Chéri j'ai rétréci la garce - [Altan & Esperanza]

Retour définitif, tu attendais de voir, alors tu avais fait une moue suspicieuse avant qu’elle ne se transforme en sourire crispé, la colonne de la harpe en suspension dangereuse sur son pied. Tu devais t’y attendre, une colère de 20 cm t’arrive dessus, un petit haricot vert de doigt pointé vers toi qui est aussi ridicule que tu sais que ce qui va sortir avec cette voix de casse-noisettes ne sera sans doute pas des paroles en l’air.

Quoique vu la menace, tu as du mal à imaginer qu’elle irait jusque-là, aussi fascinée par le feu qu’elle soit.

Tu pouffes, amusé en réalité, retenant tes fringues sur les épaules pendant que tu reposes la harpe en vérifiant qu’elle ne retombera pas.

« Aussi pyromane que kleptomane tiens. T’as vraiment pas de bol, tu sais ce que je faisais avant dans la vie ? »

Ça se savait. T’en avais la carrure aussi, et l’uniforme de protection et le reste du matériel brulé ou fondu, dans un carton au-dessus de ton armoire. Tu n’as plus voulu les voir pendant un moment. Et tu ne parleras même pas de ton traumatisme du feu qui mettra un certain temps à guérir (au moins partiellement).

Alors l’idée que Esperanza te menace de foutre le feu à l’appart te parait presque plus probable que d’aller dans l’exagération d’incendier la ville.
Tu la crois à moitié. Au quart. Peut-être au un centième en fait.

Tu roules des yeux.

« Toujours dans le drama vous les théatreux. Elle a rien ta harpe. » (pour l’instant) « Mais merci pour le tip sur les flûtes, je m’en souviendrai »

Finger guns

« Allez ciao, profite bien de ta taille de mini-pouce pendant que je raconte à tout le monde dans l’appart que tu fais 20 cm. Je ferai payer l’entrée pour venir te voir. C’est que faut que je me rembourse la potion tu sais, ça coute cher ces trucs. »

Pour l’instant, tu as eu ce que tu voulais. Tu as récupéré tes fringues, et surtout ô surtout, tu l’avais fait chier et mise dans la mouise pour 12h.

Finalement tu sors de la chambre, vaquer à tes occupations sans oublier de dégainer ton portable pour téléphoner aux autres colocataires (dont tu as le numéro) et leur annoncer ton méfais.