Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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#1
Terminé11.10.18 14:29
Chi. Mon tout, ma princesse, ma sœur, ma fille. Un pilier de ce qui fut un jour ma vie. Une pépite venue éclairer ma mort. Une enfant, à l’innocence confuse et au babillage agressif, arrachée trop tôt à la période dorée que l’on appelle « enfance ». Ma mort, peut-être, en a sonné le glas.

D’un œil protecteur, je caresse son image, qui ne sera bientôt qu’un lointain souvenir. Ses yeux noirs corbeaux aussi profonds que l’abysse des océans, ses cheveux longs et soyeux aux reflets d’ébène. Je soupire avec lassitude.

Est-elle prête ? Je ne peux en juger par moi-même, je m’apprête à céder à ce qu’elle me supplie de lui accorder depuis des mois : la force. La force de combattre, la force de lutter, la force de s’élever. C’est aussi une faiblesse, cela nous éloigne des autres, des morts normaux. Cela attire sur nous des regards d’incompréhension et de haine. Nous sommes différentes. Tu seras différente, toi aussi, si tu le souhaite encore ardemment.

J’ai peur pour toi, peur que ta rage ne te consume. Tu es si jeune.

Mais je te dois bien ça, Chi.

Mon regard félin croise le tient, j’esquisse un sourire plein de dents. Vas-tu donc choisir cette fois te suivre ta grande sœur dans l’ombre ? Mon sourire s’élargit. Je suis si fière de toi.

— Tu es bien sûre que c’est ce que tu veux, hein ?

Ma voix démontre une assurance que je n’éprouve pas. J’ai une boule de remord qui me sert les viscères. Même si je me réjouis de la voir adhérer à une cause aussi noble, les conséquences me semblent trop grandes pour une enfant de son âge. Mais si sa vie fut à l’image de la mienne, il va sans dire que cette enfant est à l’épreuve des balles.

— Rappelle-moi pourquoi tu veux faire ça, Chi.

Mon ton est doux, mais sans appel. Elle doit s’exécuter, c’est la procédure. Enfoncée en face d’elle sur un canapé, mes gestes sont lents, attentionnés. Je saisis une mèche de cheveux noirs, en suit la douceur jusqu’à son extrémité, avant de la laisser retomber dans un bruissement. A nouveau, je plante mes yeux dans ceux si nippons de Chisako.

— Tu ne le regretteras pas ?

Je sais pertinemment que non. Du moins pour le moment, mais j’ai peur qu’elle ne laisse passer trop vite sa jeunesse et son adolescence, qu’elle ne soit condamnée à une éternité d’adulte, sans jamais goûter à l’expérience d’une enfance innocente. Je ne sais que trop bien de quoi je parle.

Mon regard se fait plus tendre, mon sourire doucereux. Je croise mes jambes sur le canapé, froissant mon pantalon carotte vert militaire et me défait de mes baskets pour ne pas le salir. Mon débardeur blanc émet un bruit feutré tandis que je m’agite et mes cheveux retombent lourdement devant mes yeux. Je les écarte d’un geste vif.

— Raconte-moi, Chisako.

Raconte moi ce que tu veux. Tout. Toi. Rien. Parle. Bouge. Agis. Montre moi ta détermination. Comprend que je ne peux pas te donner ce que tu veux tout de suite. Il faut du temps, il faut que je sois sûre, pour toi, pour moi, et pour nous. Ce n’est pas un acte facile, même si tu n’es pas la première. A chaque fois, il faut sonder chaque parcelle d’âme pour s’assurer de la véracité de l’engagement d’une femme.

Quel teneur a le tient, Chi ? Qui souhaites-tu être ?

Pourquoi veux-tu tant être une Chimère ?
Besoin du coeur.@Chisako Shinoda
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#2
Terminé14.11.18 17:52

Chisako
Shinoda

Mitsuko
Shinoda

「 La liberté n’est qu’un mot : chimère 」
Assise sur le canapé, face à moi, le visage à contrejour avec un air grave, Mitsuko inspire ce que j’ai toujours voulu avoir depuis ma mort : la puissance. Je la contemple, mes yeux noirs sont encrés dans les siens, et je suis comme hypnotisée par ses paroles. Elles sonnent à mes oreilles comme l’ultime preuve de force, le Graal. Perchée sur ma chaise, mes mains serrent le bas de ma robe. Je sais ce qu’il me reste à faire, ce qu’il me reste à montrer.

Je ne peux pas revenir sur mes pas, sur ma décision. C’était la première preuve de ma force. Pas après lui avoir demandé tant de fois. Je ne dois pas craquer, je dois résister à la tension qui monte. Je sens que le sang afflue dans mes joues, et la chaleur me fait presque tourner la tête. L’adrénaline d’une telle décision me ferait presque perdre la raison, mais je lutte pour rester lucide, garder les idées claires.

Soudain, l’air grave de Mitsuko s’évanouit, laissant place à un sourire qui vient fendre son visage. Je peux percevoir du coin de l’œil ses dents aiguisées, mais je force mon regard dans ses yeux. Ne pas faillir, ne pas perdre de vue mon objectif : la puissance. Je suis au courant des risques, des changements, et de la possible complication de ma vie, mais je m’en fous. Je réponds à la question de celle que j’ai toujours considérée comme une mère :

- Oui.

