Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Qui aurait la stupide idée de s'aventurer dans un zoo alors qu'il affiche trop de fierté pour se pavaner ainsi en pleine soirée dans un zoo où l'on annonce des spectacles nocturnes ? La réponse est toute trouvée quand on connaît Cassian et sa crédulité frôlant l'ingénuité. Il n'était pas bête mais si on hurlait telle chose dans le bigorneau qu'était son cerveau, il le gardait bien inscrit en sa mémoire ; surtout si cela avait une quelconque valeur profitable pour l'américain. Ce fut donc avec une naïveté qui lui ravissait le sourire d'un air parfaitement béat et angélique qu'il s'aventura dans ce lieu aussi peu commun pour lui. Après tout, même en temps normal, il aurait pu venir tuer le temps sempiternel qui l'attendait pour ces seize siècles de mort à venir. Sa cadence, aujourd'hui bien guillerette, serait bien plus mollassonne, comme à l'accoutumée, mais il aurait trouvé quelque chose à faire de sa misérable vie plutôt que rester chez lui à jouer avec Rubik's cube qu'il n'aurait jamais réussi à résoudre, au final. Son regard enthousiaste se portait sur ces zèbres spectraux avalant des fougères bien matures. C'était un paysage atypique, en fin compte, qu'il n'aurait même pas chercher à relever en temps normal. Bien qu'il était hétéroclite, il n'aurait pas chercher à souligner un détail frappant. Mais aujourd'hui, tout semblait avoir une importance. Ce terrain kaléidoscopique en paysage et animaux attisait cruellement sa curiosité. Il cherchait vainement quelque chose qui avait frappé son esprit d'après cette maudite légende qui perturbait même ses visions. Effectivement, il s'était rendu encore chez un nécromancien qui tenait une boutique, hier, dans l'après-midi. Quoi de plus de sérieux ? On lui avait dit de ne pas faire confiance à tout le monde, la dernière fois, donc s'il y avait du concret, ce vieillard en avait donné avec son établissement et sa licence placardée au mur. À titre indicatif, c'était son premier achat et Cassian avait acheté pas moi d'une trentaine de potions ; de quoi vider la médiocre paye qu'il avait reçu. Une trentaine de potions pour une toute première fois, ça n'était pas commun. En réalité, ça en était même la traduction ou plutôt le copier-coller archétype pour exhiber sous tes les yeux profiteurs la badauderie de Cassian. C'était bien connu, les anciens étaient conteurs ou plutôt faiseurs de remèdes pour les grands-mères, de légendes pour les homologues masculins. Obéissant à ces apparences, l'américain avait dévorer le mythe de ce bon vieux nécromancien. — Tu sais, mon garçon, on a bien de la chance d'être mort. On peut rencontrer des mammouths. Jusque là, ça tenait debout car les mammouths s'étaient éteints et méritaient une vie après la mort comme tous les humains. On en accueillait d'ailleurs dans le zoo plutôt que dans le musée d'Histoire naturelle, désormais. Cependant, ce qui aurait frisé cette histoire de ridicule autant que le son d'une cornemuse aurait alerté du caractère risible pour autrui ne donna pas froid au jeune homme. Il était même fervent et passionné d'une nouvelle quête palpitante par la suite de l'histoire. — Et tout le monde ne le sait pas mais les poils de mammouths font de grandes choses. De très grandes choses, mon petit. Néanmoins, le monde qu'il découvrit près de l'enclos de ces animaux contredisait le fait que cette légende soit peu racontée. Un tas de monde s'était agglutiné autour d'eux, tentant de caresser leur trompe touffue mais peut-être, par la même occasion, cherchait à arracher un bouquet de poils de ces créatures. On aurait cru des rats cherchant à protéger des poivrons des nuisibles, faisant barrière à eux, mais qui les dévoreraient une fois les autres menaces des légumes et donc, leur récompense, vaincues. Cassian ne se considérait