et servir d’accompagnement musical à ses livres de développement personnel
Il fume depuis l’âge de ses 15 ans
Il n’est pas très regardant sur le sujet des drogues ; il considère que ça n’est pas un problème tant que ça ne sert pas à éviter ses problèmes. Il consomme lui-même assez souvent de la marijuana pour le plaisir
Il aime boire modérément et il adore cuisiner de bons petits plats
Grand fan d’animaux, il a un chien depuis quelques années appelé Chaussette (oui en français)
Chaussette est son mot préféré en français d’ailleurs
Il sait jouer de la guitare, il préfère l’acoustique mais il joue mieux avec une électrique
Il aime la musique et il écoute de tout
Il a tendance à être un peu désordonné sauf dans son atelier
Sa passion pour le jardinage existe malgré son absence cruelle de main verte
Très tolérant, il n’aime cependant pas les nécromanciens qui ont tendance à jouer un peu trop avec les règles du Monde des morts à son goût
Malgré son passé de militaire, il est anti-guerre et contre les armes à feu
Il est non-binaire et utilise régulièrement le neutre pour se désigner
Pansexuel, il n’est pas très regardant tant que les deux personnes sont on board et majeurs, évidemment
Il a peur des mille pattes depuis tout petit
Il n’a aucune allergie et il en est assez fier
Il aime méditer le matin après le réveil et parfois le soir quand il a eu une longue journée, c'est son petit rituel à lui
Il a une dent contre les « gym bro » qui préfère shame plutôt que d’aider sincèrement et ça l’agace particulièrement si on le compare à ce gens d’individus
Il connaît énormément de choses sur les plantes et il s’intéresse beaucoup aux médecines alternatives et traditionnelles. Cependant il sait reconnaître l’utilité du monde pharmacologique
Il jure beaucoup
Athéiste depuis très longtemps, sa mort n’a fait que confirmer cette idée
Sa couleur préférée est le Pantone 349
Il préfère peindre sur toile que de dessiner sur papier, mais il est à l’aise avec les deux
Grand fan d’histoire, il a beaucoup voyagé pour apprendre l’histoire directement dans les pays concernés
Il doit parfois porter des lunettes pour peindre même si ça a tendance à le déconcentrer
Malgré ses 58 ans, il se trouve très objectivement « beau gosse » selon ses propres dires
Il dort soit en caleçon soit « comme la nature l’a fait »
Il a complexé très longtemps sur son nez
Il a tendance à manger et mâcher la bouche ouverte par réflexe
Caractère
Altruiste
Calme
Perfectionniste
Joviale
Sens de la justice
Blagueur
Têtu
Vous avez l’image ? Parfait, vous pouvez y coller le visage de Warren par-dessus. Il est difficile de trouver plus calme et détendu que lui ; l’américain se décrirait lui-même comme quelqu’un de très « chill » sans douter une seule seconde. Confiant, il sait reconnaître ses points forts et ses points faibles ; pourquoi nier leur existence quand on peut simplement apprendre à vivre avec et en tirer le meilleur ? C’est comme ça, il est passionné. Une passion qui peut sembler à la fois envahissante et captivante. Il sait vous parler avec une conviction si sincère que ça frise le ridicule et pourtant ça marche. Il retient l’attention, il coupe le souffle avant de le redonner le sourire aux lèvres. Très bon observateur, il vous scrutera rapidement avant d’apprendre à vous connaître, à connaître le vrai vous. C’est aussi ce qui fait sa force : tout est intéressant, tout mérite son attention.
Alors oui, ça peut agacer. Énerver même. A ça, il répondra en riant « qu’on ne peut pas plaire à tout le monde ». Même à ça, il a une réponse remplie de positivisme et de jovialité. Il préfère largement se faire détester de quelques personnes si cela lui permet d’en aider cent autre. Il rit, il fait des blagues puis il rit à nouveau de ses propres blagues. C’est le genre de personne à rire en se tapant la jambe avant d’essuyer la larme qui perle aux coins de ses yeux. Il trouve du beau dans le laid, du positif dans le négatif, du sens dans ce qui est incompréhensible. Il sait que ça ne marche pas pour tout le monde et c’est aussi pour ça qu’il sait s’adapter tel un caméléon. Il ne juge pas les gens qui n’arrive pas à faire comme lui, au contraire. On ne frappe pas quelqu’un qui est déjà à terre, on lui offre plutôt une main pour se relever. Une épaule sur laquelle pleurer. Une oreille, ou cinq minutes de votre temps. Pour lui le moindre geste compte, le moindre geste est important et lourd de sens.