C’est franc. Empli de détermination. Sec. J’en suis certaine. La nuit a été plutôt courte pour moi, à force de ressasser plusieurs pensées, à force de peser le pour et le contre. Mais ma décision est prise. Rien ne me fera reculer. Je veux que Mitsuko soit fière de moi. Je veux devenir comme elle : forte, fière, puissante. J’enchaine :

- Mes raisons sont toujours les mêmes. J’aspire à devenir aussi forte que toi. Je veux … Non, je DOIS devenir plus forte. Je ne peux pas toujours compter sur toi pour me protéger. J’en ai pris conscience à ma mort. Je n’étais rien, j’ai été incapable de me défendre, et j’ai laissé Baba toute seule, à pleurer sur nos deux tombes. Même si nous sommes mortes, je ne peux pas rester faible.

Je suis presque surprise de la facilité à laquelle mes mots s’enchainent. C’est comme si j’avais révisé toute la nuit. Une chose est sûre : je ne reculerai devant rien. Même si Mistuko m’implore de revenir sur ma décision, je ne le ferai pas. Je suis une Shinoda. Rien ne m’effraie. Je réponds de nouveau à sa question, sur le même ton que la première :

- Non.

Sans appel, clair, net et précis. Je ne le regretterai pas. Aucune chance. Pas avant d’avoir retrouvé cette ordure qui a forcé Mitsuko au seppuku, pas avant d’avoir retrouvé mon assassin, pas avant d’avoir redoré le blason des Shinoda.

Mon cœur se serre de plus en plus. J’ai presque envie de vomir. Mon pouls s’accélère. Je plonge vers l’inconnu. Je ne sais pas la si l’injection sera douloureuse. Je ne sais pas ce que je vais devenir. Je ne sais pas vraiment si cela me procurera la puissance dont je rêve. Mais ce n’est pas grave, je dois au moins essayer. Je veux que Mitsuko soit fière de moi.

Elle veut que je lui parle. Regrette-t-elle mon choix ? Vais-je lui manquer ? Je n’ai pourtant qu’à demander. Simplement. Pourtant, j’avale difficilement. L’attente est insupportable, ma bouche est sèche. Je me lève, d’un coup, les yeux pétillants, et je lui dis ces mots, ces seuls mots :

- S’il te plait.

S’il te plait. Fais-le. J’en suis capable.
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#3
Terminé17.11.18 1:17
Depuis que Chisako est dans le monde des morts, j’ai un peu de mal à garder la face. Elle est morte et c’est de ma faute. Mon plus grand échec, celui qui me poursuivra toute une éternité. Chisako, dont le corps ne grandira plus jamais à moins d’artifices, qui ne connaîtra pas tous les plaisirs de la vie terrestre et vivante, les risques qu’impliquent un corps de sang et de chair. Oh, ça lui aurait plu, d’être à la tête du clan. Si seulement le destin ne l’avait pas arrachée aussi tôt à l’existence innocente qu’elle menait.

Tu aurais été une excellente cheffe, je l’ai toujours pensé. Pas comme ces pourris de pseudo mafieux qui se tranchent un doigt pour rien.

Dans son regard, je capte cette admiration qu’elle éprouve à mon égard, celle qui anime une flamme dans ses yeux depuis toujours. J’ai conscience d’avoir un jour été sa sauveuse, mais je ne suis plus que la raison de sa perte, à présent. Ne me regarde pas comme ça. Tout est de ma faute. Ne me regarde pas comme ça. Je suis faible.

Sa voix est déterminée, ne flanche à aucun moment. J’esquisse un sourire voilé par une pointe de tristesse. Cette tristesse qui me déchire les entrailles, tord mes boyaux comme pour me dire que je ne suis pas honnête avec elle. Menteuse. Pourquoi, malgré tout, cette lueur dans ses yeux ne vacille pas ?

Sa déclaration, l’évocation de notre baba et de nos tombes, me fend le cœur . Je déglutis péniblement, mais garde un air ferme. Comme toujours, ne pas se dévoiler. Est-ce une habitude héritée de ma vie ? Ai-je toujours porté un masque ? Menteuse.

— Chi… je commence. Ce n’est pas de ta faute. C’est moi qui me suis montrée incapable de te protéger. Vous protéger.

Au fond, qui suis-je capable de protéger ? Pas même moi.

— Même si devenir forte implique de renoncer à une part de ton humanité, Chi ? Tu sais que c’est important.

Humanité trois fois bafouée pour ma part, sans la moindre hésitation. Qu’il est triste de voir comme un être poussé à bout peut renoncer facilement à toute trace de condition humaine. Dans mon cas, la faute en income aux hommes. Toujours. Il faut combattre le feu par le feu, le monstre par le monstre. Alors autant devenir monstre. Mais c’est aussi sacrifier une part physique de soi, Chisako le comprend-t-elle ?

— Certains attributs animaux ont des contreparties, tu le sais ?

Outre mes envies irrépressibles de faire la sieste, il suffit de voir mes griffes : impossible de me gratter à moins de déployer une attention extrême. C’est parfois laid, aussi, or c’est à vie. Autrement dit : pour l’éternité. Il faut donc s’accepter, apprendre à vivre avec des caractéristiques physiques uniques au monde. C’est parfois dur.

Son « s’il te plait » étire mes babines en un sourire amusé. D’un geste, je passe ma main sur le haut de son crâne, pour la caresser vivement.

