Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
On ne pouvait pas retirer une chose à la petite princesse qu'elle était, malgré ses crises et ses caprices, ses accès de folie, ses lubies et ses excès, elle était incontrôlable, elle était insupportable, mais elle avait le sens des réalités, elle savait qu'elle était déjà bien vieille, elle était consciente que son rythme de vie n'aidait en rien, précipitait sa tombée en poussière. Andrea était de celles qui cassent les pieds mais qui partent sur les pointes, de celles qu'on entend jusqu'à ce qu'elles se laissent mourir, elle était de celles qu'on ne voit que trop mais qui d'un coup brillent de leur absence. Elle était réaliste, Hoshiko avait beau être un vieux jeune dans ce nouveau monde, il lui survivrait, comme d'habitude, les gens la voyaient passer, l'entendaient du haut de ses jérémiades mais elle finissait toujours par quitter les autres, peut être parce qu'elle avait horreur de l'inverse, qu'on la laisse, elle ne voulait rien de ça, elle n'avait rien voulu à vrai dire, il croyait en autre chose encore après la tombée en poussière, elle ne croyait en rien, ou peut être au fait que comme un fantôme, un jour on s'en allait, laissant un souvenir entre le doux et l'amer, elle laisserait très exactement plus d'amer que de doux, mais elle envoyait ce détail balader comme un puceron sur des roses.
Elle était presque contente de partir avant, de le laisser, lui et ses inexactitudes, de le laisser plutôt que de survivre à son manque, elle le savait, elle avait beau abhorrer et le détester, elle avait appris à vivre avec Hoshiko, elle avait déjà du s'habituer à tant de choses, elle avait vu des époques entières passer, faner comme un bouquet sur pied qu'on aurait oublié d'arroser, elle avait vu les saisons défiler, les siècles se succéder toujours ponctués de cauchemars et dans son égoïsme elle préférait qu'il vive son deuil plutôt que le contraire. Ils se regardaient en chiens de faïence, tous deux trop similaires et trop éloignés, elle lui épargnait son histoire, il ne lui disait rien, ils se gardaient bien de se comprendre presque de peur de compatir, elle ne voulait pas le comprendre, encore moins noter leurs similitudes, leurs solitudes, leurs désirs et envies de se voir dans les yeux des autres, elle ne le regardait pas, elle ne posait plus ses yeux sur lui, ils étaient comme ça, tous les deux, et ça marchait plus ou moins. Ils étaient arrivés jusque là, ils avaient tenu bon, ils avaient su s'ignorer et se jeter des ordures à la figure pour ne pas avoir à se remarquer, pourtant elle avait vu les choses, elle n'avait pas pu ignorer le mal-être qui transpirait de tous les pores de la peau de son colocataire depuis si longtemps mais ce tableau, ce portrait justement lui ressemblait trop qu'elle préférait faire comme si elle n'avait rien vu, tout comme dans ses remarques transparaissait le fait qu'il l'ait plus ou moins cernée. Il savait qu'elle ne mangeait rien ou trop, il savait qu'elle ne dormait jamais, elle entendait ses cauchemars, ses lubies qui étaient dues à sa détresse. Mais ils s'ignoraient, aussi royalement que possible.
Et elle, elle, elle continuait à détruire, elle s'évertuait à tout tuer dans l’œuf, elle ne voulait rien savoir, rien connaître de ce que ça aurait pu être, elle ne croyait plus en rien, ne savait même plus si un jour elle avait cru en quelque chose. Elle laissait la maigre peau qu'elle faisait tenir comme elle pouvait sur le squelette de ses mains détricoter tout ce qui était possible, Pénélope des temps pas si modernes, devant son canevas, elle écrasait tout à coup de remarques déplacées et amères, elle préférait se faire haïr plutôt que de risquer l'abandon, tout était préférable. Alors elle laissait court à cette violence, là où elle s'écorchait violemment, ces aspérités qui la blessaient devaient blesser les autres aussi pour l'apaiser, elle répandait son venin comme pour s'en faire une carapace, une seconde peau qui au final ne la protégeait de rien mais qu'elle s'appliquait à ériger. Andrea brindille ballottée par le vent dans le fourreau de ses longues robes blanches, toute petite fille dans de grands souliers brillait de cruauté et de violence, d'une extrême violence dans sa douceur mais d'une extrême douceur dans sa violence. Elle restait douce Andrea, à n'en pas croire ses yeux, ses paroles si acides mais prononcées dans ma caresse d'une plume. Ils recommençaient leur cinéma, leurs piques, elle avait lancé la première pierre, elle était coupable et elle le savait, n'en tirait aucune gloire mais aucun remord non plus, l'interruption est salvatrice mais inquiétante, il n'a pas eu le temps de finir sa tirade qu'elle sait odieuse, ils se regardent presque malgré eux.
