Peek a Boo ! •• V.4.2
Peek aBoo !
Forum RPG paranormal • v.4.2 • Rp libre
Tout commence après la mort : découvrez un au-delà chatoyant où les rires remplacent la douleur.

Bienvenue

dans le Monde des Morts


Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.

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Yvan, son ex-compagnonpour Abraham Zakarian

起死回生

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#1
Terminé19.04.17 21:21
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YOU

Cela faisait trente quatre ans exactement que je n’avais pas vu Margaret.  Trente quatre longues années. Ce n’était pas un record, mais c’était tout de même long. De toutes les relations que j’avais dans ce monde, elle était celle qui m’importait le plus. La seule à vrai dire pour qui j’aurais pu tout faire. La seule qui pouvait prétendre passer avec ma propre personne. Je vouais à mon amie un amour tendre, une affection réelle qui s’était construite sur les années, sur les contrats, les missions, l’entraide. J’avais été son mentor mais aussi son alliée.

Elle avait toujours été une femme courageuse et forte. Elle était disciplinée et avait toujours su écouter avec attention. Elle était méthodique et impartiale. Elle était les meilleures côtés de moi-même, une grande dame et mon amie. Je lui accordais un respect sans faille. Et pour le coup, personne d’autre n’y avait droit.



Trente quatre ans donc. Je n’avais fait que la croiser un soir à Londres. Une mission toute simple, surveiller un groupe de femme qui créait des problèmes pour mon employeur de l’époque. J’avais du les suivre, comprenant très vite à qui j’avais affaire. Des Red Widows. Jamais je n’aurais cru les voir ici. Je les suivis donc, discrètement vers une petite maison de maître à la bordure externe de la ville. Elles y entrèrent et je me glissais par une des fenêtres ouvertes se situant dans l’un des salons principaux. Les lumières étaient éteintes et je m’étais faufilée vers la pièce à vivre qui, elle, était éclairée. Les six femmes que j’avais suivi étaient de dos et semblaient s’adresser à une septième personne. Personne que je n’arrivais pas à voir d’ici mais dont je connaissais la voix ferme et douce à la fois.

Je m’avançai alors derrière elle, longeant les murs et me précipitai dans son dos, lui encerclant doucement la gorge. Les Red Widows se mirent alors en position d’attaque et je me mis à rire.

- "Tu devrais faire attention à ta sécurité Margaret. Je ne suis pas sûre qu’elle soit efficace contre moi."

Je la desserrai alors doucement et me plaçai à sa vue. D’un grand sourire je lui tendis alors les bras. Surprise, un rictus au coin des lèvres, elle m’enlaça.

- "Ça fait du bien de te voir Eressëa."

On s’écarta alors l’une de l’autre et d’un regard dur elle ordonna aux filles de partir. Nous nous dirigeâmes vers les canapés et on vint alors nous servir à boire. Nous passâmes une bonne partie de la nuit à discuter du passé et de l’avenir, à parler de nos projets, de nos accomplissements. J’étais si fière d’elle et de son parcours. Hélas je ne pouvais pas rester. Je partis en plein milieu de la nuit, lui souriant une dernière fois, ne sachant pas dans combien de temps cette fois-ci nous nous verrions. Le lendemain on apprit que mon employeur avait été retrouvé bétonné dans dans un 2m de ciment. J’aurais tout fait pour elle. Je quittai Londres quelques heures après.



Trente quatre ans donc. C’était la longue période qui nous avait séparé. Et j’étais là près des usines désaffectées au milieu d’une multitude de chimères qui me regardaient comme si je sortais d’un cirque. Bon j’avais l’habitude que l’on me regarde mais je sentais une certaine curiosité ici, voir même un peu d’animosité. Margaret les avait bien dressé.

L’endroit était à son image et stratégiquement bien placé, je ne pouvais pas dire le contraire. Il faisait frais ce matin et ma légère veste en cuire ne suffisait pas. Je me précipitai alors vers l’entrée du plus grand des bâtiments et atterris dans un hall. Encore une fois des yeux se posèrent sur moi. J’avais la chance d’être une femme, je dois dire. Un organe en plus et elles m’auraient sauté dessus pour m’égorger vive. Je les regardai avec un peu de dédain. Si il y en avait une qui devait juger c’était moi et uniquement moi. Je m’avançai alors avec ma prestance habituel, dominant les lieux comme personne et arrivai devant un immense bureau où la secrétaire me regardait intriguée.

- "Bonjour, j’aimerais voir Margaret Redford."

J’ordonnai plus que ce que je demandai en vérité. Mais peut-importe. J’avais du respect pour son organisation mais j’avais surtout hâte de la revoir.

- "Et qui la demande ?"

Son ton me déplaisait fortement ainsi que ce regard noir qui semblait sorti d’un vieux thriller.

- "Eressëa Qorwyn" lui crachais-je au visage.

Elle fronça les sourcils à son tour et chercha dans des carnets devant elle.

- "Veuillez m’excusez mais vous n’êtes pas référencée chez nous."

Je levai un sourcil assez surprise de ces nouvelles méthodes et de ce manque d’information aussi. Bon, après tout cela faisait des décennies que ne nous étions pas vu, mais de là à m’oublier dans ses registres. J’étais un peu vexée.

- "Puis-je me référencer alors ? Je doi.. "

Elle ne me laissa pas finir et me coupa avec un "Non" sec et bien tranché. Je sentais la colère monter. On ne me disait pas non, surtout pas sans avoir fait un minimum d’effort. Oh Margaret, je suis par avance désolée pour cela. J’attrapai alors la jeune femme par le col de sa chemise et la fit voler par dessus le bureau. Elle atterrit sur le sol et je la plaquai alors de mon talon. Encore un fois toutes les femmes autour de nous m’encerclèrent. Ça en devenait une habitude.

- "Bon sang est-ce que c’est si difficile de la voir ?!"

Je sentais la jeune femme se débattre sous mon pied. Je lui plantai mon talon près de la gorge.

- "Toi, tu ne bouges pas. Et ça vaut pour vous toutes."

J’étais en colère. Mes yeux avaient légèrement changés et je sentais quelques écailles se répandre sur ma joue. Elles reculèrent un peu, se regardant pour savoir quoi faire.

- "Je vais juste passer un coup de fil."