— N’essaie pas de profiter de ton statut de petite sœur pour me soutirer l’injection, je m’esclaffe.

Je retire ma main. Mon sourire diminue mais se fait toujours là.

— Tu sais que les conséquences sont irréversibles, n’est-ce pas ? Que comptes-tu faire, après ?

Mes motivations étaient claires lorsque j’ai fait mes injections. Me venger, chercher la vengeance. Toujours, pour l’éternité. Temps infini passé à brûler d’une haine qui menace de ne jamais dépérir.

Avec raison.
Besoin du coeur.@Chisako Shinoda
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#4
Terminé17.11.18 19:29

Chisako
Shinoda

Mitsuko
Shinoda

「 La liberté n’est qu’un mot : chimère 」
Le surnom que me donne Mitsuko me fait toujours quelque chose. Chi… D’aussi loin que je m'en souvienne, elle m’a toujours appelé comme ça. Même avant notre mort. Mais si normalement ce surnom me fait toujours sourire, ou m’enveloppe d’une délicate chaleur maternelle, là, ce n’est pas le cas. C’est différent. Ce « Chi », il me fait frissonner. Il ne me fait pas peur, mais il me perturbe.

Dans ses yeux, je perçois une lueur de tristesse, d’amertume. Si sur le coup, je me demande pourquoi, j’ai rapidement ma réponse. Elle pense que c’est de sa faute. Elle se sent responsable de ma mort. Mais ce n’est pas vrai. La coupable, ce n’est pas elle. C’est cet homme. C’est lui qui a détruit tout ce a quoi on tenait. J’ai envie de pleurer, de lui dire que la coupable, ce n’est pas elle. Mais je me ressaisi. Ce n’est pas ce que Mitsuko veut voir. Ce qu’elle veut que je lui montre, c’est ma détermination. Alors je ne réponds rien, et je me contente de la fixer, en silence, les mains crispées sur ma robe.

Renoncer à mon humanité ? En mourant, nous perdons tous notre humanité. Ce qui nous rendait humain, c’était la vie. Que sommes-nous exactement, nous, qui ne vivons plus ? Nous ne sommes rien. Et pour devenir forte, j’ai besoin d’être quelque chose. Et ce quelque chose : c’est une chimère. Comme Mitsu. J’inspire un grand coup silencieusement, et je réponds :

-Je suis vraiment décidée. Rien ne me fera changer d’avis, tu le sais bien. Pas même toi.

J’ai l’impression de m’étrangler avec mes derniers mots. Quand Mitsuko est morte, je pensais que je n’allais jamais la revoir. Et lorsque, à mon tour, je suis morte, je suis arrivée ici. J’étais faible et pleurnicharde. Je me retrouvais seule dans un monde que je ne connaissais pas, mais qui ressemblait au Tokyo des vivants. Mais Baba n’était pas là. Mon corps ne me faisait plus mal. Et Mitsuko n’était pas là non plus. Je me suis retrouvée dans un orphelinat, que j’ai haïs de tout mon être. Je n’aimais personne, et ne voulais pas qu’on parle. Et lorsque la nuit venait, je m’échappais, et arpentais les rues d’un Tokyo mort, mais paradoxalement et étrangement vivant.

Puis, je l’ai vu. Je l’ai retrouvé. Cela faisait quelques années que je la cherchais, et elle étais là, tout prêt de moi, dans cette géante ville de Tokyo. Et maintenant, je peux lui parler. Je vis avec elle, comme avant. La dernière chose qui me reste à faire, c’est de devenir forte, pour qu’elle ne s’inquiète plus pour moi. Des attributs animaux ? J’en ai que faire. Tant que je deviens forte, tant que tu es fière de moi, tant que tu m’aimes, tout ira bien, je le sais. Après un instant de silence, je réponds :

- Je le sais. Je connais les risques, mais rien ne sera pire que la faiblesse.

Cette faiblesse que je haïs tant. Elle qui me tient éveillée le soir, ou qui me réveille la nuit, en sueurs, en panique.

Mitsuko sourie. Je préfère la voir sourire. Je l’admire tellement. Même transformée en chimère, elle reste magnifique et majestueuse, telle qu’elle a toujours été. Elle est forte, fière et belle. Je sourie à mon tour, et en profite pour cligner les yeux et relâcher la prise sur ma robe. Elle me caresse la tête. Ça me rappelle ces courts moments de complicité avant. Je rigole quand elle parle. J’ai envie de dire que non, je n’en profite pas. Mais d’un autre côté, il y a une part de vérité. Je suis prête à tout pour la rendre fière de moi.

J’arrête de rire lorsqu’elle retire sa main de ma tête. Je trouve toujours ces instants trop courts.

- Les conséquences sont irréversibles. Une fois que ce sera fait… Je ne sais pas trop. Mais je sais que j’en ai besoin. Il y a tellement de personnes - notamment des hommes – qui pourraient me faire du mal. Je veux pouvoir profiter de la mort sans avoir peur de ne pas rentrer. Bien que je ne puisse plus mourir, je ne veux plus être séparée de toi. Je préfère encore devenir un monstre et inspirer la crainte mais être heureuse, que de vivre dans la peur et l’insécurité.

Je soupire de soulagement. Je m’étais préparée à cette question la veille. Je savais que tu allais me la poser, et je suis fière d’y avoir répondu sans trop flancher.

