Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

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#11
Terminé02.08.19 20:35
Peut-on mourir une seconde fois ?
Leone ∞ Kaori
Cela me semble tellement difficile de me confier, mais depuis que je lui ai avoué mon plus grand secret, je semble me livrer plus facilement. Il gagne ma confiance en étant prévenant et compréhensif. Normal, certainement. Cependant je sens qu'en quelques minutes il a été précieux pour moi... Je ne suis pas un monstre, il me l'a dit, et les gens peuvent se marier peu importe leur sexe, et ce depuis l'antiquité... J'aimerais bien un jour trouver cette personne, unique, si précieuse qu'on se promettrait l'un l'autre de s'aimer et d'être là l'un pour l'autre, pour l'éternité...
Mais on n'a pas toujours ce que l'on désire... Et mon psychologue me le confirme :
- Oui, c’est tout naturel. Mais peu de gens finissent par trouver le véritable amour, de nos jours.
Je baisse la tête, mon cœur se serrant légèrement. Il a raison, et je sais déjà que je ferais parti de la majorité. Comment aimer un homme incapable d'assumer ses sentiments, un homme incapable de se défendre, incapable de se battre... A quoi bon se faire des illusions...
Je l'écoute me parler de mon pays, du Japon et de son « retard » en ce qui concerne les mœurs et le système. Il a certainement raison, mais je reste fier de mon pays et de ma nation. Il y a que sur le point de la sexualité qu'il faut clairement faire un bond en avant. Mais ils ne sont clairement pas prêts pour cela... Peut-être qu'un jour, les hommes comme moi seront heureux et se permettront de tomber amoureux...
- Maintenant, je voudrais savoir ce qu’il en est de votre vie après la mort, monsieur Hirano. Vous avez exprimé l’envie d’aller de l’avant, vers l’amour, et c’est très bien, mais pour le moment, qu’est-ce que vous faites de votre mort ? Je veux dire : est-ce que votre comportement a changé depuis votre décès, est-ce que vous affirmez votre véritable vous, ou est-ce que vous demeurez dans le schéma de peur qui a marqué la fin de votre vie ? Parlez-moi de votre état actuel.
Qu'est-ce que je fais de ma mort... Mon comportement a-t-il changé... Je ferme un instant les yeux, repensant à mes premières semaines en tant que mort, à ce que j'ai pu vivre, vouloir faire...
- J'ai recommencé à manger... J'ai recommencé à sortir, à apprécier la brise du vent dans mes cheveux ou encore la chaleur du soleil sur mon visage. J'ai même repris le dessin... Je dessinait la vie, les gens, les rires, la beauté de la nature... Je me suis entendu discuter pour faire des rencontres... Je me suis même entendu rire... J'avais presque oublié comment faire...
Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, mais je le perds bien rapidement.
- Cependant, je ne dis toujours pas qui je suis vraiment, par peur d'un nouveau rejet. Au final, personne ne sait qui je suis réellement... Pas même moi...
Je ne sais toujours pas qui je suis,  et c'est terrible de se rendre compte de cela... Cependant ce que je sais c'est que je ne suis clairement pas moi-même en ce moment...
- Et maintenant je suis l'ancien moi... Le dernier moi... Cet homme qui se cache, qui pleure sans cesse, qui vit dans la peur et qui boit pour oublier ou pour éviter les cauchemars le soir... Je suis cet homme négatif, insignifiant, effrayé, faible... Je suis redevenu tout ce que je haïssais en moi avant de mourir... Je hais ce que je suis mais je ne peux pas m'en empêcher... Il a promis qu'il me ferait du mal et je sais qu'il tiendra sa promesse... Un jour je pourrais revenir dans un bien pire état que je le suis en cet instant...
Je soupire, tout en évitant toujours le regard de Leone... C'est tellement difficile de se confier droit dans les yeux, je crois que je n'ai pas osé le regarder droit dans les yeux plus de cinq minutes. Je suis clairement mal à l'aise de parler autant de moi, mais il semble que ce soit réellement nécessaire si je veux aller de l'avant. Seulement, serais-je réellement capable de le faire avec le fardeau que je porte à nouveau. Comment aller de l'avant alors que tout dans ma situation me ramène en arrière ? Comment faire pour me chercher quand je veux tout simplement disparaître ? Mais je suis là pour ça non ?.. Ca va me prendre du temps mais, je finirais par aller de l'avant, j'espère...
Code by Silver Lungs
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Leone J. Chiaramonte
évolution
#12
Terminé12.08.19 1:18
burning pain.
Leone darde un regard plein de compréhension sur le jeune homme assis en face de lui. Ce n’est pas rare que les spectres viennent parler de leur sexualité dans son bureaux, mais dans la mort, la plupart parviennent à se libérer des entraves du passés, à s’affirmer petit à petit.  Mais eux ne sont en général pas poursuivis par leurs propres démons jusque dans l’au-delà. Néanmoins, le Sicilien souhaite croire qu’un premier pas a été franchi lorsque Kaori a passé le seuil de la porte du cabinet, puis un deuxième lorsqu’il lui a confié sa plus grande peur - ou honte ? -, lui accordant par la même sa confiance.