pas comme un puceron même si sa modestie maladive aurait pu faire croire autrement alors il fronça ses sourcils broussailleux, prêt à montrer de quoi il était capable en retroussant ses manches. Cependant, la venue familière de Toulouze dans les parages se dressant devant lui comme une épaisse plaque en polycarbonate contre laquelle il se serait pris sans voir la transparence juste avant. Cette rencontre inopportune le poussa à faire retomber ses manches pour se donner un air bien plus présentable mais surtout moins risible aux yeux du basané. Il se redressa aussitôt, comme pour un garde-à-vous. Mais comme le petit devait beaucoup de respect au grand, même si l'intimidation qu'il lui portait était immense, il alla le salua d'un air beaucoup plus décontracté entre colocataires. Cassian échangea un regard entre le passant et la cage des animaux. Pourquoi se trouvait-il là ? C'était improbable. Encore plus improbable que lui aussi puisse croire à ce genre d'histoires puisqu'il était trop défiant et ce, vis-à-vis de tout. Le garçon remua la tête mais comme la poursuite de ses paroles le prouva, il ne put se retirer cette possibilité de la tête alors posa la question directement : — Dis Toulouze, t'y crois à cette histoire de poils de mammouth qui peuvent te permettre de séduire n'importe qui ? questionna innocemment le garçon avant de reprendre un air plus sérieux mais aussi plus mensonger. J'y crois pas trop mais tous les gens qui s'y attroupent, probablement. Je suppose que toi non plus mais puisque t'es là, c'est suspect. Ses paupières se fermèrent ou plutôt papillonnèrent pour finalement se constiper en un plissement douteux. Il n'y avait aucune raison à ce que Toulouze soit là donc c'était une hypothèse crédible que sa présence soit justifiée par ce mythe qu'il aurait lui aussi entendu, certainement. S'il était ainsi, Cassian jouerait les rivaux même avec son aîné et n'aurait accepté aucune synergie. Trop égocentrique, il repartirait seul avec des poils de mammouth. |
Certes, cette histoire était à dormir debout mais la réaction de Toulouze s'avérait aussi vexante que prévue. Ne pouvait-il pas un peu regarder Cassian d'une autre manière, juste une fois ? C'était comme si ce « encore » le condamnait à un jugement universel et indéfectible. Une réputation complètement dégradée à l'exception qu'il n'avait jamais pu faire vraiment ses preuves face à son aîné. Des mégots écrabouillés en magots risibles puis jetés depuis un pont dont on se foutrait éternellement. Le plus jeune était emprisonné dans ce pincement de réputation comme d'arête. Ne pouvait-il pas y échapper ? Chaque rencontre conduisait à un coup de férule et dans un espoir trop vain, Cassian s'attendait à plus doux de la part de cet homme trop dur. De son maître, on attend des félicitations ou tout au moins des encouragements mais Toulouze ne semblait jamais assez généreux pour son pupille, préférant jeter une pouffée de cigarette plutôt que lui en donner une. Agacé, celui qu'on n'aimait pas se mit à grigner des dents, comme pour faire saillir ses canines trop inoffensives. Il n'avait jamais dit qu'il y croyait même si le basané n'avait pas tort en fin de compte. Sur ce coup là, Cassian aurait dû être plus direct et s'attendre à la défiance d'un tel homme qui interpréter toujours le mal mais bien ce qu'autrui pouvait réellement penser. Ainsi donc, ça n'empêcha pas le jeune homme de protester. — Hé, je n'ai jamais dit que j'y croyais ! vociféra Cassian de sa voix grave mais paraissant plus fluette face à celle de Toulouze. Cependant, ce fut à ce moment que Toulouze le relâcha. La manipulation sur Toulouze ne marchait pas mais il avait énormément de doutes sur les réprimandes donc il savait d'avance que cela ne pouvait pas fonctionner. Il ne l'avait pas laissé libre avec des traces rouges pour cette