Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Journée fatigante pour l'acteur, maintenir sa contenance de star n'était pas chose aisée. Garder son air impassible, presque froid, répondre de façon courte, ne pas sourire, peut-être dire un compliment faisant rougir quelque fan. Il devait conserver son masque de play-boy en présence de ses admirateurs, c'était la règle. Cette séance d'autographes s'était révélée plus mentale que prévue.
Heureusement pour Aragón, il avait son lieu de détente, l'endroit où il pouvait extérioriser tout l'ennui et la fatigue de la journée. Peu savaient qu'il s'y rendait, la plupart le prenant pour un simple cosplayeur ou une imitation sexy du "véritable" Aragón. Alors il y allait souvent. Le Club Mandragora, où des danseurs et strip-teasers faisaient monter la température en bougeant sur des estrades circulaires et contre des barres en métal froid. Pas de formes plantureuses ou de seins dévoilés dans cette ambiance illuminée par quelques néons aux couleurs criardes, mais de la testostérone projetée au travers de la salle par des hanches professionnelles. Certains clients étaient assis au bar, alors que d'autres s'affalaient sur des canapés situés près des estrades, aillant une vue directe sur les artistes et parfois même un rapprochement tel qu'ils pouvaient glisser quelques billets ça et là.
Aragón y était connu par les habitués, mais sous un autre nom. Il était loin d'être client, c'était lui qui amusait la galerie.
Il posa son sac dans les vestiaires aménagés pour les danseurs et se changea. Trop anxieux d'être sur scène comme pour avoir la patience de mettre sa barrette canette dans ses cheveux ou même enfiler son t-shirt bleu, il ne portait que son short et bretelles oranges avec son petit nœud papillon attaché au cou. Cependant, après quelques secondes d'hésitation, il mit aussi ses mitaines longues et oranges et but d'un trait la potion lui donnant une chevelure rouge cerise.
Il sortit alors en entra en scène, tournant autour du tube d'un pas lent alors que son nom était annoncé dans les hauts-parleurs. Cherry Boi était enfin entré sur scène.
Alors que le corps du jeune mort bougeait au rythme de la musique, il aperçu du coin de son oeil un mouvement. Après un tour complet autour de sa barre, il observa un instant le client qui lui avait généreusement donné quelques ossements. Ah, si seulement il savait. Les ossements étaient loin d'être la préoccupation du nécromancien, et encore moins la raison pour laquelle il venait ici. Si il appréciait que l'on verse quelques vertèbres pour lui, c'était uniquement afin d'avoir bien en vue un potentiel... partenaire.
Alors Aragón se tenait à la barre en dansant avec celle-ci, ses jambes enroulées autour du tube, il toisa l'inconnu depuis sa hauteur, et il ne fut pas déçu. Un jeune homme, bien que la notion de "jeune" soit purement physique dans ce monde, éclairé par la lumière des néons et aux longs cheveux violets... avec une musculature qui n'avait rien à envier à celle de l'acteur. Bien qu'assit, le mort avait l'air grand, peut-être autant qu'Aragón lui-même ? Cela resterait à voir... plus tard.
Le danseur baissa un instant ses lunettes, fit un clin d’œil à l'éclat orangé au garçon puis les remonta rapidement sur son nez, il ignorait si dans cette obscurité son client allait pouvoir ne serait-ce qu'aprcevoir ses pupilles, mais il ne voulait pas prendre trop de risques. Et en plus d'être beau à en crever, ce sourire en coin faisait battre le cœur de l'acteur, défoncé dans sa poitrine. Un battement d'excitation. L'homme avait l'air... sauvage. Il ne fallait rien de plus à Aragón, de tous les clients de ce soir, c'était lui qu'il voulait dans son lit.
Amusé par l'air prédateur de l'homme, il se plaça face à lui. Le fixant de derrière ses lunettes opaques, il entreprit une danse langoureuse, bougeant ses membres avec lenteur et grâce sur l'estrade. Montant, descendant, se frottant à la barre d'une façon qui n'avait rien de chaste. Aragón était loin d'être prude, il laissa sa langue glisser sur ses lèvres alors qu'il se collait à la barre, accroupi et jambes ouvertes, avant de remonter et continuer sa danse.
Si il en avait eu le droit, il serait descendu de l'estrade pour faire un show plus intime à l'inconnu... mais il devait attendre la fin de la chanson pour pouvoir quitter son poste. Encore deux ou trois minutes d'échauffement et il pourrait s'amuser encore plus.
Sans quitter l'homme des yeux, Gon ne cessait sa danse. Il pouvait voir les pupilles de l'inconnu couler sur lui, il pouvait presque sentir son regard le déshabiller et ses mains toucher sa peau nue.
