Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

❝Have a good death
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#11
Terminé20.10.18 11:38
tag: susan
all i want it
nothing.
Il y avait de l’ironie dans sa voix, un peu de malice aussi. Et de la gêne. Dans ses gestes aussi. Comme la première fois. Cela fit sourire Etsu, bizarrement. Sûrement parce que Susanoo n’était jamais réellement ainsi, toujours un peu secret, toujours un peu malicieux. Là, il était plus… fragile ? Ce n’était pas tout à fait le mot, la jeune femme le sentait. Mais c’était différent. Diablement différent. Et à mesure que les secondes s’écoulaient, avec une lenteur insoutenable dans ce silence qui ne leur ressemblait pas, elle pouvait s’en rendre compte. Que les choses étaient différentes.

Et pourtant, elle souriait. Comme toujours. Rageant à souhait. Etsu écoutait le jeune homme assis en face d’elle, comme elle le faisait toujours. Elle aimait l’écouter après tout. Oui. Elle adorait l’écouter. Lui qui ne parlait pas tant que ça. Peut-être était-ce d’ailleurs la raison à cela. La question resta en suspend dans son esprit tandis qu’elle l’observa à moitié, le voyant jouer avec son portable, la situation la faisant sourire. C’était étrange comme cela avait quelque-chose d’intimement amusant.

- Ou alors, une application permettant de faire des dessins. Pour dessiner le ciel.

Après tout, elle le connaissait par cœur. Ou presque. Et elle savait que Susanoo le connaissait par cœur, lui aussi. À eux deux, ils pourraient redessiner le ciel dans sa presque intégralité. L’idée la fit sourire. Encore. Puis le silence se réinstalla, doucement, amer. Ils ne le faisaient même pas exprès.

Elle ne voulait pas vraiment y penser. À cette dernière journée. Et à tout ce que cela impliquait. Elle ne souhaitait pas y penser. Ni même que cela effleure son esprit. C’était compliqué, trop compliqué. Mais la situation et le silence qui les enveloppait présumait bien que le sujet allait finir sur le tapis. À un moment ou un autre. Alors, tant pis ? Etsu retint un soupir, ses yeux allant voir le bouton sur le tableau de l’ascenseur qui clignotait doucement. Ils étaient partis pour rester là toute la nuit.

L’air était beaucoup moins doux que d’habitude. Malgré les sourires et les remarques. Malgré la malice et la sincérité qui transparaissaient dans leurs réponses. Susanoo avait répondu à sa question détournée, comme si de rien était. Naturellement. Rare, si rare, que le jeune homme se dévoile ainsi. Etsu sourit, contente. Oui, elle était contente. Étrange non.

- Non je ne suis pas claustrophobe.

Elle répondit à son sourire par un petit rictus, tout aussi malicieux. La gêne était toujours là, toujours. Mais sûrement finirait-elle par disparaître, s’ils se montraient comme ils le faisaient à chaque fois sous le ciel étoilé.

- J’ai juste peur des escargots. Je sais, c’est bizarre.

Un petit rire resta coincé dans sa gorge, son regard se détournant un instant avant de revenir sur les mains du garçon qui faisait tourner son portable. Encore et encore. Nervosité apparente. Etsu se fit soudain plus calme, plus douce. Comme toujours.

- Pas besoin d’être aussi nerveux. On va finir par sortir d’ici.

Ils allaient sortir d’ici. Et se séparer. Peut-être ne plus se revoir avant longtemps. Voire jamais. Qui pouvait le dire. C’était un peu triste, un peu amer. Et pourtant, Etsu souriait. Parce qu’après tout, ça avait été bien quand même, les moments qu’ils avaient passé ensemble. Petit sourire tranquille. Ça en était tellement rageant.
♥️ spenny
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#12
Terminé20.10.18 12:04
néant total ,.
rien et puis c’est tout
POURQUOI

pourquoi
c'est toujours
si
différent
avec toi


Il ne peut pas lire dans ses pensées mais s'il savait -- s'il savait à quel point elle voit juste, à quel point elle l'a cerné, lui qui se sent et qui se prétend indiscernable. Susanoo, l'intouchable, Susanoo l'irrattrapable. Mais pas tout le temps ; elle a saisi sa gêne, elle a compris son malaise. Il a beau tenté vainement de garder ce masque, il glisse cependant le long de son visage, laissant apparaître un peu plus de lui -- de cette sensibilité, de ce sentiment fragile qu'il espère vaillamment cacher.
C'est si puérile.
C'est si enfantin.

partager ne te tuera pas
s'ouvrir ne te fermera pas

Elle garde son sourire, on dirait presque que la situation l'amuse.
Il ne sait pas si c'est vraiment le cas.
Elle n'est vraiment pas si banale que ça parce qu'il n'arrive pas à tout lire en elle. Il y a toujours cette part cachée, cet aura masqué. Que sait-il d'elle ? -- concrètement, rien. Ni sa vie, ni sa mort. Absolument rien et étrangement, il voudrait presque --
Raclement de gorge.
Arrêt des réflexions.

