Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
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Quatre fois sept ça fait un résultat
La déception de la jeune femme, il pouvait la comprendre. Toutefois, il ne parvenait pas à se faire à l’idée que Shirley veuille lui prouver quoique ce soit. Le nécromancien ne la voyait pas comme un échec, ni même comme une personne nulle. Shirley manquait totalement de confiance en elle et ça, même lui qui ne comprenait pas les autres, l’avait assimilé. C’était dommage, car avec ses cheveux châtains, sa peau claire et ses beaux yeux, Shirley avait du charisme et un charme certains. Ses blessures et bandages n’étaient que davantage des artifices de beauté qui la rendaient différentes et qui donnaient envie de la connaître, d’en apprendre davantage, pour savoir ce qui se dissimulait sous ce charmant visage d’ange défiguré.
Ils s’enlacèrent et se séparèrent en laissant derrière eux le métro en travaux, le zombie Igor aux gestes désuets et l’échec d’une mission en partie réussie pourtant. Le nécromancien avait totalement conscience que Shirley aurait réussie sans le subterfuge de personnes hurlantes et criantes à l’extérieur. La balafrée avait bon cœur et l’homme ne pouvait l’ignorer ou l’oublier. Il se promit d’en tenir compte à l’avenir. Il voulait s’assurer qu’elle aille bien. Shirley était une compagne agréable, et sans doute que cette seconde rencontre lui donnait envie d’être son allié, son ami, d’être dans sa vie. Il avait vraiment envie d’en apprendre davantage sur elle.
Il proposa la danse. Elle proposa la forêt. Il fut surpris. Vraiment surpris. Non pas qu’elle propose une activité : Pom ne voyait pas Shirley comme une femme incapable de proposer quoique ce soit. Simplement qu’il était assez rare qu’on l’invite en forêt pour danser.
Certainement que Pom n’aurait pas pensé à aller en forêt maintenant, mais l’idée lui plaisait assez. Il ne pouvait qu’accepter la proposition de Shirley. Même si cela signifiait qu’il devait reprendre le métro et qu’ensuite, la marche deviendrait de rigueur – à moins qu’il ne prenne une voiture les y conduisant. C’était peut-être la meilleure solution ! Mais, une part de lui-même savait déjà que Shirley n’accepterait peut-être pas la seconde proposition. L’homme se demanda sérieusement si la tenue de la jeune femme était appropriée au lieu. Ce ne devait pas l’être selon lui. Après tout, il n’en savait rien. Il n’était pas tous les jours habillé en robe et en talons, même s’il en mettait assez souvent, - enfin, des robes. Les talons, ce n’était pas vraiment habituel. Même en étant en femme, Pom gardait des bottines, des baskets et des chaussures plutôt plates. Même en étant une femme, il gardait des sous-vêtements d’homme.
« Je pense que nous devons aller jusqu’au bout de la ligne, » Remarqua Pom, une fois arrivé sur le quai, « Veux-tu que nous marchions ensuite ou commandions une voiture ? »
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La peur. C’était de la peur qu’il avait senti alors qu’il avait posé la question concernant la voiture. Et bien ! En voilà une qui craignait ce type de véhicule. Est-ce qu’il était responsable de sa mort ? Avait-elle était fauchée ou était-elle à l’intérieur ? Conductrice ou passager ? Pom avait lu dans un article que de nombreux vivants mourraient à cause des véhicules motorisés du vingtième et vingtième siècles. Il hésita à lui poser la question et décida de la reporter. Ce n’était peut-être pas à lui de venir sur le sujet de la mort de Shirley. Il devait respecter au moins ça. Même si c’était rare chez lui qu’il retienne une question – et qu’il ne la retiendrait pas longtemps.
Feignant l’indifférence, il se contenta de répondre qu’il aimait marcher et que c’était mieux pour ses ossements. Ils rentrèrent dans le métro, le bruit strident des portes automatiques se refermant brutalement dans un chuintement et de la sirène d’alerte couvrant les voix pendant quelques secondes.