Je m’étendis alors un peu afin d’attraper le téléphone. Elles en profitèrent pour s’avancer vers moi en courant, me sautant à la gorge. Littéralement. Des tigresses, des ours, des chats, des oiseaux. Mon dieu que c’était fatiguant. J’en attrapai une pour en cogner une autre. Quelques unes volèrent dans les tableaux accrochés aux murs. Un coup, deux, je sentais mes côtes se briser et se resolidifier quelques secondes après. Je n’avais plus envie de jouer. Je me transformai entièrement et grimpai accroupie sur le bureau. J’étais prête à leur sauter dessus, à les endormir toutes. Bande de garces.

Une porte s’ouvrit alors et elles se calmèrent d’un coup.

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#2
Terminé05.05.17 22:58





- S
ors Maria. Et ne laisses personne me déranger.

Un long et lourd soupir s'éleva dans la pièce alors que j'entendais la porte d'entrée de mon bureau claquer, indiquant bien que ma secrétaire avait quitté la pièce comme je le lui avais ordonné. Il fallait dire que toutes ces histoires m'avaient harassé et que je ne désirais qu'une chose : me couler un bon bain chaud et écouter un air de Debussy. Si en plus de cela je pouvais avoir un agréable et divin massage de la part de mon effroyable époux, cela aurait été la cerise sur le gâteau. Seulement, cet imbécile était en voyage à l'autre bout de la planète, me laissant une nouvelle fois avec ses projets inachevés. Pourquoi m'étais-je entichée de ce satané nécromancien ? Il avait réellement le don de me rendre chèvre.

La journée venait à peine de commencer et les mauvaises nouvelles s'accumulaient. Le nouveau groupe de casseuses avait bien failli se faire prendre la nuit précédente par des mangemorts « coriaces », comme l'avait souligné la meneuse du groupe. Allons bon, depuis quand les pions délaissés de cet abruti de Joshua étaient-ils devenus coriaces ? Il allait falloir que j'aille vérifier cela par moi-même. Puis Maria était arrivée avec une petite nouvelle, dénichée à la sortie de l'agence, qui ne cessait de chercher querelle à ses camarades de chambre. Une véritable furie indienne détestant toute personne qu'elle rencontrait. Il me fallut plus de vingt minutes pour la raisonner, la petite étant partagée entre crainte et fureur. Et enfin, moins de trente minutes de cela, la chimère scorpion qui me servait de secrétaire était revenue me voir en m'annonçant la casse de la moitié de nos caméras de surveillance dans les quartiers de . Dire que j'étais harassée par cette journée qui venait tout juste de commencer n'était pas assez représentatif de mon état.

Retirant mes escarpins en daim noir afin de poser mes pied sur mon bureau, avec toute la grâce qui me restait, je me tira une cigarette de mon tiroir avant de la ficher sur mon fume-cigarette et l'alluma. Quelques secondes plus tard, Maria vint m'apporter une grande tasse d'un café noir venant d'Ethiopie ainsi qu'une assiette de cookies à la cannelle. Lui offrant un sourire de remerciements, je la laissa prendre congé tandis que mon épuisement coulait doucement de mon corps pour disparaître. Lorsque les voyants de mon écran d'ordinateur s'allumèrent soudain. Mais qu'avait-je donc fait au ciel pour qu'il m'en veuille autant aujourd'hui ? C'était infernal ! Si cela continuait, je risquais fort de m'en prendre à quelqu'un. Un soupir m'échappa. Je ferai couler des imbéciles dans du béton renforcé ce soir, cela me calmerait.

Mes doigts s'emparèrent d'un biscuit alors qu'un appel venant des locaux de surveillances s'afficha. Je ne pris même pas la peine de répondre, bien trop lasse pour entendre jacasser les filles du sous-sol et ouvrit la fenêtre où apparaissaient toutes les images capturées par les caméras installées autour du bâtiment. Puis je la découvris, dans un coin de l'écran, avec sa longue chevelure rousse, son visage sublime et son sourire ravissant. Eresseä. La grande Eresseä. Ma plus grande amie et mon mentor. Celle qui, par ses conseils et ses paroles, avait fait de moi la femme que j'étais actuellement.

Il fallait dire que j'étais particulièrement surprise de la voir sur mes écrans. Lors de notre dernière rencontre, elle s'était faufilée dans la demeure où je résidais avec mes filles, dans une bourgade de Londres alors que nous nous apprêtions à faire disparaître un grand groupe d'import-export. Eresseä, quant à elle, travaillait pour le PDG de celui mais avait tout naturellement laissé court à notre entreprise. C'était il y a trente-quatre ans. Trente-quatre longues années sans la voir. Presque une éternité sans voir mon amie. Sûrement beaucoup moins pour la viking qu'elle était. Mais j'étais certaine d'une chose, la joie que je ressentais en cet instant, Eresseä devait également l'éprouver.

Engloutissant presque le cookie que j'avais encore entre les doigts, je me chaussa rapidement sans abandonner mon fume-cigarette et me diriger vers la porte de mon bureau afin de rejoindre l'ascenseur. Je passa devant Maria sans lui prononcer un mot et m’engouffrât dans la boite métallique pour rejoindre le rez-de-chaussé. Trente-quatre ans... cela faisait si longtemps. Il y avait tellement de choses dont je souhaitais lui parler, de questions que je voulais lui poser. J'espère secrètement qu'elle reste un certain temps sur Tokyo et m'aide dans mes affaires, comme elle avait pu le faire lors des débuts de l'organisation. J'avais tant d'attentes mais également tant de crainte. Crainte qu'elle parte trop tôt, qu'elle me trouve moins influente qu'auparavant, moins à la hauteur. Eresseä était comme une mère pour moi-même et la décevoir était bien la dernière chose que je désirai faire. Ô ciel, fasse que les choses se passent à merveille.

Les portes s'ouvrirent sur le couloir menant à l'entrée, une aura étrange vibrant entre les murs. Les femmes présentes se regardaient étrangement, se retournant alors d'un coup pour me saluer respectueusement. Quelque chose clochait. D'un pas rapide, je m'avança jusqu'à la porte donnant sur le hall pour découvrir une scène qui m'était rarement donnée de voir. Mes filles entourant la guerrière rousse qui tenait en joug la petite secrétaire de l'accueil. Une atmosphère emplie d'animosité et de rage enveloppait tout le hall, mes filles se tournant soudain vers moi quand elles remarquèrent ma présence. Et bien, elles allaient toujours trop vite en besogne. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. De bonnes filles.

- Je vois que tu sèmes toujours la tempête partout où tu passes mon amie.

Les talons de mes escarpins claquèrent sur le carrelage alors que je m'avançai vers Eresseä. Pour beaucoup, ma réaction devait être extrêmement étonnante mais aucune des femmes présentes ne bougea d'un cil le temps que je rejoins mon mentor.

