Chéri j'ai rétréci la garce - [Altan & Esperanza]

Une fois n'est pas coutume, Esperanza Thallia occupait la salle de bain de la colocation pour une durée déraisonnable. Au diable les envies pressantes du matin et la vie en société, c'était son sanctuaire et rien ne l'en ferait sortir. Naturellement, tel laps de temps permettait toutes sortes de machinations et complots, mais nous y reviendrons.

Au bout d'une interminable heure, elle émergeait enfin, ne trouvant pour tout accueil qu'un appartement vide. Quelque part, ça lui plaisait tout autant, la solitude à ce quelque chose malsain d'attirant pour des artistes. Pour s'assurer que les lieux soient déserts, une technique simple: elle chantait faux, et fort, mais faux à s'en crever les oreilles. Ce qu'il y a de perfide avec les gens qui savent faire, c'est qu'ils savent magistralement mal faire aussi. Bon, en l'absence de réaction, elle concluait être la dernière âme en vie dans les lieux.

Et puis, d'un coup d'oeil indiscret, la lémure remarquait qu'une porte avait été mal fermée. Peut-être sorti dans la hâte, Altan lui avait ouvert son jardin secret, et aucune fleur n'en serait épargnée. Enfin, c'était le plan.

À peine deux minutes de fouille erratique plus tard, l'espagnole trouvait sous l'oreiller de son colocataire une formidable potion colorée. Bon, l'étiquette avait été arrachée, et mal puisque des petits lambeaux blancs de papier y collaient, mais qu'importe. Dans son esprit se fomentait déjà une petite farce, plutôt une terrible machination. Lui venait l'envie de simplement remplacer cette potion -quelle qu'elle soit- avec une autre, de sa réserve. Pour ça hélas, il fallait d'abord la vider, et elle l'ingurgitait sans hésitation aucune.

Et quelle erreur. Seul le strident cri aigu qui lui échappa témoigna de son sort funeste.

Elle se retrouvait à se débattre dans sa serviette de bain, tentant tant bien que mal de s'en défaire, nue comme un ver, sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer. Une fois le lourd tissu écarté, le constat était sans appel.

La grande poète état devenue petite.

Si un jour tu arrivais à l’heure à quelque évènement ou rendez-vous que ce soit, ce serait celui de Saint Jamais, comme on dit en allemand. Et pris dans ton élan de panique (?) tu as tourné la clé dans la porte de ta chambre sans même prendre le temps de vérifier que tu l’avais bien fermée.

Pourquoi cette précaution vous allez dire ? Parce que (1) tu ne supportes pas qu’on mette les pieds dans ta chambre, (2) une certaine colocataire n’en avait que faire de ton intimité, (3) c’est sur cette même colocataire que tu retrouvais tes pulls, t-shirts, chaussettes ou autres, et malgré tes protestations, elle n’en faisait qu’à sa tête.

Alors, petit Génie, pour contrer ta Némésis trop curieuse et trop voleuse, t’as puisé dans tes maigres économies pour acheter chez la nécromancienne du coin (qui normalement sait ce qu’elle fait), une superbe potion de rétrécissement dont tu lui donnerais des nouvelles.
Étiquette arrachée, cachée sous l’oreiller. Cela fait plusieurs jours que tu dors avec la fiole en dessous de la tête, et ce sera avec grande surprise que tu prendras un malin plaisir à en observer les effets quand elle en boirait.

Et aujourd’hui, c’était le jour.
Le jour tant attendu de ta vengeance.

Quand tu rentres de ta journée, tu t’étonnes de ne pas entendre ni chant faux ni harpe. Rien, personne. Pas un son sinon le grincement de la porte de ta chambre largement ouverte pour te dire que quelqu’un y était entré. Le pas pressé et le talon tapant le sol, tu pousses la porte, prêt à prendre sur le fait l’intruse.

Et Ô surprise t’attendant sur ton sol encombré.
Ô satisfaction.

