Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Les lumières de la métropole sont éteintes depuis longtemps et pour cause, c’est par un matin plutôt ordinaire que je me promène dans la ville. Enfin, me promène sans le faire : je sais parfaitement où je vais, à la bibliothèque. Et ne croyez pas que j’y vais pour lire un livre ou une autre connerie du genre, déjà que je dois me taper les contre-rendus de missions. Je ne vais pas en plus me mettre à lire des romans à l’eau de rose. Je laisse ça à Pom. Il adore bien trop me résumer l’intégralité des livres qu’il lit, pendant que je tape à l’ordinateur. Ne me demandez pas de vous répéter ce qu’il dit ! Il adore me parler, je n’ai pas dit que je l’écoutais. Je n’ai PAS la moindre idée de ce qu’il peut me raconter. Parfois, je dis des phrases du genre : « Et alors ? » ou « Et ensuite ? » mais c’est juste pour ne pas qu’il me braille dans les oreilles que je ne l’écoute pas. C’est déjà chiant de l’entendre geindre sans arrêt sur tout et n’importe quoi, je n’ai pas envie non plus de le supporter en train de me dire dans une leçon de moral infernale qu’il faut faire attention aux autres. Sérieusement, il le fait bien assez pour nous deux. Vous voulez que je vous parle de son téléphone portable ? C’est un truc de malade son téléphone ! Il a tellement de contact que sa boîte est saturée, il a tellement de messages qu’il doit les enregistrer sur le net et il son téléphone ne s’arrête de vibrer que lorsque sa batterie est déchargée. Du coup, ça ne m’aide pas pour mes recherches. Car voyez-vous, monsieur flirte un peu avec la terre entière. Si j’en crois mes informateurs, il y a un type roux, une rousse, un gamin, une gamine, une fille avec des bandages, un type noir, une femme brune, et j’en passe et des meilleurs. Et monsieur veut se faire le défenseur de la bonne morale. Au moins, j’ai le mérite de dire que je baise et que je m’en fous. Je ne m’invente pas des préceptes de bien de mal pour les enfreindre en culpabilisant car agrougrou que je suis méchant. Je ne suis pas méchant, je suis réaliste ! J’ai les pieds sur terre. Et plutôt dans mes chaussettes, dans mes baskets et sur le bitume gris de la rue me menant à la bibliothèque. Dans mon pantalon noir et mon sweat noir, je ne fais pas peur. Je ne comprends pas pourquoi le groupe de filles devant moi descend du trottoir et me fixe, avant de se mettre à chuchoter. Calmez-vous mesdemoiselles, je ne veux pas vous manger. J’ai déjà été chassé la semaine dernière et votre viande est bien trop morte pour moi. Par contre, celle de la jeune femme qui s’approche de la bibliothèque … Disons que je suis bien plus grand et costaud qu’elle. Shirley. Ce nom, il me brûle la gorge comme une cigarette fait tousser le petit gamin de treize ans qui a fait les poches de papi tabac un dimanche soir pendant que ce dernier dormait sur son vin à trois sous. Shirley. C’est tellement cliché des séries américaines. Au moins, on est assorti : je suis peut-être pas une beauté de la nature, mais coté beauté : elle a tout à refaire. Sérieusement, elle ne connait pas l’usage des potions ? Même mon pote Igor du métro pourrait gagner un concours de beauté face à elle ! Au pire, elle peut toujours se présenter à miss momie ! Elle aurait un franc succès. Je l’attrape par la main, alors qu’elle rentre dans la bibliothèque et jetant un regard noir à la bibliothèque qui baisse les yeux – TU FAIS BIEN TIENS – je la tire dans l’allée, avant de passe mes mains autour d’elle et de l’encadrer. « Minette, il y a un service que tu vas me rendre ! » J’adore ça, qu’on me rende des services ! |
Rassurez-moi, elle ne bredouillait pas tout le temps à chaque fois qu’elle parlait ? Ex…exx…EXCUSEZ-MOI. Dis-le bordel ! Ce n’est pas si compliqué ! Tu crois que j’ai que ça à faire que d’attendre que tu parles ? C’est que le temps qu’elle prononce un mot, j’ai le temps de deviner comment il va terminer. Elle a un problème de langage ? A moins qu’elle ne soit légèrement attardée ou demeurée ? Mon informateur m’avait bien gardé de me signaler ce point. Je trouve ça très agaçant ! Pas autant que tous ceux qui parasitent leurs messages de hm, de euh, de claquement de langues, de doigts qui tapotent sur la table ou d’autres sons qui me donnaient juste envie de les fracasser contre un mur. Je ne supporte pas les bruits