raison, c'était certain voire couru d'avance. En attendant son châtiment, l'américain en profita pour regarder le sol et se masser les deux côtés douloureux de son nez assez plat, pourtant étiré par un bourreau. Il eut assez de temps pour finir cette guérison et se permit donc de contempler son adversaire, sans pour autant le dévisager avec colère. Aucun sentiment ne se dégageait vraiment si ce n'était la stupéfaction en remarquant que le métisse mirait un spectacle plus loin, avec des perles marines et venues des tréfonds, comme s'il constatait un ciel auquel il n'avait jamais fait face. Remontrance conciliante. Lorsque la personne qu'il considérait comme un tyran se montra plus cicérone, le plus jeune laissa un bâillement de surprise traverser sa bouche. Est ce que ses pensées avaient fait mûrir de nouvelles graines dans l'esprit de l'africain pour en faire derechef une terre plus fertile ? Impossible car ce type ne se laisserait jamais influencé au contraire de Cassian. La suite révéla que Cassian avait peut-être un peu d'utilité pour l'homme en l'occurrence. De travailler avec lui ? Il ne pouvait absolument pas lui refuser même si l'autre l'avait encore attaqué vulgairement. Au final, former une madrépore ou plus précisément une union avec Toulouze, c'était ainsi qu'il apprendrait à le connaître et mieux exploiter sa relation avec lui. Même si Ael lui prouvait qu'il ne suffisait pas de temps pour former une amitié indétrônable, il ne négligeait pas que cela pouvait avoir une très grande influence. Si les secondes s'égrainent dans une relation, elles vont venir fleurir ou faner une relation. Pour l'instant, avec son ancien colocataire, elle ne se retrouvait ni au point de mort, ni au point de vie, en fait. C'était un état de latence très désagréable qu'il n'avait jusque là pas pu toucher comme dit précédemment. Mais, dans une folie aussi saugrenue que méconnue, le métisse lui proposa de développer plus de branches avec lui à l'aide des nervures du temps. À la seconde où il fit sa proposition et pour sa part, fidèle à lui-même, le garçon hocha la tête : — D'accord. J'accepte. Enfin je ne connais pas la nature du travail mais si ça peut te faire plaisir, je répondrai présent. Encore plus si ça peut me permettre de m'excuser. Les excuses étaient au fond multiples. À la fois pour ce grognement incongru, pour les paquets de cigarettes empruntés et jamais rendus, pour la situation embarrassante en référence aux talons, pour le manque de confiance que la pièce avait décoché ; et pourtant, il n'avait pas révéler le nombre d'excuses à donner puisqu'être vague était le meilleur moyen de s'en sortir pour lui. Ce n'était pas de la manipulation à proprement parlé mais plutôt jouer des non-dits. Toulouze ne verrait qu'un et pas tout et Cassian serait peut-être bien vite excuser pour sa réprobation, son vol, sa maladresse et son idiotie même s'il ne donnait qu'un « ou » pour cet ensemble d'incartades. Pour donner plus de véracité à ces prétendues excuses, il fallait retenir les leçons et évidemment, ce fut ce que Cassian chercha à argumenter. Mais, si on le connaissait assez bien, il les retenait à moitié car accepter sans réflexion la proposition d'un tel individu était mauvais. Pour ce faire, il continua : — Tu m'as dit qu'il ne fallait pas faire confiance à tout le monde donc je pense qu'il faudrait que je mette une condition à tout ça, non ? Il échangea un sourire à l'attention de son tuteur et balla son cou vers la droite pour finir sur la gauche. Il réunit ses mains en une poignée qu'il axa contre son abdomen pour se donner une attitude plus reposée. Ce fut comme si la réflexion recommandée s'empara de lui quand il clôt ses tendres paupières et inspira l'air nocturne du zoo. Puis, la lune positive mais sérieuse revint en transition sur ses lèvres étirées pour