Li-Mei Zhang - I fly like a manta

TW : Négligence, solitude, sexisme, crash d’avion.

“Est-ce que vous connaissez des traditions chinoises ? Il y en a beaucoup donc je vous en veux pas de pas tous les connaître. Cependant, il y en a une en particulier qui est répandue dans une bonne partie de l’Asie. Dès qu’un bébé atteint ses un an, sa famille va lui faire une fête d’anniversaire.. Jusque là, vous me suivez. Et pendant cette fête d’anniversaire, on lui pose 3 objets en face de lui.. Un livre de droit, un stéthoscope et un pinceau. Et si je vous disais que selon le choix que ce petit être de 12 mois va prendre va impacter toute sa vie ? Selon l’objet qui l’intéressera le plus, il sera soit un avocat, soit un médecin, soit un ingénieur. Moi j’ai choisi le livre de code pénal, j’ai dû penser que c’était un drôle d’objet. Et c’est un peu comme ça que mes parents ont décidé que je serais avocate.”

Li-Mei (李梅), Zhang est née le 21 octobre 1999 à Shenzhen en Chine. Elle est issue d’une famille aisée de 3 enfants, elle est l’aînée et la seule fille de la fratrie. Avec la politique de l’enfant unique, avoir une fille en Chine n’était vraiment pas une bonne chose alors disons que sa relation avec ses parents était déjà partie du mauvais pied. Heureusement pour elle, elle eut deux frères juste après elle alors ses parents lui ont mit un peu moins de pression.. Mais ce n’était pas une raison apparente pour se relâcher pour autant, apparemment. Et puis l’élévation sociale en Chine est très importante, on doit constamment être meilleur que les autres pour s’élever, si on est pas le premier, on est rien. Alors sous la contrainte sociale et familiale, Li-Mei travailla dur à l’école dès la primaire pour ne pas décevoir ses parents, ses frères, le peuple, la société.

Et c’est un peu dans cette mentalité qu’elle passa la majorité de son enfance et adolescence, dans un climat d’ultra compétitivité pour déterminer les meilleurs, les plus forts et si tu ne t'accroches pas, tu es marginalisé et méprisé. Et ça, Mei en avait très peur, elle était même terrifiée de l’échec alors elle se poussa encore plus, restant chez elle au lieu de sortir avec des amis qu’elle n’avait pas d’ailleurs. Elle passa son adolescence à étudier, sans faire autre chose, son seul loisir était de lire -en cachette- et rien d’autre, rien d’autre l’animait à part la pression de réussir, d’être quelqu’un pour avoir un boulot puis un mari et une famille avec des enfants.

…

“Qu’est ce que je veux ? Qu’est-ce que j’ai envie de faire ? D’avoir ? D’être ?”

“Qui suis-je ? Qu’est ce que je veux ?
Qui est la vraie Mei ? Qui suis-je ? Je ne sais pas.
Et honnêtement je ne veux pas savoir,
Parce que j'ai peur de savoir.
La vérité, c'est que je n'ai pas peur de moi.
J'ai peur de voir que je n'ai pas de moi.
Donc je préfère ne pas y penser.
Parce que j’ai plus important à faire, je ne peux pas décevoir mes parents.”

Elle eut son diplôme du lycée puis alla à l’université aux Etats-Unis pour aller à Harvard, ses parents voulaient qu’elle intègre l’élite de l’élite alors elle partit de la Chine pour étudier sur la terre de tous les possibles à seulement 18 ans.

6 ans plus tard, elle avait déjà 24 ans et tout comme avant, elle a consacré toute sa vie à ses études de droit, devenant une avocate fraîchement diplômée d’Harvard mais elle ne ressenti pas d’émotions en particulier. Pas d’enthousiasme, pas de soulagement, pas de fierté, rien. Mais ses parents étaient fiers d’elle mais la communication dans les familles asiatiques c’est pas trop ça alors ça elle l’a jamais su. Pour son anniversaire elle s’est décidé à revoir sa famille en Chine après plusieurs années sans les voir, c’est pas des retrouvailles qui l'arrangeait, ça l’a mettait en retard sur ses nombreux procès à préparer et elle ne sait jamais senti proche de sa famille.

Elle prit l’avion de New-York direction Beijing (ou Pékin) à 20h pour arriver à 8h du matin histoire d’avoir toute sa journée pour son anniversaire. Elle a pris une sorte de somnifère pour dormir tout le trajet, elle était habituée aux trajets en avion et voulait dormir pour ne pas avoir un trop gros jet-lag. Vers 4h du matin, l’alarme de l’avion retentit dans tout l’appareil, les masques à oxygène et les gilets de sauvetage. Selon un des pilotes, l’avion passait sur une zone de turbulences, tout ira bien. Mei ne paniqua pas trop, elle était toujours à moitié réveillée et ce n'est pas la première fois qu’elle eut à faire à de fortes turbulences. Mais plusieurs minutes plus tard, la situation semblait empirer, tout l’avion pouvait entendre sur les haut-parleurs les pilotes appeler des renforts pour pouvoir se poser d’urgence en Russie, là elle commençait un peu un paniqué. L’avion se secouait dans tous les sens tout en piquant vers le bas, une des ailes avaient prit feu, elle pouvait la voir s’enflammer depuis son hublot et c’est à partir de ce moment qu’elle perdu le peu d’espoir qu’elle avait, c’était sa fin. Elle ferma les yeux et fit le vide entre les secousses, les hurlements de terreur, les prières. Tout fut rapide, la dernière chose à laquelle elle a pensé avant d’être dévorée par l’explosion du crash a été :

“Mince j’ai pas fini de lire le tome deux du problème à trois corps…”

....