Bien sûr il a ses failles. Une vie un peu trop rangée lui a donné un goût pour la nostalgie ; il aime parfois s’asseoir et réfléchir à son passé, le vent dans les cheveux. Mais il ne le fait pas pour réfléchir à ses regrets -car tout le monde en a, non il préfère y voir le chemin qu’il a parcouru. Ce qui a sacrifié pour ensuite avancer et devenir une personne dont il peut être fier ; une personne qu’il peut aimer pleinement sans honte. C’est sa façon se de rebooster et de repartir du bon pied. C’est aussi un bon vivant, le genre à fumer pour se détendre, faire une petite partie de billard avant de terminer par une soirée bien mouvementé. Alors il n’en abuse pas car comme il aime le dire : « un esprit sain dans un corps sain » ! Il ne l’a pas inventé, mais il aime le rappeler à qui veut l’entendre. Malgré tout, il sait rester lucide et reconnaître que les inégalités existent ; alors il fait de son mieux pour rendre les choses meilleures et plus juste à sa façon.
Il aime plaisanter sur son côté têtu et perfectionniste notamment car ça n’impacte majoritairement que lui-même. Il peut être un peu à cheval sur ses principes et sa vision des choses lors de discussions un peu mouvementés, mais il finira toujours par mettre un peu d’eau dans son vin -tant que le sujet le permet. Il sait aussi que son perfectionnisme est à double tranchant mais il essaye d’en tirer le meilleur à travers ses créations. Il a appris à connaître ses limites, à s’en imposer et à accepter l’imperfection, même s’il a encore du mal lorsqu’il s’agit de ses peintures ou de ce qu’il écrit. Il fait de son mieux pour rester un juge objectif envers lui-même ; étrangement il n’a pas ce problème avec les autres. Peut-être parce qu’il adore rappeler que « Nos imperfections font de nous ce que nous sommes », qui sait.
histoire
TW :
Violence sur enfant, maladie (cancer), description légère du moment de la mort, mention de drogues et d'alcoolisme (pas de description)
[Les notes qui suivent sont toutes tirées des innombrables brouillons écrit par Warren pour sa future autobiographie]
A partir de quel moment il devient pertinent d’écrire sur soi ? Sur son passé, sur ce qui constitue notre mémoire ? Est-ce que c’est quand on en éprouve le besoin ? Quand la vie nous rattrape ? Je me suis souvent posé cette question. Après tout, si on me retire mon art, suis-je encore quelqu’un qui vaut la peine d’être lu ? A ça je répondrais oui.
Toute vie mérite d’être lue même celle qui semble la plus insignifiante.
Alors la voilà, ma vie. Et un peu de ma mort aussi ; hell même après toutes ces années écrire ses lignes ça me fait rire.
Né dans les années 30 au fin fond du pays de la Liberté, j’ai eu la chance d’avoir des parents plutôt tranquilles. Le père qui bosse, la mère qui élève, le genre de modèle classique à l’époque. Ma mère a des origines bavaroises alors j’hérite d’un prénom unique et que je porte avec fierté. Mon père choisit mon deuxième prénom, que je porte avec autant de fierté que le premier. « La famille Miller » c’est comme ça qu’on nous appelait dans notre petite ville.
Comment j’étais à l’école et ce genre de truc, c’est pas vraiment palpitant hein ? Dites vous juste que j’étais un gamin calme ; moyen à l’école, qui oubliait ses devoirs et qui se retrouvait souvent au coin pour avoir dormi en cours. Mon père était pas le genre d’homme a donné des dérouillés mais j’en ai eu quand même quelques-unes et ça changeait pas grand-chose. Je me laissais porter par la vie et tout petit déjà je voulais qu’une chose : dessiner. Dessiner sur la table, dessiner sur les murs, dessiner dans les marges de mes cahiers, dessiner à la craie sur le sol. Je ne pensais pas être doué avec les mots alors je faisais des formes pour m’exprimer.
Et quand tu as 5 ou 6 ans, les gens trouvent ça mignon. Adorable. Touchant même.
Mais ça le devient beaucoup moins quand tu grandis.
« Tu vas pas y arriver mon garçon », « La vie d’artiste c’est une vie de raté », « Qui c’est qui te met ces idées en tête ? »
Un vague échantillon de ce qu’on me disait à l’époque. Une enfance tranquille peut-être, mais une adolescence où j’ai abandonné mes crayons. Mes stylos me servaient uniquement à écrire sur des cahiers sans vie des phrases inintéressantes. On me demandait ce que je voulais faire ; je répondais « je ne sais pas ». Difficile de s’épanouir et de choisir sa voie quand on me bloque autant de possibilité ! Mais répéter « je ne sais pas » ça a fini par agacer mes parents qui voulait me voir grandir et avoir de l’ambition. L’ambition de quoi ? Ils n’ont jamais trop su me répondre, « de l’ambition c’est tout ».
