Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Étoiles dans la nuit glaçante et noire, finalement, Cassian ne voyait pas grand chose et n'était pas très filant seul. Surtout qu'à cet âge nouveau ou plutôt de renouveau, sa vue s'était un peu rétrogradée. Les reliefs qu'une personne plus adulte pourrait distinguer n'étaient pas percevable au sens de Cassian. Chose que les scientifiques ont prouvé : Un enfant aux yeux noirs ne peut quasiment rien déceler s'il est baigné dans l'obscurité. À ce stade, Cassian avait perdu la vision et ne pouvait à la limite que se laisser dominer par le toucher, seul sens à la survie. Ou au suivi. Par le toucher, il put sentir l'air le transportait comme il put sentir qu'on le transportait, dans des bras plus robustes que ceux d'un petit enfant. Ainsi il suivait pour survivre et se cramponnait au cou de ce mangemort dans une course vers le zoo assez précipité. Peut-être plus précipité encore que Cassian ne l'aurait été avant que fuir l'enceinte de la zone de danger. Le faisceau de la justice que détenait un des mangemorts en ligne de mire fut assez aveuglant pour punir les coupables. En soi, Cassian se félicitait d'avoir choisi cette solution théâtrale qui aurait été susceptible d'arrêter les coups fatals d'un gardien en manque de fureur par ses quotidiens mornes. Aux côtés des mangemorts, justice serait rendue et les deux compagnons pourrait s'en sortir indemne. Un schéma bien idyllique qui se dessinait dans les rêves les plus fous du brun qui se voyait déjà félicité par son aîné. Trop idyllique. Bon sang, dans quelle folie il venait de s'embourber ? Évidemment que Toulouze lui reprocherait son travail si peu consciencieux. Sans doute même que le basané avait déjà vaincu son assaillant et que faire venir les mangemorts ici étaient sans doute une aggravation de leur cas. Les ongles se virent ronger par le stress. — T'en fais pas. On va aider ton oncle. Il s'en faisait puisque, définitivement, Cassian n'avait jamais réussi à aider son acolyte et aujourd'hui n'était pas le jour pour déterminer le contraire au vu des catastrophes qu'avaient provoquer le zombie derrière lui. Mais il n'eut d'autres choix que d'accomplir et subir ses erreurs. Il n'eut d'autres choix que de les imposer à Toulouze. Et Toulouze n'avait d'autres choix que de les réparer. De toute façon, il devait respecter le jeu sinon, ils étaient clairement coincés. Ce n'était pas sans doute la seule issue mais c'en était une. En choisissant cette solution, l'américain avait sacrifié les autres. Ils ne pouvaient pas faire marche arrière et choisir un chemin plus sage. Finalement, Cassian en vint à se demander si son erreur n'avait pas été d'accompagner Toulouze dans ce zoo puisque de prime à bord, il était déjà conscient de sa maladresse contraignante. Le mal était fait. Et le bien s'empara du mal lorsqu'il dénicha avec sa lumière aveuglante deux bagarreurs effarés par cette nouvelle apparition. Mais sans doute Toulouze devait être le plus choqué à entendre qu'on le désignait comme « oncle ». La situation ne le permettait pas mais il devait accorder que si elle avait été toute autre, le garçon se serait emprunt à un fou rire que même les sermons de son aîné n'auraient pas pu stopper. Mais, effectivement, l'enfant pointa bien du doigt celui qui devait jouer le second rôle pour mettre en place cette comédie. Au moins, l'africain n'avait pas réussir à se démêler de cette affaire ce qui rendait les adjudants de Cassian moins handicapants pour eux. Le manque de force du bagarreur l'avait rendu assez amoché pour que cela puisse être assez crédible. Crédible ? En réalité, l'américain n'avait même pas encore d'idées en tête alors que son partenaire soit