Ils iraient jusqu’au terminus et les places assises n’étaient plus disponibles. Petit à petit, elles se libéreraient. Tenant une des barres en l’air, Pom regarda autour de lui avec curiosité. Il se pencha alors pour rapprocher son visage de celui de Shirley et murmurer : « Alors, dis-moi, où en es-tu avec la brunette que tu m’as fait censurer ? As-tu pu lui déclarer ta flamme ? »
Un sourire, taquin, curieux, moqueur mais surtout amical. Il a envie de l’embêter, il a envie de passer une bonne soirée. Et puis, ce soir, il a surtout envie d’être proche de Shirley. Parce qu’elle lui semble toujours tellement fébrile et tremblante, qu’il veut s’assurer qu’elle vivra ! Il veut jouer, jouer quitte à en payer plus tard les conséquences.
La forêt de nuit, Pom n’y allait pas souvent. S’il était de son vivant plutôt habitué à la campagne et à la nature, et s’il l’appréciait, il n’en demeurait pas moins que la plupart de ses soirées se déroulaient au cœur des villes. D’autant que selon certaines rumeurs des bêtes zombifiées auraient été abandonné dans les bois, des bêtes de chévaudan, qui n’encourageaient pas à faire de petites escapades. Il espéra secrètement que ce n’était qu’une légende.
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Battre son cœur ? Cette question laissa totalement pantois Pom. Il n’en savait définitivement rien. Il lui faudrait prendre le temps d’y penser. Et il n’était pas à bout de ses surprises et émotions, puisqu’il ne le savait pas encore, mais Eressëa une femme qu’il avait tant aimée dans le passé allait bientôt revenir dans sa vie. En réalité, Pom n’en savait rien. Il ne savait pas ce qu’il ressentait, et ce qu’il voulait. Il ne savait pas s’il aimait quelqu’un ou juste s’il désirait une personne. D’autant que des hommes étaient rentrés dans sa vie, et si Pom avait déjà eu de nombreuses relations avec eux, il n’en avait jamais éprouvé de l’amour ou de l’affection intense. Sauf, peut-être, pour Jacques.
Sauf que voilà, tout change, tout tournoie. Et lui se perd totalement. Depuis sa rencontre avec Ael, cette brunette qui avait ou était l’amante de Shirley, une partie des émotions de l’homme s’était comme activité et bouillonnait en lui.
La faute, la toute première, c’était avec Shirley dans la laverie. Un déclic avait eu lieu et les émotions de Pom était devenue plus réelles, plus palpables. Mais cependant, Ael avait été le déclencheur de toute cette bataille émotionnelle qui avait lieu dans son cœur.
D’abord, il y avait cet inconnu du quai au nom de ville française qui hantait quelques nuits, quelques cauchemars. Pom le voyait se mourir sous des drogues et il tentait de l’aider sans jamais y parvenir. Ce type fondait et se détruisait. Si au départ, il avait une apparence de monstre, aujourd’hui, c’était presque un enfant. Est-ce que Pom aimait Toulouze ?
Puis, il y avait Alex. Alex que Pom voyait presque toutes les nuits. Qu’il voyait en femme, principalement. Il l’enlaçait, il le touchait, il le prenait. Il se voyait l’attendre, dans une ruelle, dans un squat, sur un toit. Il se voyait glisser ses doigts entre ses jambes. Il se voyait le torturer, le supplier, en redemander ou l’imposer. Il fantasmait. Est-ce que Pom aimait Alex ?
Il y avait Shirley, … Pom essaya de ne pas la fixer alors qu’il y penser. Cette personne qui avait réveillé son second pouvoir. Les cicatrices, les blessures, les marques. Il y avait cette beauté, cette féminité, cette grâce, cette pudeur et cette fragilité. Son envie d’être avec elle, de la protéger. Est-ce que Pom aimait Shirley ?
Et son colocataire totalement à l’ouest qu’il voulait aider ? Et Asuma, ce petit mignon, qu’il séduisait en permanence ? Et Eden, son lémure de chef, qui ne cessait de le détourner de tous les autres ?
Est-ce qu’il était seulement amoureux ?