l'africain. — Un travail mérite salaire donc je veux que tu arrêtes de me pincer, me frapper ou quoi que ce soit quand tu me vois, d'accord ? Franchement, c'est pas classe... Il massa de nouveau une douleur qui ne voulait pas partir au niveau de son nez en exagérant les plaintes suites à la rougeur. Il ne regarda plus Toulouze mais se tourna vers le paysage préhistorique. Ca avait sans aucun doute un rapport avec les poils de mammouths mais pas pour le même usage, il n'y avait pas tergiverser dessus. Ou alors, Toulouze voulait un peu plus charrier le jeune homme... — Et de te moquer de moi aussi ! rajouta-t-il. Je ne pense pas que la légende soit vraie parce que ce n'est qu'une légende après tout ! Le besoin d'asserter ça de nouveau lui était nécessaire pour convaincre l'aîné auquel cas, ce travail serait complètement stupide et plutôt une humiliation le concernant, ce qu'il redoutait le plus. Franchement, il ne désirait pas être grignoter par les moqueries d'un commensal comme les puces semblait se jouir des poils des mammouths. |
Avec la vélocité des plus absurdes, la grande perche rangea son paquet de cigarettes. Un rire nerveux s'échappa de la ligne à peine charnue du voisin. Il avait connaissance de sa passion pour prétendre fumer alors c'était qu'il jouait bien son rôle. S'il avait caché si vivement la petite boîte exclusive, c'était qu'il croyait vraiment que Cassian aimait fumer. Or, le jeune garçon n'aimait pas fumer. Il aimait la fumée qui s'en extirpait en concept aussi ténébreux qu'attractif pour autrui. Il ne voulait absolument pas se jouer ce grand homme mais les occasions furent aussi virulentes que la peste. Le détroitien avait de la répartie mais la cachait souvent au profit d'égard qu'on pouvait lui considérer. Cependant, c'était assez flou à appréhender et calculer comment il fallait procéder avec ce vieux zombie. Le positivisme, la neutralité et même la méchanceté ne marchaient sur lui. Le naturel, encore moins et à ce stade, le brun ne cherchait plus vraiment comment plaire à cet homme par des mots et en profiter même pour le taquiner discrètement : — Je ne m'inquiète pas pour ça, Toulouze. Je suis déjà mort, tu sais ! De pauvres lions ne feront rien d'une telle carcasse. En revanche, si tu es ce coupable de la rumeur sur le béton mortel, c'est différent, s'esclaffa-t-il. En soi, les mots ne semblaient pas plus changer Toulouze qui lui infligeait toujours cette chiquenaude bien vulgaire sur le front qu'il malaxa avec plus de douceur par le bout de ses doigts délicats. Il pencha la tête pour ne pas croiser les vilaines billes houleuses capable d'accentuer la douleur sur un cadavre déjà assez valétudinaire. N'avait-il donc aucune pitié ? C'était ainsi que Cassian se mit à philosopher sur l'hypothèse que l'homme au nom de ville tournerait dans cette sphère digne d'un bocal pour cyprin doré tant qu'il n'y aurait rien de concret. Tant qu'il n'y aurait aucune entreprise, aucune activité, le pâlot serait désigné comme mou, sans énergie et qu'on avait besoin de pousser à bout. Alors, il ne répondit pas. Les mots ne donnaient que maux dans cette conversations. La meilleure façon de ne plus se faire, justement, maltraiter, c'était cette rébellion démarrant par l'indulgence et l'obéissance. ❛ Deeds not words. ❜ Pas une minute en retard, le jeune homme se présenta au point de rendez-vous donné le lendemain. Si la soirée précédente avait été riche en émois humains et sensations animales, le repos s'était désormais fait une place bien plus dominante lorsqu'une heure tapante sonna contre le cadran de l'horloge, surplombant tout le zoo spectral dans ce climat vespéral. On devait respecter un horaire en tant qu'humain ou animal, comme une hibernation ou une habitude. Cependant, c'était dans cette insurrection docile que certains ne respectaient pas le couvre-feu