Peek a Boo ! est un forum rpg dont la v4 a ouvert en février 2023. C'est un forum city paranormal où les personnages sont décédés ; après une vie pas très chouette, iels se sont vu offrir une nouvelle chance et évoluent désormais dans le Tokyo extravagant de l'au-delà.
起死回生
Tu devrais écouter tes propres conseils,
Quatre fois sept ça fait un résultat
Visiblement, Pom souhaitait ménager Shirley. Cependant cette dernière lui prouva une nouvelle fois : qu’elle n’était pas incapable de courage. Le spectre visiblement zombie répondant au nom d’Igor poussa un petit sifflement de joie lorsqu’elle contredit le nécromancien aux cheveux rouges, tout en le traitant de mauviette.
Pom Warren leva les yeux au ciel, d’un air faussement choqué et vexé. Tout en montrant clairement qu’il était très amusé. D’ailleurs, son habituel rire raisonna dans la pièce. Certes, ce n’était pas lui qui s’était caché derrière l’autre et ce n’était pas lui qui éprouvait de la peur. Enfin, si, possiblement : il ressentait celle de Shirley. Ce n’était toutefois pas lui la source de cette émotion. Cela dit : il pouvait la comprendre. La première fois qu’il avait été en ces lieux, il avait été interloqué et un peu sur ses gardes : son collègue n’inspirait pas franchement confiance. Igor était d’un naturel à en faire trop – ce qui plaisait évidemment au sorcier de l’affect – et il était visible qu’il adorait choquer l’assistance.
Se mettant à avancer en direction d’un renfoncement, qui avait dû être prévu pour un futur magasin qui n’avait jamais vu le jour, puisque la ligne avait été abandonné, Pom Warren arrêta les félicitations et encouragement d’Igor pour dire d’une voix radieuse mais ferme :
« Je vais avec elle, …
- Pom …
- Je n’interviendrais pas. Les caméras et les micros te le prouveront, non ? »
Le spectre sembla hésiter. La règle, c’était une personne qui affronte son courage, sa pugnacité et son sens de la déduction. Certainement pas deux. Pas deux, car on est toujours plus fort accompagné par quelqu’un selon les dirigeant de l’escape Game. Cependant, il accepta. Il faisait assez confiance au nécromancien pour savoir que ce dernier ne tricherait pas. Il l’espérait en tout cas !
Pom expliqua à Shirley qu’elle allait se retrouver dans un lieu fermé, où elle allait devoir mener une enquête qui lui permettrait de trouver un moyen de sortir. Elle n’aurait qu’un temps donné pour le faire. « Une heure, » coupa Igor,
En cas de temps arrivant à sa fin, avant qu’elle ne soit sortie, elle était considérée comme perdante. Il expliqua également que la pièce était sous surveillance constante pour que le spectre puisse surveiller leurs actions.
Le spectre les mena en direction d’une porte verrouillée à clé se trouvant dans le renfoncement. Il déverrouilla cette dernière. Après un dernier mot d’encouragement, il laissa le petit couple rentrer dans une pièce carrée et éclairée à l’aide d’un lustre à bougies. La porte se referma et Igor la verrouilla. Ils étaient désormais l’un et l’autre enfermés.
« L’aventure commence ! » Déclara Pom, alors que ses yeux parcouraient l’endroit où ils se trouvaient. Le jeu changeait souvent de décor et d’histoires. Du coup, c’était également pour lui la première fois qu’il le découvrait.
La pièce dans laquelle ils se trouvaient n’était pas très grande. Le lustre l’éclairait plutôt bien, bien que les couleurs vacillent et les ombres étaient présentes et dansantes du fait de la bougie.
Devant eux se trouvait un bureau, avec une bougie allumée et colorée, diffusant une odeur de lavande. Un encrier avait été renversé sur la table, une plume laissée à l’intérieur. Une chaise était allongée sur le sol.
Sur le bureau, un mot était visible :
De plus, dans la pièce, un piano droit se trouvait contre un mur, un tabouret devant lui et deux chandeliers éteints dessus. Des peintures du métropolitain tokyoïte en construction, se trouvaient sur le mur droit. Un mot était également encadré dans la pièce, sur le mur du fond :
Tandis que le mur gauche n’était constitué que d’un grand miroir. Le sol était dallée, bien qu'à certains endroits il était abîmé par des trous.
« Je ne peux pas t’aider, » Expliqua Pom, alors qu’il se rendait au niveau du piano, assez vétuste, dont certaines touches étaient salies, d’autres abimées ou encore à moitiés cassées. Et l’homme se mit à pianoter dessus, tranquillement.