- Vous pouvez retourner à vos activités. Il n'y a aucun danger.

S'observant avec perplexité et curiosité, mes filles mirent quelques secondes avant de baisser leur garde, ranger leur crocs et griffes et reprendre le cours normal de leur journée. Mais il ne pouvait en être de même pour la jeune femme sous le pied d'Eresseä, toujours aussi extrême.

- Quant à toi, je pense que tu peux la laisser retourner à son poste, lui lançai-je en riant. Je crois qu'elle a compris la leçon.

Acquiesçant énergiquement, la petite brune murmura un faible « Pardon » en tremblant, certainement peu à l'aise sous la chaussure de mon amie. Pauvre petite. Elle s'en était prise à la mauvaise chimère. Mais il fallait dire que les femmes du nouveau siècle étaient bien moins respectueuses que celles des précédents. Encore une chose à revoir dans l'éducation des filles.

Un soupir puis un sourire, complice et enjouée. Enfin cette journée allait être agréable.



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#3
Terminé27.05.17 0:51
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YOU


Tout se calma en quelques secondes. La seule personne ayant ce pouvoir était Margaret et lorsque je me tournai vers elle, mon pied écrasant toujours le visage de cette pauvre garce, un sourire illumina mon visage. Elle n’avait pas changé, c’était toujours la même prestance, la même force que je voyais devant moi. J’étais si fière. Sous ses ordres, toutes les femmes dans la pièce retrouvèrent leur apparence et peu à peu quittèrent la pièce. Il n’en restait qu’une.

- "Quant à toi, je pense que tu peux la laisser retourner à son poste. Je crois qu'elle a compris la leçon."

Je lui souris puis regardai encore celle sous mon pied puis Margaret et dans un dernier petit élan de rage, j’écrasai la tête de la chimère sous mes pieds de tout mon poids, lui passant au dessus et me dirigeant vers mon amie. La gamine cria sous la pression de mon talon et finit par sortir de la pièce, du sang coulant sur son visage. Tant pis. Je tendis alors les bras vers Margaret avant de venir vers elle et de l’entourer pendant quelque seconde. Je me reculai enfin.

- "Mon amie. Je vois que ta protection est de plus en plus redoutable." Je lui fis alors un clin d’oeil la taquinant comme à mon habitude. En réalité, elle avait vraiment bien travaillé ces dernières années, bâtissant un empire encore plus vaste que le précédent !  Amicalement je posai alors ma main sur son épaule, entourant sa nuque délicatement. "Tu as fait du bon travail" lui murmurai-je alors à l’oreille. Je m’éloignai à nouveau, un air détendu sur le visage. "Alors qu’est ce que tu me rac.. " Je n’eus pas le temps de finir que mon téléphone sonna. Je fronçai alors les sourcils. Si il y a bien une chose que je n’aimais pas c’était que l’on me dérange de la sorte. Je le sortis de ma poche et regardai l’écran.

MIZAKA DIHOJIN

Merde je ne pouvais pas rater cette appel. Mizaka était une nécromancienne capable de prendre n’importe qu’elle apparence et cela de manière constante. Elle avait réussi à infiltrer le Tsukiji Market sur les rives du port ce qui me permettait d’avoir une vision globale de ce qui se passait là bas, surtout au niveau des importations/exportations officieuses. Autant dire que mettre la main sur ce genre de réseau était une opportunité qui me tentait plutôt bien.

- "Excuses-moi Margaret, je dois réellement prendre cet appel."

Je lui adressai un regard tendre. Elle connaissait l’importance des affaires mieux que personne et savait par la même occasion qu’un appel de ce genre manqué pouvait parfois être assez dérangeant pour le business. Je décrochai donc.

- "Oui, Mizaka je t’écoute, fais vite. Oui je vois. Suis les. Oui, si tu te fais prendre, arraches toi la langue, compris ? Très bien, j’attends ton mail."

Je raccrochai. Elle allait suivre un groupe d’homme descendu du Sansujin Boat, un porte conteneur venant d’Afrique du Sud et contenant selon mes informations - qui ne sont jamais fausses - armes, drogues et voitures de luxe volées évidemment. Mizaka allait s’infiltrer à la place d’un de ces hommes et me rapporter quelques informations supplémentaires, voir échantillons. Elle devait également me fournir des photographies des différentes entrées et sorties du bateau ainsi que du système de sécurité. Il y avait encore du boulot mais j’avançais sûrement. Je me retournai alors vers Margaret, reportant mon attention sur elle.

- "Voila, je suis toute à toi."

Je ne pouvais réellement pas m’empêcher de lui sourire, elle, que je n’avais pas vu depuis trente quatre ans maintenant. Je ne pouvais tout simplement pas m’empêcher de ressentir de la tendresse à son égard. Toujours ce regard sérieux, cette posture parfaite, ces cheveux si bien coiffés. Alors je m’avançai vers elle et d’un geste rapide retirai la barrette tenant son chignon afin que sa belle chevelure blanche retombe dans son dos.

- "Je t’ai toujours préféré ainsi."

Avec malice je gardai alors sa pince dans les mains tout en lui adressant un énième signe de douceur.

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#4
Terminé04.06.17 21:35





E
resseä avait toujours eu cette prestance, cette aura qui faisait qu'on ne pouvait lui tenir réellement tête ou la contredire. Ceux qui se mettaient sur sa route finissait bien souvent en charpie tandis que les survivants quémandaient en larmes sa pitié. Ciel que ces imbéciles me faisaient toujours autant rire dans ces moments-là. Car ma belle amie n'avait aucune pitié. Ni pour les hommes, ni pour les hommes. Ni pour ses employeurs, ou ses employés. Si Eresseä estimait que vous deviez disparaître, elle le faisait sans la moindre culpabilité. Une chose que j'appréciais beaucoup chez elle et qui m'avait mené bien loin.

Je la regardai s'approcher en souriant, son souffle caressant mon oreille tandis que ses mots arrachaient un profond sentiment de satisfaction. Elle était fière de moi, elle que je voyais comme une seconde mère. Une mère qui m'avait donné la force de parvenir jusqu'à mes objectifs, qui m'avait soutenu, qui m'avait tout appris. Une mère qui me suivait et m'aimait réellement. Car je savais que je faisais partie de ces très rares personnes que la chimère portait dans son cœur. Alors, l'entendre dire ces mots me fit un bien fou. Que je pouvais être attachée à cette femme.

