Son téléphone vibre :
« Allô ? »Zelda le pose entre son épaule et son oreille, continuant de taper sur le clavier de son ordinateur. C'est son éditrice qui lui demande des comptes sur l'avancement de son prochain light novel. Tout se passe assez bien mais elle se rend compte qu'on lui reproche un manque de cohérence historique.
L'écrivaine veut tomber dans la période Edo.
Plus exactement, une romance dans le Shinsengumi.
Elle a déjà vu plein d'œuvres de ce type dans la littérature - et plein d'autres médias en réalité - et elle désire faire sa version. Le problème est-
Elle a sans doute pas fait assez de recherches.
Même si tout le monde était pas forcément familier ou un énorme connaisseur de leur histoire, il faut quand même pas déconner avec les détails - que diraient ses lecteurs historiens ?!
On lui recommande alors de se renseigner un peu plus.
Zelda se lève.
Elle entre dans la bibliothèque.
Elle adore comme elle déteste ce type d'endroits.
Elle est du genre à commenter à haute voix ses lectures et bien sûr, ici, parler est interdit.
En tout cas, de son volume.
Zelda s'en va à travers les étagères pour trouver son bonheur et choisit multiples ouvrages qu'elle porte difficilement à bout de bras.
Elle fait du sport mais là, c'est criminel le poids.
Elle pose tout dans un léger vacarme - elle se prend déjà des regards noirs. Elle sourit, penaude, avant de rapidement s'asseoir pour commencer ses recherches.
La jeune femme lève à peine les yeux quand un homme s'excuse et s'installe. Elle hoche juste distraitement la tête pour pas le chasser sauvagement.
Tic, tac.
Tic, tac.
Tic-
Une sensation.
La jeune lève rapidement les yeux quand un livre-
Blanchâtre-
C'est-
Elle fixe.
Fixe.
Fixe.
Jusqu'à ce qu'il- :
« Ah ! », s'exclame-t-elle soudainement.
Il flotte ! :
« Tu- »Elle se lève, claquant bruyamment ses mains sur la table :
« Tu peux l'voir toi aussi !? »La rousse a déjà rencontré des poltergeists - rarement - mais personne partage son périsprit. Ses yeux s'illuminent, son sourire scintille et son visage brille :
« Mais c'est trop bien ! comment tu- »Elle tilte à peine qu'elle utilise la forme non polie. Elle remballe lentement sa langue. Elle a de toute façon pas le temps de plus parler.
Le bibliothécaire s'approche d'eux.
C'est dehors.
Vous dérangez les autres.
Ah.
Oups, monsieur.
Zelda ignore si elle doit suivre l'inconnu vers la sortie ou marcher deux pas devant ou derrière lui, s'excuser à répétition - et si maintenant iels étaient dans une espèce de liste noire pour toujours ?! - ou-
Elle choisit les deux.
Une fois le pied dehors, elle se dépêche de s'incliner en s'excusant :
« Désolée ! J'pensais pas crier aussi fort mais- (Elle se redresse, le retour de son expression émerveillée.)
J'vous ai vu prendre le périsprit ! vous aussi vous pouvez les voir du coup !? Oh là là ! vous aussi c'est le roman ? »Elle se rend pas compte qu'elle risque de l'acculer avec son enthousiasme.
Mais elle le voit pas.
Elle voit jamais rien.