Peut-être bien que lui aussi pourra aller de l’avant, au fur et à mesures des séances, des mots et des larmes, quitte à ce que cela prenne du temps. L’essentiel, c’est que le jeune homme y mette de sa personne.

L’autre option, qui ne serait cependant pas une solution absolue, serait qu’il trouve l’amour dont il semble avoir désespérément besoin. Cela dit, si Leone n’a aucun doute sur le fait qu’on puisse aimer ce jeune spectre, il reste le gros problème de confiance en soi dont il est victime et qui ne peut que lui attirer des ennuis au contact d’autrui, avant, pendant ou après une relation. En y repensant, une rupture douloureuse achèverait certainement de l’assassiner mentalement.

Entendant Kaori reprendre la parole, le borgne braque son unique prunelle sur lui, interrompant la danse de son stylo plume autour de ses doigts.

Penchant à nouveau le visage vers son carnet, il s’attaque à une nouvelle page vierge, notant avec application les informations données par son patient, ajoute dans un coin « sorriso » - sourire - comme il annoterait les silences. Sourire bref qui ne manque pas de disparaître à la mention de sa peur du rejet, que le thérapeute couche aussi sur le papier - rifiuto.

Il relève ensuite le nez pour observer les traits de son patient. « Qui je suis réellement », une phrase clef de leur entretient. Avant de pouvoir aller vers les autres, Kaori doit apprendre à s’approprier son propre soi, à reconstruire une personnalité que les autres ont piétiné jusqu’à la faire ployer, jusqu’à ce qu’il soit obligé de mentir.

Son soi inconnu s’oppose ainsi à celui brisé qu’il appelle son « ancien moi », aiguillant Leone dans le dédale des sentiments du jeune homme. Et cette sorte de rechute, il la doit à l’homme qui l’a poursuivi jusque dans la mort.

C’est une situation extrêmement compliquée, puisque Kaori vit constamment avec l’ombre de son démon qui plane au-dessus de lui, l’écartant de toute lumière.

— Je vois… avez-vous des gens sur lesquels vous appuyez, ici ? demande-t-il ensuite doucement. Des amis, des proches, ou même des colocataires ? Des gens qui seraient prêt à vous défendre face à ce genre d’individu, sans que vous soyez obligé de révéler les raisons de vos peurs ?

Il marque une pause, posant son stylo sur son carnet, sans en lâcher les deux extrémités.

— Je sais que vous n’avez plus votre prothèse, mais aviez-vous envisagé de vous mettre à pratiquer un sport de défense ? Je sais que cela peut paraître cliché, mais non seulement une activité du genre permet de se défouler - sans pour autant remplacer ces séances, attention -, mais elle pourrait aussi vous apprendre à vous réapproprier votre corps et à renforcer votre confiance en vous.

Le but n’est pas de combattre en soi, mais de reprendre possession d’un corps dans lequel on se sent mal à l’aise, d’en faire une arme et non une faiblesse, même s’il ne s’agit que de défense, et non d’attaque.

D’un œil expert, il balaye rapidement ses dernières notes, avant de relever l’œil vers son interlocuteur mal à l’aise.

— Vous avez l’air d’apprécier l’extérieur, je me trompe ? Est-ce que votre peur vous pousse à rester enfermé ou est-ce que vous parvenez à la vaincre pour sortir ?