C’est une mini-Esperanza se débattant dans sa serviette éponge que tu vois à côté de la fiole vide. Tu ne peux juste pas retenir cet index qui la pointe et cette exclamation de joie et de moquerie qui l’accompagne.

« AH ! » Prise sur le fait. « Je le savais que tu ne pourrais pas t'en empêcher ! »

Sans toi non plus, t'en empêcher, tu te mets à rire. Rire à en avoir mal au ventre. Et la pauvre Espé qui devait être en train de hurler du haut de ses quelques centimètres à tout casser.

« Bien fait pour toi ! C’était CERTAIN que t’allais tomber dans le panneau un jour ! » Il n’avait été question que de quelques jours en fait.

« Je ne savais pas de combien tu allais rétrécir, mais WOW, on m’a pas menti sur la marchandise ! Attends ! » Tu fouilles sur ton bureau, en sors une règle.

« Bouge pas, il faut que je te mesure. » Entre deux rires que tu ne peux pas retenir, tu poses ta règle à côté d’elle. Tu es plus obnubilé par sa taille que par sa nudité.

« VINGT CENTIMÈTRES ! » Et tu te remets à rire à en pleurer.

C'était certes rare de voir l'artiste afficher une expression claire sur son visage hors de la scène, mais là, là on pouvait identifier quelque chose de clair.

De la colère. De la rage.

Non seulement humiliée par sa taille déjà, elle se faisait en plus rabaisser par son colocataire insupportable. Le pire, c'est qu'il avait vu juste sur tous les points, l'avait cernée avec une précision énervante. Vraiment, savoir qu'elle pouvait être prise au piège si facilement la mettait hors d'elle-même, elle se sentait stupide.

Alors non, elle ne sourit pas doucement, elle ne se moque pas d'Altan ou ne joue pas de la scène pour faire croire qu'elle le prend bien. Un peu d'honnêteté traverse sa gorge alors qu'elle pointe un minuscule doigt vers son visage hilare. Elle ne cherche même pas à fuir la règle, elle en est bien incapable.

"T'es fier de toi, hein? Ah, t'es content, raclure? Ordure!"

Oui, non, la poésie s'était fait la malle aussi, la petite n'allait quand même pas soigner ses mots. Le pire restait bien que dans le situation inverse, elle aurait été la première à se moquer allègrement d'Altan, alors elle ne pouvait que trop bien comprendre.

Et puis, au fond, elle n'avait que très peu de recours pour se sauver de telle fourberie. Sortir de l'appartement demeurait impensable tant la poignée se tenait haute, et encore moins sans futal. Sans y croire elle-même, elle tentait quand même une menace vaine et désespérée.

"Si tu ne me rends pas tout de suite ma taille normale, j'appelle la boolice."

Attention, la boolice, hein.

Pour l'heure, elle restait à son entière merci, mais tentait de traverser l'incroyablement longue distance qui la séparait de sa propre chambres en foulées colériques. Si ça prenait cinq secondes en temps normal, ça se présentait comme un périple vu d'en bas. Et puis, débloquer son téléphone allait certainement être une épreuve aussi, mais chaque chose en son temps. Pour le moment, elle filait comme une flèche -d'arc pour enfant- vers ses quartiers. Par chance, contrairement à d'autre, elle gardait la porte grande ouverte.  

T’en pleures, des larmes qui se faufilent dans les coins de tes yeux. T’es rouge, autant qu’on puisse le voir sur ta peau pas vraiment blanche. Elle râle, elle hurle, elle t’insulte la Espe mais tu l’entends à peine, entre ton rire trop fort à en tomber littéralement le cul à terre et ton oreille gauche qui de toute façon était complètement hors d’usage.

Tu te calmes enfin, quelques hoquets encore dans la voix. Et la voilà qui te menaces de la boolice.

Tu restes silencieux en la regardant, toute nue du haut de ses quelques centimètres.

Deux secondes. Sans respirer.

