Installer la fibre à la préhistoire. TW Violences parentales.

Les premières lueurs du jour pénétrèrent à peine la grotte, peignant de teintes douces le refuge d'Asami.

La nuit avait été agitée, hantée par des remords et des pensées incessantes qui avaient maintenu la jeune femme éveillée. Les souvenirs flous de sa vie passée d'harceleuse continuaient de la tourmenter, et elle avait perdu la notion du temps dans un dédale de regrets.

Un sursaut la réveilla enfin de ses pensées oppressantes. Les chiffres lumineux du réveil près de son lit révélaient une heure bien trop avancée pour le début des cours.

Hiiragi bondit du lit avec une frénésie désespérée. Elle ne pouvait pas se permettre d'être en retard, pas après les incidents récents.

Sans prendre le temps de réfléchir, elle se rua vers la salle de bain, déchirant mentalement chaque minute qui s'écoulait.

L'eau de la douche déferla, libérant un torrent d'énergie revitalisante sur son corps fatigué. Les pensées tourbillonnaient dans son esprit, les images du passé se mélangeant au flot incessant de l'eau qui dévalait son corps.

Seulement quelques minutes plus tard, elle émergea de la salle de bain, ses cheveux encore humides, enveloppée dans la vapeur persistante.

En un éclair, elle se vêtit de son uniforme de lycéenne  japonaise, laissant ses cheveux en désordre, ne se souciant guère de leur apparence. Chaque seconde était cruciale, et le temps ne tolérait pas l'attention aux détails.

Essoufflée, elle s'effondra sur le canapé de la salle commune, les battements de son cœur résonnant encore dans ses oreilles.

La grotte était calme, laissant la jeune lémure s'enfoncer dans le moelleux du canapé, les yeux fermés, tentant de rattraper ne serait-ce qu'un fragment de sommeil perdu.

Cependant, un bruit attira son attention, rompant le silence. Les pas légers de Zdenka résonnaient dans le salon, indiquant son arrivée matinale. Asami se redressa subitement, les yeux s'ouvrirent grand comme si elle était plongée dans un éveil brusque.

TW : Violence parentale

Asami émergea de  sa torpeur et s'extirpa du canapé avec une lenteur presque douloureuse, étirant ses membres fatigués après une nuit hantée par des pensées oppressantes.

Hiragii se frotta les yeux avec une douceur presque enfantine, comme si elle essayait de chasser les derniers vestiges des souvenirs qui s'accrochaient à ses paupières.

Ses doigts glissèrent délicatement sur sa peau dans un mouvement lent, sans réelle énergie.

Les cernes sous ses yeux semblaient plus prononcées à la lumière du jour naissant, ces traces sombres accentuaient le contraste avec la pâleur de sa peau.

Se penchant légèrement en avant, la jeune lémure s'inclina poliment devant Zdenka, une tentative pour masquer l'épuisement qui marquait son visage.

-«Bonjour, Tyszkiewicz-san... Désolée, ma nuit fut courte...»

Articula-t-elle avec un sourire crispé, une façade fragile tentant de masquer les fissures de son état mental.

L'ancienne harceleuse, d'ordinaire imprégnée d'une aura malicieuse et d'un sourire sardonique, semblait avoir perdu cette lueur, révélant une vulnérabilité qui contrastait avec sa façade habituelle.

Elle baissa la tête, gênée alors qu'elle prenait son propre bras, cherchant un réconfort dans ce geste simple.

-«Je... j'ai eu une nuit agitée. Excuse-moi si je suis en retard pour les cours... Mais je ne vous gênerez pas...»

Avoua-t-elle d'une voix douce, presque effrayée.

L'adolescente ressentait une légère tension, une crainte diffuse qui se tapissait en filigrane dans son esprit à l'idée d'évoquer un quelconque retard avec Zdenka.

Le simple fait d'imaginer l'expression de son père lorsqu'elle était enfant, ses yeux colériques et ses mains cruelles, suffisait à raviver les cicatrices émotionnelles d'Asami.

Les souvenirs d'une époque où être en retard ou victime de maladie n'était pas synonyme de compassion, mais plutôt de réprimandes violentes et de reproches injustifiés.

Elle se souvenait des moments où la moindre faiblesse, la plus petite défaillance physique, déclenchait la colère incommensurable de son père.
La terreur s'insinuait dans son être à chaque signe de malaise, à chaque symptôme de vulnérabilité.

Hiragii n'avait jamais compris pourquoi la maladie, quelque chose qu'elle ne pouvait pas contrôler, provoquait une telle rage chez son père.

La simple idée d'être incapable de répondre aux attentes implacables de son géniteur faisait naître en elle une appréhension profonde, une anxiété que le temps n'avait pas tout à fait dissipée.

Ainsi, bien que consciente que Zdenka et son père étaient des individus totalement différents, Asami ne pouvait s'empêcher de ressentir une lueur de crainte face à elle suite à son retard...

Mais, elle n'était plus, son père était encore vivant et elle morte... Alors, elle était en sécurité...

Reprenant doucement son calme, elle releva les yeux, laissant échapper un soupire.