humain mais des lois animales. Finalement, on aurait dépeint ces bêtes plus civilisés que deux voyous cherchant à passer dans ce zoo tels des cambrioleurs, entravant toute intimité et trêve qu'on accordait guère à de pauvres esclaves trop peu estimés. En guettant parmi les barreaux de la clôture arrière, Cassian pouvait évaluer des animaux qui, finalement, auraient été aussi sacrés, donc, que lui. Il n'y avait rien d'honorable à être une bête de foire et on ne faisait que le regarder donc, l'allusion que Toulouze comptait faire de lui, maintenant à l'arrière du zoo, était magnifique. Peut-être que sa mission ne consistait qu'à être moqué une bonne fois pour toute, roulé dans la boue ou pire encore... Il ne préférait pas imaginer les idées sadiques digne de léthifères que le basané pouvait avoir dans le crâne. Il savait que Toulouze pouvait être un homme violent donc mieux valait prendre ses gardes comme il le lui avait indiqué. Sauf que le garçon était peut-être un peu trop extrême en ayant emporté son taser. Certes, il ne se voyait pas l'utiliser mais quand il s'agissait d'un type qui disait être méfiant mais dont il fallait plutôt se méfier de lui, c'était plus prudent. L'homme en question apparu à une durée que Cassian ne put déterminer puisqu'il avait détacher son regard du cadran de l'horloge digne d'une tour Big Ben. Peut-être même qu'il s'était tapi dans l'ombre, aussi sournois qu'il était, un peu plus tôt. Quoiqu'il en soit, l'américain n'hésita pas à le rencontrer avant que ce dernier n'arrive à sa petite hauteur défectueuse et bien trop inoffensive. Il n'y avait plus personne et c'était le moment propice pour Toulouze de se débarrasser du jeune homme. L'autre préféra donc détendre et prendre la mission pour une rigolade plutôt qu'un sérieux trop morbide. Il se mit à déglutir, sa pomme d'Adam ricochant de sa glotte jusqu'au fond de sa trachée : — Je suis à l'heure. Tu n'as pas besoin de m'empaler sur les défenses du mammouth, du coup, badina le brun. Son sourire se perdit quand les deux têtes plus hautes que lui le mirèrent. La lumière diffuse éclairait à peine le visage du basané, lui donnant une teinture encore plus obscure que la nuit. Cette dernière paraissait sépulcrale, lui, était bel et bien terrifiant. Le brun se ravisa et fit descendre encore sa boule de salive dans sa gorge avant de reprendre, avec un sérieux peut-être plus recommandé comme en témoignait la première expression donnée : — Plus sérieusement, comment tu comptes me faire grimper là ? Tu as vu la hauteur de la clôture ? Le petit regarda ses pieds et se retourna vivement pour finir avec peur sur le cadavre métisse, bien plus imposant. Lui était capable de grimper facilement mais Cassian glisserait et ne passerait pas. Toulouze, de son regard impressionnant pouvait rendre ces barres de fer flexueuses alors que ce garçon au teint diaphane ne ferait même pas un peu blanchir le titane dont semblait être fait ces arbres en pointe. |
Sur son visage, il arborait une froideur digne d'une couche permafrost qui n'aurait jamais dégelé malgré le temps. Le faciès taciturne de Toulouze était vieux mais ne le paraissait pas pour autant. Il détenait une jeunesse en dépit de sa grande maturité qui le rendait particulièrement infernal voire implacable. Cependant, un geste voulait contredire tout ce que son apparence pouvait faire ressortir chez lui. Si une personne extérieure au contexte avait surgi pour prendre part à cette conversation, elle aurait détecté une relation de complicité alors qu'il en était tout autre. Il allait sans dire que Cassian, pas inconnu à leur relation quand bien même il n'était pas si expérimenté en matière de sociabilisation, se retrouvait bien estomaqué face à ce toucher et doigté au niveau de sa chevelure épaisse. Le contact avait été rapide mais ces doigts bruns