the one who burned us down
Heure de rush.
C'est comme si, plus la fermeture approche, plus les canapés deviennent confortables, rendant les clients incapables de finir leur tasse et de se lever. Les foudroyer du regard n'a pas l'air de fonctionner. Leur ordonner de laisser la place aux personnes qui patientent en terrasse, incapables de décider si oui ou non prendre un verre maintenant serait une bonne idée. Tu détestes les heures de rush. Pas parce que ça te demande de faire ton boulot, mais parce qu'il est bien plus facile de détester quelqu'un dans ces conditions.
Par exemple, tu viens de passer dix bonnes minutes à rassurer la nouvelle employée, persuadée que le ton sur lequel tu lui as parlé était la preuve ultime que tu comptais la virer. Dix minutes de perdues. Rien que pour ça, tu aurais pu lui dire que non, tu n'avais aucune telle intention, mais que maintenant, tu risquais de changer d'avis. En fait, tu comptais ne rien faire du tout - tu as des boissons à préparer - mais c'est ton autre employée présente qui a insisté pour que tu prenne le temps de lui parler. Parce que c'est "important pour maintenir l'esprit convivial". Parce que moi, j'ai envie d'être convivial.e, maintenant ?
Le pire, c'est quand une cliente claque des doigts sous ton nez pour te ramener à toi. Elle doit penser que ça te fait rire d'être perdue dans tes pensées au point de faire déborder son chocolat chaud de chantilly. C'est que la texture moelleuse de cette dernière, rien qu'à la vue, t'a fait penser à ton lit qui t'attend à la fin de cette journée. Lorsque le salon aura fermé d'ici vingt-deux minutes. Que tout sera nettoyé et intact, chaque meuble soupirant de soulagement à l'idée de l'arrivée du week-end. Qu'il n'y aura plus que toi, et que tu pourras lentement remonter les marches une à une. C'est dans beaucoup trop longtemps. Tu grimaces. Qu'on te mette un avis négatif, tu ne les regardes jamais de toute façon.
Cette mixture d'ondes négatives, comme une de tes infusions, coule dans tes veines comme pour te prévenir que, peu importe à quel point tu es fatigué.e maintenant, ça ne signifiera plus rien dans quelques instants. Tu avais bien une sorte de pressentiment en te levant, ce matin. Un mauvais présage que tu aurais mieux fait t'écouter. Car la silhouette que tu vois traverser le pas de porte... Dire que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase serait un euphémisme. C'est un véritable tsunami, oui. Une tempête à laquelle tu n'étais pas préparé.e, qui te frappe en pleine figure, te fait perdre l'équilibre, et- voilà que tu renverses ton plateau. Sur lequel il n'y avait qu'un verre vide, mais c'est assez pour que la pièce entière devienne silencieuse.
Tu n'oses même pas penser son nom. Mais il n'y a aucun doute que c'est bien elle.
C'est comme si, plus la fermeture approche, plus les canapés deviennent confortables, rendant les clients incapables de finir leur tasse et de se lever. Les foudroyer du regard n'a pas l'air de fonctionner. Leur ordonner de laisser la place aux personnes qui patientent en terrasse, incapables de décider si oui ou non prendre un verre maintenant serait une bonne idée. Tu détestes les heures de rush. Pas parce que ça te demande de faire ton boulot, mais parce qu'il est bien plus facile de détester quelqu'un dans ces conditions.
Par exemple, tu viens de passer dix bonnes minutes à rassurer la nouvelle employée, persuadée que le ton sur lequel tu lui as parlé était la preuve ultime que tu comptais la virer. Dix minutes de perdues. Rien que pour ça, tu aurais pu lui dire que non, tu n'avais aucune telle intention, mais que maintenant, tu risquais de changer d'avis. En fait, tu comptais ne rien faire du tout - tu as des boissons à préparer - mais c'est ton autre employée présente qui a insisté pour que tu prenne le temps de lui parler. Parce que c'est "important pour maintenir l'esprit convivial". Parce que moi, j'ai envie d'être convivial.e, maintenant ?
Le pire, c'est quand une cliente claque des doigts sous ton nez pour te ramener à toi. Elle doit penser que ça te fait rire d'être perdue dans tes pensées au point de faire déborder son chocolat chaud de chantilly. C'est que la texture moelleuse de cette dernière, rien qu'à la vue, t'a fait penser à ton lit qui t'attend à la fin de cette journée. Lorsque le salon aura fermé d'ici vingt-deux minutes. Que tout sera nettoyé et intact, chaque meuble soupirant de soulagement à l'idée de l'arrivée du week-end. Qu'il n'y aura plus que toi, et que tu pourras lentement remonter les marches une à une. C'est dans beaucoup trop longtemps. Tu grimaces. Qu'on te mette un avis négatif, tu ne les regardes jamais de toute façon.
Cette mixture d'ondes négatives, comme une de tes infusions, coule dans tes veines comme pour te prévenir que, peu importe à quel point tu es fatigué.e maintenant, ça ne signifiera plus rien dans quelques instants. Tu avais bien une sorte de pressentiment en te levant, ce matin. Un mauvais présage que tu aurais mieux fait t'écouter. Car la silhouette que tu vois traverser le pas de porte... Dire que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase serait un euphémisme. C'est un véritable tsunami, oui. Une tempête à laquelle tu n'étais pas préparé.e, qui te frappe en pleine figure, te fait perdre l'équilibre, et- voilà que tu renverses ton plateau. Sur lequel il n'y avait qu'un verre vide, mais c'est assez pour que la pièce entière devienne silencieuse.
Tu n'oses même pas penser son nom. Mais il n'y a aucun doute que c'est bien elle.
ft. @Mikan Tamaki
520 mots
j'ai fait péter le verre pour qu'il faille nettoyer tout ça et qu'elles aient une excuse pour aller parler tranquille mais tu me dis si tu préfères que je change!!