Elle hausse les épaules, un demi regard d'appréhension, elle n'ouvre jamais la porte, elle laisse toujours les autres le faire et tant pis, et comme d'habitude c'est le plus courageux des deux qui y va, c'est à dire, pas elle. Ceci dit les soucis arrivaient vite et même si elle n'eût pas le loisir de voir le visage de Hoshiko se décomposer elle restait assez fine observatrice pour remarquer la raideur qui s'installait le long de la colonne vertébrale du nécromancien, ce qui annonçait des soucis en perspective, elle n'eût même pas le temps d'observer une retraite stratégique, Hoshiko tentant de refermer la porte à toute vitesse, gros ennuis en perspective même, un danger encore plus grand que les deux colocataires en pleine dispute venait de se glisser dans l'entrebaillure de la porte, mais comment ce parasite pouvait être aussi rapide et souple ?! Un pas en arrière direct amorcé devant le fiasco ambulant qui venait de pénétrer dans leur appartement, mais elle avait beau haïr le nécromancien, si elle haïssait quelqu'un d'autre encore plus c'était l'autre, le grand blond au bouquet de fleurs dans l'entrée, et sans y réfléchir de trop elle avait fait le chemin jusque l'entrée pour tirer Hoshiko par la manche dans une position de repli, renchérissant sur son injonction, plus brutale encore.
Mais il avançait toujours, sourire séducteur aux lèvres, elle avait envie de vomir, sérieusement, la nausée la gagnait tandis que Memphis grognait derrière elle, Claude François, la terreur de l'Agence, pire que les plaies d'Egypte n'allait pas abandonner de sitôt et commençait déjà à se comporter comme chez lui, prenant de la place, soliloquant sur sa beauté, sur la chance qu'ils avaient qu'ils soit là et malgré tout, elle ne supportait pas qu'on pénètre chez elle, qu'on envahisse son espace et encore moins quand ça venait d'un vieux chanteur yé-yé qui n'était connu que pour les catastrophes qu'il apportait. Dans une grande dignité elle s'était raidie au maximum, comprenant qu'il n'allait pas les lâcher de sitôt, et toujours drapée de sa nonchalance feinte elle alternait coups d’œils entre l'envahisseur, Hoshiko et la seule pière accessible vite et qui fermait à clefs, la salle de bains, elle n'avait aucun doute sur le fait que l'autre était capable de la planter là et de s'enfermer seul dans la pièce salvatrice, de là se préparait soit un front uni, soit une course à qui sauve sa peau en premier et honnêtement, son peu de forces physiques jouait en sa défaveur.
C'était exactement dans ces moments là qu'ils brillaient par leur différence, comme un soleil éclipse les ombres, les astres, les étoiles. Il se levait déjà, déterminé pour aller s'armer de ce qu'il trouvait alors qu'elle ouvrait des yeux ronds de surprise, coupée dans sa logorrhée mentale, elle voulait fuir, vraiment fuir, courir, s'enfermer et attendre que cette plaie de chanteur à deux sous en aie assez de les emmerder comme il s'employait à le faire, il l’insupportait au point qu'elle préférait fuir plutôt que de dépenser une énergie inutile à tenter de le décoller du sol de leur appartement, comme une vieille gomme à mâcher engluée au parquet. Mais pas lui. Lui, il se levait et semblait trouver en une poêle une arme suffisante pour repousser l'espèce de taré qui s'était introduit chez eux, elle restait en retrait, prise d'une soudaine envie de rire aux paroles que le nécromancien adressait soudain à Claude François, pour ne pas l'exciter d'avantage elle faisait appel à toute sa retenue pour ne pas montrer son hilarité mais force était de constater que ça avait eu de l'effet et bientôt ils n'entendirent plus le chanteur qu'à travers la porte, et bon sang il faisait toujours un bruit d'enfer.