L'observant toujours, je la suivis des yeux alors qu'elle réceptionnait un appel, lui indiquant d'un mouvement de tête que je comprenais parfaitement. Eresseä avait toujours des affaires en cours, des missions ou des enquêtes à traiter, son travail d'agent lui donnant peu de temps libre. Cela m'étonnait d'ailleurs de la voir ici, dans mon antre et surtout à Tokyo. Je m'interrogea un instant sur le bien fondé de sa venue quand elle se retrouva à nouveau près de moi et retira la pince retenant mes cheveux. Mes rétines s'écarquillèrent de surprise avant qu'un rire ne quitte allégrement ma gorge.

- Tu es incorrigible.

Le sourire tendre qu'elle me tendait avec le don de me rendre joyeuse, bien plus que je ne pouvais l'être avec quiconque. Même avec lui. Cette faible pensait failli effacer toute trace de joie sur mon visage. Il n'y avait pas lieu de discuter ce sujet pour l'instant. J'avais tout le temps d'en faire part à mon amie. Je ne pouvais cependant pas passer cette discussion sous silence trop longtemps. Eresseä finirait bien par le savoir.

- Suis moi, nous serons mieux dans mon bureau.

Avec douceur, je lui pris la main et l'entraîna à ma suite, lui faisant traverser le couloir que j'avais précédemment emprunté avant de nous faire entrer dans l'ascenseur menant à l'étage où se trouvait mon bureau. La cage de métal monta lentement les étages, les vitres épaisses laissant traverser les rayons du soleil passant au-dessus de la forêt sombre.

- Cela fait bien longtemps que je ne t'ai pas vu mon amie, déclarai-je dans un sourire doux. La dernière fois, nous nous moquions encore du sort qu'il était advenu de ce marchant australien à la frontière espagnole. Cette histoire me fait toujours autant rire.

Un gloussement fit vibrer ma gorge et mes joues, mes perles claires se posant sur le visage sublime de mon amie. Sous cette apparence se cachait une femme vieille d'un millénaire, plus dangereuse qu'une armée toute entière et plus intelligente qu'une tripotée de scientifique. Une femme forte et fière que j'avais eu la chance de rencontrer à des heures sombres de ma vie de défunte, alors que les choses n'allaient pas si bien dans l'entreprise que je menais. Si c'était le destin qui l'avait mis sur ma route -et c'était dire que je ne croyais pas au destin- et bien je le remerciais.

- Mais dis moi donc, que viens-tu faire dans mon humble manoir ?



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#5
Terminé04.06.17 23:24
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Son rire m’avait manqué. En la regardant de plus près elle était loin d’être la Margaret, mère des widow. Non c’était ma Maggy, ma douce Maggy, la seule pouvant m’apporter un peu de chaleur dans ce monde que je m’étais créé. Elle était la rare personne à pouvoir prétendre se rapprocher de ce qu’on aimerait appeler famille. Et malgré que je ne me souvienne pas de cette sensation, elle était ma référence dans ce monde de solitude.

Elle attrapa ma main et je la suivis le long des couloirs. Nous entrâmes dans l’ascenseur et très vite une chaleur douce vint se poser sur nos visages. Je riais à ces souvenirs énumérés, profitant de cette douce balade pour me rendre compte de la chance que j’avais d’être encore de ce monde, à profiter de ces instants, cours, mais apaisant que la mort avait cessé de m’octroyer. Toujours à regarder le paysage devant moi, je la sentais me fixer, avec une intensité que je ne connaissais que de chez elle. Après tout, Margaret était une femme intense dans tous les aspects de sa vie et je l’avais toujours admiré d’en être arrivée là si rapidement, alors qu’il m’avait fallu clairement des siècles. Un sourire en coin, je plongeai alors mon regard dans celui de mon ami.

- "Mais dis moi donc, que viens-tu faire dans mon humble manoir ?"

C’était une bonne question. Je n’avais pas vraiment réfléchis à la raison, comme si il en fallait réellement une en réalité.

- "En ce qui concerne ma visite, j’imagine que j’avais seulement envie de te revoir. Après tout, je ne pouvais pas m’installer à Tokyo sans venir te faire un petit coucou. " Je lui souris alors d’un air taquin. "Il ne m’a fallut que quelques jours pour entendre parler de la grande Margaret Redford, d’elle et de ses Red WIdow, faisant un vrai carnage en ville. Les affaires ont l’air de fonctionner pour toi, même si j’ai cru apercevoir quelques unes de tes filles en faire un peu à leur tête." Je lui posai la main sur l’épaule et dans un soupir continuai mes longues paroles. "Mais je te fais confiance, tu as toujours été la plus douée dans les relations humaines et les groupes ; moi j’aurais abandonné depuis déjà longtemps tu sais." Je riais alors au éclat. "Enfin tu me connais bien là dessus."

Les porte de l’ascenseur s’ouvrirent. "Et toi, comment vas-tu ? Comment se porte les affaires ? Comment se porte ta vie en général ? Dis moi tout mon amie." Nous sortîmes alors.

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#6
Terminé03.07.17 22:33





L
e rire d'Eressëa résonnait dans la boite de métal où nous nous trouvions, le réchauffant le cœur et me donnant le sourire. Que je pouvais aimer son rire comme sa voix, les attentions qu'elle m'apportait et la fierté que je pouvais lire dans son regard. Le simple fait de la voir me sourire de cette façon m'apportait force et motivation, suffisamment pour me faire déplacer des populations entières. C'était grâce à elle si l'organisation avait pu voir le jour telle qu'elle est aujourd'hui et si j'avais pu gagné en confiance et éloquence. Je lui devais beaucoup. Bien plus que ma propre vie.

Je l'écoutai me parler en souriant, l'ascenseur s'arrêtant enfin à l'étage de mon bureau afin de nous permettre d'y accéder. J'attendis sa question posée avec le sourire, un faible grimace s'étirant sur mes lèvres fines quand j'aperçus dans le couloir ma secrétaire debout derrière son bureau. Je pouvais voir ses traits tirés et son regard gris perçant, son irritation me collant à la peau quand je découvris la cause de son exaspération. Devant elle se tenait une grande femme brune à l'air sévère et dur, ses bras croisés sur sa veste de cuir noir indiquant assez bien sa frustration. Allons bon, comme si j'avais besoin de cela maintenant.

- Déborah, puis-je savoir pourquoi tu exaspères ma secrétaire ?

La jeune femme se tourna alors vers nous sans montrer la moindre pointe d'étonnement, son expression contrite restant ancrée sur son visage. Il fallait dire que la voir ici, devant la porte de mon bureau n'annonçait rien de bien jolie. Si la représentante de mes attaquantes se trouvait là, c'était qu'il y avait un problème. Encore.