Je sais que si elle me pose toutes ces questions, c’est parce qu’elle se sent responsables. Je sais qu’elle s’en veut. Mais il ne faut pas. Cette injection, c’est moi qui la veux. Je ne suis pas contrainte, je le fais parce que j’en ai envie. Mais aussi, j’ai l’intention de me venger, mais ça, je ne lui ai pas dit, non. Elle s’inquièterait encore. Je ne veux pas. Je veux moi aussi être utile. S’il te plait. Fais-le.

Je retrousse ma manche et tend mon bras vers elle. Je n’ai aucune idée si l’injection se fait à se niveau mais ce n’est pas grave. Ce geste est témoin de ma détermination. Mais au cas où, je me risque à demander :

- C’est bien une piqure ? Sur le bras ? Est-ce qu’on reste dans le salon pour le faire, où tu préfères le faire ailleurs ?

J’esquive moi-même la question de la douleur. Je ne voulais pas savoir si ça faisait mal. Et puis, rien ne fait plus mal que de se prendre des balles dans le ventre j’imagine. Et puis si je m’inquiète pour la douleur maintenant, Mitsuko risque de refuser. Je dois avoir cette injection. Je ne dois pas pleurer, c’est le premier pas vers la force.
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#5
Terminé25.11.18 14:07
Plus que jamais, j’hésite. Je sais que c’est la responsabilité des véritables chimères, de procurer l’injection à certaines femmes. Mais ce n’est pas n’importe laquelle. De nervosité, je plante mes canines dans ma joue. J’ignore la douleur, mais pas le goût du fer. Fer qui s’est déjà trop rependu dans la vie de Chisako.

Néanmoins, elle n’a pas tort. C’est peut-être le meilleur moyen que j’ai de la protéger aujourd’hui.

Cette volonté qu’elle affirme lui correspond tellement. Je souris malgré moi. Elle pense ne jamais le regretter, mais sais-t-elle que nous en avons pour plusieurs siècles, à nous faire regarder de travers par les gens à qui nos attributs animaux n’inspirent pas confiance, à nous lever le matin avec les mêmes différences physiques que la veille.

Sans que plus rien ne change.

— N’oublies pas que quoi que tu fasses, tu seras toujours faible. Notre véritable force, c’est notre volonté, pas seulement quelques modifications corporelles.

Parce que l’on est condamné à vivre sous le joug d’une société qui n’a que faire des injustices. Notamment lorsqu’il s’agit de femme, ou de chimères. Je veux dire, aujourd’hui, pourquoi semble-t-il si étonnant de vouloir devenir chimère, alors que dans une ère soit disant de « progrès », les pires atrocités ont encore lieu.

Demandez aux femmes assassinées qui proviennent tout droit d’Amérique du Sud qui a été leur meurtrier. Les hommes. Mari, frère, inconnu parfois. Tous les mêmes. Tous aussi répugnants les uns que les autres. Montres, monstres, monstres. Bêtes assoiffées de domination, sur tous les plans.

— Notre force, c’est la résistance.

Je souris à Chisako. Oui, l’ADN modifié que nous portons dans nos corps sont la preuve d’une résistance « ni Dieu, ni maître », comme on dit. Refus de la domination masculine. Refus du masculin tout court.

— Mais tu sais, aujourd’hui, avec le nombre de « fausses » chimère qui hante les rues, je ne suis pas certaine que tout ça ait encore un sens…

Que faut-il faire face à celles qui n’ont jamais suivi les dogmes de notre lutte, qui se carrent complètement de la haine que le genre chimérique est sensé porter aux hommes. Des menteuses, manipulatrices et égoïstes. Elles ne méritent pas ce don, elles ne méritent rien. Elles sont comme eux.

J’accueille avec une mine préoccupée sa petite tirade. Oui, le danger rode partout, les monstres sont partout, parfois tapis au plus près de nous. Formes obscures, invisibles et sournoises que l’on ne peut distinguer avant qu’elles ne fondent sur nous.

Et c’est trop tard.

Mais actuellement, j’ai peur que ce soit l’indéfectible affection que je peux lire dans tes yeux qui ne te motive.

— Tu ne le fais pas pour moi, n’est-ce pas ?

C’est avant toi qui toi décider de ça. Pas juste pour le plaisir, pas juste pour me faire plaisir, mais bien parce que c’est ta volonté, ta peur, mais aussi ta passion qui te guide.

Mon regard glisse sur son bras nu. Je reste interdite un moment, fixant la chair laiteuse qui pourrait se retrouver altérées par l’injection.

— Oui, je souffle, c’est une piqûre. Il vaudrait peut-être mieux aller dehors, tu en dis quoi ? Pour éviter de détruire la maison si tu te transformes en dragon, j’ajoute avec un regard malicieux.

Et je ne crois pas si bien dire, mais pour le moment, Chisako reste la petite poupée brune que j’ai toujours connue. Pour le moment, rien ne vient déformer son adorable minois, si ce n’est l’appréhension de l’événement.

Je me relève et pivote vers la baie vitrée. Une fois la porte ouverte, une délicieuse bise s’engouffre dans le salon, faisant frémir les tissus et voleter les cheveux.

Une dernière fois, je me tourne vers elle.

— Que feras-tu, une fois Chimère ?