S’il savait seulement ce qu’était être amoureux ? Il y avait toujours cette phrase de Rose : tu ne sais pas ce qu’est l’amour. Tu n’as jamais aimé.
Pom était totalement perdu, mais il se disait qu’il aurait la réponse à ses questions tôt ou tard et qu’il devait juste vivre au jour le jour. Il verrait bien plus tard ce que l’avenir lui réservait. Il ne voulait pas se torturer l’esprit avec des si, des peut-être, des idées. Il verrait, il verrait bien, non ? Evidemment, c’était dangereux, il s’en rendait compte lui-même …
A l’heure actuelle, peut-être, peut-être … peut-être …
Pom rougit brutalement sentant un feu bouillant naître dans son bas ventre. Il ne savait pas si l’autre faisait battre son cœur, mais ce qui était certain, c’est qu’Alex Fletcher faisait battre son corps d’une manière assez impressionnante. Car depuis ce jour-là, où il l’avait vu en femme, il n’avait pas cessé de s’imaginer le prendre, le toucher, l’avoir. Est-ce que c’était mal de désirer qu’un homme soit une femme ? Est-ce que c’était mal de fantasmer sur un être qui est censé être notre pire ami ou notre meilleur ennemi ?
« … »
Un silence, un peu gênant, alors que les cheveux du nécromancien se colorent d’un rouge cendrés, de légères flammes naissant à leurs bouts, s’enflammant, et disparaissant au fil de ses pensées. Shirley est honnête, il se veut l’être aussi.
« J’ai … beaucoup de personnes qui me plaisent, que je peux désirer … » Il soupire, fixant au loin dans le métro, il n’aime pas ce qu’il va dire, « Tu sais ce type dans la salle des puzzles, Alex Fletcher ? J’ai peut-être … une attirance un peu plus … importante pour lui ? »
Il était honnête, pas par envie de parler, mais parce qu’il sentait qu’il devait donner un peu de lui-même à Shirley, qu’il ne pouvait pas juste parler pour parler. Qu’il devait se confier un peu. Même si les mots lui faisaient un peu mal. Il n’aimait pas savoir qu’il offrait une faille à quelqu’un. Et même si Shirley lui était plaisante, qu’il voulait la prendre dans ses bras, même l’enlacer, il n’en demeurait pas moins qu’il n’en savait pas encore assez sur elle pour ne pas se sentir en danger dans ses confessions.
« Putain, » Dommage pour la belle histoire d’amour, Pom n’était pas doué en ça. En général, quand il aimait, il retirait ce sentiment chez lui et chez les autres. Il refusait ça, il n’aimait pas. Alors, le désir, c’était pareil. C’était peut-être même le seul moyen qu’il montrait pour exprimait ce qu’il ressentait. « Je ferai mieux d’aller me taper la première rouquine venue dans un bordel ou de me faire sauter dans un sexroom par un pervers, et d’oublier ce connard. Ça me rend malade d’être attiré par ce danger public et pathétique ! Je préférai encore me faire Igor ou Joshua, qu’il me touche en vrai, c’est ça le pire ! »
Alors qu’il parlait un oiseau de feu, tel un phénix, était apparu, tournoyant dangereusement autour de l’homme sans qu’il ne voie l’animal.