Peut-être 4 ou 5 secondes après, ses yeux se rouvrent, elle était essoufflée mais plus par panique, elle cherchait à se calmer. Elle regarda autour d’elle, paniquée cette fois parce que bordel, qu’est-ce qu’elle foutait là? Il n'y a même pas 1 minute.. Non, 30 secondes, elle était dans un crash d’avion et maintenant, elle se retrouvait assise dans un endroit qu’elle ne reconnaissait pas et plus que tout.. Elle était en vie ? Des gens apparaissaient petit à petit dans la salle d’attente (en plus de ceux qui étaient déjà là), certains étaient assis à côté d’elle, d’autres debout parce que la salle commençait à se remplir… Elle regarda la salle de fond en comble et reconnut le petit garçon super bruyant dans l’avion et ses parents un peu plus loin… Qu’est-ce qu’ils faisaient ici ? Elle tourna sa tête à gauche et reconnu l’homme d’une cinquantaine qui était deux sièges plus loin dans l’avion, plus elle regardait autour d’elle, plus elle comprenait la situation : Une bonne partie des personnes présentes dans la salle étaient dans l’avion Hainan Airlines et ça pourrait expliquer le nombre de personnes présentes en ce moment, l’avion transportait 335 passagers en tout. Certains parlaient entre eux pour essayer de comprendre la situation, pour se rassurer parce qu’un bon nombre d’entre eux se pensaient encore en vie. Li-Mei ferma les yeux et essaya de faire le vide dans son esprit pour se calmer. Non, elle n’était plus en vie, pas après ce crash. Et si elle n’a pas pu s’en sortir, il y a de fortes chances que les autres passagers non plus. Donc on est tous morts. Alors qu’est-ce qu’on fait là, à attendre ? Elle dû attendre plusieurs heures pour obtenir un réponse, une grande forme noire vienne devant elle, elle reconnut la fameuse grande cape et le corps sans tête ou peut être que si ? Reconnaître c’est un grand mot mais elle lui faisait penser à la Faucheuse. La Faucheuse pour elle représentait la Mort, celle qui venait récolter les âmes dans les corps sans vie des humains mais ce n’était pas quelque chose qui faisait peur à Li-Mei, au contraire, ça l’intéressait. Elle se leva, elle savait qu’elle devait la suivre puisqu’elle a vu cette mystérieuse entité mener plusieurs personnes dans la salle vers une destination qui lui était pour l’instant inconnue.

Elle fut menée vers un bureau, un grand bureau majestueux avec en son sein une grande personne avec une couronne, un roi ? Il l’invita à s'asseoir et les deux prochaines minutes qui suivirent lui semblèrent totalement irréalistes. Elle a pu regarder sa mort sur un grand écran 4K HD pour son plus grand plaisir ensuite on lui expliqua en anglais qu’elle avait attérit dans le Tokyo des Mort.e.s, qu’elle allait vivre ici pendant très très longtemps et que pour le moment, elle allait vivre en colocation avec d’autres fantômes. Elle sortit du bureau avec plus de questions que de réponses et avec un bout de papier qui allait lui permettre de se rendre dans son nouveau chez elle. Il lui a fallu un peu de temps et quelques rencontres avec des vampires et des zombies pour réaliser sa situation, elle était morte oui, mais elle a eu le droit à une seconde chance, à une seconde vie et elle comptait en profiter pour vivre comme elle l’entendait.

Elle s’est mise à chercher un emploi assez rapidement, elle voulait servir à quelque chose et ne pas errer sans but dans ce nouveau monde mais un obstacle de taille se mit sur sa route… Elle ne parle pas japonais. Bien qu’elle avait déjà appris quelques banalités comme “bonjour”, “merci”, “au revoir” et qu’elle pouvait se présenter, elle ne connaissait que 2 kanjis : Watashi (私) et Miru (見) qui signifient “Je” et “Regarder”. Donc elle ne connait pas grand chose en soi. Elle a rapidement appris les hiragana et katakana, elle était habituée au grand alphabet étant d’origine chinoise, le mandarin (elle le parle plus que le cantonais) contient au moins 5000 caractères très utilisés qu’il faut donc apprendre pour comprendre la langue et l’écrire. Donc les 92 caractères de “base” japonais (hiragana et katakana) lui semblaient être presque comme un jeu d’enfant, en un mois, elle pouvait déjà les énoncer et les écrire. Depuis qu’elle est ici, ce qui lui pose le plus problème sont les kanjis, tout comme le mandarin, il y a plus de 1000 kanjis à apprendre juste pour un usage commun (2136 kanjis), ce qui fait beaucoup de caractères à apprendre. Mais elle met du sien, chaque jour, elle apprend 10 à 20 nouveaux kanjis par jour tout en continuant son apprentissage de la grammaire et surtout de la conjugaison japonaise qui est “horrible” selon elle. Au bout de presque un an de vie ici, elle peut écrire et parler la langue mais continue d’apprendre de nouveaux mots en soif d’apprendre toujours plus. Et puis elle est devenue traductrice entre-temps, ça lui permet d’aider les nouveaux arrivants et d’apprendre toujours plus la langue, de manière efficace et compréhensible autant pour elle que pour les personnes à qui elle enseigne.

Elle a appris l’existence de son pouvoir assez rapidement, au bout de 2-3 mois, elle était en train de se brosser les dents après une bonne nuit de sommeil et elle s'est mise à flotter dans sa salle de bain. Elle n'avait pas tilté après une bonne minute, quand elle avait la tête à l'envers et les pieds touchant presque son plafond.

"Quel comble d'avoir un pouvoir de vol sérieux..."

Depuis elle utilise son pouvoir surtout pour naviguer dans l’Agence et pour rentrer chez elle, ça lui fait gagner un temps fou.