Son regard interrogateur fixe Kaori, tandis que celui-ci ne cesse de fuir le sien.
ft. Kaori
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Anonymous
Invité
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#13
Terminé20.08.19 11:36
Peut-on mourir une seconde fois ?
Leone ∞ Kaori
Je n'aime pas parler de moi ainsi, je n'aime pas dépeindre cette personne qui semble si peu me ressembler. Et pourtant, c'est celui que je suis en ce moment. Impossible de lui mentir. Après tout, je suis ici pour avancer, je suis ici pour lui parler de moi, même si c'est difficile. Je hais être cet homme qui regarde partout non pas pour voir la beauté du monde, mais parce qu'il est totalement effrayé. Je hais être cet homme qui boit pour oublier, même si cela le rend malade. Je hais cet homme qui mange à peine car la peur lui a coupé l'appétit. Je haïssais celui que j'étais venu, jusqu'à mettre fin à ma vie, et me voilà maintenant en train de refaire le même schéma. En un sens, il est seul maintenant. Avant j'avais tout le monde au boulot qui me prenait pour cible. Et pourtant, il reste mon plus grand cauchemar. C'est lui qui a guidé les autres, lui qu'on écoutait tel le Messie...
Il a gâché ma vie dans le monde des vivants, j'ai juste terriblement peur qu'il recommence par ici.
- Je vois… avez-vous des gens sur lesquels vous appuyez, ici ? Des amis, des proches, ou même des colocataires ? Des gens qui seraient prêt à vous défendre face à ce genre d’individu, sans que vous soyez obligé de révéler les raisons de vos peurs ?
Je réfléchis sérieusement à sa question avant d'hocher timidement la tête.
- J'ai retrouvé mon meilleur ami dans le monde des morts. Il est mort quelques mois avant moi d'un accident de voiture... Et j'ai même rencontré des gens ici... D'ailleurs l'un d'eux m'a donné votre nom. Rizzen. Il aurait pu simplement courir sans faire attention mais il m'a vu alors que j'avais des problèmes avec ma prothèse et s'est arrêté. C'est une bonne personne, je n'ai pas vraiment été gentil avec lui... J'ai eu des propos difficiles et pourtant il est resté assis à côté de moi, à me soutenir.
Même lorsque j'ai été odieux avec lui, il a su me remettre à ma place et me faire réaliser que je devais arrêter de me plaindre. Ce n'est pas facile, mais il a raison.
- Je sais que vous n’avez plus votre prothèse, mais aviez-vous envisagé de vous mettre à pratiquer un sport de défense ? Je sais que cela peut paraître cliché, mais non seulement une activité du genre permet de se défouler - sans pour autant remplacer ces séances, attention -, mais elle pourrait aussi vous apprendre à vous réapproprier votre corps et à renforcer votre confiance en vous.
- Rizzen a dit qu'il allait m'aider aussi pour faire du sport, il m'a dit que ça pourrait me changer les idées...
Et il a certainement raison. Au moins j'aurais quelqu'un à mes côtés lorsque je serais dehors, cela sera plus facile, non ?
- Mais il faut une prothèse spéciale pour cela... Pour ce qui est du combat, je... je pense vraiment pas que c'est fait pour moi... C'est comme si au fond de moi j'incitais cette haine qu'il a envers moi, je la projette même sur lui... Je le crains plus que je ne le hais... Comme vous dites, cela pourrait me défouler mais... J'aurais l'impression de me perdre aussi en chemin... Vous comprenez ?
Je ne suis pas certain d'être très clair, même pour moi. Mais le combat qui incite parfois la violence ne m'attire guère. Je ne dis pas que toutes personnes adepte de la choses sont violentes, mais faire du sport à l'extérieur, du  Taï-chi tient pourquoi pas, me correspond bien plus.
- Vous avez l’air d’apprécier l’extérieur, je me trompe ? Est-ce que votre peur vous pousse à rester enfermé ou est-ce que vous parvenez à la vaincre pour sortir ?
Je ne le regarde toujours pas, ou le temps de quelques secondes avant de laisser mon regard vagabonder, ou se baisser de nouveau.
- J'aime bien cela oui... En ce moment je ne sors que pour boire dans les bars où alors m'acheter l'alcool nécessaire avant de m'enfermer dans le dortoir. Vous devez penser que je suis alcoolique, et je le suis certainement en ce moment, seulement je n'aime pas vraiment ça.. Comme je vous l'ai déjà dit, c'est pour oublier que je fais ca... Ce n'est pas forcément efficace, mais ça a le mérite de me rendre assez saoul pour imaginer que je vais bien. Ca aide aussi pour les cauchemars. Je sais que ce n'est pas la bonne solution, mais en attendant de trouver mieux...
Je soupire avant de me mordiller de nouveau la lèvre nerveusement.
- Je préfère ne pas sortir à vrai dire, parce qu'il pourrait m'agresser de nouveau n'importe quand... Et les gens pourraient encore tourner le regard et faire comme si de rien n'était. Beaucoup de personnes sont douées pour soudainement ne pas remarquer ce qui les entoure... La dernière fois j'ai presque eu l'impression de déranger les gens... Comme si j'aurais dû m'excuser de me faire agresser... Et, je sais que j'ai fait de merveilleuses rencontre, mais s'il s'en prenait à eux pour me faire du mal... Je crois que je ne me pardonnerais jamais s'ils leur arrivaient quelque chose...
Parce qu'il serait assez tordu pour imaginer ce genre de chose. Il pourrait s'en prendre à Shinobu, surtout qu'il nous a déjà vus ensemble dans le monde des vivants. Il pourrait chercher à faire du mal à Noriko, à Rizzen, ou encore à Jin... Si quelque chose arrivait par ma faute, c'est certain, je ne pourrais jamais me pardonner...
Code by Silver Lungs
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Leone J. Chiaramonte
évolution
#14
Terminé19.10.19 14:30
burning pain.
Un air professionnel collé sur son demi-visage, le Sicilien observe son jeune patient dans l'attente des réponses qui l'aideront à mieux cerner son quotidien et son état actuel. Famille, relations diverses, occupations, tous ces paramètres entrent en compte dans les diagnostiques psychologiques, aident à comprendre comment aider le patient en orientant au mieux les séances, dans l'espoir d'un jour combler les vides de sa vie, panser les plaies de son esprit.