Elle évoque les dessins, il esquisse un sourire.
Il aurait pu dire allez, à la sortie de cet ascenseur, on monte le projet mais il n'a pas le droit : c'est i n t e r d i t de faire des promesses ainsi. Encore moins à Etsu. Plus jamais à Etsu parce qu'il ne tient pas ses promesses. Il n'a plus le droit. Pour la première fois, Susanoo -- pourtant, si insolent, si provocateur -- refuse de l'être.

est-ce que tu aurais
peur
de la
blesser ?


est-ce que cette
voix
dans sa tête
pourrait
cesser ?

Le bouton clignote doucement alors que le silence reste imposant.
Non, je ne suis pas claustrophobe.
C'est tout.
Elle ne rebondit pas sur ce qu'il a dit avant, elle a juste souri.
C'est tout.
Et ça suffit.
Un soulagement se dessine sur son visage bien qu'il essaye de le masquer. Elle ajoute qu'elle a peur des escargots et là -- il éclate de rire, sincèrement. C'est quoi cette peur ? D'habitude, les nanas (arrête de la comparer aux autres putain) trouvent toujours une jolie phobie ; vous savez, une peur qui dénote ou une peur qui rapproche, une peur de princesse voulant être sauvée. Mais pas Etsu -- elle, elle a peur des escargots. Le rire de Susanoo détend légèrement l'atmosphère.

Sans vouloir te vexer, j'pense que t'es la seule à les détester.
(sourire)
(de lui)
(sourire)
(d'elle)
Pas besoin d’être aussi nerveux. On va finir par sortir d’ici.
(arrêt)
(son portable ne bouge plus)

capté
grillé
brûlé
elle t'a eu
la flamme insaisissable

Comment tu fais pour être si sereine ?
Il voudrait lui poser la question mais il ne le fait pas.
Il n'est pas nerveux parce qu'il est coincé dans l’ascenseur.
Il est nerveux parce qu'il est coincé dans l’ascenseur avec elle.
Et qu'il est incapable de faire face à la conversation qui va probablement arriver.

J'en doute pas, finit-il par dire mais il n'esquisse pas vraiment de sourire (il ne doute pas de la sortie, il doute de la durée d'attente) -- Ils t'ont fait quoi les escargots ?

c'est plus facile
de parler
d'elle
que de parler
de soi


sujet sans prise de tête —
darren criss. @ atf
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#13
Terminé20.10.18 15:23
tag: susan
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nothing.
Ses gestes se suspendent, comme pris en flagrant délit. Il ne dit rien, pendant un instant, très court. Pas de sourire. Plus de rire. Différence.

Etsu ne fut pas étonnée d’entendre le rire de Susanoo résonner dans l’ascenseur, à l’entente de sa peur des escargots. Un rire soudain et vrai, comme l’éclat d’une étoile, un peu sorti de nulle part. Il arracha une moue à la jeune femme qui sembla bouder pendant quelques secondes mais c’était si rare de l’entendre rire. Et puis ça faisait longtemps. Etsu ne bouda pas vraiment pour le coup, accueillant la remarque du garçon avec un brin espièglerie et une moue presque adorable. Elle n’arrivait même pas à être fâchée.

- Je suis sûre que non.

Réplique d’enfant. La japonaise tenta de se persuader qu’elle n’était pas la seule à trembler face à ces gastropodes totalement inoffensif, bien plus petit qu’elle et pas du tout dangereux. Mais la peur est une chose qui n’a ni logique, ni préméditation. Comme le sourire qu’elle pouvait laisser apparaître sur ses lèvres à cet instant.

Le portable ne bougeait plus. Susanoo ne souriait plus. Et pourtant, il continua de lui poser des questions. Brisant le silence qui pesait sur leurs épaules. Certainement que la situation le mettait mal à l’aise lui aussi. Etsu ne fit pas d’autre remarque, la première ayant été déjà bien assez mesquine comme ça – bien que ce ne soit pas son intention première. À la place, elle se resserra sur elle-même, attrapant ses genoux remontés contre son torse tout en repensant à la fois où cette peur était apparue.

- Pas grand-chose. L’un d’entre eux est venu me dire bonjour, alors que je devais avoir quatre ans… quelque-chose comme ça.

Un frisson d’effroi la parcourut à cette pensée, la vision restant gravée dans sa mémoire avant qu’un petit rire ne passe entre ses lèvres.

- Sauf que ses antennes étaient énormes, dû à un parasite qui l’avait pris comme hôte. C’était affreux.