Promis, c’est la dernière question. Promis, je te donnerai la force que tu souhaites. Mais je veux savoir pourquoi tant de détermination brille dans tes yeux, Chi. Je veux savoir comment tu feras usage de cette nouvelle arme.

Même si toi, tu as toujours été un exemple de bravoure et de volonté. Depuis ta naissance, tu t’es battue.

Je sais bien que jamais tu ne renonceras.
Besoin du coeur.@Chisako Shinoda
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#6
Terminé26.12.18 21:50

Chisako
Shinoda

Mitsuko
Shinoda

「 La liberté n’est qu’un mot : chimère 」
Sur les mots de Mitsuko, je serrais les poings et ressentais un gout amer dans la bouche. Je déglutissais, en silence, et me raidissais. J’étais grillée. En partie, je choisissais l’injection pour devenir plus forte. D’un autre côté, je voulais voir briller dans les yeux de Mitsuko ce même feu qui l’habitait il y a des années. Ce feu ardent et puissant, emplie de fierté, d’orgueil. Ce besoin de reconnaissance, il m’était vital. Elle ne se rendait peut-être pas compte à quel point je l’adorais, ce que j’étais capable de faire pour elle. Elle était tout pour moi, et dans mon état actuel, j’avais l’impression de vivre prisonnière du passé, un passé où Mitsuko est morte, un passé où je suis faible.

- Disons que je ne le fais pas que pour toi.

Peut-être avais-je laissé une brèche dans ma défense, une ouverture. Allait-elle deviner cette once de fragilité intérieure ? J’étais encore une enfant après tout. Une enfant ayant grandi trop vite dans un monde pas franchement juste. Je portais sans doute un masque. Alors pour ne pas laisser d’autre ouverture, je répondais aux questions de Mitsuko sans flancher.

- Allons dehors, acquiesçais-je.

Un dragon ? Pourquoi pas. Après tout, dans la culture nippone, le dragon était synonyme de renouveau. C’est un peu ce que je m’apprêtais à faire : renaître, plus forte. Dommage qu’on ne puisse pas vraiment choisir notre ADN.

Puis, Mitsuko me posa une question piège à mes yeux. Qu’allais-je faire une fois chimère ? Je ne savais pas trop. Une chose était sûre, c’est que Baba s’était très certainement vengé de l’homme qui m’avait tué, et que, si par chance, ou disons plutôt malchance, l’homme se trouvait ici, en ce moment même, dans ce Tokyo-là, j’allais me venger. Mais aucune chance que j’en parle à Mitsuko. Du moins pas pour le moment.

Je ne comptais pas non plus m’approcher de ces pseudos-chimères dont elle parlait. Je les méprisais elles-aussi, qui finalement, n’étaient pas devenues fortes grâce à l’injection. Comme l’avait si justement dit Mitsuko, notre force, c’était notre résistance.

Alors qu’allais-je faire ? J’étais jeune, et je doutais pouvoir faire partie d’une quelconque organisation. De toute manière, existaient-elles vraiment, ces organisations secrètes ? Peut-être que plus tard, je créerai une organisation chargée de « neutraliser » ces fausses chimères, étrangères à notre souffrance.

J’avais maintenant le choix. Lui dire la vérité ou mentir ? De toute manière, je ne voyais pas la différence entre les deux. Le mensonge et la vérité étaient pareils. Alors je me contente de hausser les épaules, avec un sourire franc, sans me dévêtir de ce masque que je portais pour me protéger :

- Aucune idée. J’irais certainement m’acheter une glace !

Je rigole légèrement avant de baisser les yeux avec une légère moue sur le visage. Je ne pouvais pas lui dire. En vérité, je souffrais encore de ma mort, et je ne voulais pas que Mitsuko pense que cet accident était de sa faute. Je ne voulais pas non plus paraître complètement faible à ses yeux. Je pense qu’elle devait se douter que j’allais lui mentir sur une telle question.

La brise est chaleureuse. Elle m’enveloppe avec des mains douces. Comme attirée par l’extérieur, bien que je dû me débattre avec mon cerveau pour avancer, je me lève d’un air faussement assuré, en tentant de ne pas laissait transparaître une once de peur.

Oui, finalement, j’avais peur. Pas de l’injection. Pas de la douleur. J’avais peur de l’incertitude. Au fond de moi bouillonnait une rage qui me poussait à vouloir cette injection : pour la liberté, pour la vengeance, pour l’honneur. De l’autre, je me surprenais à penser « Es-tu sûre de ne VRAIMENT pas le regretter par la suite ? ». Ma plus grande peur était Mitsuko soit dégoutée de mon apparence. Et si mes cheveux changeaient de couleur ? Et si des branchies se creusent dans mon cou ? Et si ma langue se cisaillait en deux, tel un dragon ?

Mais les questions physiques restaient secondaires. Au fond, j’avais peur que l’injection me change mentalement. J’avais peur de renoncer complètement à la Chisako que j’étais. J’avais peur.

La peur. Mon cœur qui s’accélérait. Je pourrais m’évanouir tellement j’avais l’impression d’avoir un énorme poids sur les épaules. J’avais l’impression de ressentir de nouveaux ces balles qui viennent me percer le corps. Mais de l’autre côté, je sentais que l’injection était LA solution, le véritable synonyme de la force.