Notant à la suite de ses griffonnages précédents le développement que lui livre Kaori, Leone ne peut s'empêcher d'éprouver un certain soulagement. Combien de Morts sont-ils passé par son cabinet après avoir expérimenté telle ou telle manière de mourir, encore et encore, pour finalement accepter leur éternelle damnation ? Trop, aux yeux du sensible Sicilien. Il ne faudrait pas que le nom de son jeune patient s'ajoute à la longue liste de ces désespérés de la mort.

Alors qu'il écoute patiemment le jeune lémure, l'oreille de Leone saisit au vol un nom trop bien connu. « Rizzen ». Arquant un sourcil interrogateur, une moue surprise sur le visage, le psychologue se montre d'autant plus attentif à la suite des paroles, essayant de chercher dans ses souvenirs la moindre mention de cette rencontre, sans succès. L'absence de plus de détail frustant et rassurant le Sicilien, il n'ose pas rebondir sur ce sujet, se raclant la gorge tout en reprenant un air plus sérieux à la fin des explications de son patient.

— M- ma je vois, c'est bien, très bien... Et... hum - il s'étrangle presque - vous voyez souvent cette... personne ?

Ah, la question lui a échappé des lèvres sans qu'il ne puisse l'en empêcher. C'est qu le sang sicilien n'épargne pas les détails de ce genre.

Au fond de lui, ça ne l'étonne pas que Rizzen se soit montré attentif au mal-être de Kaori, dont les peines, au moins physiques, sont plus que similaires aux siennes. La part raisonnée de sa conscience est presque rassurée que quelqu'un d'aussi chaleureux que son amore prenne soin de ce pauvre Lémure. Mais l'autre partie, elle... comment dire ? Elle a enclenché le mode « preux chevalier »et ça n'est pas forcément toujours de bon augure.

Surtout que la suite n'aide absolument pas. Rizzen, l'aider à faire du sport ?

Ma que.

Il se fend d'un sourire crispé en opinant légèrement du chef, luttant pour rester professionnel et ne pas bombarder son patient de questions un peu trop personnelles et suspectes. N'est-ce pas ce que l'on appelle un conflit d'intérêt ?

Heureusement que Kaori ne lève pas souvent les yeux.

— Bien sûr, après je ne voulais pas parler de combat, l'idée n'est pas de lui tomber dessus dans la rue pour vous abaisser à ce qu'il vous à fait, simplement à pouvoir réagir s'il recommence à s'en prendre physiquement à vous. La plupart des arts-martiaux, par exemple, interdisent l'usage de leurs techniques en dehors des cours et compétitions, à moins d'être dans une situation de légitime défense absolument nécessaire.

Il marque une pause, réfléchit un instant en reprenant le stylo qui lui avait échappé des doigts.