Pour illustrer son propos, elle mima les dites antennes sur sa tête avec ses doigts, les faisant bouger dans tous les sens tout en riant à nouveau. Ce n’était pas son genre de faire ce genre de mimique, de se mettre en scène de cette manière. C’était amusant, même au regard de la situation. Il n’y avait vraiment que lui pour lui faire faire ce genre de choses. Etsu afficha un nouveau sourire, plus doux pendant qu’elle attrapait à nouveau ses genoux. L’atmosphère était peut-être chargé d’embarras, et de crainte. Elle était différente, comme ne le serait-elle pas. Mais ce n’était pas totalement désagréable. Pas vraiment.

- En tout cas, c’est peut-être ridicule comme peur, mais c’est plus original que le vertige.

Une pique lancée à la volée, sans arrière pensée, avec malice. Comme toujours. Parce que c’était mieux quand les choses étaient comme d’habitude, quand tout était bien. Alors, Etsu décida tout simplement que les choses iraient bien, comme d’habitude. Tant pis pour la dernière fois. C’était passé. C’était fini. Le plus important, c’était maintenant.

Cette nouvelle danse entre Jupiter et Saturne.
♥️ spenny
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#14
Terminé20.10.18 17:35
néant total ,.
rien et puis c’est tout
Elle boude (un peu).
Elle garde ses traits espiègles (et son rire).
On dirait une enfant.

comme toi
exactement comme
toi

Et puis, elle se resserre un peu sur elle-même, elle replie ses genoux contre son torse. Etsu semble beaucoup plus fragile, beaucoup moins ouverte. Il repense à leur première rencontre, à ce même sentiment qui l'a traversé plusieurs mois plus tôt -- Etsu est pleine de mystère. Telle la voie lactée, elle ne laisse entrevoir qu'un dixième de tout ce qu'elle est.
Et puis, elle raconte.
Elle raconte sa rencontre avec un escargot mais ce n'est pas ça qui interpelle le jeune homme. Non ; ce qui l'interpelle, c'est qu'elle parle de sa vie. Pas de sa mort, pas d'ici mais bien d'avant, quand ils étaient encore vivants. Et ça l'intéresse, ça l'étonne même qu'elle en parle. Il hausse un sourcil tout en l'écoutant, s'amusant de son rire un peu nerveux en repensant à ce souvenir douloureux. Elle mime les antennes, rit une nouvelle fois et Susanoo ne peut s'empêcher de la suivre -- c'est tellement con que ça en est drôle.

Heureusement qu'le ridicule ne tue pas.
En tout cas, c’est peut-être ridicule comme peur, mais c’est plus original que le vertige.

et bam
est-ce qu'il était
en train
de rêver ?

Il écarquille légèrement les yeux et lâche un nouveau rire, un rire bien plus sincère, un mélange de surprise et de malice. Etsu n'était pas comme ça au début -- tout comme lui (mais il n'en a pas conscience), elle a évolué, elle a changé durant tous ces mois. Il ne sont plus les mêmes que lors de cette nuit à regarder le ciel ; en vérité, ils sont plus eux-mêmes désormais -- puisque ce ne sont plus des inconnus.
Un léger silence s'installe, Susanoo laisse glisser son regard sur les murs de l'ascenseur, réfléchit -- longtemps peut-être.

allez
il ne sait pas
pourquoi
mais brusquement


Il ne réfléchit plus.
Et sa voix particulière empli l'ascenseur d'une aura étrange.

Je devais avoir douze ans, dit-il en se raclant la gorge, sans la regarder (il n'ose pas, ses iris scrutant le bouton qui continue de clignoter machinalement) C'était en cours d'escalade dans le gymnase, peut-être la deuxième ou troisième leçon et j'étais avec mon partenaire habituel, un mec qui s'appelait (il s'arrête une seconde pour se rappeler de son prénom) Takeru -- oui c'est ça Takeru et il devait assurer ma sécurité pendant que je grimpais. Donc j'ai grimpé comme d'habitude mais c'est au moment de descendre que ça a merdé (il se pince les lèvres en songeant à ce moment de sa vie -- si seulement Amaterasu avait été là ce jour là) Quand j'ai commencé la descente en rappel, j'sais pas pourquoi mais Takeru a lâché la corde de son baudrier reliée au mien et j'suis tombé de neuf mètres de haut (il lâche un rire -- c'était horrible, c'était traumatisant pour un enfant de douze ans) Le prof a stoppé la corde au dernier moment et ça m'a évité le crash au sol mais depuis -- j'ai le vertige.

voilà
ça paraît
si
futile

C'est la première fois.
La première fois qu'il parle de lui aussi ouvertement.
La première fois qu'il évoque son passé.
La première fois qu'il avoue un moment difficile de sa vie.
C'est la première fois.

c'est tout nouveau
ça lui fait
très
très
peur

Il se racle de nouveau la gorge, passe la main dans ses cheveux comme pour leur donner un semblant d'ordre mais c'est plus pour masquer sa gène. Il est effrayé, parce qu'il ne sait pas comment réagir, il ne sait pas comment faire -- il ne l'a jamais fait avant. Sa respiration est légèrement plus rapide et il tapote nerveusement du pied ; merde, qu'est-ce qui lui a pris ?

