Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Les frivolités de l'existence..
Cette maison était immense. Réellement immense. Elle avait été un réel coup de coeur à mes yeux. J’aimais son grand jardin, son bassin japonais, ses longues terrasses de parquets et cette architecture entièrement recouverte de bois. Mais ce qui m’avait le plus séduite étaient ces longues baies vitrées qui parcouraient tout le salon et encadrées la chambre. Tout était ouvert et lumineux, tout y était chaleureux, comme chez moi, aux Etat-Unis.
Une bonne partie de mon héritage y était passé mais j’avais eu de quoi me meubler entièrement et d’acheter une belle petite voiture, une vieille porche 911, qui avait besoin d’être retapée. J’avais moins de temps depuis que j’avais été prise chez les Mangemorts mais vivant seule, elle allait m’aider à passer le temps.
Par chance j’avais des amis et des amis fidèles que j’affectionnais énormément et qui m’avaient aidé dans mon déménagement. Je me souviens que Chaerin avait trié mes cartons pendant toute une journée me rappelant qu’il était important que je classe les choses afin de les ranger plus vite. Etsu m’avait aidé à tout apporter dans la maison et plusieurs fois Shirley était venu me rendre visite ces derniers jours pour m’aider à monter les meubles.. Enfin monter.. Elle s’amusait davantage à ranger la vaisselle à vraie dire.
C’était une sensation douce d’être entourée de ses amis.. De sa famille en quelque sorte. La relation que j’avais avec Etsu était sans doute la plus stable de toute et je n’avais jamais eu de problème à le savoir mais c’est celle avec Shirley qui aujourd’hui me surprenait de plus en plus. Il n’y avait plus de rancoeur entre nous, plus de malaise, plus de réelles questions. Tout n’était qu’affection, taquineries et bons moments. Les quelques fois où l’on s’était vues depuis cette nuit, nous avaient rapproché grandement. J’aimais passer mes soirées à regarder soit grey’s anatomy soit des films auxquels je n’y comprenais rien avec elle, ma tête posée sur ses genoux et elle me caressant les cheveux. J’aimais l’observer faire des puzzles et me parler de sa vie. J’aimais cuisiner pour elle et la taquiner avec ses romans d’amour. J’aimais nos moments et je l’aimais elle, mon amie, mon amante, mon je ne sais toujours pas quoi. C’était Shirley et aucune étiquette ne lui collait. Et c’était bien comme ça.
En attendant je n’étais pas encore tout a fait installée. Il restait quelques chaises à fixer, quelques luminaires, défaire la majorité des cartons de la chambre et du bureau et tout ranger. C’était clairement le bordel mais tout avanaçait petit à petit, tout se mettait en place.
La sonnette retentit et j’entendis Lexa dans le jardin aboyer. Rah. Je laissai alors la chaise que j’étais en train de visser et sortis de la maison.
- "Lexa, à la niche !"
Elle se calma et entra dans sa niche. J’avançai alors sur le long chemin de dalles que j’avais fait poser dans l’herbe et ouvris le portillon. Un livreur était là avec une grand boite en plastique d’un mètre par un mètre environ posée sur un diable industriel. Dedans six magnifiques carpes Koï nageaient ensemble. Un sourire se figea sur mon visage et je l’invitai à entrer. Nous nous dirigeâmes vers le bassin japonais et il y installait la boîte afin que les poissons s’adaptent à la nouvelle température et à ce nouvelle environnement. Je n’avais qu’à retirer la boite dans quelques jours me dit-il avant de partir. Il partit et je restai là un instant, face au bassin, face à ma maison, les mains sur les hanches. Ça faisait du bien. J’étais enfin installée.
Les frivolités de l'existence..
