Partners in crime
Le temps passe, et aussi incroyable que cela puisse paraître, Terri commence à se faire à sa nouvelle réalité.
Les premiers chocs plus ou moins traumatiques passés, ses préoccupations d'humaine reviennent au galop. Au sommet de la liste : être aimée, être appréciée, être incluse dans le groupe. Avoir des potes quoi. Grâce au théâtre, c'est plus facile. Des relations étonnantes se nouent. La plus particulière d'entre elles probablement avec Mme Esperanza Thallia de M. Elle se force pour arrêter de l'appeler « madame » d'ailleurs. Elle a l'impression de réaliser un fantasme un peu étrange, être meilleur pote avec une professeure. Mais c'est pas ça hein, bien sûr que non. Mais la prestance d'Esperanza l'impressionne toujours. Difficile de passer outre.
Difficile de lui dire non, alors, quand elle l'invite à se rendre dans un certain appartement. Avec un appareil photo. Et le plus discrètement possible. What the hell ? Mais Terri ne discute pas, elle obéit. Pas qu'elle a réussi à éteindre son cerveau pour autant, non. Mille questions se bousculent dans sa tête. La première étant est-ce qu'elles vont s'attirer des ennuis ? C'est quand même chez la boolice qu'elles s'infiltrent. N'est-ce pas ?
À la porte du logement, elle s'adresse à sa partner in crime à voix basse :
« Z'êtes sûre que c'est là ? »
Elles font pas ça à une personne au hasard, right ? RIGHT ?
Les mains moites, Terri serre le nerveusement la base de son t-shirt tout froissé.
« Alors, est-ce qu'on frappe ou… ? »