tout change
tout change mais
tu sais Susanoo
le changement
n'est pas
toujours


mal —
darren criss. @ atf
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#15
Terminé20.10.18 18:22
tag: susan
all i want it
nothing.
Il y eut un nouvel éclat de rire. Il n’avait jamais ri comme ça avant, comme elle n’avait jamais parlé ainsi avant. Susanoo n’avait jamais poussé un tel rire, et elle n’avait jamais fait autant de gestes en parlant. Etsu l’écouta rire, faisant une faible pause dans son histoire, appréciant l’instant. Juste cet instant. Le reste n’était pas important. Ils verraient bien en temps voulu. Elle ignora alors les questions, les doutes, les choses qui restaient en suspend. À quoi bon quand tout pouvait d’un coup s’arrêter ? Quand tout était chronométré sans même qu’elle ne le sache. Ça ne servait à rien de vouloir plus, d’attendre plus. Etsu n’était pas ainsi de toute manière. Cela faisait longtemps qu’elle n’attendait plus rien. Alors pourquoi se posait autant de questions ?

Elle avait toute la mort pour répondre à ces questions.

Encore un silence. Plus ténu. Moins lourd. Le regard du jeune homme se perdit sur le mur et les boutons, sûrement qu’il fixait celui clignotant, réfléchissant à quoi dire. Ou répondre. Et alors il parla. Etsu fut étonnée. Énormément. Susanoo n’avait jamais autant parlé jusque-là. Il s’était dévoilé, un peu, pas trop. Mais jamais autant. C’était la première fois qu’il lui racontait quelque chose sur sa vie d’avant. Sur lui, tout simplement. Alors, la jeune femme écouta attentivement, en silence, la tête posée sur ses genoux. Comme une enfant écoutant une jolie histoire. Ses yeux restèrent fixés sur le garçon, comme pour le couvrir avec douceur tandis qu’il contait ce souvenir qui devait être marqué au fer rouge dans sa mémoire. C’était un peu triste, un peu douloureux, la japonaise se sentant légèrement angoissée rien qu’en imaginant la scène. Son sourire avait disparu pendant qu’il parlait, mais il ne le vit même pas, son regard étant tourné ailleurs.

Le claquement de sa semelle sur le sol semblait résonner dans le petit espace qu’il occupait. Nervosité et gêne. Susanoo s’était tu, son histoire terminée. Il n’avait toujours pas tourné son regard vers Etsu qui n’avait cessé de le regarder. Puis, comme toujours, comme une mauvaise habitude, elle sourit. Avec tendresse.

- Je note que pour le futur, on gardera toute personne nommé Takeru loin de ta personne.

Pas de rire. Pas de malice. Juste de la douceur. Il n’y avait pas de raison d’être malicieux à ce moment-là. Ni taquin. Juste… vrai. Ce qu’Etsu s’entreprenait à faire, à chaque seconde.

- Et on évitera l’escalade. Et toute montée d’infrastructure trop grande. Je me demande d’ailleurs comment tu as fait pour arriver jusqu’ici, c’est impressionnant.

Elle se redressa un peu, souriant toujours. Toujours. Retirant son écharpe, elle finit par se mettre en tailleur, délaissant ses genoux, toujours tranquille.

- De toute façon, c’est nul l’escalade.

Et toujours un peu malicieuse. Oh Etsu, si tu pouvais voir ce qu’il se cachait réellement dans ces yeux clairs que tu portais, sûrement que tu n’agirais pas tout à fait ainsi.
♥️ spenny
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#16
Terminé22.10.18 22:44
néant total ,.
rien et puis c’est tout
regrets amers
d'en avoir
trop
dit

Susanoo s'humecte les lèvres, regarde ailleurs -- partout en fait, sauf Etsu. Il ne dit plus rien, il attend. C'est un peu comme un enfant qui montre pour la première fois son dessin colorié à son papa ; c'est hésitant, c'est maladroit : est-ce que je l'ai fait correctement ? Il n'a jamais parlé de lui aussi ouvertement devant quelqu'un (excepté son frère mais Amaterasu reste une exception constante) alors il ne sait pas, comment réagir, comment être -- comment paraître, après ce genre de confession.
Elle n'a pas cessé de le fixer.
Elle ne l'a pas quitté des yeux.
Elle sourit, finit par lui répondre doucement mais sans malice ni rire.

oh;
Susanoo --

tu ne la mérites pas —

Mais il secoue la tête comme pour chasser cette pensée de son esprit. Non, non, non -- il a dit qu'il éviterait le sujet, qu'ils n'en parleraient pas. Ni de ça, ni de leur dernière rencontre, ni de toutes ses promesses qu'il a faites voler en éclat. Comme pour le sortir de sa réflexion (mais c'est inconscient), elle continue, de sa voix douce et posée, d'énumérer ce qu'il doit éviter -- Takeru puis finalement, l'escalade en général.

