Il n’a définitivement pas bien choisi ses mots ; ceux-ci ont un effet désastreux sur l’humeur de la jeune femme, déjà terrible. A ses reproches, il réalise qu’il a été à côté de la plaque depuis le début, l’approchant de façon paternaliste et franchement trop directive. Vous avez raison, s’apprête-t-il à rétropédaler.
Mais la menace s’enclenche. La clé s’agite, avec le clair objectif de se ficher dans son crâne. Joshua protège sa tête machinalement - pas le visage ! - de ses bras, mais n’a pas l’instinct de reculer davantage. Cette petite voix qui dicte les conduites les plus sages à tenir… reste définitivement absente de son cerveau malade.
La prudence, notion floue chez le roi, qui le mène souvent à des situations compliquées. Bien sûr, il n’a pas non plus conscience de l’adversité, prenant toujours les choses à la légère et pourquoi pas à la rigolade. Difficile ici de se moquer de la situation, mais il minimise néanmoins le danger, jugeant qu’il y a toujours moyen de la faire changer d’avis et d’attitude. Avec le bon mot, le bon geste… Il passe en analyse, détaillant la position de son coude pour déterminer si le coup est prêt à partir ou non, le degré d’animosité dans son regard… Il considère une nouvelle fois le bleu de ses cheveux, se demandant encore si ce n’est pas une Chimère.
Son regard glisse vers la gorge de la mécanicienne, source de péril. Il avale sa salive.
« Tout va bien, je suis pacifiste », assure-t-il.
Paumes en avant comme celles d’un dresseur de vélociraptors, il fait un pas en avant. Le pas de trop.