Il ne mentait pas, c’était ça le pire. Si Pom désirait Alex, il n’en demeurait pas moins qu’il détestait cette idée. Tirant sur l’élastique de son poignet, à s’en faire un bleu, les flammes de sa chevelure s’éteignirent et l’oiseau disparu dans un cri strident. Pom soupira lentement :
« Ces derniers temps, mon pouvoir agit étrangement. Je me sens attiré par un tas de gens – dont Alex – et c’est comme un feu bouillant en moi, ça me rend totalement dingue. »
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La compassion qu’éprouvait Shirley à son égard émettait des couleurs intrigantes aux yeux du nécromancien qui les attrapa dans la paume de sa main avant de sourire de manière amusée et curieuse. Avait-il l’air aussi pathétique quand il abordait le sujet de l’amour pour que son amie soit inquiète à son sujet ? Il haussa des épaules alors qu’elle parlait, levant les yeux au ciel quand elle parla de son admiration pour Alex. Tout le monde aimait Alex ! Il produisait le même effet chez tous les gens que Pom avait fréquenté jusqu’à présent. Du petit Asuma à cette jeune fille, ils étaient tous en admiration devant le crétin aux cheveux roux qui devait en ricaner de plaisir de ce sourire séduisant qui irritait Pom Warren à cet instant – rien qu’à l’imaginer. Toutefois, Pom Warren avait la certitude qu’il parviendrait à échapper à cette pensée et à ne plus désirer celui qui était également un ami à ses yeux. De toute façon, ce doit toujours être une situation compliquée que de désirer une personne qui est dans le cercle des relations amicales à la base. C’était comme enfreindre une règle simple et établie de base : on ne touche pas à ses amis ni aux ex de ses amis. Cette règle, Pom la connaissait particulièrement dans le monde féminin où sortir avec un ami ou l’ex d’un ami causait bien souvent des troubles et des problèmes. Le souci, c’est que les hormones ne sont pas douées de raison. Ils sont simplement doués pour mettre dans la merdre !
D’un geste de la main, il fit comprendre que ce n’était pas bien important. De toute façon, le nécromancien savait se défendre et il ne comptait pas se laisser dévorer par le dit Alex Fletcher. Bien au contraire, il comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce si ce dernier essayait de s’en prendre à lui. Ce serait surprenant. Alex, selon Pom, devait avoir d’autres chats à fouetter, colorer et coller à l’aide de sa colle glue que lui-même. Pom ne pensait pas être assez important dans la vie du vampire pour avoir à s’inquiéter de ce que ce dernier penserait. Dans tous les cas, il s’amusa de la pensée que Shirley veuille le protéger. Allons ! Mais encore une fois, elle se sous-estima. Si l’expérience, l’âge ou la date de la mort influait sur la capacité de survie dans ce monde, ce ne serait pas un jeune lémure qui serait à la tête de l’organisation mondiale. Pom avait beau ne pas apprécier Joshua, il reconnaissait un point à ce dernier : être lémure. Aucun autre groupe de spectres ne pourrait unifier les différentes races. Car un lémure, à l’exception des vampires, pouvaient devenir n’importe lequel d’entre eux. Et qu’ils étaient tous, à l’exception des vampires, lémures donc.
Les vampires eux, ils étaient indépendants, presque éloignés des lois générales. C’était frustrant, agaçant, de les savoir à ce point protégé. Sur ce point, Akio était totalement responsable. Il laissait bien trop son peuple agir de manière anarchique et indépendante, avec de rares règles concernant le monde des vivants. C’était comme ça, à cause de ça, que des vampires pouvaient devenir des assassins pour le monde des morts.
Dans tous les cas, d’un geste sommaire de la main, Pom balaya le sujet d’Alex pour se concentrer sur l’autre question. Faire du camping. Quand il était en vie, dormir dehors était une obligation dès qu’on voyageait. La recherche d’auberge n’était pas toujours fructueuse et les voyages étaient bien plus longs et soumis à des embuches qu’aujourd’hui. Puis à sa mort, il avait été un vrai baroudeur. Il avait longtemps voyagé, s’était promener, avait voyagé. Le plus souvent dans des grandes villes, mais également dans des forêts, des déserts et des chantiers désertiques d’hommes. Il avait longtemps divagué. Dormir dehors était donc habituel.
Au Japon, il avait rarement été en forêt. Lorsqu’il devait dormir dehors, il trouvait un lieu où entrer par effraction et se trouvait un squat.
« Dormir dehors, j’ai déjà fait. Par contre, des soirées feu de camps avec histoire d’horreur en mangeant de la malbouffe, non. C’est dommage, car des histoires qui font peur, j’en connais tout un tas. »
Le métro se vidait de plus en plus. Pom en profita pour aller s’asseoir sur une banquette, regardant Shirley du coin de l’œil pour s’assurer qu’elle le suivait. Il songea qu’elle devrait en profiter pour laisser reposer ses talons car la marche qui allait arriver dans peu de temps deviendrait rapidement un calvaire pour elle. Et alors, qu’elle s’asseyait auprès de lui, il la fixa.