Ravi d'apprendre que je t'impression toujours, réplique-t-il dans un sourire narquois, reprenant au fil des secondes une certaine constance et retirant de son visage les traces d'une gène passée.

C'est presque comme une taquinerie.
(ou de la drague s'ils avaient été au lycée)
(mais ce n'est pas ça)
(non, il a juste saisi une nouvelle occasion)
(de l'emmerder)

J'évite juste de regarder le sol quand je suis en hauteur, explique-t-il nonchalamment alors qu'elle se redresse un peu pour retirer son écharpe et s’asseoir en tailleur. Ou de me pencher à des balustrades suspendues à plusieurs mètres au-dessus du sol, ajoute-t-il avec ironie en songeant à la tour de Tokyo.
De toute façon, c’est nul l’escalade.
Faux, tu devrais essayer.

Elle a dit ça malicieusement.
Lui a répliqué très sérieusement.
Leurs regards se croisent enfin -- iris chocolat rencontre iris ambré. Si Takeru ne l'avait pas lâché ce jour-là, peut-être que Susanoo aurait fait de l'escalade sa passion, son sport favori, son activité préférée. Il n'aurait pas commencé le volley, ne serait probablement pas devenu capitaine de l'équipe au lycée. Tout aurait été très certainement totalement différent.

mais avec des
si
on peut refaire
le monde

Il se racle la gorge. Son pied a cessé de tapoter nerveusement le sol de l'ascenseur et il recommence à jouer avec son téléphone (qui affiche toujours absence totale de réseau).

T'as peur que des escargots ?

C'est pour changer de sujet.
C'est pour en revenir à elle car il n'aime pas parler de lui.
Et puis, c'est plus personnel.

Etsu
parle-moi
de toi


(le bouton clignote toujours) —
darren criss. @ atf
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#17
Terminé24.11.18 17:26
tag: susan
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nothing.
L’éclat de ses yeux sombre comparés au sien brillait d’une nuance qui était bien rare. Etsu ne l’avait jamais réellement perçu par le passé, ses perles claires remarquant le plus souvent la malice et l’amusement dans les iris du jeune homme. Mais pas du sérieux. Très peu. Et pas ainsi. C’était rare. Très rare. Comme beaucoup de choses, venant de Susanoo. Et comme à chaque événement rare, l’enfant au fond de son coeur allait placer cet instant précieux dans un joli coffre réservé à ces moments-là.

- Alors je testerai un de ces jours.

Un sourire. Un nouveau sourire. Il ne tapait plus du pied, ne semblait plus gêné. Les minutes s’écoulaient, lentes et capricieuses, l’ascenseur ne bougeant pas d’un pouce. La japonaise ne savait pas quelle heure il pouvait être, ni si l’appareil allait enfin se remettre en marche. Qui aurait pu le dire ? Qui pouvait savoir ? Elle continua de sourire, capitonnée dans son gros manteau, dans sa grosse écharpe. Elle attendit, silencieuse, et entendit les mots soufflés par le garçon. Etsu l’observa, à la fois curieuse et pensive quand sa tête se pencha sur le côté avec un naturel déconcertant.

- Que des escargots...

C’était bien son genre à Susanoo, de lui poser des questions. Toujours sur elle, toujours sur sa personne. Comme s’il voulait en apprendre plus, toujours plus. C’était marrant venant de la part de Jupiter qui lui, ne répondait jamais vraiment aux questions. Saturne sourit doucement, encore. Et toujours. Toujours. Elle répondait aux questions, donnait plus d’informations. Sans en demander plus. Pourquoi faire après tout.

Mais en vrai…

… j’ai pas peur…

Ses lèvres s’entrouvrirent pour laisser sortir une remarque. Une petite remarque. Toute simple, pour rebondir sur la question de Susanoo. Seulement, quand Etsu croisa son regard, ses perles chocolat qu’elle connaissait presque par coeur, elle ne prononça pas un mot. Pas un seul. Pendant presque une seconde. Avant de détourner le regard, de fixer la porte devant elle. Et d’afficher un petit sourire.

j’ai pas peur…

- Et de choses dont tout le monde a peur je dirais.

Ce fut beaucoup plus lent, d’un coup d’un seul. Plus doux aussi, étrangement. Mais pas tendre. Pas alors qu’elle reformulait dans son esprit les mots qu’elle venait de souffler. Pas peur. Pas peur. Elle n’avait pas vraiment peur Etsu. À quoi ça servait d’avoir peur ? À pas grand-chose. Surtout dans un monde où on pouvait vivre pendant des siècles. Et pourtant, pourtant, n’était-ce pas une raison pour avoir peur ? Pour avoir terriblement peur ? Peut-être bien.

En vrai…

… je suis terrifiée…

Elle le regarda à nouveau, sans mélancolie, sans tristesse, juste avec douceur. Comme toujours, comme à chaque fois. Cela ne servait à rien d’avoir peur. À rien du tout. Même si quelque part, il était évident que rien n’était simple et que ça ne le serait jamais. Alors à quoi bon avoir peur ?

