Non, il ne pouvait pas savoir. Les formalités, ça a beau vous faire chier, ça pourrait vous éviter ce genre de situation malaisante où tu dois le foutre un quart d'heure à la porte.
T'es fautif, oui, de ne lui pas avoir communiqué d'horaire précis, certes. Mais il est tout aussi coupable. D'une manière ou d'une autre, c'était possible de te prévenir à l'avance. Les patient·e·s doivent bien avoir tes coordonnées pour prendre rendez-vous. C'est peut-être même de cette manière qu'il aurait dû premièrement t'approcher, en fin de compte. Seulement, c'est compliqué pour ton futur stagiaire d'imprimer une leçon. Ça s'annonce compliqué d'être son tuteur.
C'est compliqué pour lui de comprendre pourquoi tu ne l'acceptes pas. Il est susceptible. T'as promis de l'engager pour observer et il n'a pas le droit. C'est pas logique mais bon, c'est toi qui décide alors il mâche ses mots et attend patiemment puisque c'est tout ce qu'il peut accomplir.
«
Volontiers, merci ! Désolé pour l'interruption. »
Et pourtant, tu le retrouves inchangé,
toujours agréable, toujours poli.
Alors qu'il se questionne toujours sur pourquoi tu ne veux finalement pas de lui. C'est un peu exagéré comme réflexion mais faut dire que tu le laisses au pas de la porte quinze minutes à se tourner les pouces et t'as l'air de vouloir le chasser fissa après signature puisqu'un autre rendez-vous suit. Ouais, t'es un homme occupé, il a pigé. Mais lui, il a bien autre chose à faire qu'à jouer avec ses pouces, justement. Il est là pour exercer, enfin au moins voir.
C'est le métier qu'il veut pratiquer. Ça le passionne pas autant que toi.
Juste, il veut faire, pour passer à autre chose demain.
Donc il sera déjà trop tard s'il commence le lendemain.
«
Oui oui, j'ai bien les papiers. Pourquoi je viendrai pour un rendez-vous ? C'est moi qui doit y assister. »
Ça se sent que le gamin est un peu pressé dans le ton parce qu'il ne répond pas à ta blague. Il ne l'a pas saisie. En fait, c'est presque comme s'il voudrait l'éviter. Cassian n'a pas besoin de rendez-vous chez le psy. Il préfère se dire que c'est pour les autres et jouer au psy incompétent tout seul. Alors plus qu'à signer des papiers qu'il déballe de son sac et te présente dans les mains avec un stylo accompagné. Pour une fois, il a fait les efforts et remplit aussi ses parties et celles du formateur des catacombes. Il t'attend, café en main que tu lui as servi dans un mug discutable, comme dans une patience précipitée, scrutant ta main signer.
«
Si t'es un peu hésitant, je peux toujours assister à la prochaine consultation, juste en tant qu'observateur. Comme ça tu vois si tu signes après ou pas. Je veux pas non plus te mettre le couteau sous la gorge. »
Peut-être que tu n'hésitais pas mais Cassian, si. Avec vivacité, en à peine quelques secondes, il te retire les papiers des mains, les pose sur ton bureau. En fait, il n'est pas très sûr de lui. Les signatures de contrat, il les brise chaque fois et après renseignement, le stage dure quand même deux mois. La moitié de ses emplois n'ont pas duré assez longtemps, pour dire. Il est pas sûr de rester, de le rompre encore une fois. Il préfère un essai. Puis après tout, même pour toi, c'est plus vigilant de l'avoir juste une fois que d'être lié à lui autant de temps ? Quoique, deux mois dans le monde des morts, c'est pas tant que ça.
Trop si tu soupires déjà.
Qu'est-ce que ça voudra dire dans deux semaines et qu'est-ce que ça deviendra, surtout ?
Notes
670 mots
Désolé je suis pas très fier de cette réponse snif.
Mais Cass est "pressé" de commencer un peu comme pour en finir. Il reste toujours poli mais agit de manière précipitée sans dire pourquoi. Il propose d'assister au prochain rendez-vous avant signature. Tantine peut grave refuser ofc, j'attends pas forcément qu'il accepte mdr