répétitifs ! C’est simple lorsqu’il s’agit de m’énerver, Pom à la manie de claquer les élastiques à ses poignets, encore et encore et encore. Jusqu’à ce que je lui demande d’arrêter. Il n’arrête évidemment pas. Et je finis par le frapper et là il rit, content de m’avoir énervé le temps de quelques minutes. Les gamins et leurs manies de vouloir énerver les grandes personnes ! C’était épuisant ! Ce qui était certain, c’est que la bibliothèque n’était pas le lieu pour s’engueuler. Je n’avais pas envie d’être repéré ici. Absolument pas. Figurez-vous que l’une de mes ancêtres bosse ici. Elle n’est ni mon amie, ni mon ennemie. Une vieille folle qui lorsqu’elle me voit me rabâche les règles que je dois respecter pour le bien fondé d’une famille que j’encule bien profondément dans ses fondements. Ignorez la grossièreté, j’ai un peu abusé des séries américaines qui parlent de trafics de drogues. C’est la jeunesse d’aujourd’hui ! Incapable de s’exprimer sans mettre des injures entre chaque phrase ! Si cette vieille bique me voit parler avec cette femme, vous pouvez être certains que Shirley aura droit à un interrogatoire bien moins agréable que le mien. Je l’ai relâché sans toutefois m’éloigner ou m’écarter. Elle peut se sauver si elle le veut. Toutefois, je suis assez malin pour murmurer dans un susurre particulièrement grave : « Shirley Dumais, il est temps de faire preuve de courage ! » Je sais qui tu es, ok. Je sais où tu vis. Et je sais en partie les gens que tu fréquentes. Je sais ton coté bienveillant à vouloir aider les gens. Ce que je ne sais pas, c’est jusqu’à quel point tu es prêt à t’impliquer pour ton sens de la justice et de la bonté. C’est que tu es aussi pleutre et plutôt ba.bababfouillante, si tu vois ce que je veux dire. J’attrape un livre derrière elle et j’avance en direction d’une des allées obscures où des couples d’étudiants viennent souvent jouer à touche-pipi sous le regard des pervers qui connaissent très bien cette planque. Je m’installe à une table, je dépose le livre, je l’ouvre à une page et j’attends sa présence – qu’elle vienne ou non – tout en me disant que franchement, à sa place, j’aurai été voir un nécromancien pour cacher mes blessures. Prenez Pom, justement ! Il avait des cicatrices sur tout le corps, mais il buvait des potions pour les dissimuler. Pourquoi elle ne faisait pas pareil la momie ? Elle se croyait le jour d’Halloween ? Le jour où tout le monde porte une bague zombifiante ? |
Moche, incapable de parler correctement, d’apparence fébrile et digne d’une brindille, cette femme était à l’antipode des spectres bien dans leurs peaux et à l’assure gracile. C’était plus rare qu’on le croit, si je juge par mon expérience que je pense assez conséquente. La plupart des morts sont de nature à devenir des casses-cou… illes dans le monde des morts. A se croire tout puissant, et à passer outre les limites du tolérable. C’est compréhensible. C’est un peu comme-ci, ils étaient débridés une fois passer l’étape de la vie mortelle. Elle m’agaçait. Je n’ai pas l’habitude de parler avec des personnes atteintes de la maladie de parkinson et qui parle comme-ci j’étais aussi sourd que mon arrière-arrière-arrière-grand-mère qui parait-il, avait besoin qu’on hurle près de son oreille pour comprendre ce qu’on disait. Vous me direz, je l’ai connu, mais je lui adressais pas la parole. La flemme de perdre mon temps à parler à une femme qui se contente de répondre des « quoi ? » interrogatifs. Par ailleurs, j’ai toujours pensé qu’elle simulait pour regarder le programme télé en toute tranquillité. Shirley, elle ne simulait sans doute pas. Et je ne devrais sans doute pas être aussi agacé, mais ce n’était pas bien plaisant de la voir en train de réagir à mes mots comme-ci je l’avais menacé à l’aide d’un couteau. Ok ! J’aurais pu être plus doux. La prochaine fois, c’est juré : je l’aborde avec un bouquet de fleurs avant de la pousser contre un meuble pour la menacer. Elle flippera peut-être moins ainsi. Et elle bredouille encore. Vous .. cc . . cc … CONNAISSEZ OK. Connaissez ! C’est pas long à dire, c’est pas compliqué. Dis-le ! ALORS arrête de trembler. M… mon .. .mon …. « Mon NOM. » La coupais-je les dents serrées par l’agacement, malgré moi. Vous savez ce que je hais le plus au monde ? Les bruits répétitifs. Je déteste ça. Je hais ça. Soyez enfermé des