- Enfin, si on peut dire que je suis comme tout le monde.

Un rire lui échappa et s’envola dans l’ascenseur. Lui réussit à en sortir et aller plus loin tandis qu’Etsu restait avec Susanoo, dans ce lieu où ils ne pouvaient voir les étoiles. Sûrement que ce moment-là aussi, il fallait le mettre dans le petit coffre.

j’ai pas peur…

c’est pas vrai…

je suis terrifiée…

mais tu le sais pas vrai ?
♥️ spenny
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#18
Terminé15.12.18 19:50
néant total ,.
rien et puis c’est tout
Il sait.
Il sait qu'elle a noté -- parce qu'Etsu note tout mais sans jamais faire de commentaire. C'est peut-être ça, la différence entre elle et toutes les autres nanas. Les autres n'ont jamais pu s'empêcher de dire à voix haute ce qu'elles avaient remarqué -- oh, tu aimes ça! j'avais bien vu que tu voulais ça! -- mais pas Etsu.
Il sait.
Il sait qu'elle a bien vu son air sérieux, comme lorsqu'il parle des étoiles.

mais elle a
gardé
bien précieusement
ce détail

Mais c'est toujours comme ça avec Etsu, depuis le début. Susanoo a dit des mots, Susanoo a fait des choses qu'il ne fait jamais en temps normal -- excepté fuir. C'est lui ça -- fuir, prendre peur, disparaître pour ne pas être confronté à une réalité qui l'angoisse trop.

Alors je testerai un de ces jours.

(silence)
(mais pourtant, une phrase a failli franchir ses lèvres sèches)
(une seule)
(deux mots)

j e  t ' e m m è n e r a i

Mais Susanoo reste muet. Il le pense si fort mais il ne le dit pas. C'est terrible, non ? C'est terriblement triste, affreusement déprimant. Toutes ces choses qu'il voudrait avouer, qu'il voudrait confesser mais qui, jamais, ne deviennent réalité. Il a peur, Susanoo -- il a peur de s'attacher, il a peur qu'Etsu prenne une place trop grande dans son univers si fermé. Ce n'est pas encore un soleil (non, ça, c'est Amaterasu) mais elle est cependant une jolie étoile -- qui brille, qui ne cesse de briller, si fort, que son regard ne peut s'en détacher.
Oh ;
Susanoo;
Il faudrait peut-être penser à changer -- à s'ouvrir au monde, à laisser une chance aux étrangers. Parce que Jupiter pose des questions sur les autres mais jamais, oh! grand jamais, ne parle de sa planète à lui, de ses satellites et de ses intempéries. Non, Jupiter demande à Saturne de se dévoiler car lui-même veut rester caché.

l'ombre se déplace
s'efface
pour laisser Saturne
se démasquer

C'est plus doux, plus lent -- elle a peur, comme les autres, mais elle a tort de penser être comme tout le monde car ce n'est pas le cas (mais ça, Susanoo ne le lui dira pas). Il va simplement espérer que lorsque les iris chocolat vont croiser les ambrés de la jeune femme, elle percevra cette émotion, captera ses pensées. Si Etsu était banale, si Etsu était comme tout le monde ; il serait déjà parti.
Elle rit, alors il rit aussi.

Ah, il y a plusieurs Saturne ? (il esquisse un sourire -- c'est un joli sous-entendu, qui sonne différemment dans les mots de Susanoo ; Saturne est unique, Etsu n'est pas comme tout le monde, bien au contraire) J'dois revoir mon astronomie alors --

tu n'es pas comme tout le monde
mais ça
je ne te le dirai pas
(pas encore)

(grésillement)
(bouton d'urgence rouge vif)

Susanoo est coupé dans sa phrase et au même moment, résonne dans l’ascenseur la voix du gardien on a noté le problème, on devrait pouvoir accéder à l'ascenseur d'ici dix minutes ; il se relève brusquement, lâchant son portable par la même occasion, qui s'explose au sol (pas de coque, pas de chance) et tourne la tête vers la caméra, en haut, à droite dans l'angle de la petite pièce. Alors, sans vraiment réfléchir, il lève son pouce, comme pour dire ok, message reçu avec son sourire enfantin et son regard malicieux.
Mais quel gamin --
Et puis, il se tourne vers Etsu.
Elle est toujours au sol, elle le regarde et intérieurement, ça réchauffe le cœur de Susanoo mais il est incapable de comprendre pourquoi.