Derrière eux, un gros compte à rebours affichait : 00 :59:57, puis 00 :59 :56, puis 00 :59,55, puis …
Le jeu pouvait commencer.
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Le nécromancien tâcha de ne pas interférer dans l’avancée de la jeune femme, se contentant de jouer quelques notes d’un morceau de piano. Elle déchiffra rapidement les deux premiers messages, sans doute qu’ils semblaient faciles : mais nombreuses personnes s’étaient arrêtées là. Enervée ou juste paniquée par ce compte à rebours permanent. Il cessa de jouer, uniquement quand elle arriva à lui, la laissant appuyer sur les touches sans que rien ne se produisent. Il s’écarta d’elle, pour se rendre face au miroir, observant le parquet troué, ses yeux divaguant ensuite sur les tableaux avant de s’arrêter sur la bougie. En quelques enjambées, il fut près d’elle et s’alluma une cigarette roulée qui trainait dans une boîte métallique dans sa poche.
C’était frustrant pour lui car il la savait près du but mais il ne pouvait rien dire. Il lui était pourtant difficile de ne pas regarder vers l’emplacement qu’il manquait. Il savait qu’Igor le remarquerait. Igor n’avait peut-être qu’un œil défectueux, mais il aurait été agent de surveillance dans une autre vie que Pom n’aurait pas eu de difficulté à le croire.
Le nécromancien s’adossa à une table, riant amusé. « Si tu commences à parler toute seule, je vais commencer à m’inquiéter pour ta santé mentale. »
C’était d’autant plus frustrant, qu’il avait envie de lui dire de ne pas s’arrêter sur des détails insolubles mais sur les solutions qu’elle avait trouvé. Car, parfois, l’intégralité des réponses ne se trouvent pas directement. Il faut débloquer le premier mécanisme pour que le second devienne utile. Elle était si proche du premier.
Avait-il le droit de souffler ? Allait-il le faire ? Alors qu’il hésitait encore, il entendit un bruit à l’extérieur. Comme une dispute, des cris et des bruits. Etrangement, malgré l’horreur de la scène qui semblait se produire, Pom demeura irrémédiablement neutre. Il se contenta de se retourner à nouveau vers les tableaux de la construction de Tokyo, avant de baisser le regard vers le sol sans y prêter attention. Davantage par reflexe.
Il espéra aussi que Shirley ne croirait pas en un danger extérieur. Ce bruit ne signifiait rien. Dix minutes étaient simplement passées et la bande-son avait été activée uniquement pour les stresser.
« Mon personnage préféré dans les misérables, » raconta brutalement, c’est Gavroche. Quand j’étais plus jeune, je chantais souvent la chanson. Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans … » Il se stoppa, souriant taquin avant de fixer la bougie flamboyante.
« Tu as un bon esprit de logique en tout cas. Je suis fier de toi. »
Cinquante-deux minutes et cinquante neuf secondes, cinquante deux minutes et cinquante huit secondes, …
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Il rit doucement, amusé, sans doute par autant de détermination. Malgré la timidité, il sentait ce courage en elle. La première fois, il avait gagné le jeu. Il l'avait gagné uniquement car il avait senti que les personnes à l’extérieur exprimaient une émotion de joie et de bonheur. Il avait deviné la farce, de par ce fait, et avait donc ignoré les bruits extérieurs. Toutefois, s'il ne l'avait pas senti, il aurait perdu lui aussi en demandant d'arrêter le jeu. Ce n'était pas la même énigme, mais les nuisances sonores devaient être habituelles.
Il ne pouvait pas lui dire que c'étaient des bruitages, des acteurs, du cinéma. Il pouvait toutefois essayer de ne pas la faire perdre. Du bout des doigts, il effleura les touches du piano droit, imprégnant une émotion de joie pour dessiner des notes de musique translucide qui disparurent en même temps qu'il se mettait à rire. D'un haussement d'épaules indifférent, il se contenta de dire :
« Ce n'est pas mon problème ! Je ne vais pas risquer ma vie pour des inconnus. »
Après tout, il avait fuit de la laverie sans l'attendre. Elle pouvait croire que c'était la vérité. D'autant, que si en marchant dans la rue, Pom entendait un cri, il hésiterait sans doute à intervenir. Parfois il irait, mais d'autres fois, il se contenterait de s'approcher, voir d'ignorer le cri en de rares occasions. Car tout simplement, il était humain et qu'il en avait les qualités, mais il en avait également les défauts, les failles et les erreurs.