Avant de plus pouvoir te retenir. Tu ris. Encore plus fort.

Même pas peur. Tu ne t’arrêtes plus. Tu ris au point que plus aucun son ne sort de ta bouche. T’as mal aux abdo et tu t’affales contre ton mur, essuyant tes larmes avec le bas de ton t-shirt.

« T’as pas de bol. Bientôt, ce sera moi la boolice. »

Ne t’en as jamais parlé à personne parce que tu te doutes que personne ne te croierait, mais bientôt, tu allais sauter le pas. Parce que les Catacombes c’est bien gentil, mais maintenant, tu commences à te faire chier sévère. (quoique tu te feras aussi chier si on te met à faire la circulation mais eh, c’était un faible prix à payer pour faire 1/10 de ton boulot de pompier).

En attendant, c’est l’objet de ta moquerie qui est parti circuler ailleurs. Tu la vois se faufiler cul nu dans le couloir, ses petits pieds faisant le bruit d’un caneton qui court sur un parquet.

Piti piti piti piti piti piti piti piti piti piti piti

Elle ne risquait pas d’aller bien vite. Alors tu te redresses et marche à sa poursuite, fredonnant d’un air enjoué. « Tu peux courir, mais tu ne peux pas te cacheeeeer~ »

Tes grands pas, un peu accélérés parce qu’elle a pris de l’avance, la rattrapent et tu la chopes à une main avec un grand sourire.

« Prisonnière ! » Ah, elle doit être toujours en colère. « T’avais qu’à pas fouiller dans mes affaires. D’ailleurs, on va en profiter, je vais reprendre toutes mes fringues dans ta chambre. Au moins je vais les retrouver même si c’est temporaire. Après, j’ai la paix pendant 12h ! »

Oui Esperanza.
12h.

Naturellement, il hurle de rire sous ses menaces, mais si elle en avait énoncée une, des milliers de vengeances lui venaient à l'esprit. Telle humiliation ne saurait rester impunie, il pouvait en être certain. Ou plutôt, il ne pouvait pas vraiment s'en douter, mais la cruauté d'Esperanza Thallia lui reviendrait très rapidement.

Enfin, une fois sa taille réelle retrouvée. Pour l'heure, elle hurlait aussi fort que lui permettait sa minuscule voix:

"GRAND BIEN T'EN FASSE! Tu seras à ta place au milieu des incapables."

Bon, elle était partie pour les appeler, mais réalisait en chemin que c'était une idée désastreuse. Devoir avouer avoir volé une potion restait assez délicat pour obtenir justice. Qu'importe, elle traçait son chemin, ignorait ses gamineries, bouillait de rage dans son coin. Bon, jusqu'au moment où de gigantesques doigts la décollent de terre pour lui filer un rapide coup de vertige. Ouais, ça fait haut, vu d'ici.

Elle ne se débat même pas, sait que c'est inutile. Forcément, quand on fait la taille d'une bouteille de soda, on ne prétend pas à la liberté si facilement. Non, elle croise les bras, fais la moue (mais ne fait pas semblant pour une fois), se tait. Reste qu'elle répond toujours aux provocations, alors Altan parvient à lui tirer quelques phrases.

"Bon courage, la moitié de tes chaussettes sont disséminées partout où j'ai dormi. Je te laisse voir ça avec les propriétaires, tu leur diras que tu viens de ma part. Ça ne leur fera pas tous plaisir."

La pie voleuse ne rebondissait pas sur le terme des douze heures, mais l'avait parfaitement entendu et retenu. Même, elle commençait à comploter, c'est très court, douze heures. Au final, elle grinçait entre ses dents, espérant à moitié ne pas être entendue:

"Amuse-toi douze heures, tu souffriras douze siècles."

C'est qu'elle est rancunière, hein. J'avais oublié de le dire? Vous pouviez le deviner, quand même.

Elle a beau hurler, elle a beau devenir rouge, elle a beau t’insulter et te menacer avec sa petite voix qui te fait bien marrer, tu t’en tapes.