- La mission à Shibuya a capoté ! Une pouffiasse rousse a barré la route aux nouvelles et s'est cassée. Déjà que les petites sont ingérables, il fallait que ça nous tombe dessus.

Un sourcil surpris se leva sur mon visage qui se tourna vers ma précieuse amie. Pour une raison que je n'aurais pu décrire, une petite voix me disait que la rousse à mes côtés n'était pas si différente de celle qui avait détroussé mes filles.

- Je vois que tu es toujours là quand il y a des ennuis.

Lâchant un faible rire sous l'oeil éberlué et agacée de la brune, je me dirigeai vers mon bureau tout en faisant signe à Maria de nous accompagnée, elle aussi assez ennuyée.

- Installons nous dans mon bureau. Nous serons mieux pour discuter. Et si tu pouvais nous apporter tes délicieux cookies Maria, se serait exquis.



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#7
Terminé04.07.17 14:27
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Lorsque les portes s’ouvrirent, lorsque nous fîmes le premier pas dans son bureau, je pus rapidement m’apercevoir que quelque chose n’allait pas. Les traits de mon amie s’étaient assombris et je connaissais cet air sur son visage, cette inquiétude qu’elle pouvait essayer de cacher dans son regard mais qui était finalement transparent face à moi.

Je jetai un rapide coup d’oeil en direction de son bureau et compris rapidement de quoi qu’il s’agissait. Restant en retrait derrière Margaret j’observais les deux jeunes femmes en face de moi. La première, Maria, était une personne des plus remarquable. Douée en combat rapproché, elle était un excellente assistante, l’ayant moi-même testé et approuvé. J’appréciais cette femme de caractère, la seule dans l’entourage de Margaret, ayant mon respect le plus total. La seconde, Déborah.. Et bien je la trouvais impulsive et impatiente, mais elle était douée et d’une intelligence folle, je ne pouvais pas dire le contraire. La reine des Widow savait s’entourée, c’était indéniable. Je ne l’avais jamais rencontré en personne, mais je n’allais certainement pas laisser approcher n’importe qui de ma merveilleuse amie. Je m’étais renseignée sur chacune d’entre elles, sur leur passé, leurs compétences, leur vie actuelle. Je connaissais tous leurs secrets et savais pertinemment, lesquelles étaient à surveiller. Déborah semblait faire son travail, et malgré quelques ratés, elle était restée auprès de Mag et simplement pour ça, elle entrait dans mon estime.

- La mission à Shibuya a capoté ! Une pouffiasse rousse a barré la route aux nouvelles et s'est cassée. Déjà que les petites sont ingérables, il fallait que ça nous tombe dessus.

Ok peut-être pas toute mon estime. Mais elle avait une attitude que j’aimais, n’ayant peur de rien, surtout face à Mag. Un sourire en coin de posa sur mon visage lorsque je sentis le regard de mon amie sur moi. Je regardai alors la chasseuse d’un oeil malin, la défiant du regard.

- "Je vois que ta commandante à encore du mal à gérer les nouvelles recrues. Tu veux que je la forme peut-être ?"

Je vis alors sa combattante me regarder d’un oeil mauvais, étant prête, sans doute à me sauter dessus. Mais les bonnes paroles de Margaret la stoppèrent.
Je suivis alors mon amie sentant Déborah derrière nous, avançant avec détermination ainsi que Maria lui emboitant le pas.

- "Tu m’excuses une minute Margaret."

Je ralentis alors, laissant la combattante me passer devant et entrer dans le bureau avec sa patronne.
Je me plaçai à côté de Maria, qui venait d’acquiescer à la demande de mon amie.

- "Attends une seconde Maria, je t’accompagne. Margaret, j’arrive dans deux petite minutes !"

La secrétaire me regarda, avec un léger sourire aux lèvres quand la porte du bureau se referma.

- "Ere !  Oh mon dieu ça fait si longtemps !"

Il ne fallut qu’une seconde pour qu’elle s’accroche à mon cou. Malgré ses origines bourgeoises, Maria avait toujours été très respectueuse et tendre avec moi, surtout lorsque les autres araignées avaient le dos tourné.

- "C’était dur de ne pas te sauter dessus lorsque je t’ai vu sortir de l’ascenseur. Comment vas-tu ? Il faut que tu me racontes tes aventures. Tu sais que je les aime !"

Je m’écartais de son accolade, un sourire sur le visage.

- "Du calme Maria, tu ne voudrais pas attirer l’attention quand même ?" Je passai ma main sur ses cheveux pour lui caresser la tête. "Je n’ai que quelques minutes, j’ai promis à Margaret de revenir vite et puis je ne l’ai pas vu depuis longtemps.."

- "Tu lui manques tu sais. Elle n’en parle pas, mais cela se voit, à sa façon de te regarder. Je suis aussi contente de te voir. Tu as besoin de quelque chose ?"

Maria avait cette façon là de souvent deviner les envies des autres. Après tout elle était l’assistante d’une des femmes les plus puissantes de ce monde. Elle me connaissait un peu et savait donc que je n’étais pas là pour une simple accolade.

- "Tu me surprendras toujours. Effectivement, je venais juste retrouver mon amie, mais cette Déborah m’intrigue. Je sais qui elle est mais je veux avoir ton opinion la dessus."

La chimère était en effet la plus proche de Margaret et celle était au courant de tout à mon sens. Son avis valait de l’or.

- "Et bien, je dirais qu’elle a un tempérament de feu. Elle est parfois excessive et colérique mais elle fait du bon travail pour Margaret. Elle lui voue un énorme respect et lui doit beaucoup. Je pense que tu peux lui faire confiance."

Je haussais un sourcil, mon coin de lèvre légèrement relevé.

- "Tu penses ? Tu sais que ce n’est pas suffisant pour moi."

- "Je lui fais confiance malgré tout. Pour le reste, à toi de voir."

J’aimais Maria et cette façon qu’elle avait de me respecter tout en me plaçant en tant qu’égal. Je lui caressai alors l’épaule et embrassa sa joue.

- "Merci ma belle. Maintenant ramène nous tes bons cookies. Tu sais que je les aime."

Je lui fis un clin d’oeil et rejoignis le bureau à mon tours. J’ouvris la porte et aperçus alors les deux femmes devant moi.