l'avaient suffisamment marqué et surligné pour penser à la prolepse narrative et relationnelle d'une fierté. Il allait sans dire que le zombie ne s'arrêterait pas en si bon chemin et c'était avec discipline et précaution qu'il suivit ce potentiel patron. Entre le motif réalisé et le pochoir, l'un suivait le périmètre et les contours précis indiqués par le tuteur. Bien entendu qu'ils ne passeraient pas par là. Secrètement, Cassian plaqua sa main contre son front pour se faire part à lui-même de sa stupidité. Avec une certaine timidité, le jeune corrobora donc l'évidence dont Toulouze fit part. Il bifurqua donc de sens pour adhérer à la direction du basané. Ils longèrent les grilles plus nocturnes que la nuit elles-mêmes. Toulouze les dépassait presque alors que Cassian s'arrêtait seulement à leur abdomen, même pas le cou en-dessous de la pointe. Il en vint à soupirer. Quand est-ce qu'il atteindrait le niveau de Toulouze ? Probablement jamais puisqu'ils étaient tous les deux morts. Mais il n'était pas assez buté pour se plonger dans un pessimisme incurable et préféra regarder droit devant lui avant de se cogner contre le long dos de son « employeur ». Cependant, l'homme qui lui présenter justement l'arrière de son être se stoppa au niveau d'une porte métallique donnant sur une cour où plus loin se dresser une petite cabane ; probablement un entrepôt, il n'en savait trop rien puisqu'il n'était ni à l'intérieur, ni assez près. En tout cas, ça n'étonna point Cassian d'y trouver la pancarte aux lettres capitales sur fond rouge plus que cramoisi pour signaler l'avertissement « Défense d'entrer » inscrite en japonais et anglais en-dessous, pour être bien sûr que tout le monde comprenne le message. Toulouze aurait pu prétendre qu'il était étranger aux deux langues, après tout. Le racisme était tel qu'on aurait dit qu'un métisse était un africain illettré et qu'un blanc, forcément un américain. Bon, ce n'était pas faux mais cet amalgame calomnieux ne convainquit pas le garçon qui tiqua en pensant à cela. L'américain reporta son regard attentif sur celui de Toulouze qui avait fait un tour des environs au préalable. S'il y avait une menace, Cassian ne préférait pas s'y aventurer seul ! Il était certain que l'autre ne lui donnait pas la bonne version quand il disait qu'il ne finirait pas en poussière cette nuit. Si ce n'était pas ça, il finirait bien en prison. Il préférait se dire d'être dans le pétrin ensemble plutôt que tout seul. C'était égoïste, dira-t-on, mais dans le fond, ils auraient pu s'aider ensemble vu l'incipit complice qui commençait à se profiler dans les page pourtant au beau milieu de leur histoire. Mieux vaut tard que jamais ! — Mais, tu viens pas avec moi ? Il posa cette question d'une mine triste mais il savait qu'il ne devrait pas attendre son reste. C'était damné. De toute façon, Cassian ne se voyait pas trahir et faire obstacle à la promesse qu'il avait faite. Un engagement était un engagement et comme il était pour le moins honnête bien que roublard, il s'y tiendrait. C'était peut-être sa seule marque de courage ; ne pas fuir si et seulement si on l'y en obligeait. Sans prêter un regard de plus, il se mit à traverser la petite cour donnant sur le bâtiment au loin. Franchement, Toulouze aurait pu être plus futé et lui donner les clefs. La porte était fermée, assurément. Mieux valait faire un tour sur deux portes plutôt que deux tours sur une seule. Il n'avait jamais compris pourquoi les gens fermaient à double tour alors que c'était juste gain de même pas une seconde de plus. Cependant, il aurait bien voulu que cette porte ne soit pas fermée. Il n'allait pas revenir bêtement vers Toulouze alors essaya de chercher de lui-même. De toute manière, il se dit que la meilleure façon de l'impressionner était d'agir indépendamment. C'était aussi une