Son hilarité qui ne dura pas tellement d'ailleurs, l'irritation due aux gémissements de l'autre revenant bientôt occuper une bonne partie de sa sphère de ressentis, lui tapant progressivement sur le système, atteignant lentement la limite du supportable, faisant lentement grimper son exaspération et épuisant peu à peu sa patience, peu légendaire de base, elle serrait les dents à s'en fendre l'émail et écoutait patiemment Hoshiko lui lancer la bombe qu'il avait décidé de larguer là, dans le salon partagé depuis si longtemps et elle trouvait étrangement que la nouvelle ne la réjouissait pas autant que ce à quoi elle se serait attendue, bien sûr, elle ne le supportait pas, bien sûr son départ lui enlevait une épine du pied, bien sûr cela signifiait ne plus avoir à le côtoyer quotidiennement, et elle en était soulagée, rassérénée, mais il y avait une petite chose, une toute petite partie d'elle qui la fit souffrir, d'un coup, c'était ténu et faible, c'était ignoré comme elle le pouvait et surtout c'était inattendu, mais elle comprenait d'un coup à quel point elle avait dépendu de lui en un sens, malgré son irritation constante, malgré le fait qu'il représente tout ce qu'elle ne supportait pas, il était une constante dans sa vie, un fait ancré, et elle se reposait sur la constance Andrea, le changement l'effrayait au plus haut point, et l'idée du départ du Nécromancien signifiait une perte de repères énorme, sans oublier qu'elle le connaissait, presque intimement, elle arrivait à le comprendre relativement bien, elle le cernait, mais celui ou celle qui le remplacerait serait une donnée inconnue. Elle fronça les sourcils, interdite, muette dans un masque d'impassibilité totale, elle n'entendait plus que l'autre râté qui continuait sa longue et interminable plainte.
Et elle serra les poings, ses tout petits poings dans un réflexe muet, elle se disait mentalement, bon débarras, il peut bien faire ce qu'il veut après tout. Elle lui lanca un regard alors qu'il s'éloignait déjà, il n'avait pas fui devant Claude François mais sa seule déclaration le faisait déjà se rabattre vers sa chambre, raide et digne elle continua de le regarder en daignant enfin ouvrir la bouche pour lui glisser un très faible mais très distinct en même temps.
Elle savait que de toute manière ils n'auraient pas pu s'entendre, pas plus que ce qu'ils le faisaient déjà, qu'ils étaient condamnés à s'insupporter et en un sens elle savait qu'il fallait mieux pour lui comme pour elle qu'ils s'en tiennent là, qu'ils soient totalement indépendants l'un de l'autre, mais la chose était là, posée comme il fallait, Andrea finirait toujours pas être dépendante de quelqu'un, simplement parce qu'elle ne savait rien faire réellement toute seule, elle voulait croire qu'elle était capable de tout, qu'elle savait se débrouiller mais sans qu'elle le reconnaisse les fait parlaient d'eux mêmes, elle était assez peu douée pour prendre soin d'elle même. Dans un soupir elle s'en détournait déjà, abandonnant celui qui allait partir, elle ne voyait pas pourquoi elle devrait essayer de faire des efforts, elle n'allait pas le retenir, elle n'allait sûrement pas essayer de le convaincre de rester, notamment parce qu'elle préférait dorénavant se fixer sur les avantages qu'aurait son départ. Néanmoins ce constat ne fit qu'augmenter sa colère qu'elle laissa exploser sur le chanteur raté toujours derrière leur porte.
Au moins ça avait eu le mérite de lui permettre de défouler une partie de sa frustration, Hoshiko avait presque atteint sa chambre et dans un dernier coup d’œil avant de se détourner elle eu un vague remord qui la fit s'arrêter, plus ou moins sûre qu'une discussion aussi sérieuse entre eux deux n'arriverait plus avant un moment, du bout des lèvres presque dans un murmure.
Et le pire, c'est qu'elle le pensait.
Ce qu'elle détestait le plus chez lui, ce qu'elle haïssait parfois chez Hoshiko c'était ses manières, trop discrètes pour être suffisamment directes mais qui pourtant la touchaient toujours en plein cœur, lui donnaient envie de hurler, de le frapper, son inactivité, sa propension à se laisser aller, de lui renvoyer tout dans la figure. Et pourtant, et pourtant là, il avançait et elle se trouvait incapable de l'encourager, de se réjouir de son avancée, elle restait clouée dans cet appartement et elle s'y sentait déjà un oeu plus seule. C'est comme s'il n'avait pas le droit de la laisser, elle l'avait accompagné, plus harcelé qu'autre chose depuis presque 60 ans, mais elle avait été là derrière chaque étape de sa vie, un peu comme si elle avait eu envie qu'on ait été là pour elle, quand elle était encore jeune, quand elle avait encore mal, quand elle était encore un minimum à l'écoute. Mais Andrea avait évolué, on aurait pu croire qu'elle avait mûri mais non, non elle avait plutôt régressé à un stade d'adolescente jalouse de tout. Hoshiko partait et ça la tuait de voir qu'il avançait, qu'il arrivait à prendre le large alors que le simple le fait de son inertie la mettait encore il y a trois heures dans une colère noire et une incompréhension crasse. Elle se sentait laissée derrière mais ne le dirait jamais, elle voulait qu'il y arrive, pour prouver à tout le monde, tout le monde, qu'eux, que des gens comme eux, comme lui, comme elle, pouvaient y arriver, pouvaient sortir du cercle vicieux. Engluée comme un papillon dans une toile trop grande pour elle, elle se rêvait des ailes.