- "Mh la pouffiasse rousse est de retour." Je regardai Margaret avec malice tout en passant près de Déborah. Je plaçai mes deux mains sur ses épaules et lui murmurai quelques mots à l’oreille. "Pour Shibuya,  sois heureuse que je sois intervenue. Sans moi, tu aurais sans doute perdu ton équipe."

Elle se retourna alors tout en levant sa main sur moi pour me gifler. Elle était rapide, je décidai donc de ne pas bouger. Sa main s’éclata sur mon visage. Je restais de marbre, toujours le même sourire sur mes lèvres.

- "Pour qui vous prenez-vous ?! Vous débarquez pendant une des missions des plus importantes du mois, nous empêchez d’atteindre la bateau et de récupérer la marchandise, vous empoisonnez mon équipe et en plus vous osez vous la ramener ?!"


Je la regardai toujours avec le même sourire.

- "Oui, c’est exactement ça."

Elle était drôle, cette jeune femme était assez drôle. Me frapper et me parler de la sorte. Je regardai alors Margaret. Elle savait, elle savait très bien que deux possibilités étaient probables. La première est que je passe outre tout ça. La seconde est que je lui arrache sa petite cervelle de vampire pour lui faire apprendre qu’on ne me touche pas. Je sentais cette tension dans la pièce. Mes yeux se plissèrent et je me mis alors à rire. Par chance, j’avais encore l’odeur de Maria sur le corps, ce qui me mettait de bonne humeur.

- "Je pourrais te détruire en quelques secondes Déborah. Tu devrais savoir rester à ta place."

Je la vis alors regarder Margaret comme si elle attendait son autorisation pour attaquer.

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#8
Terminé31.07.17 19:38





L
’atmosphère était assez tendue depuis les révélations de l’une des mes meilleures araignées. Pour ne pas dire la meilleure. Cela pourrait facilement monter à la tête de Déborah qui irait sans la moindre modestie se pavanait devant un de mes autres chefs de rang. Il fallait cependant dire que sa réaction était justifiée et non excessive quand on savait avec quelle difficulté il avait fallu gérer les nouvelles recrues de sa section. Les femmes et jeunes filles du nouveau siècle étaient un poil moins respectueuses que leurs aînées et surtout bien plus énervées que l’on aurait pu le croire. Elles avaient la fâcheuse tendance de se battre pour la moindre chose alors que ce n’était pas ce qui leur était demandé. Certes, quelques casses et bagarres dans les ruelles de Tokyo au nom du groupe étaient monnaie courante et portaient un peu plus notre nom dans les bas fonds de la ville, alimentant ainsi cette peur qui grondait dans le cœur de nombreux hommes. Seulement, plus ces ingénues agissaient de la sorte, plus elles nous apportaient des problèmes. Et la mission que devait gérer Déborah ce soir-là aurait normalement dû réussir à les canaliser un peu. Mais il fallait croire que cette inconnue rousse qui s’était ajoutée dans l’équation avait rendu les événements bien plus complexes.

L’air était à couper au couteau et ce n’était pas pour me plaire. Je n’appréciais pas réellement que de telles tensions puissent s’installer au coeur même de mon manoir, surtout après les longs jours que je venais de passer. Entre les frasques de Leonardo et la formation des nouvelles je ne savais plus où donner de la tête malgré toutes les petites mains qui m’aidaient. Tout cela allait commencer à vraiment me taper sur les nerfs et mieux valait pour personne que je ne vois rouge. M’engageant dans mon bureau, je laissai un moment à Eressëa et Maria pour se retrouver, l’euphorie émanant de ma secrétaire me faisant sourire pendant que la fureur sourde de Deborah ne cessait d’envahir l’espace. Je pouvais comprendre son emportement et son agacement mais s’en prendre à mon amie était bien la dernière chose qu’elle devait entreprendre.

- Restes calme je te prie, lui ordonnai-je presque alors que nous étions seules dans mon bureau.

- Me calmez ?! Mais Margaret...


Elle n’eut la possibilité de finir sa phrase que la chimère rousse et ma secrétaire pénétrèrent à leur tour dans la pièce, le sourire aux lèvres. J’étais heureuse pour Maria qui retrouvait une vieille amie, tout comme cela avait pu être le cas pour moi quelques minutes auparavant. J’avais également hâte de pouvoir goûter à ses merveilleux gâteaux qui étaient appréciés de la même façon par les deux femmes ici présentes. Mais je ne pouvais cesser de me demander si l’atmosphère en place permettrait une dégustation amicale et joyeuse. Ciel, que tout cela m’épuisait.

Eressëa s’approcha de la vampire avec un grand sourire, les mots quittant la barrière de ses lèvres agaçant davantage ma subordonnée. C’était bien son genre tient. Toujours à chercher la petite bête et en rajouter une couche. Dans d’autres circonstances, cette situation m’aurait grandement amusée mais l’heure n’était pas aux rires et aux railleries. Deborah n’allait pas manquer de lui sauter à la gorge et je risquais fort de perdre une excellente combattante. Ai-je déjà dit que j’étais épuisée ?

Un faible soupir m’échappa alors que les perles sombres de ma représentante se plantaient sur moi avec agressivité. Il ne suffirait d’un rien pour que la vampire ne s’en prenne à la chimère, l’air étant bien plus froid que sur les pôles eux-même. Mais je savais également que jamais, ô grand jamais, la brune ne s’opposerait à ma volonté ou à mes ordres. Et heureusement pour elle, il ne manquerait plus que Deborah s’en prenne à ma personne. Impensable d’ailleurs.

- Deborah, prends place dans un fauteuil veux-tu. Tu dois être épuisée après cette longue nuit.

Je pus sentir sur ma peau la froideur et la colère de mon araignée, ses poings se serrant fortement avant qu’elle ne s’exécute et ne se laisse tomber dans l’un des fauteuils près de mon bureau. Croisant les bras sur sa poitrine, la jeune femme afficha une expression clairement furieuse, la faisant légèrement ressembler à une adolescente en pleine crise punie par ses parents. Chose assez amusante venant d’elle par ailleurs. Affichant un faible sourire, je m’approchai d’elle alors qu’au même moment, Maria revenait les bras chargés d’un large plateau couvert de cookies à la cannelle et au caramel ainsi qu’une théière et plusieurs tasses de thé. Cette femme était formidable.

- Tu vas prendre un biscuit et me parler de l’étendu des débats, ajoutai-je ensuite tout en piquant un biscuit. Pas besoin de tout me dire. Je veux juste savoir comment vont les filles.

Un grognement échappa à la vampire qui mordit rageusement dans un cookie sous le regard mi-amusé mi- exaspéré de ma secrétaire qui s’en retourna à son bureau.

