Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Il est si sûr de lui. Est-ce qu’il croit que je rigole avec mon histoire de rentrer au Japon ? Pourtant, pas le moins du monde. Actuellement, je rêve de pouvoir retrouver ma petite chambre pleine de farine et le salon où les poils des animaux d’Aiden se collent un peu partout.
Bien évidemment, pour ajouter à ma crédibilité, je lâche un hoquet. Mais loin de m’en inquiéter, je continue à boire. Surtout qu’il a l’air parti pour m’offrir à boire, alors si je peux éviter d’utiliser les sous de Yûdai pour ça - quoique ça ne le dérangerait même pas je pense.
Et je suis assez résistant à l’alcool, et patati, et patata. Il n’empêche qu’après une bière, monsieur préfère boire des jus de fruits. Et moi ? Après avoir surpris un regard et un signe encourageant de ma grand-mère, j’ai décidé de continuer à boire de la bière, même si le goût est parfaitement immonde.
Non, je ne pense pas. Si j’avais été sobre, je serais très certainement restée silencieuse d’ailleurs. Sauf que voilà, après trois pintes, je suis tout sauf sobre. Je dirais que je suis un petit peu éméchée, juste ce qu’il faut pour pouvoir supporter l’énergumène en face de moi.
Franchement, à côté de lui, Joshua et Alex sont des enfants de choeur, des anges adorables et sages comme des images. En pensant à eux et à quel point ils me manquent, je hoche la tête tristement. Et hop, une gorgée de plus !
Je lui sers un grand sourire, histoire de dire “allez vas-y, rends-toi utile”. Il est encore capable de me répondre que je ne peux pas abandonner ma grand-mère comme ça à l’autre bout du monde. Mais bon, à part la ramener dans son lit, je ne lui sers pas à grand chose.
Pas assez loin pour lui apparemment. Bah. Au point où j'en étais, une bière de plus ou de moins ne changerait pas quand chose. J'entendais déjà des chimères hurler devant ma non-prudence. Je suis une inconsciente qui traîne avec n'importe qui, il pourrait m'arriver n'importe quoi. Autant dire que je ne me vanterai certainement pas de cet exploit une fois de retour au Japon.
Je crois que je n'ai jamais frappé qui que ce soit. Mes souvenirs sont flous, mais je ne me rappelle pas d'une telle scène. Le regard plongé dans ma bière, je réfléchis, oubliant carrément la présence de l'homme en face de moi. Énervée, je l'ai déjà été, j'ai beaucoup d'exemples de ce genre, mais au point d'en arriver à de la violence physique, je ne crois pas.
Il continue de parler. Être son amie ? Il a de l'espoir. Même avec plus d'alcool que de sang dans mes veines, ça ne risque pas d'arriver. Mais bon, je hoche la tête comme si j'étais d'accord, je prends une gorgée et au moment de poser mon verre je le renverse presque accidentellement dans sa direction.
1. Le verre est presque vide, pas de quoi perturber qui que ce soit. Et surtout pas Maxence vu que pas une seule goutte ne l'a atteint.
2. La table est détrempée, bravo Miu. Mais c'est tout juste assez pour goutter sur le sac de notre voisin. Ce dernier n'a pas l'air ravi, mais qu'est-ce que j'y peux si la table penche de son côté ?
3. Toute la bière s'écoule jusqu'à Maxence et je souris en toute innocence. Ce n'est pas comme si je l'avais fait exprès, non ? Après tout, il parait que je ne tiens pas l'alcool.
4. Si j'avais eu un peu moins de bière dans le ventre, j'aurais certainement poussé le verre du bon côté. Mais voilà, c'est trop tard et je suis trempée.
Je ne sais pas comment j'ai réussi mon coup, mais j'en suis assez fière. Le voir trempé, ça me fait rire. Un peu trop peut-être, mais sa tête quand toute la bière lui a atterri dessus, c'était tellement drôle. Lui aussi rit, mais certainement pas pour les mêmes raisons. De toutes façons je n'ai pas envie de savoir. Il continue de parler, comme si j'écoutais. Je fixe mon verre vide maintenant. C'était le prix à payer je suppose, mais je suis un peu triste de ne plus pouvoir boire.
Il secoue ses cheveux comme un chien, sans me toucher heureusement. Et tandis qu'il se recoiffe, il m'explique que la bière a des effets bénéfiques pour les cheveux. Je suis absolument ravie d'apprendre cela.
Et ni une ni deux, je me lève en titubant. Je suis pire que ma grand-mère les autres soirs, mais je m'accroche aux dossiers des chaises, bien décidée à atteindre la sortie avec classe et dignité. Je passe devant sa table, l'ignore royalement, d'ailleurs elle pique du nez dans sa propre chope. Traverser la salle est une aventure, toutefois, j'arrive à destination en un seul morceau, toute fière de moi.
Cette phrase n'a aucun sens je crois, mais ça ne m'empêche pas de la crier un peu trop fort avec un fort accent de ma région natale. Je râle aussi un peu, mais pas assez fort pour qu'on m'entende et même moi je ne me comprends pas. Quelque chose à propos du temps qu'il met pour sortir il me semble, mais rien de bien cohérent.
Il se moque de mon accent et je l'ignore. De toutes façons il regarde son téléphone. Dans un instant de doute, je palpe mes poches jusqu'au moment où je trouve l'objet maudit. Je ne l'aime pas plus que ça, mais c'est un cadeau. Il faudra d'ailleurs que j'envoie de mes nouvelles à ceux restés au Japon.
Attendant que Maxence se décide à avancer, je me penche sur le bord du trottoir, vers les voitures qui bouchonnent à cause du feu rouge. Une femme me sourit et je lui fais un signe, mais elle disparait bientôt dans la circulation qui a repris. Dommage, elle avait l'air plus sympathique que l'autre.
Je décide d'ailleurs de m'y mettre dès maintenant en cherchant où est l'aéroport. Peut-être qu'en regardant dans la direction du Japon... Après un rapide coup d’œil au ciel, où le soleil brille haut mais ne chauffe pas beaucoup, j'estime que l'Est est en face de moi. Et mon intuition était bonne puisque j'aperçois alors un panneau sur lequel figure un avion.
Et sans plus de réflexion, je me dirige vers ce panneau salvateur. Histoire de lui prouver que je suis pas si bourrée que ça, j'avance sur le bord du trottoir.
1. Tout se passe pour le mieux, j'arrive au pied du panneau en un seul morceau. Je suis tellement heureuse d'être arrivée jusque là que je pousse un cri de joie en me retournant et en lui faisant des grands signes.
2. Mon pied dérape et je m'étale sur le trottoir. Mon nez vient d'en prendre un coup et je me mets à pleurer. Cette ville est vraiment nulle, je veux rentrer à Tokyo et retrouver mon petit train-train quotidien. Et en plus je crois que je saigne.
3. Je perds mon équilibre et atterris sur les fesses. Puisque c'est comme ça, je ne me relèverai pas.
4. Le monde tangue, mais je me raccroche à mon nouvel "ami". Bon au point où j'en suis, qu'il me serve de béquille. Par contre, il sent la bière et ce n'est pas terrible.
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