Sans le lui dire, elle était fière de lui, derrière tout ce qu'elle lui avait reproché, derrière tout l'acide qui coulait de ses lèvres, l'amertume de son âme, la solitude de ses os, la tristesse de sa voix, la mélancolie de son regard, le déni de ses sourires, derrière le mensonge, l'acte surjoué, la fuite et la course en avant, derrière tout ça, elle était fière de lui. Dans son coin de chambre sombre aux volets fermés, cherchant la quiétude entre les deux pelages doux et rugueux de ses lions, Andrea avait trouvé le refuge qui apaisait un tant soit peu les vagues d'émotions qui lui passaient à travers son corps trop fragile, à travers son esprit trop étroit. Il tapait déjà à sa porte, c'était trop tôt, c'était trop vite, c'était trop tout, ce qui ne l'empêcha pas d'ouvrir la chambranle à la volée devant un nécromancien trop enjoué, était-il ivre depuis les quelques minutes qu'ils s'étaient chacun octroyé ?
Les lions levaient la tête d'un air ensommeillé, ils connaissaient le colocataire, jamais ils ne s'attaqueraient à lui volontairement, mais elle avait toujours du mal à le comprendre. Il y eût cependant une chose, une simple et petite chose qui fit basculer son attention toute entière, il venait de prononcer son prénom et c'était inhabituel, entre eux généralement volaient des noms d'oiseaux, des surnoms ridicules, des noms de famille à la rigueur. Mais pas maintenant, maintenant venaient de sortir de ses cordes vocales, son prénom, en entier. Elle crocheta ses yeux bleus azur dans les siens sans le vouloir, elle l'écoutait presque religieusement, Hoshiko n'était plus une menace, il n'était plus un rival, il n'était plus ce symbole d'opposé parfait. Hoshiko lui proposait de sortir s'amuser comme deux amis, et toute absurde que cette suggestion était, un immense sourire carnassier aux lèvres la réponse ne faisait aucun doute.
Elle avait déjà une idée très précise de là elle voulait aller, et le nez dans la penderie elle ressortait ses plus beaux looks des années folles, les jupes en fins traits de soie, les couleurs profondes, des plumes, elle relevait déjà ses longs cheveux en chignon élaboré, mèches plaquées sur le front. Elle ne s'interrogeait absolument pas sur le fait qu'Hoshiko n'aimait peut-être pas cette époque, ou tout simplement qu'il n'avait peut-être rien qui ne corresponde à ce qu'elle avait en tête dans ses affaires, comment pouvait-il réellement savoir en même temps, alors qu'elle ne lui avait rien dit. Dans un soupir à fendre l'âme d'un caillou elle ouvrit la porte à la volée, poussant de sa voix douce et aiguë.
Elle était déjà à moitié habillée, déjà coiffée, mais elle était Andrea, ça ne la dérangeait pas le moins du monde de sortir comme ça, même pour aller faire les magasins, et puis elle aurait pu porter un sac poubelle qu'elle aurait toujours été belle. Elle gloussait à l'idée d'imaginer la tête renfrognée de Hoshiko au fur et à mesure qu'elle écumerait les rayons. Elle attendait la réponse de son futur plus colocataire, ceci dit, s'il avait déjà ça dans sa garde robe, ça leur ferait gagner du temps. Elle se regardait dans son grand miroir en pied, ajoutant un long sautoir de perles de culture autour de son cou, chaussant sa tête d'un chapeau cloche sombre et un large châle pour couvrir ses épaules que sa robe bleu de prusse. Elle finit par sortir de sa chambre, elle ne savait pas s'il lui avait répondu et qu'elle ne l'avait pas entendu ou si tout simplement il l'avait ignorée, mais elle s'impatientait déjà.