J’étais simplement heureuse de ma maison. Je m’assis alors près du bassin passant mes doigts dans l’eau fraiche quand j’entendis du bruit provenant du portillon. Je vis alors une tête familière me regarder et me sourire. Shirley venait d’arriver. Elle venait souvent à la maison ces derniers temps et elle s’était éprise d’un nouvel animal. Je n’en savais pas plus, elle avait absolument tenu à me faire la surprise ; je l’avais tout simplement invité à passer cet après-midi. En vérité, la venu des poissons et le montage de mes meubles m’avait légèrement fait oublier l’heure. Mais elle était là, tout sourire, comme à son habitude. Je me relevai donc et m’avançai un peu.
C’est alors que je la vis tirer de toutes ses forces sur une laisse. Avait-elle adopté le sosie de Lexa ? Je me le demandai bien. Je regardai alors au bout de la corde afin d’en savoir plus sur cet être mystérieux. Mes yeux s’écarquillèrent légèrement. Un lézard.. Sur toutes les espèces présentes au monde il avait fallu qu’elle choisisse un lézard. Je reculai un peu. Mes poils s’hérissèrent. Je détestai ce genre de bête. J’en avais peur même. Et puis il était un dragon plutôt. Immense avec deux grands yeux regardant Shirley comme si elle était le centre du monde. Pour ça, on peut dire que lui et moi on se ressemblait.
Mais c’était son animal et je savais, je ressentais au fond de moi qu’elle lui vouait une affection particulière. À vrai dire, je n’étais même pas sûre de faire le poids face à lui. Il fallait que je me montre forte, que je l’accepte dans sa vie malgré mon coeur qui s’accélérait de plus à plus vite au fur et a mesure de son avancée.
Et puis sans que j’eus le temps de penser plus, elle m’enlaça et comme à mon habitude je me perdais dans le parfum de son shampoing. Ma douce Shirley. Elle se détacha de moi et un instant j’oubliai la troisième présence près de nous.
- "Ah mince! Je suis en retard! Excuses-moi... Mais ! Comme promis, j'ai emmené mon petit monstre…"
Un sourire en coin, j’essayai de cacher mon malaise.
- "P-pas de soucis. N-ne t’en fais pas, j’étais pas mal occupée moi aussi." Je la fixai dans les yeux évitant soigneusement ceux du reptile. "A-alors c’est l-lui ton nouvel a-ami ?"
Je tournai la tête en sa direction. Sa grosse langue était à présent dans son oeil. Un monstre, c’était un réel monstre. Je ne pouvais pas l’approcher, j’en étais incapable. Et puis il la rentra dans sa bouche et me regarda avec un regard que j’aurais pu clairement qualifier de tueur. Cet enfoiré de lézard me voulait du mal, je le sentais.
Alors légèrement prise d’effroi et une goute de sueur perlant sur mon front je m’éloignai de quelques pas des deux compères.
- "Il-Il est adorable. Je-Je t’en prie, viens, entrons. Je peux voir si j’ai, euh, un tapis ou quelque chose pour .. C’est quoi son petit nom à lui ?"
Toujours à deux mètres d’eux je me dirigeai vers la maison à reculons, voulant toujours avoir un oeil sur cette bête qui continuait de me défier du regard. Salopard. Alors je me pris les marches de la terrasses et tombai assise dessus. Je riais légèrement. Mais pas le temps de rester la des heures, il s’approchait et cette distance de sécurité que j’avais mise entre nous s’amenuisait. Je me levai alors rapidement.
- "Entres."
En quelques secondes, j’étais déjà dans la maison, ayant ouvert la baie vitrée à la vitesse de la lumière et m’étant éloignée dans le salon dans les quelques instants qui suivirent.
La pièce avait beau être encore dérangée, j’avais eu le temps d’installer canapés, tapis au sol, table basse. C’était un endroit cosy, un endroit chaleureux qui avait le don de me réconforter. Et j’en avais besoin. Après tout, un être sanguinaire venait de pénétrer dans mon entre.
Les frivolités de l'existence..