blessé ou indemne, rien ne changeait. À priori, ce n'était pas à lui de le faire mais aux deux autres hommes en face. Intérieurement, le brun espérait que son allié puisse comprendre la situation et ne pas faire le difficile puisque la serrure sur les règles à donner était verouillée de l'intérieur. Il ne pouvait rien lui dévoiler. Juste par le regard qui se fit gros et qui dévia un peu sur la gauche pour désigner un moyen de fuite. Un langage des signes trop abstrait, l'intelligence de Toulouze serait mesuré dans cette épreuve puisqu'il n'avait parvenu à faire grand usage de sa force. Mais ce dernier resta pour le moins muet et absent dans la conversation, n'agissant absolument pas. Au lieu de ça, il laissa l'occasion de parler à leur ennemi, susceptible d'inciter leurs nouveaux alliés à la haine contre les deux protagonistes. À la fois, les yeux du garçon s'élargirent en voyant que Toulouze ne fit aucun effort pour faire pencher la balance en leur faveur mais aussi parce que ce vigile se mit à hurler sur le pauvre enfant. Actuellement, Toulouze était la plaie. Les yeux de Cassian se plissèrent soudainement sous le poids de toute cette histoire. Pas si antithèse à sa surprise. Il voulait croire que c'était un cauchemar. C'était un cauchemar, une triste histoire ! Voilà le rôle à jouer pour qu'il puisse se dégager. Pour vraiment s'en extirper, l'enfant n'avait juste besoin que d'y croire et de rendre ça réel. En tant qu'acteur, seuls ses prunelles mignonnes avaient susciter la pitié, la ruse, le choc mais tout cela ne fut pas assez. Il ne pouvait pas rendre ses yeux aveugles mais utiles. Lorsque le type vociféra sur le gamin, ce dernier ne pensa qu'à transparaître une mine un peu désolée. Mais plus l'échange se mettait à être hurlé, plus sa moue devenait convaincante et donc, triste. Ses petits dents de lait mordaient sa lèvre inférieure tandis que les larmes commençaient à naître sur le bord de ses yeux noirs. Mais surtout, sa gorge se mit à s'égosiller pour faire taire ce gardien cherchant à les humilier. Ce qu'ils auraient mériter, au final, puisque le garçon était bon menteur. Bon menteur pour l'un. Lourd fardeau pour l'autre. Gros pleurnichard pour tout le monde. C'était évident qu'on voudrait se débarrasser de lui comme Toulouze voulait disparaître de cette situation au point de finalement réagir. Sans doute que les pleurnicheries du plus petit avaient su le réveiller ou plutôt, avaient su l'agacer assez. L'amoché apporta une histoire assez claire sur le tapis mais à Cassian d'y donner du poids. Certes, il avait besoin de temps pour préparer tout cela mais le garçon avait eu assez de jugeote pour parfaire son style de garçonnet des vêtements bien plus courts et un sac à dos tout aussi petit par une potion de rétrécissement. L'attirail et les couleurs n'étaient pas très visibles pour comprendre qu'il s'agissait d'accessoires qu'un étudiant, en temps normal, porterait et pas un petit écolier. Au toucher, seul sens de la nuit, les petits tissus allaient bien pour un garçon de ce gabarit. Néanmoins, le vigile avait un argument de poids sachant que les enfants cancres au vieil esprit étaient nombreux dans ce monde. Au final, Cassian devait surtout entrer dans le jeu et, en plus de sa voix nasillarde qu'il obtenait par le jeune chagrin, utiliser un vocabulaire et une grammaire lacunaire dans sa langue natale. Les pleurs n'étaient pas le seul argument à apporter. Il devait créer de toutes pièces un conte enfantin pour émouvoir. — Moi je voulais voir les oiseaux ! Tonton, tu m'as promis !, s'agita l'enfant dans les bras du mangemort. Tu m'as promis d'être ton coéquipier. Sors nous de ce pétrin maintenant, Toulouze. J'essaye vraiment de faire de