J’ai vu mon père partir à la guerre en 40. Le genre de Grande Guerre avec un grand « G » aux deux mots. Il est revenu entier et d’après ma mère c’était un miracle. Il en parlait peu et je posais peu de questions, un statu quo agréable. Mais en grandissant il s’est mis à me parler de la guerre, de son boulot de militaire. Les avantages comme la camaraderie, la discipline, avoir de quoi se payer à manger, une vie simple et bien rangée comme la sienne. Le petit gars en moi hurlait à plein poumons que non, c’est pas ce qu’il voulait. Mais j’étais sage, peut-être même un peu trop.
J’ai hoché la tête, « Oui papa je deviendrais militaire. Comme toi »
17 ans, encore des dents de laits et les deux pieds dans des bottes de cuir froides. Yes, sir ! Right, sir !, j’en ai mangé encore et encore. L’armée n’était pas tendre même avec les gamins comme moi. J’ai souris, j’ai arrêté de sourire, j’ai ris avant d’arrêter de rire. Mais mon père avait raison sur un point : c’était une vie bien rangée. Tout à sa place, tout roule tout seul. Et c’est ce que j’ai fait, me laisser porter par le rythme de l’armée sans jamais rien remettre en question. J’ai été sur le terrain, je me suis battu, j’ai accompli chaque mission avec rigueur sans chercher plus loin. Puis le calme est revenu, j’ai fini par me retrouver plus souvent derrière un bureau que sur le terrain.
Sergent Première Classe Warren Kenny Miller. Un beau titre, une escouade d’une trentaine de gars sous mes ordres. J’étais un sergent apprécié, probablement parce que j’évitais d’envoyer mes gars au casse-pipe sans raison. Je faisais la paperasse pendant qu’ils avaient les genoux dans la boue alors le minimum c’était quand même de leur apporter du soutient. En un clignement d’yeux, j’avais déjà presque 50 ans. Des parents déjà décédés depuis quelques années, pas de femme, pas d’enfant ; pas de famille en somme. Je souriais face à mes gars mais au fond, je commençais à sentir le vide. Hormis l’armée je n’avais rien, même pas de passion. Métro, boulot, dodo, j’ai connu ça si longtemps avant de sortir de ma rêverie. Je me suis dit qu’il était trop tard maintenant, alors j’avoue j’ai peut-être brûlé le peu de vie qui me restait. Je fumais déjà beaucoup, j’ai rajouté l’alcool et les drogues.
Et bam, cancer. Pleins de petits points dans mes poumons. Forcément, c’est ce que je me suis dit à l’époque. Aucune chance de survivre à ça et on m’a annoncé moins d’un an avant de passer l’arme à gauche. Pendant un mois ou deux j’ai paniqué, pleuré, supplié tout ce qui pouvait exister et ne pas exister. Désespéré, c’est probablement le bon mot. Puis j’ai passé les 9 mois suivant à mettre mes affaires en ordre, déléguer mon travail à celui qui prendrait ma place et à faire la paix avec moi-même. Une vie pleine de regrets qui se termine. Oh j’aurais pu essayer des traitements pour grapiller quelques mois mais je me suis dit a quoi bon, rien ne me retient ici. J’étais pas aussi cool et détendu à cette époque, enfin vous avez le tableau quoi.
Je suis décédé un 1er novembre. Le jour des morts, c’est beau quand même. J’ai dû préparer de mon vivant mon propre enterrement et je pense qu’hormis quelques gars de mon escouade et des voisins, personne n’est venu me voir.
C’est là que ma vie a vraiment changé ; un pied dans la mort, puis un deuxième et me voilà face à un gars. Il me remontre les images de moi, sur mon lit d’hôpital en train de m’endormir. Je tousse longuement avant que ma main touche le lit pour la dernière fois. J’avoue sur le coup, je me suis pas reconnu ; est-ce que j’étais vraiment aussi fin ? Aussi faible ? Avec le visage aussi émacié ? Le choc.