— Cela-dit, ce n'est effectivement pas fait pour tout le monde.

La suite désempare quelque peu Leone. Il a l'habitude qu'on ait peur qu'il se mette à juger ses patients, surtout les plus désœuvrés d'entre eux, mais ça lui fait toujours quelque peu mal au cœur, comme s'ils se retenaient de se livrer simplement à lui par peur qu'il ne leur fasse la morale, alors qu'il est psychologue, pas prêtre.

A la mention de l'alcoolisme, il se contente donc de secouer négativement la tête avec un air désintéressé. Que Kaori soit alcoolique ou non, ça lui est égal, ce qu'il veut, lui, c'est l'aider à se défaire des causes de ce désespoir qu'il tente de noyer dans la boisson.

Et qui serait-il, lui aussi, pour juger quelqu'un comme son patient, alors qu'il est passé par les mêmes solutions contre ses tourments, qu'il y a laissé une femme, une fille, la vie, jusqu'à finalement tout emporter dans son bagage inconscient dans la mort, jusqu'à être incapable de dormir sans s'être enfilé une bouteille de Limoncello ou plusieurs verres de Fernet Branca ? Non, il ne juge pas ses patients, à aucun moment, d'abord parce qu'il veut rester professionnel, ensuite parce qu'il n'est pas un exemple, loin de là.

Le tic nerveux de son patient n'échappe pas au borgne, alors qu'il achève de noter tous les éléments qu'il vient de lui livrer.

A nouveau, le regard, tout comme l'idée de faute, viennent attiser la peine de Kaori. S'il s'agit d'une réaction assez typique chez les victimes de harcèlement ou d'autres méfaits, elle n'en demeure pas moins tragique, tant il semble impensable, aux yeux extérieurs, que quelqu'un subissant le courroux d'un autre puisse se croire coupable et finir par excuser son bourreau.

Noircissant encore sa feuille, Leone ne peut s'empêcher de songer qu'ils ont du travail, mais le fait que Kaori parvienne à identifier ce sentiment, cette espèce d'injustice, l'encourage néanmoins à penser que cela ne devrait pas prendre trop de temps avant que son esprit n'inverse seul les positions et finisse par se fortifier.

Et si l'autre s'en prend à Rizzen.
Aah...
Il apprendra ce que c'est que de se frotter à un ex-soldat au sang chaud.

Après un instant de réflexion, le borgne reprend la parole, rebondissant sur les dernières confessions de son patient.

— Vous n'avez pas à vous sentir coupable de quoi que ce soit, Hirano-san. Vous êtes la victime de l'histoire, pas lui, ni les gens qui détournent le regard face à la misère des autres. Il marque une pause, cherchant le regard de son interlocuteur, avant de reprendre : je ne suis pas ici pour prononcer un jugement ou une sentence sur vos actes ou pensées, comprenez-le bien, mon travail est de tout mettre en œuvre pour que vous alliez mieux.

Sourire.

— Il vous faut à présent vous reconquérir vous même comme si cet individu n'existait pas, lui montrer que ce qu'il vous fait ne vous atteint pas, sortir avec ces proches qui vous soutiennent et surtout, pratiquer des activités qui vous plaisent.

Le but étant de lui faire recouvrer son estime de soi, celle que son bourreau, tout comme les spectateurs, malgré eux, ont piétiné.

— Cela va prendre du temps, bien sûr, mais si vous le voulez nous pouvons y travailler ensemble, à raison d'une séance par semaine.