La force. Mon cœur ralentit. J’ai l’impression de me sentir pousser des ailes. Je m’imagine faire du mal à cet homme qui a détruit le clan Shinoda.
Je ne tremblais pas. Je trésaillais presque d’impatience.
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#7
Terminé29.12.18 16:08
Chisako, n’oublie pas que je te connais par cœur.

Je m’amuse de ses réactions, ma question semblant la faire se refermer sur elle-même. Un léger sourire étire mes babines. Je me doute que la pointe d’admiration qui luit souvent dans ses prunelles est en partie à l’origine de sa volonté, mais je voudrais savoir si tout ceci est sincère, si elle saura vivre l’éternité dans un corps complètement nouveau et ne pas le regretter par la suite.

Qui pourrait me blâmer de faire la mère poule avec elle ? Elle a déjà assez souffert de mes erreurs et du sillage de mes pas. Elle n’a pas besoin d’être à nouveau comme moi. SI je peux comprendre l’importance que mon image a laissé sur elle, je voudrais qu’elle tire sa propre épingle du jeu et qu’elle ne regrette rien par la suite.

— Ça me suffit, j'acquiesce.

Chisako est une battante, une enfant qui a toujours su se débrouiller. Têtue comme une mule depuis son plus jeune âge, je sais également que si je ne lui donne pas ce qu’elle veut, elle ira le trouver ailleurs, parce que c’est là son caractère, celui qui sied si bien aux chimères ; détermination, volonté et obstination, trois mots similaires mais dont chaque particularité prend sens une fois que l’on partage les caractéristique d’un animal.

Mais c’est un état d’esprit très dangereux, encore plus pour une enfant. Rapidement, l’on peut se brûler les ailes près d’un soleil que l’on a cherché à égalé, l’on peut se rendre compte de la portée de sa décision et la regretter amèrement.

Je te souhaite de toujours regarder droit devant toi et de faire avec les aléas de la mort.

Parce que c’est ça, être chimère : c’est un mélange succinct de liberté et de fierté.

Chisako obtempère cependant et se dirige vers l’extérieur. Il y a tant de questions que je voudrais lui poser. La pousser à réfléchir encore. A renoncer, peut-être. Je me mordille la lèvre inférieure avec précaution, pour ne pas me la déchirer, préoccupé par le devenir de celle que je me suis jurée de protéger, qu’importe le monde - mortel ou non - dans lequel nous nous retrouvions.

Même si j’ai toujours prié les dieux avec ardeur pour ne jamais te retrouver dans celui-ci.

Ta vie comme ta mort sont mon œuvre, je peux au moins me rattraper en te donnant de quoi survivre à ce nouvel environnement, plus hostile encore que le précédent. Parce qu’au moins, auparavant, l’on pouvait mourir.

Vivre avec le poids de ses péchés et de ses souffrances pour des siècles et des siècles est inhumain. Autant embrasser l’humanité. Autant devenir autre chose. Évoluer vers un nouvel état, moins humain, plus bestial. Mais plus fort.

Chisako réfléchit à ma question. Il est peut-être trop tôt pour qu’elle puisse envisager toutes les possibilités et les nouveautés qui allaient de pair avec le destin de chimère, mais elle semble préoccupée, comme si elle souhaitait me donner une réponse à la hauteur de l’estime qu’elle a de moi.

Je ne la mérite pourtant pas.

Tous les enfants ont des modèles : mère, père, frère ou sœur, super-héros débarqué d’un anime ou d’un film. Que suis-je exactement pour Chisako ? Une super méchante mais badass au possible ? Elle ne peut pas vraiment me considérer du côté des « gentils », d’un point de vue moral, mis à part pour les femmes, ou alors c’est que la propagande du clan a trop bien marché sur son esprit encore jeune et malléable.

Je suis d’un regard bienveillant la brunette s’avancer vers le jardin, signant certainement la fin de son humanité. A mon tour, je passe la terrasse et pose les pieds dans l’herbe fraîche ou perle encore la rosée du matin. Il fait frais, mais Dieu que c’est agréable.

Sa réponse m’arrache un rire. Aucun doute, c’est bien elle.

— Je viendrai avec toi, alors, parce que tu feras peut-être peur aux marchands de glace après ça ! je m’esclaffe, préférant dédramatiser cette situation.

Et puis, cela me rassure aussi un peu d’imaginer que malgré sa force, elle aura encore besoin de moi, de sa grande sœur aux allures de mère poule croisée avec un chat. C’est aussi pour lui faire croire que j’ai avalé son mensonge. Je sais que malgré son jeune âge, elle a conscience de l’importance de ce moment et de ce qu’il implique. Mure trop tôt car élevée dans un monde hostile, elle est à même de comprendre les enjeux qui fluctuent autour d’elle.

Je cligne de mes deux paupières en fixant Chisako, la seringue fermement tenue entre mes doigts. Puis j’esquisse un sourire qui se veut rassurant, avant de m’avancer pour prendre Chisako et la serrer contre moi.

— Tu as le droit d’avoir peur, Chi. C’est normal. Ce n’est pas pour autant que je ne t’accorderais pas ce que tu veux.

Je marque une pause, frissonnant.

— Tu as le droit d’être humaine, encore un peu, alors laisse tomber le masque et embrasse ta nouvelle vie avec ce qui fait de toi un être unique : ta propre personnalité.