« Et puis …. »
Il se rapprocha d'elle, un sourire moqueur sur le visage, alors que ses doigts s'étaient remis à remuer devant lui, sur un piano invisible, créant des notes transparantes qui disparaissaient aussi vite qu'elle était là. Après tout, c'était grâce à Shirley qu'il avait découvert son second pouvoir. C'était également à cause de Shirley.
« Et puis ... »
Continua-t-il en répétant la phrase, avec un sourire au coin des lèvres. Il se mit à rire joyeusement, il se rapprocha, lentement, très lentement, puis vivement, franchissant les derniers pas presque en courant. Si proche d'elle, il pouvait sentir ses cheveux châtains, et posant ses mains sur son épaule, il murmura : « Eh, Shirley, tu devrais savoir qu'on est enfermé. Et je n'ai pas la clé. Si tu peux casser cette porte, grand bien t'en fasse ! Sinon, toi seul peut nous faire sortir ... »
Et d'un clin d'oeil moqueur, il ne parla pas de l'option de frapper et de dire qu'elle abandonnait. Elle pouvait y penser par elle-même, et il ne voulait pas qu'elle le fasse. Par à cause d'une tromperie d'Igor qui devient bien rire de l'autre coté.
Les doigts de Pom glissèrent sur l'épaule de Shirley, dessinant sa robe, avant que sa main ne se pose sur son visage pour l'entourer. Ses yeux se mirent à briller, et d'une voix calme il murmura : « Je te fais confiance, tu vas nous en sortir. »
A bien y penser, lui qui voulait revenir ici plus tard avec des amis en commun, ce n'était peut-être pas une bonne idée – les amis en commun de Shirley et Pom n'étaient pas forcément avec les caractères les plus évidents, ni les relations les plus simples pour eux.
Que ce passeraient-ils si Ael, Alex, ou pire encore, se retrouveraient dans un jeu en leurs compagnies ? Certains que Shirley et Pom devraient apprendre à marcher sur des eux.
Quarante-six minutes et cinquante neuf secondes, quarante-cinq minutes et cinquante huit secondes, …
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Riant joyeusement, Pom leva les yeux au ciel avant que ses doigts ne remuent légèrement. Une fine fumée rose se leva, se mélangeant à une brume bleutée qui s’éleva au niveau du plafond, dissimulant une part des caméras. Profitant du subterfuge qu’il venait de créer, Pom laissa une pensée particulièrement énervante venir se profiler à son oreille et une fine flamme vint apparaître. Il en profita pour allumer les deux chandeliers, et il les attrapa pour les mettre dans deux trous se trouvant au sol. Puis, il ordonna d’un ton joyeusement heureux, à Shirley de rejouer les notes noires.
Au même instant, le miroir s’ouvrit et une chambre se découvrit, avec des pétales de fleurs se trouvant dessus et un message « rendez-vous à Paris. » Mais Pom ignora royalement le mot, pour attraper la main de Shirley, sortir par la porte maintenant disponible et se rendre en direction d’Igor qui riait joyeusement en secouant son bras à nouveau arraché à l’aide de sa main.
« Félicitation, » disait-il, bien que des soupçons soient légèrement visibles dans ses yeux, « Dis-moi Pom, c’était quoi cette magie ?
- J’ai le droit d’embrasser ma chérie, sans que tu nous observes, sale pervers ! »
Igor ricana, visiblement ravi d’avoir l’étiquette de dépravé. Le bras à nouveau en place, il attrapa dans son pantalon, un morceau abimé de vieux ticket de cinéma, où était marqué « bon pour une partie. » Il la déposa dans la main de Shirley.
« Revenez accompagnez de qui vous voulez, vous aurez droit à un défi par équipe. Et ne vous inquiétez pas, jeune pucelle, ce n’était que des bruitages que vous avez entendu tout à l’heure. »
Igor ricana à nouveau, quittant la jeune femme pour se rendre en direction d’un groupe de quatre amis qui venaient d’arriver dans les yeux. Pom en profitant pour se saisir de la main de Shirley, la tirant vers lui, pour l’enlacer avec protection et une certaine forme d’inquiétude. « Je suis désolé, pour tout à l’heure. Allons danser, maintenant, nous reviendrons ici accompagnés d’amis, un soir où tu te sentiras prête. »
Après tout, il lui avait promis une danse et elle était habillée davantage pour elle que pour ce lieu.
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