années dans une espèces de taules sordides. Et on en reparlera ! « Mon nom, ce n’est pas compliqué à dire : mon nom ? Bordel ! » Un long soupir s’échappe de ma cage thoracique alors que je prie un dieu auquel je ne crois pas pour que cet entretien soit court. Très court. Car si je dois encore me taper une centaine de phrases de la femme de la créature de Frankenstein, je me suicide DIRECT. Putain ! Même pas le temps de répondre à la question de la femme – et je suis pourtant certain qu’elle aimerait, que je vois un gars s’approcher. Le genre de type que tu sens à des kilomètres qu’il va être bien chiant s’il s’approcher de trop près. Déjà, il porte un casque avec un B dessus – pour tête de bite - , des docs machins aux pieds, un jean tendance et un tee-shirt avec le mot SWAG, une tête de mort et un keffieh violet. Le type condescendant qui se croit meilleur que les autres. Je suis trop un intellectuel, vous voyez ? Et là, ce bellâtre à la peau passée à la machine à bronzage dit : « Mademoiselle, vous avez un problème …. » Et il se tait. Il se tait, car je le fixe. Je ne souris pas. Non. Pas besoin d’être menaçant à la façon du Joker. Je me contente juste de le fixer. Là, sans bouger. Puis, alors qu’il semble ne pas savoir si je vais lui faire manger des fallafels ou des pastels, je me lève lentement. Très lentement, et je pose ma main sur la table pour sourire tranquillement. « Nous sommes occupé. Voudriez-vous nous laisser ? » Il n’hésite pas, il s’excuse. Putain, il s’excuse ! Tu parles d’un chevalier ! Et il se barre. Putain de trouillard. Bref. Il se sauve et je grogne de cette perte de temps. ENCORE UNE PUTAIN DE PERTE DE TEMPS. « Je suis un nécromancien devin des prénoms ! ... Réfléchis, putain ! Je me suis renseigné. Je m’appelle Eden, nous sommes désormais quitte en ce qui concerne nos identités. » Ouais, bon, à moitié quitte disons, car j’ai donné la moitié de l’information. Mais personne n’utilise mon nom de famille. Je n’aime pas ça, premièrement et secondement … ça se dit secondement ? Je n’aime pas ça. « Je crois savoir que tu connais Asuma Jyûzo et Pom Warren ? » D’un geste de la main, je lui fais signe de ne pas parler. Pitié ! Je ne veux pas d’un « o…o…ou…ouii…. » qui dure mille ans. J’ai vécu bien plus longtemps qu’elle ! Mon temps est plus précieux ! Je risque la mise en poussière à TOUT MOMENT. On ne sait jamais. « Ils sont forts sympathiques tous les deux. » …. J’ai l’impression de menacer mes employés en disant ça, alors que pas du tout, je me contente d’essayer de la rassurer. Je me dis parfois que je devrais écouter Pom quand il me dit d’avoir l’air moins dur quand je parle aux gens. J’ai pourtant l’impression d’être super sympa avec cette femme, je lui offre l’occasion de sa vie ! « J’ai besoin d’un lémure femme pour aller me chercher un paquet. Vois-tu, un nécromancien protège les lieux de sorte qu’aucun homme – même dissimulé ne peut entrer – le même genre de nécromancien qui protège la porte du monde des vivants. Et ; le paquet que j’ai besoin empoisonne toutes les races évoluées. » … ma formulation laisse présumer que les lémures sont une race inférieure, ce n’est pas très malin. D’autant que je dois faire gaffe, vu que je me fais moi-même passer pour un lémure auprès des gens qui ne sont pas de ma communauté. « Et, nulle autre femme que toi peut remplir cette mission car la personne qui vend ce paquet n’aime que les moches. » Une tarée qui pense aider les désespérés sans aucune chance d’avenir à abréger leurs vies. Ca, je précise pas. Un jour, Pom m’a dit : ton manque de tact avec les gens fait de toi un gros connard. Je ne pense pas, personnellement, que ce soit le cas. Etre moche, ça n’a rien de grave. Je suis moche et je m’en porte très bien. Et sérieusement, celui qui viendrait et me dirait : whaou, comme tu es trop beau ! Limite, j’aurai envie de le cogner. Wesh ! D’où tu m’insultes de copies pâles et ridicules de gens qui pensent que si leurs instadeath et leurs snapy montrent une photo reluisante d’eux ils deviendront quelqu’un. Toutefois, si Pom râle car j’ai terrorisé sa pote, il aura qu’à s’en prendre à lui-même. Je lui ai demandé gentiment de proposer à Shirley de le faire et il m’a dit : « c’est trop dangereux, blablablabla … etc. » Résultat, je dois m’y coller ! |
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