Mais ce n'était pas que son imagination, il l'avait bel et bien touché, légèrement, à peine. Il l'avait frôlé, mais c'était assez pour le danseur comme pour projeter une vague de chaleur dans son corps, comme si il ne faisait pas déjà assez chaud. Du coin de l'oeil, le strip-teaser put voir l'un des gardes s'agiter, après tout les clients n'avaient pas le droit de toucher les artistes... Mais Aragón savait se protéger seul, merci.
C'était comme si tout était centré sur cet homme à la carrure imposante qui le dévorait des yeux, comme si il n'y avait rien autour. Personne d'autre. Juste lui et cette personne pour qui il dansait. De lui émanait une force si attirante que le zombie aurait put en avoir le souffle coupé si il n'était pas trop occupé à danser. Il s'éleva d'ailleurs dans les airs avec la seule force de ses bras, ce soir, il s'était presque donné à fond.
Aragón se sépara alors de la barre sans cesser de danser pour se baisser dans un mouvement langoureux jusqu'à la hauteur de l'homme. Baissant son visage proche du sien, une goutte de sueur perla et tomba sur le sol. Ses cheveux et peau étaient perlés de sueur, il était essoufflé comme après une bonne baise. Il lui avait donné un beau spectacle, pas vrai ? Il approcha son visage du sien encore un peu, le fixant au travers de ses lunettes opaques, avant qu'il murmure, à lui et à lui seul :
-Je te rejoins au bar dans cinq minutes et te paye un verre, chéri, de sa voix de baryton douce et ronronnante.
Au même instant, la musique s'arrêta et l'homme se releva, se dirigeant vers les vestiaires d'un pas élégant en adressant à celui aux cheveux violets un signe de la main.
Une douche plus que rapide mais suffisante, un coup de sèche cheveux, un peu de gel. Il n'en fallait pas plus à Aragón pour être présentable. Sa chevelure rouge avait disparut, laissant place à ses mèches d'un blond platine qui reflétaient les lumières colorées. Il avait laissé ses vêtements fantaisistes au profit de son t-shirt noir, son jean et ses bottes. Simple certes, mais il n'avait ni l'envie ni le besoin de s'attarder sur sa tenue, après tout il ne comptais pas la garder bien longtemps.
Son sac de sport sous le bras, il se dirigea vers le bar exactement sept minutes après avoir quitté la scène, propre et ses lunettes toujours sur son nez. Apercevant l'homme assit, il le rejoignit en prenant place à ses côtés et posa son menton sur sa main en le matant sans se gêner. Son arrière train posé sur sa chaise, ses jambes écartées et son sac à ses pieds, le danseur avait envie de passer à autre chose déjà. Mais il pouvait bien discuter quelques minutes avec l'homme avant que sa bouche ne soit occupée à autre chose, n'est-ce pas ?
"Le spectacle était à ton goût j'espère ? il demanda en faisant signe au serveur de lui servir la même chose que d'habitude. Comment devrais-je t'appeler, chéri ?"
Oh il l'appellerait par bien des noms, plus tard. Mais il fallait bien commencer par une base, non ?
Aragón esquissa un sourire et leva un sourcil à la réponse de l'homme. Un je ne sais pas quoi d'intéressant ? Des mots sagement choisis pour désigner une masse de chair en chaleur. Très habilement choisis même, cela n'arrivait pas souvent, mais l'acteur était flatté.
"On m'appelle Gon, ou Aragón, répondit-il en posant ses lèvres autour de la paille. Mais honnêtement pour ces beaux yeux bleus tu peux m'appeler comme tu le désires, Milo." tu ajoutes en prononçant le nom avec lenteur.
Et Dieu, ce n'était pas juste pour ses yeux. Oui, surtout le reste oui. Les yeux du danseur se perdirent un instant sur le corps de l'italien, l'imaginant sans cette malencontreuse couche de vêtements. L'italien oui, il avait un soupçon d'accent dans la voix japonaise. Il était donc plutôt jeune ? possible.
Il ferma les yeux un instant et prit une gorgée de sa boisson avant de laper ses lèvres du bout de la langue. Il regarda le visage, puis le corps, puis les yeux, puis le corps, puis les lèvres, puis le pantalon. La tension qu'il sentait, il aurait presque put la couper au couteau. Non, il n'allait pas tenir jusqu'à dans un lit.
"Je pense que je vais aller faire un tour avant de partir," il dit en se levant de sa chaise et se dirigeant vers les toilettes.
La main qu'il laissa un instant traîner sur le comptoir était une indication claire, suis-moi.
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