L'heure a tourné et c'est à présent à son patient de décider s'il se sent ou non capable de continuer à mettre des mots sur ses peurs, face au regard doré du psychologue.
ft. Kaori
Invité
Anonymous
Invité
évolution
#15
Terminé21.10.19 16:51
Peut-on mourir une seconde fois ?
Leone ∞ Kaori
C’est plutôt agréable de parler de personne qui ont pu nous aider. Je n’en connais pas beaucoup (mais tellement à la fois) qui ont été si bons avec moi.
Rizzen fait partie de ces personnes. Il s’est arrêté, il s’est fait même du mal en utilisant son pouvoir, et pourtant il l’a fait sans rien me demander en retour. Et puis, il m’a aussi donné le numéro du psychologue me faisant face, répondant à ma détresse et à mon besoin de parler à quelqu’un. Lorsqu’il me demande d’ailleurs si je le vois souvent, je ne peux m’empêcher de redresser la tête. C’est posé d’une manière différente et cela éveille ma curiosité quelques secondes avant de secouer la tête. Il veut juste savoir si je suis entouré malgré tout.
Arrête de penser n’importe quoi Kaori…
- Je ne l’ai vu qu’une seule fois, mais il m’a donné son numéro et j’aimerais bien l’inviter à boire un verre ou au restaurant. Pas pour rendez-vous, mais juste pour le remercier et j’espère qu’on pourra devenir ami. Il a été si gentil avec moi, il a eu parfois des mots durs mais justes. C’est vraiment une bonne personne et je suis heureux de pouvoir le compter dans mon nouvel entourage.
Il me parle finalement de m’entraîner, pourquoi pas apprendre à me défendre si jamais j’ai d’autres problèmes. Cependant je ne suis pas vraiment fan de l’idée. Je n’ai jamais aimé la violence, et aujourd’hui j’en suis même dégoûtée. Par chance, il semble comprendre et m’imaginer en train de violenter cet homme qui me tourmente me donnerais presque la nausée.
- La plupart des arts-martiaux, par exemple, interdisent l'usage de leurs techniques en dehors des cours et compétitions, à moins d'être dans une situation de légitime défense absolument nécessaire.
Je le regarde de nouveau. Je ne savais pas cela, mais ça semble plausible.
- Cela-dit, ce n'est effectivement pas fait pour tout le monde.
Je continue de me confier à lui, je lui parle de mes problèmes de boissons, je lui parle de mes cauchemars qui m’empêchent de dormir la nuit, et je lui parle même de cette peur d’être si proche de quelqu’un qu’il finisse par lui faire du mal… comment pourrais-je me pardonner si cela devait arriver ? Que ce fou s’en prenne à moi est déjà bien difficile, impossible de le laisser s’approcher des personnes auxquelles je tiens.
Il me répète une nouvelle fois que je ne suis coupable de rien, et j’ai tout simplement encore envie de pleurer. C’est vrai ça, pourquoi je me sens aussi coupable alors que je voulais juste vivre tranquillement, comme tout un chacun. Pourquoi je me sens coupable de ressentir de l’amour pour une personne, pourquoi je me sens coupable alors que c’est moi qui vis un véritable cauchemar ?.. Tant de question dont la réponse semble simple, mais auxquelles je suis incapable d’en trouver une.
-  Il vous faut à présent vous reconquérir vous même comme si cet individu n'existait pas, lui montrer que ce qu'il vous fait ne vous atteint pas, sortir avec ces proches qui vous soutiennent et surtout, pratiquer des activités qui vous plaisent.
Quand il me dit cela, il n’y a que le dessin qui me vienne à l’esprit, et puis je n’ai pas besoin de sortir pour dessiner (même si c’est un peu triste). Cependant je sens bien qu’il veut aussi que je sorte, que je fasse des efforts, que je ne me laisse pas morfondre. Je dois sortir avec mes proches, mais la encore ma peur qu’ils soient blessés est bien trop grande. Alors je me contente de l’écouter en me mordillant la lèvre inférieure. Je ne me sens pas encore capable de faire cela.
- Cela va prendre du temps, bien sûr, mais si vous le voulez nous pouvons y travailler ensemble, à raison d'une séance par semaine.
L’heure est déjà fini ? Je le regarde, incroyablement surpris, et en même temps nous avons beaucoup parlé. Une seule heure et cet homme connaît plus ma vie que n’importe qui. Une seule heure et il a su me montrer une lueur d’espoir tout en me disant que ce n’était pas grave ce que je ressentais, que ce n’était pas grave d’aimer les personnes du même sexe…
J’aurais certainement dû venir avant, mais aurait-il été aussi bon que ce Leone. Grâce à Rizzen, et maintenant Leone, j’ai l’impression de sortir un peu la tête de l’eau.
Je secoue alors la tête pour signifier mon accord.
- D’accord pour une séance par semaine… Merci de m’avoir écouté et… De ne pas m’avoir mal jugé pour… vous savez…
Je n’arrive toujours pas à le dire à voix haute. En soi je ne devrais certainement pas le remercier, il va sûrement me répondre que c’est son métier, mais c’est important pour moi qu’il comprenne à quel point son rôle a été important aujourd’hui, et à quel point il sera aussi important dans l’avenir.
Code by Silver Lungs
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