« Ma petite blague est bien gentillette comparé à ce que tu me fais subir. Douze heures c’est rien comparé à ça, tu peux bien supporter, pas la peine d’en faire toute une tragédie racinienne. »

Mais c’était la spécialité de Espéranza, aussi bien littéralement que figurativement. Tu lui tires la langue et la déposes sur son lit le temps que tu fouines un peu dans ses affaires. Tu fais semblant de remonter des manches que tu n’as pas, déterminé de ne pas lui laisser une seule chaussette qui traîne.

« Pour le reste, j’en fais mon affaire. »

Tu passerais au secrétariat de Joshua, pour avoir les mails des habitants de l’Agence. En espérant qu’on soit bien sympa de te les donner.
Mais apprendre que tes affaires ne restaient pas dans l’appartement ajoutait un peu plus d’énergie à ta bouilloire qui commençait à siffler. Heureusement que tu avais quelques affaires à Courchevel depuis le temps. Elles, étaient en sécurité.

Tu commences ta recherche archéo-spéléologique dans l’armoire dans un premier temps. Tu retrouves trois t-shirts pour lesquels tu exclames intérieurement ta joie de les retrouver. Hop, sur l’épaule. Idem pour les quelques caleçons, des chaussettes orphelines ou en couples retrouvées sous le lit. Tu en déplaces même les meubles au cas où.

Finalement, au bout d’une dizaine de minutes, tu finis par te retourner vers la minimoy, réfléchissant. Ah c’est qu’elle avait du faire des choses quand tu avais le dos tourné. Alors tu finis aussi par défaire le lit, sait-on jamais, que des fringues seraient encore dedans. Et finalement satisfait, avec ta pile de vêtements sur les épaules, tu l’observes, souriant. Malicieux.

« Maintenant, c’est à moi. Finalement, quitte à avoir 12h devant moi où tu ne peux pas m’arrêter… »

Tu t’approches de la harpe et t’installent loin du lit où elle ne pourrait sans doute pas t’atteindre. Juste pour en ajouter une couche, te voilà à la poser à plat sur tes genoux, à la manière d’un koto et à tirer les cordes n’importe comment dans une cacophonie digne du pire manque de respect pour la musique.

Qu'Altan possède en son esprit assez de culture pour lui faire une blague sur le théâtre non seulement l'étonnait, mais de surcroît parvenait à l'énerver encore un peu plus.

Libre de ses mouvements, perdue dans l'immensité de ses propres draps, elle a le temps de considérer ses options. Sauter du lit? Elle n'est pas particulièrement adepte de la physique, et raisonne que peut-être elle ne se ferait pas mal, mais rien qu'à voir la hauteur de la chute, elle abandonne. Du reste, elle connaît quand même son propre lit, et sait pertinemment qu'on peut y trouver selon les jours: des culottes, des potions probablement illégales, et une bouillotte selon la saison. En somme: rien qui ne puisse servir.

Elle s'asseoit juste en tailleur entre deux plis de son matelas, les bras croisés, à bouder. Quand il s'en prend à ses instruments, par contre, la bête se réveille. Heuresement qu'Altan faisait du bruit, d'ailleurs, parce que sinon, on aurait pu entendre les torrents d'injures qui lui sortaient de la gorge.

Reste qu'elle craint vraiment le pire pour son instrument, et à la fin du macabre concert, elle contient tant bien que mal sa rage pour lui céder une victoire.

"C'est bon. C'est bon, t'as gagné. J'irais chercher tes chaussettes, je te ferai un joli mot d'excuse et je te rembourserai la potion, mais pour l'amour du ciel, laisse mes instruments tranquilles."

Il avait piqué là ou ça fait mal, c'est certain. Assez pour qu'elle parvienne à concevoir une trève malgré son visage rougi jusqu'à l'écarlate par la rage. Par dessus tout, elle craignait qu'il ne cause quelque dégât à sa précieuse harpe par maladresse. Ou méchanceté, au fond, il pouvait bien en être capable aussi.

