Orpheus Ioannis
Des foudres
diluviennes à son attention, bien que mouillé, Cassian ne paraissait jamais assez noyé aux yeux de son interlocuteur visiblement. Encore pouvait-il les encaisser mais ses accusations atteignaient un autre niveau lorsqu'elles se dirigèrent vers l'indiscrétion malsaine, à l'image d'Urie, par exemple.
À priori, c'était le degré de curiosité qui faisait fureur sur le jeune homme mais que lui, ne pouvait pas gracieusement ou gentiment tolérer. Ça ne regardait déjà personne ce qu'il avait pu faire à Détroit alors ça regardait encore moins Orpheus à qu'il n'avait jamais dévoilé un traite mot sur sa vie.
Il avait déjà bien empiété dedans sans son autorisation en devenant le protégé de sa marâtre. Lui pas assez. Cassian en savait trop peu sur sa mère et c'était la raison pour laquelle il s'était dirigé vers ce brigand ; pour au moins lui emprunter ce que ce dernier lui avait dérobé. Et visiblement l'amour d'une mère ne lui suffisait pas puisqu'il se contenta de soutirer le répondant du fils menacé en lui détenant la mâchoire.
Prétendu amour qu'elle offrait à son fils.
Prétendu fils, surtout.
Elle avait juste eu besoin d'un fils de substitution tandis que l'original se contentait de la chercher alors qu'elle n'entendait rien à travers les murmures pensifs. Ses lamentations.
« Maman, je sais faire les courses tout seul ! »
Parce que je suis tout seul.
Loin d'être fier, pourtant, sa mère ne voyait que les apparences d'un garçon qui jouait au débrouillard. Si elle avait fait accepté ses caprices d'enfant peu modèle, elle n'avait jamais accepté de lui adresser des regards condescendants. Pareillement pour son père. Une des raisons pour laquelle Toulouze paraît assez ambiguë dans son rôle pour Cassian qui ne comprend pas cette sévérité jusque là inexistante quand on lui laissait tout passer.
En somme, un manque de regard qui avait retiré toute attention sur Cassian et que celui-ci n'avait jamais su digérer puisque pas avalé.
Comme s'il n'avait pas assez failli de regard, son assaillant s'accommoda à le regarder de ces douces prunelles actuellement bleutées alors que celles de l'américain étaient à peine démarquées par une iris vulgairement noire. À peine prises en compte.
Pourquoi chercher à le narguer quand il n'avait rien ? Pourquoi chercher à savoir où il était alors que personne n'avait besoin de le savoir ?
— Où j'étais ? répéta le garçon.
J'étais ailleurs. J'ai pas eu besoin d'elle.Pourquoi cherchait à le retenir alors que, finalement, il mentait, c'est lui qui restait et qui avait besoin de sa mère comme d'Orpheus pour savoir ?Il s'appuya contre le sol mousseux à l'aide de sa paume et ainsi se releva même si on ne lui accordait aucune attention, Orpheus se fondant désormais plutôt dans ce dossier carmin plutôt que retenir sa mâchoire et ses mots.
Ne portant plus un regard, ne portant plus aucune attention, n'ayant plus besoin de faire attention à lui. Finalement, ça se répétait puisque le grec agissait comme sa mère d'adoption. Il avait hérité d'elle et prouvait bien l'amour et les yeux qu'elle avait desservi en lui plutôt qu'en sa tête brune, s'étant éduquée elle-même. Ceci pouvait expliquer pourquoi Cassian se montrait si influençable avec n'importe qui et apprenant d'eux, manquant tout autant d'inspiration parentale.
Pourquoi était-il entré dans cette salle où son rival s'était dirigé ? C'était inutile et perdu d'avance.
S'il plongeait ses informations au creux de ses mains basanées, il ne les offrirait aucunement à Cassian. Très vite, ses perles marines s'étaient évadées pour faire douter Cassian et qu'il se repose, justement, cette question.
Pourquoi était-il entré dans cette salle où son rival s'était dirigé ? C'était ridicule et désespéré.
Mais dans la désespérance il y a les remords qui le rongeaient. Plus encore que cette jalousie. S'il s'était rendu dans cette salle de cinéma et vide d'affinités, c'était bien pour lutter contre le mal. Vaincre le mal par le mal. Il s'était donné pour mission d'affronter Orpheus dans cet élan insensé et d'affronter la réalité.
Mais la revoilà, fixées contre ses orbes bien audacieuses à vouloir s'aventurer ainsi et ici en pensant connaître Orpheus jusqu'au bout.
D'un seul coup, ce dernier lui demanda la raison de sa présence et évidemment, il n'avait rien à répondre puisque lui, n'avait pas la sincérité et la vérité au bout de la langue qu'il tourna plusieurs fois dans sa bouche.
Pourquoi était-il entré dans cette salle où son rival s'était dirigé ? C'était attendu et foutu.
Il bredouilla à force de jouer et claquer sa langue contre son éloquence.
À en juger la situation, il s'était trompé et devait bien le reconnaître. À moitié, il s'avoua vaincu face au côté
féerique des yeux océan cet homme.
— Je t'ai vu. Ca m'a interpellé.Pour faire plaisir, il ne donnait que quelques morceaux mais pas une tablette entière de chocolat à un enfant. Ca lui ferait trop plaisir comme trop sourire.
L'américain était capricieux et n'offrait rien. C'était plutôt l'inverse lorsque son, pourtant, adversaire, lui fit don de son pull qu'il ôta dans la plus grande stupidité.
— Tu fais quoi là ? J'ai pas besoin de ça. Garde le pour toi. Je me suis même pas foulé.Il dit n'avoir besoin de rien pourtant, le garçon le prit de sorte à contredire le fait qu'il n'ait ni besoin de sa mère, ni besoin d'Orpheus. Puis il l'enroula autour de la blessure qui ne lui retirait plus que des crissements de mâchoire et plissements de paupières.
Or, Orpheus voulait à priori de sa mâchoire comme des ses yeux qu'il défiait encore.
Timidement, le brun se frotta la nuque et bégaya alors que ça ne lui ressemblait pas d'après tous ses masques de popularité ou de déni. Là, à cet instant, il avait fait surgir la pudeur à l'intérieur de lui.
La vérité.
— Écoute, j'étais juste là pour te de-...— Il était une fois, dans une petite ville, vivait un cochon d'Inde trop gourmand nommé Crevette...Pris d'un sursaut, la pudeur du jeune homme bondit et se recroquevilla aussitôt dans sa carcasse, redevenant aussitôt froide et sans émotion. Avec multiples secrets. Il desserra le pull qu'il avait noué autour de son bras.
Le film débuta. Le noir de la salle reprit sur l'écran blanc.
Aucune vérité ne devait sortir. Dans quoi Cassian commençait-il à se dérober ? Un cadeau semblait suffire pour l'envoûter bien qu'il vienne de son ennemi. Après tout, c'était une attention qu'il attendait plus que des ressources de sa part.
Orpheus lui avait fait peur de beaucoup d'égard dans le passé mais, si associé à sa mère, il ne l'avait sans doute vu que comme elle. Or aujourd'hui, les yeux de ce garçon avaient sur le dissocier d'elle.
Mais sans rien avouer de plus, Cassian se dirigea deux sièges plus loin, prétendant. Comme si rien ne s'était passé.
Alors que bon, le commencement du film annonçait quelque chose de bien nul que seul Orpheus, et pas Cassian, aurait eu la bêtise d'aller voir.