-« Je ne dirais pas non à votre café très corsé...»

Ajouta-t-elle, un léger sourire franc.

TW : Violences parentales et harcèlements

Asami, le visage marqué par la fatigue et l'inquiétude, observe Zdenka avec une pointe de surprise lorsqu'elle lui offre une tasse de café.

Elle accepte timidement la tasse soupir, remerciant intérieurement la poltergeist pour ce geste inattendu. La chaleur du café entre ses mains apporte un certain réconfort.

-« Merci, Tyszkiewicz-san. C'est vraiment gentil de votre part.»

Les paroles de Zdenka sur le retard et l'importance de prendre soin d'elle-même résonnent dans l'esprit d'Hiiragi. Elle hoche légèrement la tête, reconnaissante pour cette compréhension inattendue.

-« Oui, vous avez raison. Je ne voudrais pas m'endormir en plein cours. C'est juste que... je me sens un peu perdue ici, comme si tout était différent.»

La slave évoque ensuite le temps qui s'écoule différemment dans le monde des morts, soulignant la possibilité de rattraper le temps perdu. Les siècles d'existence de la poltergeist suscitent l'admiration de la japonaise, bien qu'elle ressente encore le poids de son passé.

-« Des siècles... C'est incroyable. Je suppose que je vais devoir m'habituer à cette nouvelle temporalité. Et merci, vraiment, pour votre offre d'écoute. Il y a des choses... du passé, dont j'aimerais parler, mais c'est encore difficile.»

Zdenka, malgré son attitude généralement distante, émane une certaine bienveillance qui apaise un peu l'âme tourmentée de la lémure.

Elle fixait la surface noire du café, perdue dans ses pensées, avant de regarder Zdenka avec un léger sourire.

-« Je ne pensais pas rencontrer quelqu'un d'aussi compréhensif ici. C'est rassurant. Merci, vraiment.»

Asami prend une gorgée de café, sentant la chaleur s'écouler dans son gosier et apaiser ses nerfs tendus... Puis, elle grimace légèrement en réaction à sa force.

Elle soupire avant de se laisser aller à une confession douloureuse. Sa voix trahit un mélange de tristesse et de regret.

-« Je... Ma mère est morte à ma naissance... Mon père... S'en est jamais remis et m'a toujours reproché son décès.»

Une pointe douloureuse de chagrin perce la poitrine d'Asami, et sa voix s'étrangle légèrement alors qu'elle poursuit, dévoilant des pans douloureux de son passé.

-« Il buvait... Et me battait... Au collège, j'étais harcelée... Mais... Au lycée...»

Elle marque une pause, prenant une nouvelle gorgée de café pour trouver le courage de continuer. Les souvenirs douloureux refont surface, et elle sent les larmes monter.

-« Pour me venger... J'ai réussi à devenir leader du groupe d'harceleurs et... J'ai harcelé à mon tour... Je... J'ai quasiment poussée une fille au suicide...»

Asami baisse la tête, submergée par l'émotion. Des larmes silencieuses glissent le long de ses joues, et la douleur de son propre passé la submerge. Elle pleure, laissant échapper les remords qui pèsent sur son cœur depuis si longtemps.

-«J'ai été la pire... J'étais une garce fourbe, manipulatrice et malveillante... Tout ça car j'étais une vitime chez moi... Heureuseent que je suis morte... Kuso ! J'avais les meilleurs notes de mon lycée et au lieu d'user de mon esprit pour aider autrui, je faisais des plans pour les martyriser...»

L'adolescente, submergée par l'émotion, laisse éclater sa peine à travers des larmes sincères.

Les souvenirs douloureux du passé semblent s'écouler de ses yeux en torrents, formant des traces humides sur ses joues. Elle porte ses deux mains sur son visage, pour dissimuler la douleur qui s'exprime à travers ces larmes.

Les sanglots secouent son corps... Elle tremble comme une feuille portée par le torrent de sa tristesse.

TW : Violences parentales et harcèlements

Les larmes coulaient librement sur les joues d'Asami, formant des traînées humides sur sa peau délicate.

Elle tentait maladroitement de les essuyer avec le dos de sa main, tout en sentant une présence réconfortante à ses côtés.

Zdenka s'était assise près d'elle, posant une main apaisante sur son épaule. Lorsque les paroles réconfortantes de la slave atteignirent les oreilles d'Hiiragi, elle trébucha sur ses sanglots, tentant de sécher ses larmes tout en écoutant attentivement.

-"Je ne peux pas décemment dire que rien n'est de ta faute. Maintenant, se sentir coupable est déjà une preuve que tu grandis. C'est bien."

À ces mots, la japonaise tressaillit légèrement, les émotions en elle dansant sur un fil fragile entre la douleur et le soulagement.

L'idée que sa culpabilité puisse être un signe de maturité la saisit d'une manière inattendue. Elle savait au fond d'elle-même que Zdenka n'offrait pas de fausses consolations bien qu'elle devait être assez indifférente à sa peine, ce qui rendait ces mots d'autant plus poignants.