mon mieux mais tu sais que je ne peux pas faire tout, tout seul. — Ils ont pas voulu que je les vois du coup ils ont crié très très fort. Il posa son sac et indiqua du doigt le hangar beuglant ou quelques perroquets devaient encore piailler assez fort pour jouer des tours à l'ouïe et qu'elle soit le sens le plus dominant dans cette scène. — J'ai trouvé des myrtilles pour les oiseaux, pour qu'ils mangent et font un bon dodo après. Je voulais pas leur faire du mal. Le garçon chercha ainsi à poser deux pieds sur le sol où il put retrouver stabilité. Alors que tout le monde le regardait, il prit son sac à dos toujours accroché derrière lui et en sortir quelques petites boules qui n'étaient absolument pas des myrtilles mais des boules de drogue rétrécies par la potion que le sac avait ingurgité. À l'odeur, on comprenait que ce n'était pas un fruit mais pas d'aussi loin. En effet, personne n'en voudrait sauf le drogué. Pas même des oiseaux. Ca se mange pas ce truc, non. Ca te rend fou. Mais finalement, aller donner de la drogue aux oiseaux, ça calmerait peut-être leurs cris autant que ça calmerait les soupçons. Devait-il vraiment le faire ? Il n'était pas sûr. Toulouze, plus que tou, devait entrer dans ce travail d'équipe pour convaincre les mangemorts que cela était vrai et que le gardien n'était qu'un bon à rien. — Tonton, je peux aller donner les myrtilles et après on rentre ? Clouons le spectacle et après, on se casse à dos de mammouth si tu veux. |
Sans comprendre la détresse, sa nonchalance en fit bien fi. L'un stressé. D'autres stressants. Toulouze ne semblait pas préoccupé par cette situation. Enfin, il ne s'agissait là que d'apparence si on contemplait son visage éternellement désabusé autant par la vie que la mort. Néanmoins, si d'origine, il semblait du genre à ne pas vraiment s'intéresser à un événement, celui qui se déroulait sous ses yeux et l'impliquait directement le rendait encore plus insensible. De ses yeux noirauds, il observait Toulouze. Ses pupilles grandement dilatés, il voulut lui offrir un maximum de complicité que son interlocuteur ne semblait vouloir prendre en compte. Sans doute qu'il ne le voyait pas. Sans doute qu'il ne voulait pas le voir. Dans tous les cas, le brun ne lâcha pas le basané du regard et insista pour obtenir quelque chose de sa part. N'importe quoi ! Si c'est offert, Cassian considère qu'on doit lui rende la pareille même si la quantité n'est pas énorme. Durant cette petite prière interne et momentané, le voeu du garçon sembla s'exaucer. Du moins, à la manière d'une étoile filante, il arriva à se brûler les doigts avant de pouvoir s'y accrocher. Sans plus de cérémonie, Toulouze lui attrapa le col pour le soulever. Les bras ballants de Cassian se mirent à chouiner et ses larmes boudeuses à bouger dans tous les sens. L'effet était un peu exagéré mais réussi. Peut-être parce que là-dedans, il y avait une part de bouderie chez le jeune homme pour des raisons légèrement moins puérils que celles d'un enfant qu'on a puni. Toutefois, Cassian savait que le zombie disait vrai. Puni, il l'était mais peut-être pas de la façon dont ces mangemorts l'imaginaient. Le fait d'être tiré aussi naturellement n'était qu'un avant-goût alors que ce qu'il l'attendait serait bien pire. Pour l'instant, ça ne semblait rimer qu'avec quelques bouffonneries pour qu'un des agents puisse pouffer de rire, que le marmot piaille aussi risiblement et que le gardien hurle au scandale. On se croirait pour l'instant dans une vraie pièce comique qui ne faisait visiblement pas rire Toulouze qui ne se prenait pas au jeu. Contrairement au garçon plus dithyrambique que mignon ou poli, il se représentait mieux cette esquisse de ce qui adviendrait