- Sur les douze filles, cinq sont grièvement blessées et subissent encore des soins à l’heure actuelle. Trois sont complètement endormies grâce au venin de votre chère amie, quant aux autres elles ont diverses blessures et fractures. Mais ce que je peux te dire Margaret, c’est ce que ces gamines sont si furax qu’elles risquent de faire un max de conneries en sortant du nid.

Un autre soupir. Il fallait donc que les choses passent ainsi. c’était bien ma veine. Les filles du nouveau siècle étaient bien plus compliquées à gérer que je ne l’avais prévu. Affichant une moue contrariée, je lançai un regard en biais vers Eressëa avec sérieux.

- Peux-tu me dire ce que tu as pensé des filles je te prie ? Il y a une chose dont je voudrais m’assurer.



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#9
Terminé22.08.17 19:56
I missed
YOU
Si j’étais bien sûre d’une chose, c’était que les lieutenants de Margaret l’écoutaient au doigts et à l’oeil. Elle savait s’imposer par quelques mots, là où j’avais tendance à utiliser la force. Pas parce que j’étais incapable d’utiliser sa technique, non, mais plutôt par flemme. Il était plus facile et plus rapide de blesser physiquement quelqu’un que de le manipuler ou bien de le mettre en confiance pendant des années pour ensuite en faire ce que l’on souhaite. J’avais été patiente, tout au long de mon immense mort, mais parfois, par période, j’avais juste la flemme de me prendre la tête avec des gamines pareil. Car soyons clairs, que cela soit Margaret ou ses filles, ou les 99% de la population du monde des morts, ils étaient tous des gamins qui n’avaient rien connu, rien vu, rien éprouvé.  

Elle fit s’asseoir sa subordonnée donc et je me rappelai alors que même si c’était un jeu pour moi, ça ne l’était pas pour la reine de Red Widow. Non, elle voyait en ses filles des êtres vivants tandis que moi j’en faisais des pions. Enfin, pas toutes, mais la plupart. Elle avait construit son empire en se basant sur la communauté alors que j’avais fait mon chemin seule, ne comptant que sur moi.
Malgré mes enseignements elle n’avait pas choisi le chemin que je lui avais indiqué, préférant le groupe à la solitude, préférant l’entraide à l’indépendance totale. Je l’admirai secrètement pour cela, pour avoir pris tout ce qu’elle pouvait de moi et avoir réussi à construire quelque chose lui convenant. Je devais respecter son travail comme elle avait toujours respecté le miens. Je compris son agacement de la situation et me calmai à mon tour. Ce ne sont que des enfants.

Et puis Maria revint. Elle passa devant moi avec son plateau de cookies et je lui en volai un rapidement, lui faisant un clin d’oeil au passage. Elle me fit ce sourire que j’aimais tant, celui qu’elle me faisait lorsqu’elle voulait m’engueuler mais qu’elle ne le pouvait pas. Bien évidemment, elle le faisait par la suite, à la sortie des réunions avec Margaret où lorsque l’on était seules. Je l’aimais pour ça. Elle servit le thé et se dirigea vers la sortie tandis que sa patronne et sa collègue échangeaient quelques mots. Je l’arrêtai. Je n’avais pas vraiment à écouter, après tout j’étais là ce jour là, je connaissais l’histoire. Non, à la place je saisis une de mes cartes de la poche arrière de mon jean et la plaçai dans la main de mon amie.

- "Tiens, appelle moi, c’est ma ligne privée."

Un second clin d’oeil.

- Peux-tu me dire ce que tu as pensé des filles je te prie ? Il y a une chose dont je voudrais m’assurer.

Hm, on me parle ?

Je me tournai alors vers Margaret, oui apparement on me parlait. Par chance, enfin non, avec le temps, l’expérience et le travail - rien ne vient avec la chance - j’étais capable d’écouter plusieurs conversations en même temps, j’avais donc entendu sa phrase. Je vis Déborah me regarder un léger sourire aux lèvres et un sourcil relevé.

- "Je ne suis pas une écolière ayant peur de se faire grondrer alors enlève moi ce sourire de ces lèvres."

Mon expression était plus sérieuse que précédemment. Après tout, le sujet s’y prêtait. Margaret me demandait conseil et comme à chaque fois, j’allais lui répondre et franchement.

- "Je les trouve compétentes sur beaucoup de domaines. Elles savent se battre, tes commandantes, tes espionnes et même Sin, ton petit nécromancien font du bon boulot, tu peux en être certaine."

L’évocation de ce prénom était clair. Il fallait que Margaret comprenne une chose, je n’avais peut-être pas été là pendant des décennies, mais elle ne pouvait rien me cacher. Ni lui, ni son cher mari qu’elle ne m’avait toujours pas présenté. Rien ne m’échappait dans ce monde, encore moins l’entourage des seuls proches me restant.

- "Cependant ils ne sont pas les seuls sous ton commandement. Cela fait peut de temps que je suis rentrée et pourtant j’ai la sensation d’en savoir plus que toi sur le sujet."

- "Eressëa.."

- "Tais toi Maria."

C’est ce qu’elle fit. Elle n’aimait pas que je sois dure avec Margaret mais elle savait que chacune de mes paroles restait justes et qu’il fallait parfois que je revienne ici observer son comportement. Je n’allais pas laisser Margaret dans le doute ou l’illusion.

- "Ton organisation est grande, tu es entourée de centaine de chimères et je suis certaine que tu les as toute toi même cherché et adopté, ce serait bien ton genre je dois dire. Tes lieutenants sont bons, ils sont compétents et intelligents, ce sont de bonnes araignées. Mais qu’en est-il des autres ? De celles que je croise dans les bars aguichant certains hommes par pures plaisirs ? Celle que j’ai sauvé ce soir en les endormant car elles étaient incapables de se retenir et étaient prête à foncer tête baissée dans un piège que je pouvais sentir à des kilomètres à la ronde. Étais-tu au courant avant mon arrivée ? Crois-tu que cela est normal de laisser tes filles salir ton nom en salissant cette ville ?"

Déborah se mit debout d’un seul coup et leva alors son bras en l’air afin de me gifler une nouvelle fois. Sa main s’abattit dans le vent.

- "Une fois, pas deux."

Un semblant de colère se montra sur mon visage. Mes yeux tournèrent au vert, mon bras se recouvrit partiellement d’écails et d’un coup franc et juste je frappai la gorge de la chimère qui s’écroula dans son siège.

- "J-j-je.."