Quel soulagement. Elle le tirait loin de l’entrée, loin de moi. Ouf, j’étais soulagée. Puis elle s’approcha de lui et l’embrassa sur le museau. Non mais sérieusement Ael, ressaisis toi, c’n’est qu’un lézard, ne sois pas jalouse d’un lézard. Je posai alors mes yeux sur Shirley qui me rejoignit rapidement. Feignant l’air de rien, j’avais ouvert le frigo afin de mettre une sorte de barrière entre elle et mon visage encore un peu tendu par l’arrivée de ce monstre.
- "Il s'appelle Muzo. Tu voulais que je t'aide pour faire quoi..?"
Muzo ? C’était un nom étrange. Au moins j’étais sûre de le retenir. Je fermai la porte, ne sachant même pas ce que je cherchai à l’intérieur et m’approchai de la machine à café.
- "J’te fais un café au lait, comme d’habitude ?" Je lui souris alors et la regardai tendrement. "Museau ? Comme la truffe d’un animal ? Ou ça n’a aucun rapport ?" J’avais alors pris mon accent français pour prononcer le nom de ce carnassier.
Je me mis sur la pointe des pieds afin d’attraper la tasse que Shirley utilisait habituellement, une blanche avec un cockatiel peint dessus où l’on pouvait y lire "Henlo" et la posai sous la machine. Je fis couler le café. Une douce odeur se dispersa dans la pièce. J’ouvris le petit réservoir d’à côté, y fis chauffer du lait et complétai alors la boisson avant de la lui tendre.
Je me fis un thé au citron tout en continuant notre discussion.
- "J’ai deux trois chaises à monter encore, si tu veux tu peux m’aider en rangeant les quelques cartons qui reste ?" Je me redirigeai vers le salon, tasse en main. "Mais d’abord, buvons tranquillement."
Je la regardai alors voyant un masse rousse s’agiter derrière la vitre. Je la vis la longer et passer alors par la petite porte pour chien que j’avais faite installer sur l’entrée secondaire. Lexa se mit alors à courir en direction de Shirley et je me déplaçai alors à mon tour, me plaçant devant mon amie afin d’arrêter mon chien.
- "Lexa, ça suffit ! À la niche !" Je pointai alors mon doigt vers l’extérieur où elle se rendit les oreilles baissées et un air triste sur le visage. Je me tournai alors vers Shi. "Désolée, elle t’aime beaucoup en vrai, elle a du mal à rester en place quand tu es là."
J’engloutis alors mon thé et posai la tasse dans l’évier. Je m’assis par terre reprenant mon tournevis dans la main et le pied de la chaise dans l’autre.
- "Je finis là. Tu peux faire ces cartons si tu veux bien."
Je lui indiquai alors une pile de deux trois cartons dans lesquels se trouvaient quelques albums photos, des dvds, bandes dessinées et jeux vidéos.
Les frivolités de l'existence..
J’appréciais tout ça, le fait de la voir faire des allés retours entre les placards du salon, ceux de la cuisine et les cartons. Elle était chez elle quasiment autant que ce que j’étais chez moi et ça me faisait tout simplement sourire. Je me reconcentrai sur ma tâche essayant de ne pas visser encore une fois les vis de travers. J’étais si peu douée pour bricoler finalement.
- "J’ai terminé. Tu veux que je fasse quelque chose? Je peux... te passer les vis si tu veux."
Je la regardai tendrement quand j’aperçu son visage, légèrement inquiet, regarder en direction de la baie vitrée. Je fronçai les sourcils et me tournai à mon tours observant à présent son énorme monstre nous regarder à travers la fine vitre qui nous séparait de lui.
- "Muzo veut rentrer... Tu sembles en avoir peur, mais je te promets qu'il n'est pas méchant..! Je te promets qu'il sera tranquille…"
Le faire entrer ? Rester tranquille ? Elle n’arrivait même pas à le garder attacher un quart d’heure comment pouvait-elle me promettre qu’il n’allait pas me sauter dessus et me dévorer ? Je la regardai alors, les yeux écarquillés.
- "Je.. Oui.. Je ne suis pas très fan des monstr.. lézards de ce genre.. Je.."