occasion de s'impressionner lui-même. Il prit donc une inspiration pleine et porta, en guise de réflexion, ses ongles de ses deux index miroirs dans le but de crier enfin... Eurêka ! Nul besoin de tergiverser et aller plus loin, il constata qu'une assez grande lucarne était posté pas loin de la porte énigmatique. Les propriétaires n'étaient pas assez bêtes pour ne pas avoir fermer celle-ci mais ils étaient assez ignorants pour ne pas savoir que Cassian était meilleur en décrochage de fenêtre extérieure plus qu'intérieure pour la simple et bonne raison que la façade comprenait un plus grand creux entre le rebord et le contour même de la fenêtre. Il s'empressa donc de chercher un petit couteau suisse qu'il trimbalait dans ses poches. C'était complètement absurde et risible puisque digne des bons tontons qui cherchent à impressionner leur neveu avec mais pour un voleur aguerri tel que lui, il en avait toujours mais surtout aujourd'hui. Le crochetage se fit assez facilement et Cassian prit la précaution d'ouvrir la fenêtre tout juste un minimum pour pourvoir entrer dans le hangar qui s'avérait être l'accueil de quelques animaux aujourd'hui disparus dans le monde vivant. Il coinça la cale de bois, qu'il avait déniché près de la porte d'entrée, entre le rebord et le joint de la fenêtre. Mais très vite, un vent qu'on aurait estimé poétique prit une insurrection envers la littérature des plus violentes puisqu'il se mit à faire claquer la fenêtre. Le voleur, qui s'était à peine, retourné, accourut au niveau de la fenêtre. Il donna le plus d'efforts possibles pour pouvoir relever cette dernière, totalement encastré qu'on aurait cru que le total encadrement de l'ouverture ne faisait maintenant plus qu'un pour concevoir une fermeture immarcescible désormais. Ses ongles auraient plus en sang et retournaient à s'y attarder. Il était trop mauvais à l'intérieur. Il avait le malheur rempli de l'intérieur. Une tendre dépression chercha à se blottir en son sein pour philosopher sur le malheur dont il était victime mais la quête au coup de blues fut rapidement interrompue. Très vite, un oiseau se mit à cogner le dos frêle du brun qui fit courber puis tanguer sa colonne vertébrale en un cri de douleur conséquent. Le bec était vraiment dur, ça ne pouvait pas être un vulgaire perroquet. Non, ça en était pas un mais bien une vingtaine, une trentaine ou une quarantaine ! Des perroquets si versicolores qu'il ne put vraiment les identifier en plus de leur état disparu. Il ne savait pas les nommer comme il ne savait pas les dénombrer précisément. Les oiseaux éteints se mirent à voler autour de Cassian de sorte à créer un siphon de panique sur lui, cherchant à l'oppresser de toutes ces vulgaires couleurs. Encore une fois, le zombie chercha à se rappeler de ce que Toulouze cherchait à lui faire passer comme test : L'indépendance, le courage et... le bordel ! Si toutes les teintes éteintes s'étaient mêlées pour finalement éteindre le calme de la nuit sans lumière, il avait sans aucun doute démarré ce que Toulouze lui avait inculqué. Quand un des volatiles chercha à lacérer le garçon de ses serres acerbes et acérés, il l'électrocuta avec précision au contact, en s'excusant à un animal qui n'avait même pas eu la politesse de comprendre sa détresse. Il aimait les oiseaux, il en avait même un qui s'appelait vendredi. Mais pour autant, l'humain, en dépit d'être civilisé, n'avait de cœur que pour sourire d'être reconnu pour un autre. Vrai sadique, il ne pensa plus à vendredi pour un temps mais il s'imagina être le cerbère de Toulouze. Toulouze avait demandé le bordel mais il n'avait pas précisé quel type de bordel alors il ferait à sa sauce bien secouée. Une sphère égoïste et un cercle vicieux où Cassian devenait un vrai psychopathe tueur d'oiseaux déjà tués au profit d'un sourire hautain. |
|
|