Chting pouing boing cling.

C’est une cacophonie. C’est une purge. Tu tires les cordes en lui lançant des regards satisfaits, tel le vilain garnement que tu as pu être étant jeune. Tout le monde a sa phase où il cherche ses limites. On ne respecte par les tiennes, tu ne respectes pas celles des autres.

Tu as un plaisir coupable à l’entendre te supplier de reposer l’instrument.

TRING

Tu arrêtes de maltraiter cette harpe pour observer un peu plus Esperanza, du haut de ses littérales 3 pommes.

« Retour définitif des chaussettes, pulls, caleçons, pantalons, t-shirts. Remboursement de la potion. Sinon … »

Tu réfléchis en faisant glisser tes doigts sur les cordes, en en tirant une ou deux de temps en temps.

« … J’ai maintenant le moyen de te faire parler. » Ah Vito Corleone et son splendide accent italien quand tu ne cherches même pas à imiter. « Si t’es capable de prendre en otage mes affaires, je ferai pareil avec ta harpe. Je lui ferai une jolie cage et t’enverrai des photos pour te prouver qu’elle est toujours en état. »

Tu plaisantes à moitié ta menace. Tu pouvais être une tête de con toi aussi quand tu t’y mettais.

Finalement, tu te redresses et reposes la harpe (tu l’espères) comme il faut. Il faudrait que tu migres les fringues de tes épaules à ta chambre, et que tu profites un peu de la paix que les 20 cm de femmes pouvaient t’accorder.

Mais la harpe a décidé que tu ne l’avais pas bien reposée et c’est dans un slow motion digne d’une série comique que tu la vois plonger tête la première sur le sol… avant que tu la rattrapes de justesse avec le haut de ton pied.

Freeze.

Un fiouh soulagé sort de ta bouche mais ce n’est peut-être pas ça qui va sortir de celle de ta colocataire.

Les conditions de son tortionnaire sont dures, les menaces pire encore, mais que faire sinon s'y plier? Ô tragédie, n'y a-t-il point de justice pour les petites gens? Eut-il fallu qu'elle soit gargantuesque et titanesque pour que le monde puisse enfin tourner rond? De son point de vue, c'était à peu près le cas, de toute façon.

Au moins, il avait déjà passé à la trappe la lettre d'excuses. Tant mieux, elle l'aurait certainement écrite en bouillonnant de rage, à briser sa plume par quinze fois avant d'y parvenir.

"C'est ça, retour définitif de tout le lot... Promis."

Elle grinçait des dents sur le mot définitif, et peu importait en somme la sincérité qu'elle simulait dans son ton, les deux savaient pertinemment que telle promesse ne tiendrait pas très longtemps. Reste qu'Altan s'était découvert un levier de chantage, maintenant, alors la lémure n'aurait certainement plus la même liberté de subtiliser. Elle trouvera un moyen de protéger son instrument chéri en temps et en heure, pour le moment, il faut acquiescer en endurer.

Elle pensait la tempête passée, mais Altan manquait de détruire sa possession la plus précieuse. La prunelle de ses yeux à vrai dire, qui lui avait en plus coûté la peau d'une autre partie, rien qu'à la voir basculer, elle jure. La situation stabilisée, elle insulte à nouveau, mais en espagnol pour ne pas être comprise. Enfin, à son tour, elle menace en pointant son minuscule doigt terrifiant vers le géant:

"Je te jure que s'il arrive quoi que ce soit à ma harpe ou à mes flûtes, je met le feu à tout ce maudit appartement et peut-être la ville entière."

Pour peu qu'il l'aie étudiée un peu, le grand bonhomme aurait certainement pu observer la fascination morbide que l'espagnole a pour le feu. Ça donnait certes un peu de corps et de poids à ses mots, mais le ferait-elle seulement vraiment?