Je la maintiens un moment contre moi, avant de caresser ses cheveux et de me détacher. Mes mains viennent encadrer ses joues tandis que je la fixe d’un regard où point une lueur amusée.

— J’ai cependant une condition à t’imposer.

Un sourire vient étirer mes lèvres.

— Viens vivre avec moi, après l’injection.

Premièrement, je sais ce que cela fait, d’être une Chimère au milieu de lémures qui parfois sont des hommes. Deuxièmement… je voudrais l’accompagner sur cette voie, la protéger du reste du monde.

— Car jamais plus je ne te laisserai tomber, Chisako.

Ma voix se brise en un murmure que seuls elle et le vent peuvent entendre.
Besoin du coeur.@Chisako Shinoda
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#8
Terminé21.06.19 14:29

Chisako
Shinoda

Mitsuko
Shinoda

「 La liberté n’est qu’un mot : chimère 」
La demande que j’attendais depuis nos retrouvailles, elle l’avait enfin formulée. Si je ne faisais pas tout pour garder mon calme et paraître adulte, ça ferait longtemps que je serai en train de sangloter dans les bras de Mitsuko, en morvant dans ses cheveux jusqu’à que je m’endorme. Je voulais vivre avec elle. Je ne voulais plus la quitter.

Les derniers mots qu’elle me murmura étaient presque inaudibles. Mais je les entendais. Ou plutôt je les devinais. Pour moi, Mitsuko ne m’avait jamais abandonné, je ne le voyais pas comme ça. Non. On me l’avait enlevé, c’était différent. Mais peut être que mon jugement avait été altéré par mon amour pour elle. Peut être que la chimère fière et forte que je connaissais possédait quelques fêlures.
Dans le jardin se trouvait un salon extérieur en bois. Je devinais que c’était ici notre destination finale, ou plutôt, la destination finale de mon humanité. J’essayais de ne pas penser à ce qui allait se passer après l’injection. Pas que ça me faisait peur, quoi qu’au fond, surement un peu.

Je m’asseyais sur l’une des chaises du salon extérieur et donnais mon bras à Mitsuko. J’essayais de me contrôler, mais malgré moi, mon bras ne cessait de trembler. J’avais beau serrer le poing, ordonner mentalement à mon bras d’arrêter de flipper comme une mauviette, mais rien n’y faisait.

J’aurai pu me défiler encore, me voiler la face, dire à Mitsuko qu’en fait, je voulais juste vivre avec elle, et qu’au fond, peut-être que l’injection n’était pas nécessaire. Mais c’était justement cette facette de moi, de l’ancienne Chisako que je voulais effacer. Cette peur et cette impuissance était ce qui m’avait tué. Et je ne pouvais tolérer plus longtemps cette faiblesse.

Tandis que l’aiguille transperce doucement ma peau – Mitsuko devait très certainement mettre beaucoup d’effort à ne pas me faire mal – des frissons me parcourent du bout des doigts jusqu’au sommet de la tête. Je déglutissais en silence, mais constatait avec surprise que ça ne faisait pas aussi mal que dans mes souvenirs.

Ce souvenir où j’avais reçu un vaccin pour la première fois. J’étais très jeune, et pourtant, ce n’était qu’à cet instant que ce souvenir me revint en tête. Ce jour-là, j’avais eu très mal, ou plutôt, j’étais effrayée. Mais j’avais grandi. Peut être pas physiquement, mais mentalement. En fait, cette injection fonctionnait comme un vaccin dans ma tête : un vaccin contre la faiblesse.

Je regardais patiemment le liquide de la seringue se déverser dans mon bras. Le geste de Mitsuko était appliqué. Sur le coup, je me disais que ce n’était peut-être pas la première fois qu’elle pratiquait ce geste ?

Ces secondes me parurent interminable. Mon esprit était focalisé sur cette seringue, j’en oubliais presque de respirer. A chaque pression, je pouvais sentir le liquide traverser mon bras. Mes jouent commençait à me brûler. Puis finalement, ce sont des questions que j’aurai aimé ne jamais me poser qui me venaient à l’esprit.

Était-il possible de « mourir » dans le monde des morts après une injection qui aurait mal tournée ? Une enfant avait-elle déjà reçue une injection pour devenir chimère ?  Pouvais-je perdre la raison, me transformer en monstre et tenter de faire du mal à Mitsuko ? Si cela arrivait, Mitsuko se défendrait-elle contre moi ?

Alors que je clignais des yeux pour me sortir ces questions de la tête, je constatais avec difficulté que la seringue était vide à présent, et que Mitsuko retirait délicatement la seringue de mon bras. Une petite perle rouge apparu sur mon bras. Mais mes yeux ne parvenaient pas à faire le focus. Ma vision se brouillait un peu, et je sentais mes joues ainsi que mes oreilles chauffer.

Je ne me sentais pas bien.



Les dés :
Maîtresse de la mort
Maîtresse de la mort
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La Faucheuse
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#9
Terminé21.06.19 14:29
Le membre 'Chisako Shinoda' a effectué l'action suivante : laisser faire le hasard


'4 FACES' :
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#10
Terminé25.06.19 11:16
J’interprète sa réaction comme un oui, une réponse affirmative, bien que silencieuse, qui me réchauffe le cœur. Elle seule peut provoquer ce genre de réaction chez moi. Elle seule en a jamais été capable.