T'as dix minutes pour m'dire les peurs que tout le monde a alors, annonce-t-il tout en ramassant son portable (écran fissuré, tant pis).


parle-moi de toi —
darren criss. @ atf
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#19
Terminé15.12.18 20:43
tag: susan
all i want it
nothing.
Elle le vit dans son regard. Elle avait pu voir, pendant l’espace d’un instant, très court, la réaction à sa remarque. Etsu avait bien vu, elle avait vu, comme toujours. Mais elle n’avait rien entendu. Et cet état de fait la fit sourire. Comme à chaque fois. Susanoo n’avait rien dit mais il n’en pensait pas moins, jamais. C’était toujours ainsi. Etsu avait bien vu son regard et Susanoo n’avait rien dit. Mais ce n’était pas grave s’il n’avait rien dit. Non, ce n’était pas grave.

C’était bien comme ça aussi.

C’était doux. Lent. Suspendu dans le temps. Comme si les secondes ne s’écoulaient pas. Comme s’il n’y avait qu’eux. Comme si c’était eux et rien d’autre. C’était toujours un peu comme ça quand il était tous les deux. Juste tous les deux. Ce n’était pas vrai, la brune le savait parfaitement mais elle aimait à penser que pendant les secondes qui s’écoulaient quand ils étaient ensemble, les choses étaient différentes. Elles l’étaient réellement, différentes, d’une manière innommables et indicibles. Presque invisibles. Alors la japonaise continuait à jouer le jeu, à se laisser porter par le courant, par la danse entre Saturne et Jupiter, par le regard chocolat du garçon lui faisant face. Elle se laissait aller à toutes ces petits choses qui planaient dans leur univers si particulier, sans se soucier du reste. Car c’était toujours si doux et tranquille. Différent. Rassurant.

Son rire résonna un peu dans l’ascenseur, vite rejoint par celui du jeune homme. Comme toujours. Il riait toujours quand elle riait. Comme si c’était automatique. Cela dissipa un peu le faible malaise qu’Etsu avait perçu quand elle avait prononcé ces paroles empruntes de doute, des paroles qu’elle avait dit sans réellement réfléchir, comme toujours. A croire qu’elle ne savait faire que ça. Tout comme Susanoo ne savait pas faire autrement qu’être franc avec elle. Cela l’amusa un peu, de l’entendre demander s’il y avait plusieurs planètes comme la sienne. Comme s’il pouvait y avoir plusieurs êtres comme elle. Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme. Un doux sourire, un peu timide, un peu gênée. Un sourire d’adolescente encore au lycée. Le genre de sourire qu’elle n’avait quasiment jamais.

Puis soudain, un bruit étrange. Une lumière qui scintille. Une voix qui se fait entendre. Etsu leva les yeux vers l’interphone, curieuse et surtout surprise. L’instant se brisait légèrement, devenant flou, incertain. L’homme parla rapidement, la rendant mitigée. Dix minutes. Dix minutes.

Plus que dix minutes.

Mais d’un coup, le jeune homme se lève. Son portable tombe, se fracasse sur le sol dans un bruit sourd. Mais il reste debout, fait de grands gestes, des signes. Sourit. Etsu le regarda faire, hébétée, amusée quand il la regarda de nouveau. Leurs regards se croisent. Un instant. Et Etsu sourit. Encore. C’était bête, tout bête. Dix minutes.

C’est bien en fait dix minutes.

Un petit rire lui échappa pendant que le jeune homme récupérait son bien dans un sale état. Dix minutes pour raconter ses peurs, ces peurs que tout le monde avait. Dix minutes. Etsu savait que c’était assez et qu’elle pourrait exprimer facilement ce qu’elle ressentait. Dix minutes. C’était beaucoup trop dix minutes.

- Et bien, on a tous peur de perdre la raison. Ou de trouver le temps long. Faut dire qu’on peut vivre plusieurs siècles dans ce monde.

Elle esquissa un sourire, puis un petit rire. Ses yeux clairs allèrent chercher le plafond, comme pour voir le ciel et les étoiles à travers. Mais seul le métal lui fit face. Tant pis. Tant pis. Etsu ferma les yeux. Et sourit. Encore.

- On a tous peur de finir tout seul. Et de voir les gens à qui l’on tient s’en aller.

Les voir partir. Comme Ael est partie. Même si elle pouvait toujours la contacter et lui parler. Les voir s’éloigner et ne jamais revenir. Se sentir abandonner. Etsu n’avait jamais eu peur de ça avant sa mort. Pas une fois, ni de la part de ses parents, ni de son mari. Elle n’avait pas eu peur. Mais plus depuis qu’elle était dans le monde des morts. Plus depuis trois ans. Plus depuis si peu de temps. C’était bête tout de même. C’était vraiment tout bête.

- Alors, t’en vas pas trop loin, ok ?

Sa tête s’était tournée pour mieux lui faire face. Pour mieux voir sa réaction. Pour mieux appréhender la suite. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, Etsu n’avait pas peur. Pas vraiment. Il n’y avait pas de raison d’avoir peur. Pas de réelle raison. Ce qui devait arriver arriverait, que cela lui plaise ou non. Et quelque part, elle sentait que cela irait. Quoi qu’il arrive.

pars pas trop loin ok ?

que je puisse te voir

au moins un petit peu


Etsu sourit. Doucement. Comme toujours. Cinq minutes. Il en restait cinq autres. Elle avait vu juste. C’était bien trop dix minutes.
♥️ spenny
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évolution
#20
Terminé16.12.18 1:33
néant total ,.
rien et puis c’est tout
c'est toujours
un peu
magique

Elle rit, il rit.
Il sourit, elle sourit.
C'est un joli jeu de miroir, un délicat reflet dans l'eau.