Pendant une micro-seconde elle s'accorda le droit de soupirer, le regardant de haut en bas en jugeant son style, ouais, pour les années folles il allait y avoir du progrès à faire, surtout qu'apparemment iil n'avait aucune notion de base en la matière, semblait-il. Elle leva un sourcil circonspect, non pas qu'il s'habillait mal habituellement, mais là où elle voulait l'emmener, clairement il lui fallait quelque chose de plus seyant. Elle renonça presque immédiatement à lui demander s'il possédait au moins un costume dont ils auraient pu tirer au moins le pantalon, mais elle connaissait Hoshiko depuis suffisamment longtemps pour se douter que sa dernière sortie devait dater des années 40, et qu'il n'était sûrement pas en smoking. Sans un mot et presque sans aucun geste, juste un léger mouvement de main qui signifiait de l'attendre, elle s'engouffrait à nouveau dans sa chambre pour attraper un petit sac à bandoulière rond en cuir usé dans lequel elle engouffra tout ce dont elle avait besoin, notamment son chéquier et du nécessaire à retouches à maquillage.
Elle ressortit presque immédiatement, fin prête à partir, le détaillant une nouvelle fois, s'arretant une nouvelle fois, elle avait plusieurs endroits en tête et n'avait pas encore décidé de où l'emmener. Elle savait ce qu'il pensait, elle pouvait presque le lire dans ses yeux, et ce qu'elle y voyait l'irritait mais elle voulait maintenir cette faible entente qu'ils avaient réussi à créer, au moins pour ce soir. Elle tiqua tout de même, la flatterie ne le mènerai à rien, mais elle comprenait son effort et tentait de respecter sa volonté de désamorçage de la bombe Darling, Andrea.
Marche arrière, elle se dispersait, elle pensait déjà à autre chose, elle ouvrait de nouveau sa porte à la volée, la laissant ouverte cette fois-ci, juste le temps de fouiller dans un coin où les papiers s'éparpillaient et s'entassaient, et malgré leur apparence ils étaient très bien rangés. Et de sous une pile elle sortit un vieux magazine de mode et de tendances aux pages jaunies, daté de Mai 1927. Bien au dessus dans la pile se trouvaient également des magazines, dont elle avait pu faire la une, certains où elle figurait, mais ils ne s'intéressaient pas à cette période présentement. D'un geste victorieux, toujours accroupie sur le sol devant ces piles de journaux et autres papiers peu importants, elle avait trouvé ce qu'elle cherchait. Sur la couverture, un couple nonchalamment assis, formant un duo de top-modèles typiques de l'époque, la femme arborant un habit similaire à celui d'Andrea, l'homme en pantalon à pinces, chemise blanche, veston en satin sans manche et nœud papillon, chapeau à bords définis. Se relevant, victorieuse elle tendit le quotidien à Hoshiko, précautionneusement tout de même au vu de l'âge de l'objet.
Elle avait déjà une idée très précise de ce qu'il faudrait qu'il porte idéalement et dans une moue satisfaite elle attendait de voir sa réaction, craignant qu'il grimace et rejette totalement l'idée, mais en même temps, le relooking pour la soirée avait eu son accord un peu plus tôt, et elle n'apprécierait décidément pas s'il revenait sur ses paroles, mais il ne semblait pas si contre finalement. Dans un haussement des épaules et lassée d'attendre elle se dirigea vers la porte d'entrée, oubliant tout bon sens toute à sa soirée qui la ravissait, l'ouvrant à la volée.
Elle avait déjà refermé la porte d'un coup sec, ce bon à rien était encore là ! Il avait prévu de passer la nuit à camper devant leur porte ou quoi ?! Jetant un regard agacé à son colocataire qui n'y était pour rien elle siffla ses lions d'un coup sec avant de rouvrir la porte pour les laisser passer, en courant. S'il y avait carnage, elle n'aurait qu'à dire que ce n'était pas elle. Ou que l'autre trisomique du samedi était entré sans permission, se faire croquer les fesses par deux lions ne devait pas représenter un crime capital dans le monde des morts, surtout s'il était entré par effraction, et un pied dans une porte représentait à ses yeux une effraction, et encore moins quand on s'appelait Andrea Darlington. Qui s'empressa de rouvrir la porte, le chemin était libre, ses deux bestioles retrouveraient leur chemin et l'attendraient devant la porte, tant pis pour les collocs.
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