Ne pouvant plus respirer correctement, ses mots avaient du mal à sortir. Elle essaya de se relever et je plaquai alors mon pied sur sa poitrine. J’ai beaucoup plus de force que toi fillette. Arrête toi là.

- "Je ne suis pas venue pour ça ! TIENS TES FILLES !"

La situation m’énervait amplement. J’étais chez mon amie, autant dire chez moi ici. Je l’avais toujours conseillé et aidé mais je commençais à être fatiguée de ces comportements. Je replaçai une mèche de mes cheveux et enlevai mon pied de ce corps souffrant. Je me tins droite à nouveau et repris forme naturelle.

- "Je serai dans ta chambre. Dépêche toi de venir si tu veux écouter la suite. Je n’ai pas que ça à faire."

Pas besoin de m’accompagner, je connaissais le chemin de toute façon, je connaissais tout ici. Elle était ma fille, mon enfant, elle m’appartenait. Je venais de lui hurler dessus, comme j’avais pu le faire des centaines de fois auparavant. Je claquai la porte derrière moi et me dirigeai vers ses appartements.


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#10
Terminé10.09.17 16:17





L
a colère d'Eressëa avait toujours quelque chose d'assez impressionnant. C'était une effusion de rage, de rousseur, de gestes précis et précipités. De la froideur et de l'animosité digne du plus féroce et majestueux prédateurs. C'était toujours grandement fascinée quand cette chimère que je considérais presque comme ma propre mère rentrait dans une rage noire et saccageait tout sur son passage. Que ce soit les meubles ou les personnes l'entourant. Et aujourd'hui, ce fut Deborah qui lui servit de punching-ball. Je plaignais intérieurement ma fidèle recrue depuis ma place mais son tempérament de feu ne pouvait aller de paire avec celui de la chimère serpent. Enfin bon, je connaissais assez la vampire pour savoir que si elle devait travailler avec Eresseä, elle se tiendrait tranquille.

Ses mots fusèrent dans le bureau avec violence, agaçant la vampire et déstabilisant ma secrétaire qui n'était pas tout à fait d'accord avec ses propos. De mon côté, j'écoutais dans broncher ni ciller chacune de ses paroles, recueillie sa rage et sa fureur quand elle s'attaqua à Deborah qui ne put rien faire contre elle. Le corps de la vampire finit sur le sol, surpassé par les attaques de la rousse qui se retira dans mes quartiers, toujours aussi énervée. Et bien, ces retrouvailles étaient bien plus mouvementées que je ne l'aurais imaginé. Un faible soupir m'échappa pendant que Maria aidait la brune à se relevait. Eressëa n'avait pas du tout changé.

- Maria, fais moi une liste de toutes les chimères qui mettent un peu trop le foutoir dans la ville. Ainsi que celles qui « saliraient » notre nom.

- Tu comptes réellement croire ce qu'elle dit ? Toussota Deborah dans une grimace.

- Tu sais cependant que ses dires ne sont pas des mensonges, répliquai-je avec froideur.


La vampire ferma alors son caquet, consciente qu'elle s'engageait sur un terrain miné et joua la sécurité en ne disant plus rien. Elle en avait assez fait pour aujourd'hui mais elle avait également reçu assez de dégâts comme cela. Un sourire s'afficha sur mes lèvres, bien plus doux qu'il n'y paraissait au premier abord.

- Mais ne crois pas que je compte faire quoi que se soit pour elles. Je veux juste leurs noms.

- Et après ? Demanda Maria avec curiosité.

- Fais courir le bruit qu'une chimère vindicative s'en prend aux Araignées qui ne suivent pas le code d'origine. Ça en calmera certaines mais pas toutes. Et ce n'est pas ce que je veux.

- Et qu'est-ce que tu veux ?


Le regard un peu perdu de Deborah m'amusa, mon sourire s'étirant davantage sous la détermination qui emplissait mon cœur à cet instant.

- Les pleins pouvoirs, quoi d'autre voyons.

Les deux jeunes femmes présentes me regardèrent un instant avant d'échanger un regard étonné et de sourire à leur tour. Maria lâcha même un rire fluet que j'adorai tant, la vampire se redressant totalement tout en massant sa gorge douloureuse. De mon côté, j'observai mes deux filles avec douceur avant de prendre la direction de mes appartements, sans avoir au passage poser ma main sur leurs épaules et demandé de ne pas me déranger jusqu'à nouvel ordre. M'éclipsant alors, je rejoignis enfin mon mentor et préceptrice qui était toujours aussi furieuse et bouillonnante.

Le grand salon du duplex qui m'appartenait rougeoyait d'une lumière douce et chaleureuse, inondant les murs couvert d'un papier-peint victorien d'un certain âge. Il me fallait penser à refaire la pièce et changer la moquette sur laquelle je passais mon temps pied nu, comme ce jour-là. Épuisée de porter mes talons, je les retirai et laissai mes orteils rentrer en contact du tapis molletonné rouge sombre. Abandonnant mes escarpins, je m'engageai vers le grand buffet rempli de verres en cristal et de divers bouteilles de vins avant de revenir les mains chargées de deux verres ballons et d'un bordeaux qui me faisait grandement envie.

- Tiens-tu à prendre un verre pour te détendre ? Ou souhaites-tu que je nous fasse porter du thé ?

Retournant au centre de la pièce où deux grands canapés de cuir trônaient, je passai à côté d'Eressëa tout en la gratifiant d'un sourire tendre pour enfin m'installer dans des coussins douillets. Un soupir de contentement m'échappa alors, mes perles claires se posant sur la chimère en furie à laquelle je souris.

- A moins que tu veuilles juste me conter la suite de ton récit et partir. Je ne te retiendrai pas éternellement si ce n'est pas ce que tu souhaites mais tu peux rester ici aussi longtemps que tu le veux. Surtout que Maria devait me faire du faisan pour dîner.

Me redressant quelque peu sur le siège, je pris une position plus digne mais toujours aussi amicale, mes enseignements de jeune fille ne s'étant pas volatilisée après toutes ses années. Je n'avais aucune crainte par rapport à la millénaire face à moi. Je savais parfaitement que si Eressëa voulait s'en prendre à moi, elle le ferait sans hésiter. Mais pour l'heure, elle n'avait encore pas lever la main sur moi. Et je sentais qu'elle ne le ferait pas. Pourquoi faire de toute manière ? Malgré sa colère, le lien tissé entre nous faisait qu'il n'était pas nécessaire d'en arriver là. Je souris à nouveau, remplissant les deux verres avec négligence.

- A toi de me dire à présent. Je suis à ton écoute.



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