Dix minutes.
Susanoo ne panique pas -- mais finalement, un peu quand même. Dix minutes, c'est assez pour aborder des sujets qu'il souhaite peut-être éviter à tout jamais. C'est peut-être prendre un chemin vers lequel (il le sait) rien n'est certain. Elle laisse un léger silence, comme pour réfléchir à une réponse adéquate, et il en profite pour constater d'un regard les dégâts sur son téléphone -- il s'en fiche ; ce n'est qu'un téléphone, ça n'a pas vraiment d'importance à ses yeux.
Pas comme la réponse d'Etsu.
Mentalement, il dresse une liste.

• perdre la raison
• trouver le temps long

(il n'en a pas peur)
(il sait qu'Amaterasu le raisonnera)
(il sait qu'Amaterasu rend le temps timide)

Elle esquisse un rire, il suit son regard vers ce plafond gris et sans étoile ; ah -- c'était mieux la première fois. Mais la première fois, ils ne se connaissaient pas. La première fois, Susanoo n'a rien dit, ni sur son vertige, ni sur ses envies. Il est resté derrière ce masque, incapable de montrer ne serait-ce qu'un tiers de ce qu'il est réellement. Aujourd'hui, il n'y a pas d'étoiles mais c'est pas vraiment grave parce que leur attention n'est pas portée vers le ciel mais vers ce qu'ils disent.

• finir seul
• voir les gens à qui l'on tient s'en aller

(son cœur rate un battement)
(ses mouvements s'arrêtent)

C'est sa peur à lui aussi -- sa peur angoissante, effrayante, à lui briser ses barrières et à le faire pleurer dans la nuit. Finir seul, sans Amaterasu ; finir sans son soleil, sans cet astre brillant vers qui tout converge à ses yeux. Mais au fond, il sait qu'il n'y a pas qu'Amaterasu. Elle est devenue lui, cette autre étoile ; ce petit astre qu'il ne remarque pas toujours parce qu'il ne voit que le grand soleil mais qui pourtant est bien présent -- Saturne. Elle le regarde, intensément.
C'est beaucoup trop fort.
C'est beaucoup trop différent.

alors, t’en vas pas trop loin, ok ? —

Sa respiration se coupe, il frissonne et de ses lèvres sèches, aucun son ne sort sur le moment -- oh merde. Voilà, c'est arrivé -- ce moment tant redouté. Tu as fui, Susanoo. Tu es parti lâchement la dernière fois et Etsu te le renvoie, de sa façon bien particulière, de ce ton si doux qui rend écœurante ton attitude à toi ; tu as fui et elle te le dit là, elle te l'avoue maintenant que sa peur, c'est de voir les gens partir. Elle le regarde, sans le quitter des yeux.
Il hésite.
Il ne sait pas quoi dire.
Et puis, sans réfléchir --
(parce que c'est la première fois)
(parce que ça le terrorise)
(cet éternel gamin)

T'as déjà vu une représentation du système solaire avec Saturne et Jupiter à l'opposé, toi ?

oh putain
de bordel
de merde

Il joue nerveusement avec son téléphone, finit par le ranger dans sa poche et se laisse glisser le long du mur pour s’asseoir au sol, jambes relevées vers son torse. Il reste cinq minutes -- il le sait car il vient de regarder l'heure sur son écran juste avant. Ce qu'il vient de dire, c'est -- presque irréel pour lui alors que pour d'autres, ça semblerait bien banal. Parce que ça sous-entend beaucoup -- t'as déjà vu un système solaire où on serait trop éloignés ?
Il ne sait pas.
Il ne sait pas ce qu'il pense d'Etsu.
Il sait juste qu'elle bouscule son quotidien, renverse son état d'âme.
Avec Etsu, tout est si complexe et en même temps si simple.

Il lâche un soupir, cale sa tête contre le mur et finit par poser ses iris chocolat sur la jeune femme en face de lui. Qui es-tu, Etsu ? Qu'est-ce que je dois te dire ? Est-ce que je dois avouer à voix haute ce que mon cœur ressent réellement ? Sa conscience lui hurle qui doit le faire, que s'ils n'en parlent pas maintenant, ils n'en parleront jamais.
Alors, dans un souffle, comme un murmure dans la brise, comme la mer caresse le sable, sans vague mais avec un peu d'écume --

J'aurais pas du partir.

j'aurais pas du partir
la dernière fois
j'aurais même du rester
avec toi


une brève histoire du temps —
darren criss. @ atf
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