par la suite. Il voulait déguerpir au plus vite comme Cassian mais pour sa part, ça s'entendait dans son ton. Il voulut mettre fin à tout cela comme les deux autres mangemorts semblaient agacer de cette affaire qu'ils, croyant ou non, jugeaient sans doute peu concluante. Après tout, du grabuge et du tapage nocturne, ce n'était pas le dernier. Ce fut peut-être pour cette raison que le plus lucide mais blasé des mangemorts les laissa filer en indiquant la route à Toulouze plutôt qu'à l'enfant précédemment perdu. Ils passèrent le portique du zoo sans encombre et jusque là, ils n'avaient pas arrêter leur jeu. Plus loin encore, près d'un carrefour, Toulouze demeurait silencieux. Peut-être il grommelait ses pensées mais rien de plus. Il n'en fit pas part à son bagage qu'il considérait davantage comme un colis que comme une personne. Si au départ, Cassian s'était retrouvé enlacé et tenu dans les bras de cet homme tandis que lui boudait et pleurait, désormais, c'était plutôt lui qui tentait de se rattacher au basané au niveau de son cou, le tirant assez pour l'alerter de sa présence qu'il aurait presque oublié. Ses pleurs joués devenaient de plates excuses : — Désolé, j'ai pas trouvé mieux mais je voulais pas non plus que tu te retrouves amoché par ce mec... Ses orbes toujours rivés sur le visage cacao, Cassian pourrait trouver Toulouze séduisant physiquement mais il le trouvait trop méchant. Chaque fois qu'il cherchait son regard pour lui parler, le grand type semblait le fuir et plutôt présenter du mépris qu'une affection. Décidément, l'africain ne voulait pas l'aimer. Presque pessimiste, le petit relâcha son emprise sur la nuque de Toulouze qu'il emprisonnait et commençait à descendre de ses bras. Sa basket noire rétrécie cherchait le trottoir alors que le bonhomme était encore suspendu car le pauvre maintien de l'africain. — Tu peux me déposer au prochain coin de rue là-bas. Je pense qu'on les a semés. Au pire, je me débrouillerai, ça devrait le faire. Il hocha la tête avec cette fois-ci, positivité, pour contraster avec le désastre qu'était sa relation cordial avec le basané. S'il n'était même pas capable d'obtenir un « merci » de sa part, comment pouvait-il aller plus loin avec lui, dans ce bout de chemin qui ne traçait même pas un croquis ? Le futur du vieux zombie, c'était de lui en coller une alors que l'autre se retrouvait bloqué et sans issu. Abandonné. — Je dirais que tu m'as abandonné puisque j'étais un boulet et que tu es parti voler seul un mammouth et en faire un trafic, plaisanta le garçon qui avoua un peu de son intelligence, ayant un peu compris le plan de son acolyte même si celui-ci ne lui avait pas précisé. Bien sûr ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Encore une fois, Cassian aurait voulu faire équipe avec ce grand et se dire que cette fois, ils y arriveraient. Après tout, ce n'était qu'un essai mais sans doute pour le zombie, il n'y en avait qu'un seul que le garnement n'avait pas du tout passé avec brio. Mieux valait qu'il se lamente seul plutôt que de faire subir ça à Toulouze. Ce truc lui revenait, oui. Il passa la main discrètement sur sa fièvre pour chercher à l'estomper. Une nuit sur deux ça se déroulait et c'était la mauvaise. Le jeune homme ne l'avait pas prévu puisqu'il ne prenait aucune précaution. Pour étouffer ce mal de crâne qui n'en était pas qu'un simple, il devait s'étouffer lui-même. — On se dit bonne nuit, hein ? dit-il les yeux plus plissés que fatigués. Après avoir massé son crâne, il chercha à se frotter les paupières pour prétexter la fatigue. Même à Toulouze, il ment. Même à Toulouze, il joue puisqu'il n'y avait plus d'autre public. |
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