Alors oui. J’aurais pu me lamenter en voyant ça ; qu’est-ce que j’ai fais de ma vie finalement ? Mais non. J’ai eu comme ce déclic, la mécanique s’est remise en marche. Oui, je suis mort mais j’avais une deuxième chance : une chance de pouvoir m’éclater. Découvrir qui je suis, ce que j’aime. Je ne suis pas resté très longtemps à Tokyo, c’est une bien charmante ville mais j’avais soif. Soif d’aventure, soif de connaissance, soif de découvrir. Un sac sur le dos, des clopes dans la poche et je suis parti. J’ai voyagé pendant 7 ans à travers le monde entier ; je pourrais faire la liste des pays mais ça serait bien trop long et vous n’arriveriez à grappiller que quelques miettes de ce que ça fait de voir autant de choses. J’ai mangé sur des bords de routes abandonnés, marché près de volcans encore en activité, je me suis perdu dans des forêts et de montagnes. Pour survivre, je travaillais un peu à chaque étape pour quiconque avait du travail à me donner, de garder les chèvres à pousser des camions embourbés. J'ai même travaillé dans de beaux jardins, ce qui m'a donné le goût de la nature et du jardinage même si c'est pas mon point fort. Mon corps a souffert au début et puis je me suis remis en forme petit à petit. Mes poumons semblaient presque comme neufs et je voyais mes muscles reprendre vie. C'est aussi à cette période que j'ai commencé à apprendre la méditation, grâce à une petite vieille pleine de ressources qui m'a hébergé contre quelques travaux manuels dans sa maison. Sacré force de la nature.
J’ai passé beaucoup de temps à écouter, observer, apprendre. Déconstruire pour reconstruire aussi. J’ai écouté pour pouvoir conseiller ensuite. J’ai mis mes maigres connaissances au service des autres et en échange j’ai grandi, tellement plus que pendant mes 58 années de vie. Chaque jour était différent et j’ai eu l’impression de savoir enfin qui j’étais vraiment. J’ai passé presque un an en France à reprendre goût pour les Arts, quelque chose que j’avais abandonné depuis si longtemps. J’ai repris le crayon, le carnet et je dessinais tous les jours à m’en faire saigner les mains. De la « mauvaise herbe » au plus beau des bâtiments, tout me fascinait et tout méritait d’être immortalisé. J'ai aussi découvert le plaisir de faire de la musique, de jouer de la guitare avec des inconnus rencontrés par hasard. J’ai dormi dans les rues et sur les toits mais je m’en fichais : je me sentais enfin heureux et épanouis.
Et puis j’ai repris la peinture au cours de mon voyage aussi. Les moyens me manquaient mais je me débrouillais avec ce qui me passait sous la main. J’ai fini par retourner dans mon vieux pays et j’ai eu la chance d’une mort : rencontrer mon futur mentor. Bob Ross. Même de mon vivant et malgré mon absence de passion, je savais qui il était. Une rencontre soumise totalement au hasard, un échange de regard, un sourire et je me suis lancé. « Je veux être votre élève ». Il m’a serré la main et m’a invité chez lui. J’y suis resté cinq années, cinq années de bonheur. Si l’amour platonique devait avoir une image, ça serait ça : moi face à mon chevalet en train d’observer à travers la fenêtre la plus belle des montagnes avant de regarder d’un air tendre Bob, concentré sur sa propre toile. Il m’a nourri, logé et il m’a tant appris qu’encore aujourd’hui je ne saurais comment le remercier. Les erreurs n’étaient que des beautés impromptues et la gentillesse et la tolérance étaient mon quotidien. J’aurais aimé rester pour toujours mais comme il le disait lui-même : « Tu peux avoir ce que tu veux dans ce monde, une fois que tu auras aidé chaque personne autour de toi à avoir ce qu’iels veulent ».
Et je voulais aider. Alors je lui ai fait mes adieux et je suis reparti vers Tokyo en 2002.
De cette rencontre absolument indescriptible, j’en garde un tatouage fait en hommage à Bob, un homme si incroyable que de simples mots ne suffiraient pas à le décrire.
Je voulais vivre là où je pouvais aider. Continuer ma retraite et m’établir pour de bon dans un endroit qui me rappelait d’où je venais ; après tout n’est-ce pas là où j’ai atterri après ma mort ? Je ressentais tellement de choses en étant dans cette ville d’un point de vue spirituelle et physique : même seul chez moi je sentais cette foule d’âmes et j’adorais cette sensation. J’ai décidé de me mettre à mon compte en tant que peintre et d’apporter du bonheur autour de moi ; mais pas seulement. J’ai commencé à aider, en donnant des conseils, en me rapprochant des gens en peine pour les aider à apprendre ; apprendre à se connaître et à se sentir mieux. Apprendre à voir ce qu’il y a dans l’horizon. Apprendre à se dépasser. Apprendre à être heureux, finalement. C’est comme ça que j’ai fini par aussi écrire des livres pour toucher le plus de gens possibles.