Mais elle semblait à la fois inquiète pour lui et déterminée à ne pas le laisser dehors plus longtemps. J’avais ce sentiment qu’il avait plus de place dans sa vie que moi-même. Mh, je n’allais pas lutter plus longtemps de toute manière, elle me rendait faible.
- "Mais il semble.. gentil" mentis-je.
Je le regardai encore un peu, lui et son regard si vide. Il semblait si.. stupide en réalité. Puis je regardai Shishi à nouveau. Rah, je n’avais aucun pouvoir sur elle de toute manière.
- "D’accord, tu peux lui ouvrir mais juste.. Je veux pas qu’il me saute dessus ok ?"
J’avais le visage le plus inquiet qui soit. Je me relevai, ne voulant pas servir de probable proie et m’asseyai sur le canapé. Je mis mes pieds sur les coussins, comme si cela pouvait éviter que je sois son quatre heures, et donnai mon autorisation à Shirley, d’ouvrir la fenêtre.
Mon téléphone vibra au même moment et je le sortis alors de ma poche. Ce n’était qu’Etsu qui me proposait d’aller boire un verre, mais un large sourire orna mon visage. Je lui répondis que je n’étais pas disponible aujourd’hui et le posai sur le canapé, observant à présent Shirley s’apprêtant à faire rentrer la bête.
Les frivolités de l'existence..
La bête était énorme, si énorme qu’il ne contrôlait pas ses mouvements comme Shirley ne le contrôlait pas lui d’ailleurs. Il se précipita sur l’un de mes canapés, ramenant un peu de boue du jardin au passage. Je ne dis rien, je n’allais pas me rebeller contre une tonne d’animosité et de terreur. En face de moi, celui-ci ne bougeait pas tant que ça, ce qui me rassura rapidement. Je ne l’aimais pas mais ce n’était pas le genre d’animal à s’agitait de partout en me fonçant dessus. Et c’était tant mieux.
- "Bon! Tout est terminé? Tout, tout, tout? Il n’y a absolument plus rien à faire?"
J’avais beau réfléchir, tout était rangé et monté. Il n’y avait plus rien à faire finalement si ce n’était profiter de la maison et de son confort. La cuisine était propre, les salles de bains ordonnées, le salon - mis à part mon nouveau canapé recouvert de terre - également. Je n’avais pas encore acheté les meubles des chambres d’amis, ne sachant pas encore si j’en faisais des pièces de loisirs ou des chambres d’ailleurs. Je me retournai vers Shirley pour acquiescer que tout était enfin terminé.
- "Et si on fêtait ça ? On pourrait commander de la pizza aussi, tiens."
Mon ventre se mit à gargouiller au son du mot pizza et mes joues rosirent un peu. J’avais carrément faim et fêter ça était aussi un idée qui me plaisait particulièrement beaucoup.
Je descendis du canapé tout en regardant, d’un oeil, Muzo dormir et m’approchai de mon amie. Je lui déposai un baiser sur la joue et frôlai son avant bras.
- "Merci Shirley." Je lui souris avant de me diriger vers la cuisine. "Viens, j’ai une cave à vin près du comptoir. Choisis la bouteille qui te fait plaisir."
Je lui ouvris la petite porte vitrée d’où l’on pouvait voir une multitude de grands crus posés les uns près des autres et sortis mon téléphone de la poche. Je m’assis ensuite sur le plan de travail et composai le numéro de la pizzeria la plus proche de chez moi.
- "Bonjour, je ne sais pas si vous servez encore mais j’aimerais être livrée s’il vous plait. Oui, super. Une pepperoni fromage s’il vous plait. Oui, Ael Shanks, au bout de la grande avenue de la rivière Sumida. Oui, comme hier. Merci, à tout à l’heure."
Je posais mon téléphone sur le comptoir, ouvris un des placards du dessus et en sortis deux verres à vin et une bouteille à décanter. Je les posai sur le bar proche de nous et me tournai vers Shi un sourire aux lèvres.
- "La pizza va arriver. Tu as choisi le vin ma belle ?"
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