Malgré la confiance aveugle qu’elle semble avoir à mon égard, peut-elle sentir mon hésitation, lorsque j’approche l’aiguille de la peau diaphane de son bras ? Remarque-t-elle mon air pincé, à deux doigts de rebrousser chemin, alors que je me mords les lèvres pour mieux me persuader d’aller jusqu’au bout de mon geste ?

C’est son choix.

Je sais pertinemment que je me dois de respecter sa décision, soutien ses prunelles obsidiennes avec un sourire que je veux rassurant. Pour elle, ou pour moi ?

Devenir une Chimère n’est pas un choix facile, c’est un peu comme choisir de porter une étiquette bien visible sur son front pendant le reste de ses jours. Cette étiquette est une revendication, de force, de liberté, mais s’accompagne de conséquences que certaines ont du mal à envisager. Le regard des autres, les insultes, le harcèlement.

C’est quitter une douleur pour une nouvelle peine, seulement différente de la précédente. C’est le prix à payer pour avoir la force de se défaire des chaînes qui nous entravent aux volontés de la société et aux griffes des hommes.

Mon regard se durcit et je laisse la pointe de la l’aiguille s’enfoncer dans la chair tendre du bras de Chisako. Je connais trop bien la douleur qui embrasera bientôt tout son être et ne peut m’empêcher de me sentir coupable à l’idée de la lui infliger.

Mais le pouvoir de cette seringue me dépasse largement, je ne suis que la main qui presse le piston pour que le liquide qu’elle contient se déverse dans les veines de ma petite protégée. Si j’ai la certitude que le processus va se révéler long et douloureux, je n’en connaît pas le résultat final, ignorant tout bonnement à quel animal Chisako va se retrouver lier.

Un sourire traverse fugacement ma mine préoccupée.

Un animal puissant, à n’en pas douter.

Dardant mes yeux de chat sur le visage de Chisako, je constate qu’elle a grandi pour ne plus craindre la douleur des aiguilles, alors qu’il fallait presque lui promettre une journée au parc d’attraction pour obtenir d’elle qu’elle ne morde pas les médecins, en cas de vaccin.

J’applique un coton sur la petite marque laissée par le passage de l’aiguille et le presse contre sa peau. Elle a grandi. Seule, sans moi, dans un monde inconnu. Et pourtant, elle n’a pas flanché. Aujourd’hui en est la preuve.

— Et voilà, c'est fait, je murmure en écartant quelques mèches brunes de son visage rougi par l’effort et la concentration.

Déposant la seringue sur le parquet de la terrasse, je détourne mon regard à peine quelques secondes, mais c’est suffisant pour que Chisako s’effondre, plongeant dans mes bras comme s’il s’agissait de sa dernière étreinte, ses lèvres parvenant à articuler un remerciement, dans un souffle, juste avant qu’elle ne perde pied.

Comme pour clôturer la fin de sa précédente vie. Premières paroles d’une âme bientôt ressuscitée pour la seconde fois.

Je l’étreins à mon tour, scrute son visage de poupée japonaise en me demandant si, au terme de la transformation, celui-ci sera intact. La plupart des Chimères sont reconnaissables aux teintes chatoyantes de leur corps, cheveux, yeux. Sera-t-elle déçue, surprise, contente du résultat ? Je me le demande bien, mourant de curiosité à sa place.

Doucement, je me décale pour l’allonger sur le sol de la terrasse, sa tête reposant sur mes cuisses. D’une main distraite, je caresse ses cheveux alors que le temps s’égrène petit à petit dans le jardin, le soleil descendant peu à peu, transformant l’atmosphère en nimbant les feuilles d’une lumière faiblissante.

Un instant, j’ai envisagé de la transporter jusqu’à une chambre, mais si c’est pour qu’elle se retrouve avec le physique d’un éléphant et qu’elle détruise tout, ce n’est pas la peine.

J’ignore combien de temps prendra sa transformation.


Crépuscule d’une vie
Aube d’une nouvelle mort


Durant le sommeil de Chisako, j’ai eu le temps de réfléchir aux meilleurs moyens de l’accueillir. Comment organiser la maison, où placer sa chambre, définir des limites, tant pour elle que pour moi. Il me semble revivre son adoption, notre rencontre, le jour où elle a emménagé dans la résidence traditionnelle des Shinoda.

Alors que la nuit tombe lentement, elle a eu le temps de se transformer, d’en souffrir, pour finalement s’endormir. Jusqu’à ce qu’elle puisse ouvrir les yeux sur sa nouvelle existence. Dans la pâle lumière du soir, je peux déjà apprécier les changements dont son corps à fait les frais, un sourire amusé sur le visage.

A son réveil, elle aura la force qu’elle souhaitait acquérir.

Quelque part, j’ai peur qu’elle ne rejette ces transformations, qu’elle ne regrette sa décision, que de ce choix ne naisse un complexe bien pire que celui né de la peur de l’infériorité.

Mes doigts griffus jouent avec une mèche que la lumière du soleil couchant pare d’une aura dorée, avant de retomber lourdement le long de mon corps. Doucement, mes yeux se ferment à leur tour, fatigués de l’attente et de l’appréhension sans fin que je ressens.

Peut-être est-ce à elle que je songe, alors que je me suis mollement affaissée, m’endormant malgré moi à cause de la tension que j’éprouve.
Besoin du coeur.@Chisako Shinoda
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