-« Je n'ai aucune excuse... J'en suis consciente... J'ai été faible et si l'au de là chrétien existe... C'est en enfer que j'irais...»

Asami prononçait ces paroles d'une voix chargée de sanglots, ses mots portant le poids de son fardeau intérieur.

La honte teintait chaque syllabe, et le désir de rédemption était palpable. Elle baissa les yeux, ne pouvant soutenir le regard de son interlocutrice, comme si le sol était plus tolérant que le jugement potentiel dans les yeux de sa compagne d'appartement.

Une peur tenace s'insinua dans son estomac, une peur familière, celle de la rétribution physique pour avoir permis cette proximité émotionnelle.

Un moment particulier s'ancra dans l'esprit de la jeune lémure, comme une cicatrice qui refusait de s'effacer.

Elle revoyait son père, son visage déformé par l'alcool, ses yeux injectés de colère. C'était une nuit où la boisson avait transformé l'homme qu'il aurait dû être en un monstre.

La jeune Japonaise se rappela du moment où, enfant, elle avait osé pleurer devant lui, espérant peut-être trouver un réconfort qui ne venait jamais.

La main de son père, d'ordinaire destinée à exprimer l'amour et la protection, avait trahi sa confiance. Une gifle cinglante avait marqué sa joue, accompagnée des paroles acerbes d'un homme brisé par ses propres démons.

Un frisson parcourut le corps de l'adolescente alors que le souvenir de cette douleur ressurgissait avec une netteté déconcertante.

C'était comme si le fantôme du passé s'était infiltré dans le présent, la forçant à revivre ce moment d'humiliation et de terreur. Ses doigts se crispèrent involontairement sur ses genoux, une réaction physique à la cruauté insensée qui avait jadis déchiré son innocence.

Cependant, Asami rassembla son courage, même dans sa vulnérabilité apparente. Ses mots sortirent hésitants mais chargés de sincérité.

-« Je... Je voudrais retrouver ma mère ici... Et... oui, je dois m'excuser... Mais j'ai l'impression que passer par un vampire, c'est de la lâcheté...»

Un soupir s'échappa de ses lèvres tremblantes, suivi du son étouffé d'un mouchoir lorsqu'elle se moucha délicatement.

Ses épaules se secouaient légèrement avec le poids de ses sanglots contenus.

Asami laissa échapper un long soupir, comme si chaque mot prononcé par Zdenka avait ajouté un poids supplémentaire sur ses épaules déjà courbées par le fardeau de les souvenirs de son vivant.

Elle ferma les yeux un instant, sentant ses espoirs s'écrouler un à un, comme des châteaux de sable emportés par les vagues implacables de la réalité.

-"Vous avez peut-être raison..."

Murmura-t-elle d'une voix empreinte de résignation.

-"Peut-être que je me faisais des illusions en pensant pouvoir retrouver ma mère ici... Peut-être que tout ça n'est qu'une utopie, un rêve auquel je m'accroche désespérément comme un gamine décérébrée."

La lémure baissa la tête, sentant les larmes picoter à nouveau au coin de ses yeux.

Pourtant, elle ne voulait pas pleurer devant Zdenka, pas encore... Zdenka, cette étrangère qui semblait connaître tant de choses sur la vie après la mort... Une femme si sure d'elle, si charismatique, si imposante... Hiiragi respectait sa colocataire.

L'adolescente se sentait soudainement très seule, perdue dans un monde où elle n'avait plus aucun repère, où nul évènement de son vivant n'avait d'importance sur ces terres. Même ses espoirs les plus chers semblaient se dissoudre comme du sucre dans un café brûlant.

-"Peut-être que je devrais juste... abandonner..."

Articula-t-elle difficilement, sentant un nœud se former dans sa gorge.

- "Peut-être que je ne suis pas censée retrouver ma mère, peut-être que je ne suis pas censée trouver de réponses à toutes mes questions... Que je mérite juste l'enfer."

La japonaise laissa échapper un nouveau soupir, son cœur lourd de chagrin et d'incertitude.

Tout semblait si sombre, si désespéré. Elle se sentait comme une âme en peine, errant sans but dans un monde qui lui était devenu étranger du jour au lendemain.

Au fond, elle était certaine qu'elle méritait tous ces tourments...

Asami releva lentement les yeux vers Zdenka, cherchant dans le regard de l'ancienne une lueur d'espoir ou de compréhension.

Elle se sentait soudainement curieuse de connaître l'expérience de cette étrangère qui avait traversé le voile entre la vie et la mort bien avant elle.

-"Est-ce que... est-ce que c'était aussi difficile pour vous, au début ?"

Demanda la lémure d'une voix hésitante, ses prunelles sombres empreintes d'une lueur d'incertitude.

-"Je veux dire... Vos premiers pas dans ce monde-ci... Est-ce que c'était aussi désespérant ? Aussi... déroutant ?"

Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure, attendant la réponse de Zdenka avec une anxiété palpable.

Elle avait tellement besoin de comprendre, de trouver ne serait-ce qu'un semblant de réconfort dans les mots de cette étrangère qui semblait avoir surmonté avec succé les mêmes épreuves qu'elle traversait maintenant.