« Tu crains les voitures, Shirley ? »
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Si seulement Pom avait pu comprendre la peine de Shirley, il aurait pu rattacher cette peine à la sienne. Ils étaient si proches dans l’ombre qui ravageait leurs mémoires. Difficile de passer outre la mort d’un enfant. Lui, il en avait eu quatre. Quatre enfants, dont trois nés de sa femme et le dernier de lui. Seulement, il n’avait aucune idée de ce qu’il était advenu d’eux et sans doute, qu’il savait que ses propos choix avaient dû les conduire à la mort. Pom n’en avait jamais parlé et il ne se voyait pas se confier sur le sujet. Il se souvenait que trop peu de la souffrance, de la douleur, de la paille et de l’accouchement. Il se souvenait que trop du sang. C’était peut-être pour ça qu’il aimait autant les enfants. Qu’il ne pouvait pas admettre que le monde des morts, on puisse encore leurs faire du mal et qu’il ne supportait pas de savoir les jeunes nés tombaient en poussière.
Il ne regretta pas sa question, il éprouva toutefois une forme de culpabilité en la voyant se refermer sur elle. Il sentait la souffrance bouillir au fond de son cœur. Mais il ne pouvait comprendre la raison. Aussi, l’homme pensa-t-il simplement que Shirley souffrait su souvenir de sa propre mort. Pas un instant, il ne fut touché par le ton sec de sa voix : elle avait le droit de ne pas vouloir se confier ou de lui dire de se mêler de ses affaires. C’était même préférable que te raconter ou d’avoir quelques choses à contre à cœur.
Glissant une goutte d’une petite potion se trouvant dans sa poche sur le bout de son doigt, Pom remua légèrement les phalanges de l’autre main. Un fond rond impalpable et jaune apparu, tournoyant en un centre pétillant. Lentement, du bout des doigts, il continuant à se concentrer sur ses émotions, sur sa culpabilité puis sur la joie qu’il éprouvait d’être en sa compagnie. Et une fleur aux longs pétales se matérialisa, devenant de plus en plus palpable. Le bout touchait sa main, alors que le reste de la fleur flottait au-dessus. Elle retomba dans sa paume, gardant une apparence fantomatique et il lui offrit :
« Je ne voulais pas te blesser, Shirley. » Dit-elle doucement, d’une voix désolée alors que ses yeux regardaient dans sa direction.
Changer de sujet lui semblait être une bonne option, mais il ne voulait pas avoir l’air faux en abordant n’importe lequel. Au final, il avait eu davantage qu’une réponse à sa question. Non seulement, il avait appris qu’elle devait effectivement avoir peur des voitures, mais il avait également appris que c’était un sujet délicat, surement lié à sa mort et qu’elle n’en était pas remise. On apprend autant dans le positif que dans le négatif, et sans doute qu’on apprend également dans les erreurs qu’on commet. Peut-être en avait-il fait une en abordant aussi franchement le sujet. Peut-être pas. Seul l’avenir lui dirait.
Ce dont il était sûr, c’est que Pom avait toujours trouvé fascinant les nouveaux moyens de locomotion. A son époque, il n’y avait pas de métro, de voiture ou d’avion. Les gens se promenaient en calèche, à cheval et surtout à pieds. A son époque, ils étaient rares à imaginer qu’on puisse un jour voyager dans les airs et de souvenir, il n’avait jamais entendu parler qu’on puisse évoluer dans des trous sous terre comme des taupes.
Le métro s’arrêta enfin – ENFIN – au terminus et il se leva d’un bond, comme un furibond dans sa boîte.
« Très bien, » Dit-il brutalement en claquant des mains, « Ne perdons pas notre soirée à penser au passé, Shirley. Nous aurons le temps de le faire plus tard. Je te propose d’y aller ! La forêt nous attend, jeune aventurière ! »
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