Ohé du bateau - [Kaoru & Astard]

tw : mal de mer, vomissement

Tu vas monter sur un bateau.

Tu as presque montré ton étonnement à cette nouvelle.

Les négociations avec Wealdborn se sont finalement bien passées et terminées en un contrat.

Malgré tout, ta famille n'a pas réellement confiance en lui une fois qu'elle a appris qu'il était complètement ivre à votre première rencontre.

Du coup, on t'a choisi pour l'accompagner lors de sa traversée pour être sûr de ne pas être arnaqué.

Tu froisses ta jupe.

Tu n'as aucune envie d'y aller.

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Tu montes.
Tu ne peux pas aller à l'encontre de ta famille.

Au départ, tu te rends vite compte que tu as le mal de mer.

C'est ta première fois en bateau.

Tu as rendu tes tripes dans la cale et t'as dû le nettoyer.

Maintenant tu passes la plupart de ton temps à subir des nausées et autres effets secondaires de ce mal.

T'as fini sur le pont.

Tu restes à l'écart de l'équipage, ne sachant comment se comporter avec ce monde. Tu n'as jamais été très social et t'ignores les conventions sociales.

Surtout que tu n'es pas là amicalement mais bien pour les surveiller comme un vautour.

Tu entends des pas et tu te retournes pour voir le capitaine :

« Bien le bonjour. », parviens-tu à articuler.

Tu hoches la tête :

« O-Oui... c'est ma première fois. »

Tu refais face à l'océan :

« Et non, je ne le suis pas. Je devrais ? »

Tu clignes des yeux :

« Je ne regarde pas de films donc je n'en sais rien... »

Tu consommes très peu de fictions donc tu n'en sais rien.

Tu restes silencieux un instant :

« Mais c'est beau. »

Même si tu galères à en profiter.
Mais là ton corps semble te laisser tranquille :

« Très beau. »

Un petit sourire timide :

« Vous voyez donc ça quasi tous les jours ? »

En réalité, t'ignores combien de fois il traverse l'étendue d'eau.
Mais tu restes ébahi par la beauté du paysage.

Tu t'appuies sur le bois.
Si tu n'étais pas autant malade, tu pourrais espérer être là tout le temps.

Tu as l'impression d'être libre comme l'air.
Loin de tout.
Loin des problèmes.
Loin de ta famille.

Loin.
Loin.
Loin.

Tu l'écoutes.

Comment ne pas aimer ? :

« Je ne comprends pas non plus. »

Bon, certes, si le bateau coule, c'est sans doute terminé pour vous.

Deux semaines par mois.

Loin de tout.

N'est-ce pas ton rêve, Kaoru ? :

« Mais ça oui, je peux comprendre. »

C'est magnifique et particulier.
Si loin de tout.
Tu ne le répéteras jamais assez.

A nouveau tu l'écoutes.
Tu ne sais pas si tu as le droit de le dire.
Surtout à un client, il pourrait perdre confiance.

Malgré tout, tu as l'impression que tes mots seront emportés par les vagues :

« J-Je voudrais aussi... », murmures-tu.

Tu baisses la tête et t'accroches à ta jupe :

« J'aimerais bien devenir... devenir quelqu'un d'autre. »

Quelqu'un de plus fort.
Quelqu'un de plus confiant.
Quelqu'un.

Pas comme toi.
Toi, crevette.
Toi, microbe.

Toi, insignifiant :

« Mais... Mais-Mais j'ignore comment faire. (Tu te caches un instant derrière tes cils.) Devrais-je moi aussi devenir marin ? »

C'est sans doute bête et naïf mais tu ne sais pas comment changer.
Ca te parait impossible.

Tu regardes devant toi :

« P-Pardon, je raconte n'importe quoi. »

Il va te prendre pour un imbécile.
Et perdre confiance en toi.

Tu sens déjà qu'on va te sermonner en rentrant.

Tu n'as pas hâte de revenir sur Terre.

Ce que tu veux être.
Tu l'ignores.

Que ferais-tu sans ta famille ?
Tu as toujours vécu ainsi.
A leur merci.

Tu réfléchis.
Tu voudrais être moins lâche.
Tu voudrais braver l'adversité avec assurance.

Mais ça te paraît si loin.
Si impossible :

« N-Non, je... »

Tu quoi ?

Tu hésites.
Tu as peur.
Comme d'habitude.

Tu plisses les yeux avant de les fermer complètement.

Finalement, l'homme change de sujet.
Tu l'observes d'un oeil curieux :

« Oh. »

Tu clignes des yeux :

« J-Je veux bien. », acceptes-tu timidement.

Peut-être que ça va t'inspirer pour te libérer de tes chaînes.

Haha.
Comme si.