Ma vie privée … Eh bien, elle est privée. Mais j’ai pu rattraper toutes ces années de solitude. J’ai découvert les étreintes, la douceur et la tendresse. J’ai aussi découvert que les limites enseignées et imposées sur le genre et la sexualité n’étaient que des conneries et ça a apaisé quelque chose en moi. Un sentiment d’être à la fois dans un entre-deux et nulle part ; et j’avais le droit de ressentir ça. Comme quoi il n’est jamais trop tard pour apprendre et s’améliorer. Je savais que je ne pourrais pas avoir d’enfant, un des défauts de la mort, mais j’ai comblé ce « manque » en m’occupant d’enfants du Refuge. En aidant des mômes paumés à droite à gauche. J’ai fini par avoir l’habitude de voir de la vie chez moi, tout le temps, bien plus que de mon vivant. Quel meilleur tableau que celui-ci pour vivre enfin une retraite bien méritée ?
Et puis un jour, vers 2010, j’ai vu quelque chose d’étrange. Une petite fille, à l’apparence surprenamment fantomatique ; un peu translucide et blanchâtre. Je n’ai pas eu peur, je me suis simplement dit que j’avais peut-être un peu abusé sur mon dernier joint. Puis je me suis dit que j’avais atteint un seuil d’éveil inédit pour un mort. Mais non, rien de tout ça. J’en ai parlé à des proches et j’ai fini par avoir la réponse : des périsprits. Comme quoi, je continuais à en apprendre sur le Monde des morts même après tout ce temps ! J’ai compris que je pouvais voir les vivants ; un peu comme les médiums mais en inversé. Ça peut paraître déroutant au début, mais je m’y suis vite fait. Et puis j’ai vu de plus en plus d’apparitions, petit à petit les formes humanoïdes ont laissés place à des formes plus … Abstraite ? Je n’ai pas compris tout de suite ce que c’était. Puis quand j’ai pu enfin les toucher, j’ai senti ce que c’était assez doux, comme un genre de tissu. Je ne vous décris pas ma crise de fou-rire quand j’ai compris que c’était une chaussette. J’ose pas non plus imaginer la tête de la personne vivante qui a du sentir sa chaussette glisser d’un coup le long de son pied ; de quoi provoquer une petite frayeur.
Depuis j’ai appris à en tirer le meilleur. L’avantage d’avoir un bâtiment comme l’Agence et une petite réputation en tant que peintre c’est d’avoir un entourage large et de pouvoir obtenir pleins d’informations super intéressantes. Les poltergeists, les périsprits, les objets dit de prédilections … Dans mon cas, des chaussettes. Après tout pourquoi pas, me suis-je dit à l’époque. Surtout que, grâce à ça, je pouvais encore plus aider les gens en utilisant l’énergie psychique. De l’énergie qui peut apaiser de nombreux maux ; cela a donné encore un nouveau sens à ma mort. J’ai commencé à m’instruire sur les rituels, à méditer encore plus qu’avant et à utiliser mes peintures comme vecteur. Je ne peux pas dire que je maîtrise tout parfaitement, mais ces imperfections me prouvent que je ne peux que continuer à évoluer et aller de l’avant. M’améliorer, pour moi comme pour les autres. J'ai aussi « adopté » un compagnon poilu mais translucide. Depuis la découverte de mes capacités, j’ai un chien errant qui aime bien me suivre et apparaître par intermittence alors je lui ai donné un petit nom : Chaussette. Un ami fidèle qui à son petit caractère et un penchant pour la gourmandise.
Aujourd’hui, je suis toujours peintre et auteur. J’ai mes mécènes, ma propre famille constituée de tout mes proches et j’ai trouvé une forme de paix intérieure. Je tente de la transmettre en insufflant un peu de cet énergie dans mes peintures lorsqu’un.e client.e me le demande. Parfois, je le fais aussi de moi-même ; après tout il serait égoïste de garder ça pour moi. Je me suis découvert un petit talent aussi pour l’utilisation de cristaux et de plantes, surtout dans le cadre de rituel de soin. Il m’arrive aussi de voir encore ces apparitions et j’aime les observer et les suivre, quitte à abandonner ce que je faisais ; tant que ça n’impacte personne évidemment.
Il y a quelque chose de fascinant à pouvoir incarner une sorte de légende autour des fantômes, de pouvoir avoir un lien même faible avec les vivants.
Soyez heureux comme je le suis ; après tout, la mort n’est que le commencement.
derrière l'écran
Prénom/surnom : Bonjour c’est encore Tantine/Wynn
Age : 30 ans et dilf en devenir
Comment t'es arrivé sur PaB ? Grâce à un partenariat y’a déjà 4 mois wow
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